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Lucio Moretti
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my latin lover (manuele)
Lun 20 Fév - 17:35


Spoiler:

y a tout son corps qui frémit quand il expire une énième fois. y a ses pieds qui dansent sur eux-mêmes sur un rythme qu’il a l’air d’être le seul à entendre. y a son nez qui s’enfonce un peu plus dans les pans de son manteau à chaque seconde qui passe. et surtout, y a manuele, qui trépigne d’impatience à côté de lui, comme un gosse capricieux. mais, lucio, il fait comme s’il le voyait pas. il a des œillères à droite et à gauche qui lui masquent le reste. tout, sauf la porte d’entrée de chez di marcello. elle a l’air nimbée dans un halo divin, avec toutes les loupiottes qui pendouillent aux fenêtres et l’ambiance chaude et tamisée qu’on devine au travers des lucarnes. il peut presque sentir les battements du restaurant, cette frénésie qui anime les murs. il respire encore, comme un gamin qui a le trac de monter sur scène. qui a peur de se confronter au public pour la première fois depuis longtemps.
sauf que lucio, son quatrième mur, c'est pas une salle de spectacle à moitié vide. son quatrième mur, c’est une personne. une vraie personne. en chair et en os. un quelqu’un. avec qui il doit tenir une conversation. une entité humaine habitée et animée, avec laquelle il est sensé interagir.
est-ce qu’il sait encore comment on fait ? il se rappelle pas avoir jamais eu un manuel « comment gérer les relations avec l’humain » entre les mains. et si il arrivait plus à parler ? il sait même pas de quoi parler. et s’il faisait des gaffes ? s’il était maladroit ?
putain, lucio, t’es con.
t’es tout le temps maladroit.
ça lui apprendra bien à se laisser embarquer dans des idées pareilles. ‘mais si, viens, je t’arrange ça, qu’il lui a dit, l’autre casanova. si tu verras, faut que tu sortes, faut que tu vois du monde. faut que tu tires ton coup et que tu te détendes enfin la prostate, mon vieux.’ il a beau lui avoir demandé de laisser son scrotum tranquille, manuele il est pire encore que les mauvaises herbes.
ce gars, c’est comme le fond de soupe dans un bol, qu’on arrive pas à racler ; ces anchois qui puent la mort déroulés sur une pizza froide et qui contaminent toute la pâte de leur odeur nauséabonde ; manuele, c’est le coin de table dans lequel tu butes chaque matin, c’est le moustique que t’entends toute la nuit, mais que t’arrives jamais à buter. toujours là.
mais bon, ça a quelques avantages d’avoir quelqu’un qui soit toujours là.
même si la personne en question t’arrange des rencards foireux sans ton accord en piratant ton compte /love sous prétexte que c’est pour ton bien. - tu crois que je devrais vraiment y aller ? il a la voix tremblante, comme si c’était pas lui, le plus âgé de leur duo improbable. son sensei de la drague a l’air de s’impatienter d’ailleurs. il doit bien avoir d’autres chat(tes) à fouetter ce soir. mais pour lulu, c’est important qu’il soit là. c’est un peu comme avoir sa pompom girl perso. - je sais pas, si ça se trouve elle est même pas là, ou elle va me poser un lapin. si ça se trouve, elle va me trouver terriblement moche ou ennuyeux. si ça se trouve, je vais même la planter avec ma fourchette sans faire exprès.
il en est capable. il espère juste que manuele s’en rende compte.
Manuele Barzagli
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Re: my latin lover (manuele)
Dim 26 Fév - 1:31


lucio, ce boulet.
cloué au sol,
il arrive même plus à redémarrer l’abruti.
