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Adrien Mariano
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Lost and Beat up ft Adonie
Mer 1 Fév - 23:41


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Léonie & Adrien

Il est déjà tard quand je me décide à bouger de ce fauteuil qui m’est pourtant trop confortable. Fauteuil qui appartient à je ne sais qui. Car je ne sais même pas chez qui j’ai fait la fête finalement. En vrai, j’étais l’invité de son invité ou un truc du genre au proprio ou locataire de l’appartement. On a tous fumé et but ensemble sans apprendre à connaitre les prénoms des uns et des autres. Du coup, je ne sais même pas chez qui j’étais mais ce fut bien sympa. Quelques numéros échangés entre deux parties de poker ou d’une clope dans le balcon avec ceux qui m’avaient l’air intéressant sur le moment, mais surement des personnes que je n’appellerai jamais de ma vie au final. Car j’ai récupéré leurs numéros dans un état de sobriété quasi inexistant… Maintenant qu’il est temps pour moi de partir, que je suis debout et que je saluts les rares personnes qui me disent quelque chose on me demande de rester. De continuer à m’amuser, on me dit que je pars au meilleur moment. Et pourtant, je suis obligé de décliner l’invitation. De passer outre la tentation que celle de continuer à m’amuser plutôt que de rentrer chez moi. Car demain matin, à huit heure et demi, il faudra que je sois chez mes parents pour le brunch du Samedi matin des Mariano… Rire lourd qui s’échappe d’entre mes lèvres en pensant à ça alors que j’atteins enfin la porte délabrée en bois de l’appartement, qu’elle connerie que les brunch … Surtout tant matinale, on a plus six ans pour organiser tous les samedis des brunchs sans demander l’avis des uns et des autres… On vit dans la même ville on peut se voir quand on veut on n’a pas besoin de s’imposer des horaires fixes mais bon… Qui va oser s’imposer sur cette politique instaurée depuis mon départ à la faculté et approuvé comme étant obligatoire depuis que la petite sœur a aussi rejoint les rangs de l’université ? Pas moi, je n’ai pas le courage de me battre contre la maison entière. Même Chiara serait contre moi je le sais.

Le casque de ma vespa à la main je descends à vitesse escargot les six étages de l’immeuble tant l’alcool et la fumée d’herbe a embrumé mon esprit. Soirée qui va continuer pour certains mais qui prend fin pour moi alors que j’atteins la porte de l’entrée de l’immeuble. Le vent s’engouffre dans mon perfecto en cuir alors que je marche doucement jusqu’à mes deux roues. Je m’assois sur celui-ci et essaie de fermer mon casque avec bien du mal pendant près de trois longues minutes. J’entends des ricanements venant du ciel et je relève la tête pour voir d’où vient ce bruit lorsque mes yeux rencontrent vaguement des gars de la soirée en train de me regarder galérer par-dessus le balcon. Je me mets à rire, rire impossible à arrêter alors que je brandis mon majeur vers eux et que je démarre mon scooter cinq seconde après. La fête est belle est bien fini AD, évite juste d’avoir un accident qui te couterait la vie, rentre sain et sauf à moins de vouloir te prendre une raclée par ta gosse de colocataire qui n’est personne d’autre que ta propre sœur.

Chemin à moitié fait, les rues de Vérone la nuit sont étrangement mais plaisamment silencieuse. Seul le bruit de mon moteur ronronne dans les petites ruelles et je m’amuse même à faire des gros coups d’accélérations pour faire un maximum de bruit. Un vrai gamin, mais on mettra ça sur le dos de l’alcool car j’en ai bu pas mal ce soir, plus que de raison j’ai bu même. Chose qui va me porter préjudice, envie de me mordre les doigts lorsque j’entends la sirène sonner derrière moi, la police aux trousses … Ils me font un signe de me poser sur le côté. Léger moment d’hésitation, envie folle de juste accélérer jusqu’à les semer comme dans mes films préférés … Mais non, j’obtempère en sachant presque la suite des événements. Je suis dans la merde je le sais et peut être que mon argent me sortira du pétrin. Ca, c’est ce que je pense actuellement, sans savoir que ce qui m’attends c’est tout sauf rentrer tranquillement à la maison et finir ma nuit dans mon lit propre.

Bruit des clefs qui tintent et frappe contre la serrure en fer de la cellule de dégrisement, porte à peine ouverte que le policier me pousse dedans comme un malpropre en soupirant. Qu’elle idée que de vouloir soudoyer ce même policier avec de l’argent à trois heures et demi du matin dans les rues de notre petite ville … ? Qu’elle idée que de rire comme un con, encore trop saoul le sang dilué par les multitudes d’alcool ingurgité quand il me demande dans quel état je suis le plus sérieusement du monde … Je m’étais foutu tout seul dans la merde et encore plus lorsque j’avais sorti mon portefeuille de ma poche pour lui filer trois billets pour qu’il me laisse tranquille. Chose qu’il n’avait pas apprécié. Les menottes aux poignets et outrage à l’agent. Je me retrouvais avec une belle amende à payer, le scooter embarqué par la fourrière et moi en cellule de dégrisement, la belle et bonne vie de merde. Si seulement j’avais su, je serai resté à la fête en fumant et buvant jusqu’au lendemain matin et je serai allé directement chez mes parents au petit matin mais non, j’avais voulu faire les choses bien et je me retrouvais dans une situation bien pire … En cellule jusqu’à que ce bâtard de policier veuille bien me laisser sortir décrétant que je n’étais plus dans un état dangereux pour autrui … Il referme la porte à barreau derrière lui avec un dernier sourire sadique qui m’est adressé, il est heureux et je souris ironiquement en retour, m’asseyant sur le banc, collant ma tête contre le mur sale de cette cellule qu’on utilise pour les petites racailles qui font des débordements, les prostitués ou bien les clochards un peu trop violents.

