Jonah & Bailey

This is the story of a whole life.

Tu aurais peut-être dû rentrer directement chez toi, comme prévu, comme très souvent. Mais non…A la place, tu avais parlé avec Caïn durant pratiquement tout le voyage via ton téléphone et l’application /love, du coup, l’envie de rentrer voire ta petite amie n’était plus vraiment là. Tu craignais une énième dispute et, franchement, tu ne souhaitais pas te prendre la tête aujourd’hui alors que tu avais enfin une permission de plusieurs semaines. A la place, tu avais annoncé à Jonah que tu allais rentrer avec lui. De toute façon, ce n’est pas comme si c’était la première fois que ça arrivait, loin de là. En plus de bosser dans la même compagnie, vous habitiez dans la même ville et donc, vous vous voyez plus que régulièrement. Bon, il faut dire aussi que tes parents avaient pratiquement adoptés Jonah, il passait toutes les fêtes avec toi et les tiens. Il faisait partie de la famille. Tu avais fini par t’endormir dans le taxi, la tête sur les genoux du blond, comme à ton habitude. Cette proximité n’était pas vraiment étrange, pas entre vous et les autres y étaient habitués. Toi aussi. Depuis combien d’années vous connaissiez vous ? Oh, bien ça, à vraie dire tu avais dix-huit ans quand tu avais croisé sa route, tu venais à peine de rentrer dans l’armée et lui y était depuis un an. Donc ouai, ça faisait bien ça…Légèrement endormi, tu grognes lorsque tu le sens bouger. « Merde, laisses-moi pioncer sinon je te jure que je sors mon arme. » Bon, d’accord, en réalité vous êtes arrivés mais une fois que tu t’endors, toi, tu es grognon. Finalement, tu te redresses, les cheveux en batailles. Croisant le regard vairon de Jonah tu fronces le nez. « Me regardes pas comme ça banane, on dirait que tu vas me bouffer tout cru. »

Vous connaissez l’amour vache ? Ben c’est exactement ça ! Sortant du taxi, tu t’étends sur le trottoir avant de prendre ton sac dans le coffre. Envoyant un message à ta petite amie, tu lui annonces que tu ne rentreras pas ce soir, bien trop crevé, tu inventes une excuse. Bien sûr, tu sais déjà que sa réaction ne va pas être glorieuse et que, demain, tu t’en ramasseras plein la gueule. Déjà qu’elle apprécie moyennement Jonah à cause de votre relation tactile, te savoir chez lui ne doit pas l’enchanter. Coupant le son de ton portable, tu suis le blond chez lui pour balancer ton sac dans le hall. « Non d’un chien, je crois que la balle qui m’a frôlé y a une semaine va laisser une cicatrice…T’étais censé me protéger le cul ce jour-là, tu te branlais ou quoi ? » Petit sourire narquois, entre vous, ça a toujours été ainsi. Piques réflexions, blagues…Vous vous étiez toujours tournés autour et ce, depuis bien des années. Pourtant, il y a eu un moment où, oui, tu en avais eu marre d’attendre qu’il bouge son cul ! Tu avais besoin de plus, tu t’étais mis en couple et là, votre relation était devenue plus conflictuelle, presque plus violente. Les disputes étaient devenues fréquentes, le même sujet revenait souvent sur le tapis, les gens que vous fréquentiez. Jalousie malsaine. Tu n’avais rien à lui dire et lui pareil, pourtant, cette possessivité partagée ne laissait clairement rien de bon à envisager. Puis, il y avait ce côté tactile. Comme deux amants sans pour autant qu’il se soit passé quoi que ce soit, même pas un baiser, rien. Ça aurait pu, mais ça ne c’était jamais produit. Passant une main dans tes cheveux, tu pousses un soupire en enlevant tes chaussures. « T’as quelque chose dans le frigo mon chou ? J’ai soif… »