la voiture n’est pas seulement cabossée. c’est un ensemble de pièces détachées. un véhicule motorisé en kit. y a de quoi faire le tour des casses du pays. c’est pas le modèle le plus récent et le pare-chocs s’est bien fait défoncé la tronche. mais après tout, ça serait quasiment un crime de laisser cette vieille mustang au garage. d’faire chauffer le moteur sans ouvrir le portail. la porte. c’est une porte. c’est pas la porte aux étoiles, mais quand même, ‘faut un début pour avoir une fin. faut bien faire monter les kilomètres. frimer. lui ouvrir la porte. faire rouler la roue, avec le bâton s’il le faut. pousser. parce que c’est pas une panne moteur, c’est une panne de coeur. ça ira mieux bientôt, faut juste qu’il se sorte les doigts du cul lucio. qu’il retrouve l’insouciance de ses vingt ans, la force de retomber sur ses pieds et d’rebondir. on est trop vieux pour faire dans le réchauffé. le passé, c’est le passé. et évidemment j’vais pas lui faire gober ça, à lui. moi j’ai tout. j’ai la femme, les gosses, la bagnole du daron, le chien, l’amant, les messages intempestifs qui endorment l’esprit et embaument le coeur. j’ai pas à fixer quinze ans les dalles du plafond pour m’donner à morphée. non, vraiment, il m’fait de la peine. j’écrase son épaule à lucio, j’le dévisage sans dissimuler mon impatience. j’ai pas envie qu’il me claque entre les doigts ou qu’il me fasse un infarctus. - écoute-moi bien. tu vas y aller. c’est une pure chaudasse, j’te jure, t’auras rien à faire, juste à tirer ton coup ce soir. reste dans les basiques, ne lui balance pas ton curriculum vitae à la gueule. t’es du genre à sortir des trucs poétiques à la mord-moi-le-noeud j’suis sûr, tu vas trouver, j’te fais confiance. petite tape sur la joue pour donner du courage, j’ai l’impression d’entraîner une équipe de poussins bon sang! la voix est clair, posée, concise. il a plus qu’à y aller, qu’à quitter la pataugeoire pour le grand bassin. même s’il panique, rien à foutre. j’peux pas tolérer qu’il me revienne la queue entre les jambes lucio. il vaut mieux que ça. j’te demande pas d’refaire ta vie avec elle, j’te demande même pas d’la respecter. tu peux lui raconter un milliard de cracks, je t’assure, je m’en fous comme de l’an 13. mais si t’y vas pas, j’te plante aussi. c’est à toi de voir. j’hausse les épaules. je lui laisse pas vraiment le choix mais c’est pour son bien. il me remerciera d’être un aussi bon copain plus tard. c’est pas tout de descendre le milan AC quand il est dans les parages. faut aussi traîner le boulet en espérant briser la chaîne. si j’ai de la chance, il se retape une autre étudiante. histoire réglée. j’ai téléchargé des photos de chatons sur ton téléphone. considère ça comme un plan Z. j’ai pas envie d’apprendre que tu régurgites tes pâtes par le nez bg.
Lucio Moretti
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Re: my latin lover (manuele)
Dim 26 Fév - 15:24


lucio, il a l’impression de pas être vraiment là.
comme un fantôme en dehors de son propre corps, qui regarde la scène qui se déroule, là. il entend tout, il sent tout. mais il est plus vraiment dans son corps.
il regarde, et tout ce qu’il voit, c’est un quinqua propre sur-lui, pas mauvais bougre dans le fond et qui a sans le moindre doute quelques compte à régler avec lui même. même si, certainement, son déhanché diabolique, sa barbiche de trois jours et sa coiffure de dandy n’en font pas partis. il voit un homme qui a vécu, un type à qui on peut presque faire confiance, tellement on se sent que sa vie a été martelée, du beau comme du mauvais. oh, il voit aussi manuele, juste à côté.
lucio, il l’écoute d’ailleurs. il est attentif. il se met à la place de l’élève, devant le grand jedi de la séduction, le toréador des coeurs en miettes. il se laisse enivrer par le flot de paroles de son mentor.
il absorbe tous les conseils comme un éponge.
et il se sent gonfler, l’ego un peu moins en berne à chaque syllabe coulée sous un accent sicilien à couper au couteau.
il sent que ça remonte, que le pauvre plancton qu’il est, au fin fond de l’abysse nocturne qu’est le divorce, remonte un peu à la surface. il verrait presque la lumière.
ou alors c’est juste le réverbère qui se reflète dans une des fenêtres du restau.
quoi qu’il en soit, il gobe les paroles de manuele, il les avale comme des comprimées chargés de confiance. parce que c’est bien ce qu’il lui manque.
la confiance, en soit, en les autres, en l’avenir, en tout et en rien. il fait semblant de pas relever quand son coach lui susurre à l’oreille d’envoyer le respect convoler avec les nuages. il est peut-être vieux-je lucio. il a pas passé beaucoup de temps sur le marché de l’amour. et depuis son dernier tour sur cette place bondée, y a un paquet d’années qui sont passées. les règles ont changé. peut-être que maintenant, c’est comme ça que ça fonctionne. peut-être que jouer le bourrin macho supporter des jambons de palerme c’est l’attitude à adopter, pour trouver quelqu’un qui veuille bien de soi. ça a l’air de fonctionner, pour manuele.