Odeur d’urine qui me dégoûte je cache mon nez à l’intérieur de mon pull gris respirant doucement à petite dose ma propre fragrance. Envie de vomir imminente en pensant à cette odeur qui m’entoure et aussi à cause des litres d’alcool que j’ai envie de dégurgité. Je ferme les yeux un instant, essayant de toute mon âme de ne pas dégueuler, une foi les hauts le cœur calmé. Je m’endors presque sur place, les effets des drogues fumantes encore dans l’organisme lorsque j’entends de l’agitation dans le commissariat de quartier. J’ouvre les yeux et regarde le spectacle qui m’est donné, ô je ne passerai donc pas seule la nuit ici.

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Léonie Amaury
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Re: Lost and Beat up ft Adonie
Dim 5 Fév - 17:12


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Léonie & Adrien

Tasha.. non Sacha... ou Misha ? Je ne sais plus, mais une fille qui a un prénom qui finit par –sha organise une soirée chez elle dans le centre de Vérone. Je ne la connais pas. C’est une amie d’une ex de Matteo, ou sa cousine je ne sais plus. Toujours est-il que j’y vais avec la dernière ex-copine de mon frère. Elle est passée récupéré les affaires qu’elle a laissé à l’appartement de mon frère et comme mon frère n’avait pas les couilles de l’affronter, c’est moi qui lui ai ouvert l’appartement. Ils se sont quitté en bons termes pourtant – il a toujours été respectueux envers ses copines du coup quand ils se quittent, les trois quarts du temps, c’est parce qu’elles ne supportent pas la pression paternelle qui repose malgré sur ses épaules. Celle-là je l’aimais bien, elle passait à l’appartement où je vis avec mon père pour m’aider parce qu’elle est infirmière. Ils se sont quittés parce qu’ils étaient mieux en amis. Comprenez que mon frère a encore son autre ex en tête et que seul le sexe était bon entre eux. Bref, je l’ai aidé à remplir sa voiture et au moment de partir elle m’a demandé si je voulais venir passer la soirée avec elle et quelques potes avant qu’on ne se perde de vue parce qu’on savait très bien, elle comme moi, que même s’ils sont mieux en tant qu’amis, Matteo ne gardera pas contact avec elle parce qu’il est comme moi, il n’est pas doué avec les relations. Encore moins avec les filles qui ont été bonnes pour lui. J’l’aimais bien, Dina. Du coup, j’ai accepté. Au début elle m’avait dit que ça serait une soirée posée entre quelques amies, rien de bien fou. Bon. Pas trop mon genre de soirée mais pour Dina j’étais prête à me prêter au jeu. J’étais même allée acheter une bouteille de vin à la supérette du coin. Je m’étais même « bien » habillée. J’avais enfilée un pantalon taille haute, et un chemisier blanc transparent que j’avais rentré dans le pantalon. Mes Stan Smith au pied, mon perfecto sur le dos, arrivé en bas de chez mon frère elle me dit que ça s’est transformé en beuverie. Parfait. Je suis remontée chez mon frère y récupérer une bouteille de rhum, dix minutes plus tard, me voilà chez cette.. ah Freya, rien qui ne finit par –sha. C’est Dina qui m’ouvre, un bon coup dans le nez alors qu’il n’est que neuf heures – bon sang ces riches qui ne savent pas boire. Elle accepte la bouteille de vin avec plus d’enthousiasme que je ne l’ai vu auparavant et me laisse entrer. Je salue tout le monde rapidement et je vais poser ma veste dans la chambre que m’a indiqué Dina.

Il fait chaud, il y a plus de monde que ce que je croyais. Il y a du monde dans le salon, des chambres sont déjà fermées, et la terrasse est pleine. La musique qui résonne contre les murs est du pur commercial, de l’electro dance music qu’on entend seulement à la radio. Je roule des yeux et cherche Dina des yeux. Flemme de chercher plus longtemps, je me dirige toute seule vers le bar aménagé, où je m’ouvre une bouteille de bière. Je sens une présence à côté de moi. Je lève les yeux, blasée d’y trouver un gars déjà torché. Bordel, je suis la seule sobre ? « Salut beauté. » Je souffle, dépitée et m’éloigne. « Au revoir couillon. » Bière à la main, je me dirige vers la terrasse, me faufilant entre des couples qui oublient qu’ils ne sont pas tous seuls, des filles qui tentent de twerker mais qui sont plus ridicules que sexy. Je respire un bon coup en me retrouvant dehors. Je devenais claustrophobe en restant à l’intérieur. Je cherche un endroit où me poser et je vois qu’il reste une place à la table de jardin, entre deux filles. J’y retrouve Dina, la bouteille de vin presque fini à côté d’elle. « Léoooo ah c’est trop cool que tu sois là ! Tu joues avec nous ? Évidemment que tu joues avec nous ! » Je n’ai pas le temps de dire oui, de demander à quoi elles jouent que  des cartes sont posées devant moi. Les filles m’expliquent les règles et me pose un verre de rhum coca entre les mains. Je pose ma bière à côté, porte le verre à mes lèvres et grimace juste en sentant l’odeur. Je comprends mieux maintenant pourquoi elles sont toutes déjà torchées si tôt. Elles boivent trop vite d’un coup. Elles ne savourent même pas. Même avec les gars je n’avais jamais eu un verre aussi chargé, pourtant, on finit tous morts. La partie commence et je me retrouve au milieu de bécasse. Elles rient aiguë, elles rient pour un rien, et elles rient très fort. Ke fais un effort surhumain pour ne pas soupirer toutes les deux secondes. Et plus les parties s’enchainent, plus je deviens une de ces bécasses qui rit pour un rien. L’alcool est monté vite, j’ai trois bouteilles de bières devant moi, je crois que j’en suis à mon troisième rhum coca et j’ai le hoquet. Je tente de regarder l’heure, ignorant les messages que mon frère m’a envoyé pour savoir comment ça se passe. Il est même pas minuit ? Mais il est tôôôôôt !

On abandonne le jeu pour rentrer dans le salon et la musique sur laquelle je soufflais dépitée, je me retrouve à danser dessus. Mea cheveux détachés, je danse avec des filles dont j’ai déjà oublié le nom, mais on s’en fout de ça. Dina a dû les brifer parce que aucun gars ne s’est approché de moi sans que les filles ne montrent les crocs. Je riais en les voyant grogner, comme si je ne savais pas me défendre toute seule. Au moins, je n’ai pas à paraitre pour la sauvage. D’ailleurs, je suis la plus jeune. Probablement pour ça qu’elles agissent de manière si protectrice envers moi. Tant mieux hein. Je bouge mon corps jusqu’à plus le sentir et les heures s’écoulent sans que je ne les compte. Je ne sais pas comment ni pourquoi, on se retrouve dehors avec les filles, chacune une bouteille à la main. Dina n’est pas avec moi, elle a disparu depuis bien longtemps. Je suis avec Camilla et Sam je crois. Ou un truc du genre. On déambule dans les rues de Vérone en chantant un peu trop fort, en hurlant notre amour aux étoiles. On se retrouve au pied d’une fontaine et les filles me lancent un défi. Je dois entrer dans la fontaine et chanter une comptine pour enfant. Sérieusement ? J’éclate de rire, enlève ma veste et mes chaussures et entre dans la fontaine. Les filles sont mortes de rire en me voyant chanter si faux, tentant de boire ma bouteille. J’entends des bruits et sous l’effet de l’alcool je glisse et me retrouve assise dans la fontaine, trempée de haut en bas. Je suis toujours morte de rire en voyant que mon chemisier est devenue transparent. Une lumière m’aveugle. Je lève la tête, protégeant mes yeux de l’éclat trop fort. Je soupire en remarquant que c’est la police. Fallait qu’ils viennent. Je cherche des yeux les filles et ne les trouve pas. « Ça ne faisait pas assez longtemps Léo. » Je soupire une deuxième fois et me laisse tomber en arrière. Le policier me tend la main que j’accepte. Je n’ai pas le choix, je suis obligée de le suivre si je ne veux pas qu’il appelle mon frère. Encore. Je me lève et récupère ma bouteille et en profite qu’il ait le dos tourné pour la finir. Quand il se retourne il a ma veste et mes chaussures et se stoppe en voyant la bouteille dans ma main. « Sérieusement Léonie ? » Je fais l’innocente en cachant la bouteille derrière mon dos et éclate de rire quand il la récupère. Je récupère mes affaires toujours hilare et le suis dans la voiture. Il est complètement dépité d’être tombé sur moi. Dans la voiture je continue de chanter mes comptines pour enfant, l’alcool toujours pas redescendu et il ne cherche même pas à me faire taire. Un avantage quand on s’appelle Léonie et qu’on est une habituée du commissariat : on n’a plus besoin de me passer les menottes.

Quand on arrive au département, tous me saluent. « Putain Tony on avait que tu oubliais cette moustache ! » Tony me dit rien, il m’ouvre la porte et je rentre à reculons dans la cellule. J’aime cette cellule. Mon deuxième chez moi. Je suis étonnée de n’y trouver personne. Mis à part les gars dans la cellule en face, il n’y aucune fille pour partager la mienne. Tant mieux, j’ai la couchette pour moi toute seule. Je m’y laisse tomber et soupire. La nuit va être longue. Je reste deux minutes allongée quand la tête commence à me tourner. Je me lève aussitôt et m’approche des barreaux. « J’ai soif. » Les policiers continuent de parler, sans faire attention à moi. Je grogne, la tête contre le fer et mon regard croise celui d’un gars de la cellule d’en face. J’dois faire pitié avec mon chemisier transparent encore trempé, mon maquillage qui a du coulé avec l’eau, mes cheveux en bataille. J’ai bien l’air de l’ivrogne de service. Je fronce les sourcils et hausse le menton. « T’as un problème mon chéri ? » J’me passerai bien des jugements de gueule d’ange, sachant qu’il est aussi dans une cellule de dégrisement.


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Adrien Mariano
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Re: Lost and Beat up ft Adonie
Dim 5 Fév - 23:41


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Léonie & Adrien

Petite ombre longiligne encadrée par deux agents de police bien plus grand, plus costaud qui l’accompagne ; qui ne font que soupirer en l’entendant piailler. Attention qu’elle soutire à tout le monde bien que les agents n’aient pas envie de rire. Même les hommes dans la cellule à gauche de la mienne ont arrêté de parler et se sont collés aux barreaux de leur cellule pour regarder ce qu’il se passe exactement. Et moi le premier, j’en fais de même car sa voix me rentre dans la tête. Je n’ai surement pas bougé d’un millimètre comme eux, je suis toujours avachit sur ce misérable banc de bois et adossé contre ce mur froid mais, le peu d’attention que j’ai est quand même sur la demoiselle qui fait des siennes. Je suis peut-être plus discret que ceux d’à côté mais je n’en fait pas moins qu’eux. Mes yeux regardent et divaguent vers les trois personnes principales de la pièce, passant des deux hommes en uniforme à très rapidement sur la demoiselle qu’ils escortent. Demoiselle au cheveux couleur de l’astre doré mais complètement mouillé, de la tête au pied. Je ricane tout seul en cherchant tranquillement dans ma tête embrumé comment a-t-elle pu se faire chopper, dans quelle conditions l’ont-ils retrouvés. En tout cas, elle ne bronche pas, elle ne se débat pas comme j’aurai pu l’imaginer. Bien au contraire elle a l’air à l’aise ici, l’air de connaitre les lieux et les personnes qui y travaillent.  Je la regarde avec amusement se jouer des gardiens de la paix, je la vois se moquer de l’un deux comme si elle ne risquait pas gros à faire ça. Elle en a du toupet la gamine mais c’est drôle. Du moins, ça fait rire le moi bourré. Celui qui ne se rappellera certainement pas de cette soirée en s’endormant sur le vieux banc trop dur mais qui sera bel et bien obligé de comprendre de force ce qu’il vient de lui arriver lorsque la police tapera sur les barreaux pour me réveiller, lorsqu’il sera temps pour moi de signer ma propre décharge et de rentrer à pied, le mal de crâne en prime.

Même en sachant la suite des événements qui pourraient me rendre pitoyable, même pathétique aux yeux de certains, je continue de sourire comme un imbécile. L’esprit bien trop embrumé, tellement en bazar que j’y trouve du plaisir à voir quelqu’un se retrouver dans la même situation que moi pour ce soir. Satisfaction que de ne pas être le seul mec bien trop bidon pour se faire péter par la police avec bien trop d’alcool dans les veines et les yeux injectés de sang à force d’avoir trop fumé à être ici. Le malheur de cette pauvre demoiselle fait mon bonheur, pas peu fière de ne pas être le seul débile de la soirée. Solidarité avant tout.