et il sait pas vraiment, lucio, si ce sont effectivement les mots de l’autre dragueur invétéré qui le gonflent à bloc, ou si ça vient simplement du fait qu’il s’imagine en gladiateur des temps modernes, paré à s’attaquer au plus grand champion de tous les temps. les femmes.
quoi qu’il en soit, il se sent galvanisé, et il se secoue de gauche à droit, les pieds instables. il se sent comme un boxeur, prêt à sauter sur le ring. - okay, ouais, je vais y aller, t’as raison.
il déborde de cette énergie nouvelle, et sans même un regard en arrière pour manulu, il passe la porte qui cède facilement dans un tintement.
l’ambiance est tout à fait différente, à l’intérieur. il fait chaud, les couleurs sont intimistes. il regarde à droite et à gauche. il savait pas grand chose de l’apparence de son rendez-vous, à part les quelques détails que l’instigateur de tout ça avait bien voulu lui révéler. « apparemment, elle est fan d’antiquités, foutue comme aphrodite et pas piquée des hannetons » il observe encore, et ses yeux capte deux prunelles aussi brillantes qu’une cuvée médaille d’or d’un bon sauvignon. elle lui sourit, de toutes ses dents blanches.
et lucio est à deux doigts de se chier dessus.
le combattant, jeté en pleine arène. face au godzilla, prédateur sur escarpins vermillons au déhanché félin.
ça lui fait l’effet d’une aiguille qui transperce sa carapace de gonflette. tout retombe comme un ballon de baudruche et il sent que ça commence déjà à chauffer dans sa caboche.
l’intéressée, un peu confuse, se relève sur ses échasses et commence à s’approcher.
la proie, elle, fuit.
il ressort aussi vite qu’il est entré et, désespéré, il cherche manuele, en espérant de tout coeur qu’il ait pas eu le temps de partir trop loin.
il le voit, sur le parking, dans sa caisse, les lumières allumées, en train de faire il sait trop quoi, pas loin de démarrer.
alors il fait ce qu’il a pas fait depuis une bonne décennie.
il court. il court, encore, manque de trébucher et de s’étaler face la première contre le bitume chaud.
il ouvre la portière et s’y engouffre. il est au bord de l’hyperventilation, à cracher ses poumons sur l’airbag côté passager. putain, ça lui apprendra à avoir repris la clope. entre deux respirations saccadées, il lui lâche finalement :
- quand tu disais qu’elle aimait les antiquités, je pensais pas que tu parlais de moi.
Manuele Barzagli
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Re: my latin lover (manuele)
Sam 4 Mar - 4:24


ça doit s’agiter dans sa caboche, on dirait qu’il déconstruit la bataille d’austerlitz lucio. on dirait un gamin qui dit ‘oui j’ai compris’ pour pas déranger. sauf qu’il a rien pigé du tout. j’espère qu’il va réussir à tenir debout. à former au moins une phrase cohérente. une phrase sans prononcer des mots aux champs sémantiques bobos intellos incompréhensibles pour le commun des mortels. même que moi, j’ai l’impression d’être le dernier des attardés en l’écoutant. d’ailleurs je l’écoute plus, je regarde ses mains s’agiter en fronçant les sourcils. je pense ‘est-ce que j’ai bien fermé le coffre de la voiture?’. ‘il faudrait que je répare la porte du garage’. et je le regarde déblatérer. et je hoche la tête. et je lance un ‘oui, je sais’ quand il termine une phrase mais je sais pas. ou peut-être que si, je sais jamais. lucio il s’échauffe comme rocky dans rocky 5. tu sais qu’il est cuit mais tu continues à espérer malgré tout, parce que c’est rocky. j’suis un peu dans le même état d’esprit, à vouloir allumer un cierge pour qu’il puisse enfin baiser. mais on va pas s’la jouer opération spéciale non plus. j’vais pas lui coller un micro sous sa chemise.