Ouverture de la porte de ‘’sa’’ cellule qui se situe juste en face de la mienne. Celle qu’elle n’aura pas à partager. Comme moi, elle est seule dans celle-ci. Aurait-elle un petit traitement de faveur comme moi ? tel qu’avoir une cellule seule pour ne pas être mélangée ? Peut-être que comme moi elle a un nom qui lui attribue d’office des petits privilèges bien qu’elle se retrouve ici de force pour appliquer les règles… L’argent de la corruption n’ayant pu rien faire pour nous … ? Non, surement pas. Ses fringues et son comportement ne crie pas du tout l’argent. Je continue de la fixer, je la vois rentrer à reculons dans la pièce lugubre et déprimante presque en les narguant … Elle est dingue, y’a un truc qui cloche cette demoiselle. La porte à peine fermé, elle vient s’appuyer contre les barreaux en demandant à boire et c’est là que le soufflé retombe. Que spectacle qui m’est offert devient nul, sacrément nul même car les hommes en uniforme ne la calculent plus, ils s’efforcent de l’ignorer, de ne pas écouter sa requête à la demoiselle. « Bande de con …. » Mots qui s’échappent naturellement d’entre mes lippes trop sèche, asséché par le chemin en scooter, asséché par la pâteuse d’avoir fumé de la beuh, asséché car ces enfoirés ne veulent même pas nous donner l’opportunité d’être hydraté. Je ferme les yeux un instant vraiment énervé, mais complètement impuissant par la situation. Un mot de plus, ils suffisent qu’ils entendent et je passe d’une simple nuit en cellule de dégrisement à cellule de garde à vue alors je m’abstiens de tout nouveau commentaire et je passe une main sur mon visage fatiguée, main qui s’attarde un instant sur ma joue rugueuse et doigts qui vont se perdre dans ma masse capillaire brune. Tête qui commence à me tourner fortement, pièce qui vacille sous mes yeux impuissant, tête qui va doucement s’écraser contre le béton frais et yeux qui s’ouvrent difficilement et qui rencontre les yeux curieux de la blondinette d’en face. On se fixe un instant comme ça. Si au départ je la regardais avec innocence au fil des secondes mon regard s’est fait insistant, passant de ses yeux aux trainés noire de mascara jusqu’à sa tenue trempée, son décolleté qui est bien apparent même, vêtement imbibé d’eau qui a fini transparent, transparence qui laisse suggérer des traits fin et désireux. Boisson et herbe, cocktail qui me rend incorrigible, qui prend le dessus sur le garçon polie et civilisé que je suis à la normale. Attardement nonchalant de mes opales qui prend fin. Yeux qui quittent les courbes fines de la demoiselle lorsque sa voix se fait entendre. Yeux qui se relève immédiatement, crainte de s’être fait prendre sur le fait mais non, elle n’a certainement rien vue en étant dans un état quasi pire que le mien.

Seconde qui se fait longue avant que mon cerveau ne se remette en marche et que je comprenne qu’elle vient de me parler à moi. J’arque un sourcil et ris un court instant avant de lui répondre le plus naturellement possible. « Pas le moindre problème gente damoiselle … » D’un geste théâtral je caricature une fausse courbette, seul ma main fait semblant de ôter un chapeau invisible, ma tête se penche en avant une seconde vers elle pour terminer sur ce geste poétique, digne de la noblesse dont elle ne fait clairement pas partie. Elle m’a tout l’air sauf d’être une gente demoiselle la blondinette rien qu’à sa façon de parler… Plutôt une fille au caractère bien trempée, un tantinet insolente même à sa façon de me regarder. J’aimerai dire un mot de plus, à peine ai-je ouvert la bouche qu’un gardien vient taper de sa matraque contre les barreaux de ma cellule, bruit qui me fait grimacer, lèvres qui se retroussent et yeux qui se plissent. Bruit qui bourdonne dans mes oreilles ainsi que sa voix de brute. « Eh oh, on ne vous dérange pas vous deux ?! Fermez-là décuvait en silence. » J’aimerai lui dire d’aller se faire foutre, que si je le veux vraiment demain cette histoire fait un scandale que d’être traitée comme ça en simple cellule de dégrisement, de ne même pas donner de l’eau à une fille mais non, je ferme simplement ma bouche car je sais que je suis en tords, car la raison revient plus vite que l’impulsivité. Je m’allonge sur cette couchette en bois, ferme les yeux et je me tais.

Quinzaine de minute je suppose ? qui passe dans le plus grand des silences. En fait, je n’ai aucune notion du temps qui a pu passer car bien évidemment on m’a enlevé mon portable et ma montre ainsi que tout ce qui m’appartenait d’un peu intéressant des poches et des mains en entrant ici mais bon... C’est les risques du métier, les risques de vouloir prendre le volant en buvant, de prendre les rues de Vérone en zigzagant comme un con… Je soupire une nouvelle foi et j’ouvre les yeux pour jeter un coup d’œil d’où je suis aux bureaux des policiers, curieux de voir ce qu’ils font dans la nuit. Certains officiers dorment et les autres sont parties prendre un café de ce que j’ai entendue et compris. Pendant ce temps-là de conversation que j’avais eu l’occasion d’espionner sans le vouloir. J’ai changé sept fois de positions sur le banc et impossible de dormir sur ce truc, même en étant la chose la plus dure au monde l’envie de vomir, l’effet bateau en mer est là alors je soupire défaitiste et je reprends ma place initiale, c’est-à-dire assis nonchalamment, les bras posés sur mes genoux et ma tête pendante comme si elle pesait des tonnes et des tonnes je me risque à tourner la tête vers la cellule de ma voisine qui est bien trop silencieuse. M’attendant bien évidemment à ce qu’elle roupille pour être si silencieuse je vois avec stupéfaction que non, elle est allongée sur le ventre. La tête tournée vers moi et me regarde sans discrétion, sans dévier le regard. « Un souci la gueuse … ? » Voix qui se fait discrète, ton atténué, un chuchotement destiné qu’à elle. La blonde insolente d’en face, la petite rebelle. J’essaie de ne pas nous faire griller, de ne pas réveiller le con endormi derrière son écran se croyant discret et pourtant ma bouche se met à se mouvoir sans même que je le veuille. « T’as fait quoi pour te retrouver là ? » Curiosité et envie de parler qui l’emporte. Tentation trop grande lorsque les chats ne sont pas là il faut bien que les souris dansent non ? Alors moi, je prends la petite liberté de parler, doucement mais je le fais. Tant je m’ennuie que j’espère qu’elle ne fera pas la tête de mule et qu’elle y répondra. Et si avec chance elle y répond j’espère qu’elle ne se mettra pas à parler à haute voix.

Aller la gueuse… N’hésite pas à parler, à me répondre… Juste le temps de sortir d’ici et on ne se reverra plus jamais tu peux parler. Juste que nous fassions passés les heures comme deux personnes bourrées, un service rendu pour que nous arrêtions de nous ennuyer, du moins que moi j’arrête de m’ennuyer.

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Léonie Amaury
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Re: Lost and Beat up ft Adonie
Lun 6 Fév - 15:27


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Léonie & Adrien

« Léonie, on avait aussi dit qu’on ne te revoyait plus. » J’imite Tony en exagérant sur ses traits en entrant dans la cellule, encore plus insolente sous l’effet de l’alcool que d’habitude. Oui, c’est possible. Et puis on a fait des progrès cette année. Je suis passé de trois visites par mois à une visite par mois. Je n’y peux rien si bourrée, je pars en vrille. J’ai pas l’alcool solide comme mon frère. Quand il boit, il finit par baiser. Quand je bois, je redeviens une gamine. Et une gamine, ça fait des conneries. Mon psy a dit qu’il fallait que j’arrête l’alcool, que je reste cette femme mature que je suis devenue. Il m’a aussi dit que si je redevenais une gamine sous l’effet de l’éthanol, c’est parce que mon cerveau a trouvé cet unique moyen pour me faire relâcher la pression. Que c’est un processus normal de guérison. Est-ce que je me sers de mon psy comme excuse pour justifier mes passages fréquents en cellule de dégrisement ? Absolument. Faut bien qu’il me serve à quelque chose. Dans ce département de police, tout le monde connait mon histoire. Ce sont eux qui sont intervenus quand on a appelé les flics. Eux qui se sont occupés de moi. Tony qui est resté avec moi à l’hôpital le temps de mon examen. Quand deux mois après ils m’ont récupéré torchée en plein centre ville, le t-shirt dans les mains et pas sur la poitrine, ils m’ont déposé chez moi. J’suis pas une mauvaise fille, ils savent. En plus de ça, qui ne sait pas que Arthur Amaury s’est fait quitté par sa femme sans qu’il ne le sache ? Qui ne sait pas parmi le bas peuple que nous sommes que ma vipère de mère n’a pas su assumer son rôle de mère ? J’suis pas leur protégée, ils en ont marre de moi, de mes déboires, de ma voix insupportable quand je chante trop fort, ils aimeraient pendant leurs services faire autre chose que tombée sur Léonie bourrée. J’suis leur boulet dont ils ne peuvent pas se détacher. J’suis sûre qu’au fond ils m’apprécient parce que je mets de la bonne ambiance dans les cellules. Ça doit leur changer des jeunes qui pleurent parce qu’ils vont se faire « détruire » par papa maman, des couillons qui hurlent que de toutes façons, quand ils sortent, leur famille est morte parce qu’on enferme pas des gars comme eux et blablabla. Je suis une bourrée tombée du ciel pour eux.

La tête contre les barreaux, les mains qui pendent au dehors, j’attends qu’on me réponde. Je crois qu’ils sont de mauvaise humeur ce soir, aucun ne réagit quand je parle. Alors qu’une fois, ils avaient passé plusieurs heures à parler avec moi. Je regarde autour de moi, et aperçoit pas mal d’hommes. Vous croyez qu’ils font les durs pour montrer que ce sont des policiers virils, qui ne font pas de traitement de faveurs à la petite Amaury ? Ouais, c’est probablement ça. Tristesse. Quand j’ai le plus soif, ils se décident à me boycott. Mon coeur est brisé les gars. Je souffle un bon coup quand je croise le gars de l’occupant de la cellule en face de la mienne. Lui aussi est tout seul. Moi, encore c’est parce que je suis la seule fille ce soir mais lui ? Il y a de la place encore dans l’autre, pourtant il est tout seul. Je le détaille rapidement, et monsieur est bien habillé. Je sais reconnaitre des fringues achetés à Primark et d’autres à Zara. Lui, il ne les a pas acheté bas prix. Ils l’ont foutu tout seul pour ne pas que gueule d’ange ne soit amoché ? Probablement ça. Pauvre petit chat. Je roule des yeux, à peine impressionnée par son élan de politesse trop noble. « Merci de me préciser que ma poitrine n’était pas un problème. » Je me décale quand un policier vient nous demander de nous taire. Ils sont réellement de mauvaise humeur ce soir. Parce que leur équipe de foot s’est pris une tollé ? Parce qu’ils se sont enfin rendu compte que le café qu’ils servaient ici était dégueulasse ? Je me rassois sur ma couchette, un coup de barre qui me prend. Je masse mes tempes. Une migraine commence à pointer, accentué par le coup de matraque contre les barreaux. « Mon dieu, pète un coup Francis, ca ira mieux, tu fais plus de bruit que nous. » Il me regarde avec son regard de loup qui fait à peine peur. Je ne l’aime pas Francis, il est toujours en train de râler, meme quand il y a du silence dans les cages. Je lui brandis mon majeur quand il a le dos tourné. Le contre-coup de l’alcool qui me prend bien plus tôt que d’habitude. Je dis ça mais pour être franche, je ne sais pas même pas quelle heure il est. Je ne sais même pas à quelle heure je me suis faite arrêtée. D’ailleurs, les deux qui m’ont abandonnées, qu’elles prient de ne pas me recroiser à l’avenir. Ça fout dans la merde et ça n’assume pas donc ça fuit ? Elles ont si peur que ça de papa maman ces bourges ? Je me fais mentalement la promesse de ne plus trainer avec des filles de la haute société. Aucune n’assume. Et en plus, elles écoutent de la musique merdique. Voilà.