sa silhouette s’engouffre dans l'entrebâillement d’la porte. il doit marcher sur du chardon lucio. ça doit lui démanger la semelle. j’me demande combien de temps il va tenir, si j’étais un parfait connard, je prendrais les paris. ‘fin, j’espère de tout coeur qu’il ne va pas nous faire une crise d’angoisse, quand même. de un, parce que je suis un bon ami. de deux parce que ça serait dommage de laisser filer un cul pareil. de trois, parce que j’ai à faire de mon côté. j’ai une vie aussi. étirée à droite et à gauche façon toile d’araignée. ça prend du temps comme occupation, d’avoir une quinte flush royale sur /love. d’ailleurs le gros lot, je l’ai pas tiré ce soir. et c’est pas problématique parce que j’ai juste à rentrer chez moi pour avoir le carré d’as. je tourne les talons en pianotant sur mon portable, bien décidé à dépasser lucio sur candy crush. je regagne la voiture sans décrocher. et j’finis par abandonner, naturellement. j’ai vraiment pas la patience pour.
je cherche mes clefs.
allume la lumière en donnant un gros coup sur le boîtier. j’ai vraiment pas la patience pour.
bifurque sur le rétro. tique. c’est quoi ce manchot qui court dans ma direction? je bronche pas. j’regarde l’animal s’installer à côté de moi, stupéfait. ma face doit faire très sketch des années 30. on dirait qu’il a échappé à la mort lucio et moi j’ai envie d’me marrer mais j’me retiens. c’était le plan parfait cette nana, et j’le sais en connaissance de cause. je lui refile pas des thons à lucio, seulement les meilleurs restes. le haut du panier, pour s’refaire y a pas mieux. j’me racle la gorge, garde de ma contenance. ça sert à rien de l’accabler maintenant qu’il suffoque comme un poisson rouge qu’on aurait suspendu au-dessus de son aquarium, juste pour le fun de le voir convulser. c’est lucio.
- lucio... tu sais que t’as l’air d’une antilope avec une patte en moins là? j’me tourne vers lui complètement, j’ai pas besoin de sa réponse pour savoir qu’il a complètement paniqué. c’est évident. elle aurait fait de l’archéologie pas grave, elle aurait peut-être même déterré un trésor on sait jamais. je me désintéresse momentanément de lucio pour fouiller la poche intérieur de ma veste. j’y retrouve mes clefs. t’es chiant un peu.
aucune raison de le remettre sur pied pour qu’il fasse le chemin inverse, j’sais d’avance que c’est peine perdue, et c’est justement ça qui me désole. j’ai l’impression d’être un ami un peu nul qui se regarde le nombril. ça me rend dingue d’le voir s’accrocher à floflo comme à la couenne d’un jambon. j’arrive même plus à rire de sa maladresse. enfin presque plus parce qu’il y a du level. le voir courir jusqu’à la voiture, c’était quelque chose.
songeur, je réfléchis à un plan B rapidement. il peut pas s’en tirer à si bon compte, lucio. j’allume le contact de la bagnole. j’hésite fortement entre le plan B: l’emmener au pub, jouer cupidon. et le plan C: le ramener chez lui, bavarder un peu. appeler une pute.
je penche plus pour la C.
- on se fait une bouffe chez toi? j’suppose que t’y retournes pas?
Lucio Moretti
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Re: my latin lover (manuele)
Mer 8 Mar - 16:20


il met un petit moment à reprendre son souffle. on dirait un vieux cabot qui a coursé le facteur sur tout un pâté de maison avec deux-roues arrières à la place des jambes, ou un chat de gouttière aussi gros que garfield qui tente de chasser une souris sous speed. bref, niveau crédibilité et asthme, on aura vu mieux comme prestation. dieu, si tant est qu’il a suivi toute la scène, a du lui mettre un petit 6, pas plus. niveau honte, par contre, il défie tous les scores. il doit être un bon 11 sur 10. il se laisse aller sur le siège passager et passe une main sur son visage. il peut pas s’empêcher de lâcher un petit rire nerveux à la pique de manuele. pas sûr qu’y est encore grand chose à déterrer. parce qu’à ce rythme là, y aura pas que toutankhamon qui sera la seule chose momifiée dans un rayon de 10km autour du musée d’histoire ancienne.
puis, il s’en veut un peu, lucio. faut dire que manuele, il fait beaucoup pour lui. il essaie de l’aider, du mieux qu’il peut. ses méthodes sont peut-être pas très conventionnelles, sacrément gratinées dans le côté orthodoxes et parfois même illégales. mais il connaît rien d’autres, lucio. il sait pas vraiment sur qui d’autre s’appuyer pour sortir la tête de l’eau.