Je m’allonge sur le ventre – astuce que j’ai développé en venant souvent ici. Quand l’envie de vomir me prend, je ne manque pas de m’étouffer avec mon rejet, j’ai juste à tourner la tête. Dégueulasse n’est-ce pas ? On fait avec les moyens du bord, que voulez-vous. Allongée sur le ventre, la seule chose que je peux voir est Gueule d’Ange en face de moi. Ça doit être sa première nuit ici, ça se voit qu’il n’est pas un habitué de la cellule. On les reconnait vite, les habitués comme moi. Ils trouvent directement la bonne position pour s’endormir plus rapidement et le plus confortablement possible. Lui, il a changé une bonne dizaine de fois de position avant de se rasseoir. Pauvre chou. N’ayant rien de bien folichon à faire pour occuper ma nuit, je le détaille sans m’en cacher. Au mieux, j’aurai gonflé son égo parce qu’une fille l’aura reluquer, au pire, je m’en fous. Gueule d’Ange n’est pas trop mon style de gars, il fait trop propre sur lui. Taillé au poil près, fringues qui donnent l’impression d’être sur mesure, non. Je préfère de loin le gars qui ne sera pas coiffé, une barbe naissante même pas taillé, un jean entré dans des boots, une veste en cuir beaucoup trop grande pour lui. Ça c’est mon genre de gars. Un petit voyou, dirons nous. En même temps, il n’y a que ce genre de gars qui supporterait la connerie ambulante que je suis. Je dois tout de même reconnaitre que mon compagnon ce soir, il est vraiment beau. Ses yeux surtout. Je n’ai pas dit à quel point ils m’avaient perturbé tout à l’heure. Ce bleu océan profond, un point rieurs parce qu’il se foutait de ma gueule m’ont donné envie d’y rester accrochée. La couleur est renforcée par ses sourcils épais bien noirs, ses cheveux drus tout aussi noirs, et sa barbe de trois jours, noire également. Il n’a pas un visage qui sort de l’ordinaire, il est plutôt banal, il ressemble à tous ces bobos de Vérone. Le seul truc qui le démarque des autres est son regard. Il a dû en faire tourner des filles sur son passage. Il doit rendre folle sa copine – obligé qu’un gars comme lui ait une copine. Ou une fiancée meme. Ca serait drôle qu’elle l’attende ce soir. Manque de chance, il n’est pas prêt de rentrer. Non je ne me réjouis pas du malheur des autres. Je reconnais juste un compagnon pour la soirée. Tous dans la même merde.

Je ne m’attendais pas à ce qu’il parle. Je ne détourne pas le regard pour autant. Au contraire, j’ancre mon regard dans le sien et un sourire en coin se dessine lentement sur mes lèvres. Je ris légèrement quand il m’appelle la gueuse. Je suis très rapidement passée de demoiselle à la gueuse. « Aucun, mon seigneur. » Je redresse mon torse et fais le salut militaire, un clin d’oeil en prime. Je pose mon couse sur le coussin miteux et cale mon menton sur ma paume, afin de mieux tenir ma tête. Je ne détourne pas le regard, je continue de le regarder, même quand il détourne la tête. Il reste silencieux que quelques secondes, avant de me demander ce que j’ai fait pour me retrouver enfermée. La conne, comme toujours. J’ai fermé les yeux sur mes aprioris et j’ai suivi bêtement deux bécasses. J’ai déconné j’aurais pas dû. En même temps ça faisait longtemps que je n’étais pas passée voir mes flics préférés. J’hésite à lui répondre. Je mets du temps à me décider. J’aimerais le lancer pourrir pour le punir d’avoir été condescendant avec moi tout à l’heure. Mais en même temps, j’aurai bien aimé que pour ma première nuit en dégrisement, on me tienne compagnie. « Francis me manquait tellement, j’suis venue lui rendre visite. » Je le vois écarquillé les yeux en entendant ma voix beaucoup trop forte et j’éclate de rire. Petit bizut. « Destresse, quand il dort, une fanfare ne réussirait pas le réveiller. » Je jette un coup d’oeil au bureau pour regarder si j’avais toujours raison. J’ai toujours raison : je vois Francis ronfler comme le vieil ogre qu’il est à son bureau. Désespérant. Je reporte mon regard sur gueule d’ange et lui sourit. « J’ai fait la conne dans une fontaine pour pas changer. Et toi ? C’est ta première nuit en cellule, je me trompe ? » Cellule de dégrisement, garde à vue, je ne fais même plus la différence sur mon cv pénal. Toujours pour des conneries. Jusque là, ça ne m’a pas porté préjudice, je touche du bois. Je me redresse afin de m’asseoir en tailleur face à mon compagnon du soir. J’attache mes cheveux en une queue de cheval bien haute et essuie avec mes doigts à l’aveugle le maquillage qui a bien pu couler. Je touche mon chemisier, toujours autant trempé. Je vais choper une pneumonie, tant pis, j’aurai le droit à une semaine de congé. Je pose une nouvelle fois mon regard sur mon voisin d’en face, et penche légèrement la tête sur le côté. « Gueule d’Ange aurait-il un prénom ? »




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Re: Lost and Beat up ft Adonie
Lun 6 Fév - 22:35


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Léonie & Adrien

La blonde ne s’offusque pas en entendant le surnom que je lui donne. L’avoir baptisé la gueuse n’a pas l’air de la frapper fort dans son estime. En tout cas elle ne scille pas spécialement, n’ouvre pas sa bouche en grand, elle ne prend pas d’air ébahi, choquée par mes propos contrairement à d’autres filles qui m’auraient lancé un vieux regard noir pour me faire comprendre que je n’étais personne pour dire de tel chose… Des filles niaises, des filles un peu trop princesse sur les bords, des filles comme mon ex quoi … Des filles avec lesquelles tu ne peux pas trop rire car trop sérieuse. Des demoiselles qui me plaisaient lorsque j’avais dix-sept ans, des adolescentes que je trouvais accessible, faite pour moi car elles étaient souvent du même rang que moi, allaient dans les mêmes écoles que moi. Mais non, on a tout faux. On croit souvent que c’est bien plus simple d’être avec ce genre fille mais la réalité est toute autre, elles prennent bien plus la tête que les filles ordinaires car rien ne leurs fait plaisir, elles n’apprécient rien ces filles-là. Elles ont déjà tout eu et vécue, elles cherchent en vain un but, quelque chose de nouveau mais en ne sachant pas elle-même réellement quoi. Mais je me perds, je divague. Je pense à mon ex particulièrement, car elle est l’unique fille que j’ai connue finalement, ma seule référence. Douche froide que de penser à elle, frisson d’horreur, de dégoût même. L’envie de vomir est imminente, je me dis que c’est l’alcool qui me donne envie de gerber, que ce n’est pas de penser à elle pourtant je sais que c’est ça. J’ai toujours du mal à me faire à l’idée que ça se soit terminé comme ça. Même bientôt un an après je ne saisis toujours pas le comment du pourquoi, voir exactement où j’ai foiré. Le moment où je n’ai pas remarqué qu’elle avait changé. Grimaces-en mon fort intérieur que je dissimule pourtant très bien à l’extérieur. Je suis stoïque, les yeux rivés sur un point précis mais invisible dans la cellule de ma voisine jusqu’à qu’elle ne parle, ouvre la bouche pour m’appeler mon seigneur et me faire le salut militaire…. Et là, je me mets à rire. Un rire franc, un rire de mec bourré incontrôlé. C’est vraiment surprenant de se faire appeler seigneur lorsque nous ne sommes qu’un simple homme, lorsque nous n’avons rien d’un partisan de la cour suprême, que nous ne sommes pas de la loyauté mais j’accepte le titre ce n’est pas dévalorisant d’être un seigneur après tout. Bien que je m’attendisse plus à un « ferme la couillon, toi-même le gueux » que ça, j’accepte en riant, ne faisant pas une seule remarque de plus sur le sujet. Je reste simplement là, à rire doucement. Calmant petit à petit le fou-rire du mieux que je peux.

Une foi chose faite, le calme ayant repris le dessus de la situation sur ma minute de rire intensive je la regarde de nouveau et elle me regarde elle aussi, le visage neutre. Elle doit surement me prendre pour un fou … Un mec complètement frappé, un névrosé qui rit pour rien. Elle n’aurait pas vraiment tort en soi de me voir comme ça … Je suis complètement bourré, dans une cellule de dégrisement et moi je pense à quoi ? Une ex petite amie. Je suis complètement déconnecté de la réalité. Je passe de l’angoisse frappante que de repenser à elle, au rire lorsqu’une inconnue m’appelle simplement mon seigneur … Un vrai dingue. J’ai un peu honte d’être un tel bordel alors je lui pose une question pour détourner l’attention de ma personne. Et en attendant qu’elle me réponde, j’étudie doucement les traits de son petit visage rond, lui donnant des allures encore d’enfants. Je passe rapidement à des détails plus précis tel que ses pommettes saillantes allant en contraste avec ses joues un peu creusée qui la vieillisse. Sans quoi, elle aurait certainement l’air d’une jeune adolescente. Et moi du coup … J’ai du mal à lui donner un âge, savoir si elle est plus jeune ou bien si nous avons à peu près le même. Cortex en folie, cerveau qui passe quelques secondes à chercher, à deviner juste à l’apparence l’âge d’une personne et sans raison valable. Je me rends tout seul à l’évidence que c’est impossible de savoir comme ça, juste au physique l’âge de quelqu’un. De toute façon qu’elle ait dix-huit ans ou vingt-quatre ans ça change quoi à ma vie … ? Dans trois ou quatre heures on sortira de là et nous ne nous reverrons plus jamais.

Je décide donc d’arrêter de torturer mon esprit et glisse plutôt mes pupilles sur sa bouche ronde, pulpeuse bien rosée. Courbe de ses lèvres qu’on imaginerait presque dessiner par un artiste tant elles sont jolies. N’en n’ayant pas fini de la décrire, je passe à la pièce maîtresse de son visage. Ce que je suppose la démarque de centaine de blonde lambda. C’est-à-dire ses yeux, ses grandes opales en amande, d’un vert kaki très claire. Ils sont sublimes, cette nana a de vrais yeux de chat. L’expression prend tout son sens, pour la première fois de ma vie j’ai l’impression d’avoir une féline en face de moi tant ils sont gigantesques et impressionnants. Ils sont assez perturbant ses yeux même, ils crient à la malice. En soi, cette nana est une réelle petite poupée sur pattes si vous lui enlevez son maquillage dégoulinant et son parlé trop franc. Il faut l’avouer, elle est mignonne la fille en face de moi. Elle est toute menue, assez petite elle aurait très certainement pu jouer de ses charmes pour s’éviter la cellule de dégrisement contrairement à moi. Pour les filles c’est tellement plus facile d’échapper aux problèmes et y’en a toujours qui n’ont pas l’air de savoir comment s’y prendre … Mais ça n’a pas l’air d’être son cas à elle, elle elle connait les lieux. Pas le temps de penser plus qu’elle décide enfin de sortir de son mutisme la gueuse. « Francis ? » Dis-je en chuchotant contrairement à elle qui parle comme si nous étions dans une cafétéria. Regard interrogateur, sourcil qui s’arque, qui est Francis ? Je ne comprends pas tout jusqu’à qu’elle me montre du regard la direction du gros porc endormi sur sa chaise en ronflant, donc elle connait même le nom des agents... Sacrée Numéro la demoiselle. Je serre les lèvres et essaie de me retenir d’éclater de rire du moins, j’essaie de me retenir jusqu’à qu’elle me dise que nous pouvons parler un peu plus fort, qu’il ne risque pas de se réveiller. « Francis je vois … T’es donc une habituée des lieux toi … Ton nom n’est pas marqué sur le banc par hasard ? » Je lève les yeux au ciel et repose mes prunelles sur sa personne lorsqu’elle me raconte comment elle s’est retrouvée ici ce soir.