puis, manuele, il connaît flo. c’est un peu comme s’il était à la fois un arbitre et un pont entre les ex-époux. - je préfèrerai pas y retourner, non. il lui offre un petit sourire désolé. c’est tout ce qu’il peut faire. il s’en veut lui-même, de sa maladresse, de son côté inadapté, de sa voix qui tremble et de ses guibolles qui suivent pas toujours la cadence. il aimerait bien faire des efforts, mais il peut pas. pas encore. et pendant que manuele démarre et quitte le petit parking éclairé, lucio s’illumine un peu, comme si y avait une petite ampoule scintillante à côté de son crâne et qu’un eurêka grésillant se mettait à popper comme une épée de damocles au-dessus de lui. - on peut juste faire un petit crochet avant de passer chez moi ? j’ai mieux, que se faire une bouffe soi-même.

il a le sourire aux lèvres. comme un gamin de 6 ans. il regarde la route goudronnée qui s’étire devant eux et il sent bien le regard appuyé de manuele. et son soupire plein de désarroi. mais lucio, une couronne en carton sur la tête et leur commande du drive burger king sur les genoux, il est un peu plus heureux. ça fait longtemps qu’il était pas passé par un fast-food. si bien qu’il savait pas vraiment quoi commander et qu’ils ont perdu une éternité là-bas, entre une file de conducteurs agités, des coups de klaxon gagnant en vitesse et une employée un peu dure de la feuille. il était à deux doigts de commander un menu enfant -il aurait filé le jouet à andrea au pire des cas. mais il s’est ravisé en voyant l’air de manuele. fallait pas qu’il retombe au stade anal non plus.

il tourne la clé dans la serrure et il s’écarte un peu pour laisser entrer son chauffeur et coach en premier dans son royaume de livres poussiéreux et de symétrie. on aurait pas dit, comme ça, mais lucio, il a quelques manies, niveau ménage et aménagement intérieur. il supporte pas les cadres qui penchent, la vaisselle qui traîne ni les magazines pas ordonnés. il pose la bouffe sur la table basse du salon-séjour-salle-à-manger puis il se dirige vers la cuisine. - tu veux de la bière ou du vin ? ou même du whisky, j’suis pas difficile, tu sais. il se sent un peu plus léger, même s’il sait éperdument qu’il a fui, encore plus lâchement qu’un endetté devant l’huissier. il revient dans la pièce d’à côté et il se laisse affaler sur le canapé. et puis, là, vautré, les fesses enfoncées dans le vieux cuir, c’est comme si la massue s’abattait à nouveau. et qu’il réalise.
il est pas très cool, lucio. il doit avoir tellement de choses à faire de sa soirée, manuele, et pourtant, il est là. il est là, à cause de lui. parce qu’il a plus aucune dignité -en a-t-il eu un jour ? c’est un autre débat. parce qu’il a plus de repères non plus. - je suis désolé, manu. je voulais pas te décevoir, mais, c’est… il regarde la boîte de son double whooper qui l’appelle dans son sachet kraft. puis il regarde manuele, parce que putain, ce serait pas sympa de se jeter sur la nourriture avant de s’excuser. il est peut-être pas pratique, lucio, mais il a des principes. un peu. - c’est plus fort que moi. j’crois que c’est pas pour moi, tu sais, rencontrer des gens. il regarde un peu son ami. il a beau avoir des goûts pas très respectables, footbalistiquement parlant, il comprend bien pourquoi et comment il a son petit succès, manuele. avec son putain de sourire ravageur, sa barbe de 3 jours et sa tignasse ébouriffée, un peu grisonnante. et puis sa petite bedaine naissante qu’il ravale dès qu’ils sortent. il regarde un peu le reste de son propre corps lucio. bedaine, check, cheveux gris, check. pourtant, il dégage pas la même énergie. il est plutôt du genre pluie continue alors que manuele s’approche plutôt des flammes attirantes de l’enfer. - tu penses que je devrais adopter un nouveau look ?
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Re: my latin lover (manuele)
Ven 17 Mar - 23:04


pauvre vieux,
pour peu, il s’excuserait de clamser lucio. il ferait une docile courbette à la mort. il voit pas les couleurs, surtout le vert. l’espoir, la chance, c’est comme s’il en voulait pas. il s'apitoie comme un gosse face au divorce de ses parents. dans le déni. parce que forcément, ils sont faits l’un pour l’autre lucio et flo. c’est logique, c’est aussi logique que 1+1=2. ‘elle va revenir, j’ai pas à fournir l’effort’ et dans ma tête ça fait surtout ‘tu vas finir tout seul comme un pauvre con’. et je lui en veux un peu, à lucio, de se débiner à chaque fois qu’il voit une paire de miches s’approcher à moins de dix mètres de lui. de m’revenir dans les pattes comme un mioche soit-disant fiévreux qui voudrait pas aller à l’école. ça tape dans la boîte crânienne. faut avoir la patience d’lui tenir la main pour la rentrée des classes lucio. parce que flo, flo elle reviendra pas, c’est certain. autant s’taper des culs. enfin, j’veux dire. j’vois pas l’intérêt de s'accrocher désespérément à une chimère. même si flo, c’est loin d’être un boudin. d’ailleurs, si ça ne tenait qu’à moi, j’y serais aller depuis longtemps.
c’est connard mais c’est quand même un peu la vérité.
donc il s’accroche, bêtement, comme si c’était la dernière femme sur terre. lucio et son incapacité criante à voir une femme nue sans bégayer. qui fait semblant, dans sa petite bulle disparate, d’aller bien. mais l’eau est entré, ça a fait ploc comme un bloc de béton armé à la surface. arriverdeci la grande vie, l’assurance de n’être plus jamais seul.
c’est rageant.
comme s’il avait un défaut de fabrication ou qu’en sais-je? soupire. soupire de fatigué, soupire exténué, lâché à l’approche du feu orange. j’ouvre le carreau, faudrait pas que j’me retrouve avec cette odeur de friture impossible pendant deux jours dans la bagnole. même si ça me donne carrément la dalle. parce que ça change quand même du bordel 100% bio.
ça change aussi de la cohue du matin devant la salle de bain.
c’est vide.
tout vide.
l’appart trop rangé.
chaque chose à sa place. l’odeur de ses vieux bouquins me filent le bourdon. il ferait mieux d’foutre sa super méga collec’ à la cave. c’est pas comme si c’était précieux.
est-ce qu’un cambrioleur volerait cette paperasse?
il la renversait en soulevant la télévision dix fois sur dix.
c’est pas précieux, et c’est pas utile non plus. c’est juste là pour frimer. pour la jouer ‘j’ai la science infuse’.
et moi j’ai juste des catalogues automobiles dans mes chiottes. ça donne un vilain coup derrière la tête mais pas de quoi être jaloux. j’échangerais certainement pas ma vie contre la sienne. il doit, pour sûr, garder précieusement dans son armoire l’ancien maillot de paolo maldini comme une relique, ce fou. y a de quoi se rincer le foie.
- bah. j’suis plus vin mais avec un bacon king ça risque de faire vieil alcoolo. donc v’là. j’vais me contenter de mon coca zero. que j’attrape et que je vide de moitié. d’une seule traite. non sans tirer un peu la gueule. faut quand même que j’puisse reprendre la route après lui avoir appelé une pute. j’vais pas me tourner les pouces dans le canapé en attendant qu’il tire son coup. même s’il pense me convaincre avec ses yeux de cocker, il ronfle devant la gamelle lucio.
- j’vais attendre deux secondes avant d’bouffer. mais. c’est quoi le ‘blem? t’as des problèmes érectiles ou? parce que ton romantisme à trois balles. fiu. ça m’épuise franchement, lulu. j’ai pas spécialement envie d’le secouer maintenant tout de suite mais puisqu’il aborde le sujet. autant crever l'abcès. j’en ai marre d’me démener pour du flanc. j’me laisse tomber sur son canapé comme une masse parce qu’il est spécialement confortable mais j’le quitte pas des yeux pour autant, faut pas déconner. même si mon estomac quémande la bouffe comme un pauvre mendiant sans-dents.
lucio plus je l’écoute, plus j’me sens avoir ce sourire d’enfant terrible.
un nouveau look. je glousse comme un gamin dans ma barbe. j’sais pas s’il est sérieux ou pas mais. putain. la magie, ça existe pas quoi. - j’pense que le maillot de l’inter t’iras comme un gant. tu seras rebooté pour taper les 18-20 ans. mais, donc, t'es sérieux?

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