Retrouvée à faire le pitre dans une fontaine … Qui n’a jamais fait ça un soir bourré ? Même moi j’ai eu l’occasion d’expérimenter ça au cours de l’année qui vient de passer mais de là à ce faire arrêter… Elle fait bien plus fort que moi. Ou bien, j’essaie de me persuader que ma situation est moins bête que la sienne alors que non, nous sommes sur un pied d’égalité. « Non, t’as raison. Première foi pour moi que je me fais griller… » Première et dernière foi même, car la prochaine fois j’arrêterai pas de faire la fête je continuerais jusqu’au petit matin, lorsque l’alcool se sera dilué, évaporée de mon sang et que je pourrais me fondre bien plus facilement dans la foule plutôt qu’être le seul petit malin à prendre les rues déserte dans n’importe quel sens. « J’me suis fait arrêter au volant de mon scoot’, je prenais parait-il une ruelle à sens interdit en zigzagant. » J’hausse les épaules, comme si ce n’était qu’une rumeur totalement fausse mais que j’en payais quand même les frais alors que c’était la simple vérité et que je ne pouvais même pas contester là-dessus.

Étonnement que je ne peux feindre, nouveau surnom qui me fait sourire en coin. Moi, une gueule d’ange… Je ne sais pas si venant d’elle s’est péjoratif ou plutôt un bon truc mais ça ne me laisse pas indifférent et je me décide à me lever pour m’approcher des barreaux et lui faire un peu mieux face. La tête me tourne vachement, les hauts le cœur reprennent mais je me fais violence et pose mes avants bras sur les barreaux horizontaux en la fixant tout sourire. « Pourquoi gueule d’ange … ? Tu juges sans connaitre … » Ton qui se veut mystérieux mais je sais très bien qu’actuellement, avec la gueule que je dois avoir et le peu de fierté que d’être enfermé ici je n’ai certainement pas l’allure d’un mec mystérieux. J’humecte mes lèvres trop sèches et reprend directement faisant tomber le suspens bien rapidement. « J’m’appelle Adrien et toi la gueuse ? » Ce n’était pas moi qui juste avant parlait du fait de juger sans connaitre … ? Fait ce que je dis mais pas ce que je fais bien évidemment. Je la regarde donc faire ses trucs de fille. Tel que s’attacher les cheveux, enlever le noir qui dégouline de son visage. « Tu fais bien de faire ça, t’en avais de partout… » Je lui fais un clin d’œil en souriant. Sourire qui s’éteint rapidement en la voyant toucher son chemisier tremper, je grimace une seconde. « Je t’aurais bien filé ma veste en cuir mais bien évidemment elle est avec mon portable et le reste de mes trucs qui sont avec les flics … » Sourire ironique alors que mes yeux tournent vers le policier qui dort encore et toujours. « Tu ne veux pas les réveiller ? Qu’ils te filent une couverture ou j’sais pas moi … ? » Innocence qui m’est encore propre que de croire qu’ils feraient un truc si gentil pour une demoiselle trop bourrée qu’ils ont embarqués, je la regarde défaitiste. « Si t’as un débardeur en dessous, tu devrais plutôt l’enlever que la garder. » J’appuie ma tête contre les barreaux verticaux en soupirant. « Si c’est moi qui te gêne pour l’enlever je peux retourner m’allonger… J’ai juste pour habitude de regarder les gens avec qui je parle mais si c’est ça le soucis … » La petite poupée serait une timide ? Une de celle qui ouvre grand leur gueule pour se faire entendre mais dès qu’il s’agit d’enlever une simple chemise elles se font toutes petites ? Surprenant, je l’aurais plutôt pensé aguicheuse la petite gueuse.

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Re: Lost and Beat up ft Adonie
Jeu 9 Fév - 0:24


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Je le regarde, étonnée. Ce gars est encore bourré, l’alcool ne semble pas du tout redescendre. Ce que je viens de faire n’a rien de marrant pourtant. J’ai juste répondu à la politesse exagérée dont il a fait preuve un peu plus tôt. Complètement chelou. Ou complètement bourré. Ou la même chose, je n’en sais rien. À vrai dire je ne cherche pas à comprendre. J’ai arrêté d’essayer de comprendre les agissement d’une personne torchée le jour où moi-même j’ai été cette personne. L’alcool fait des ravages. Et chez gueule d’ange, c’est passer de la stupéfaction aux larmes de rire en une phrase. J’ai bugué quand il a ri, je n’ai même pas réagi en fait. Je l’ai regardé rire, impressionnée par sa facilité à éclater de rire pour un rien. Ce gars est un public trop facile. J’espère quand même que ce n’est pas le genre à rire parce que quelqu’un dit « tire sur mon doigt – pouet. ». Ça serait triste pour lui. Je fais celle qui ne voit pas qu’il me détaille, je fais celle qui n’est pas perturbée par l’examen que fait son regard azur. Mettons sur le dos de l’alcool le fait que ses yeux me perturbent toujours autant. C’est intriguant de voir le calme qui règne dans ses yeux alors qu’il y a deux secondes, il riait aux larmes d’une connerie puérile. Son regard est un touché velours et je me sens comme hypnotisée, incapable de bouger. Je ne suis pas naïve, je sais que j’ai un visage de poupée, le genre de visage qui fait qu’on se retourne sur moi dans la rue. Même en mode crasseuse, on se retourne. Mon père dit que je tiens ça de ma mère. Cet envoutement que j’exerce sur la gent masculine, typique de ma mère. Il disait qu’avec mes origines françaises, j’avais un côté vélane. Mon père m’a trop lu Harry Potter je crois. Je ne suis pas Fleur Delacour, je n’ai rien d’une fille magnifique. Les gars se retournent parce que je fais angélique. Et repartent quand ils se rendent compte que je suis un diable. Ils n’aiment pas quand je dis non. J’ai une grande gueule, je n’ai pas peur de me battre avec un gars. Aucun homme ne m’a approché, ne m’a touché depuis quatre ans. Sans que ça ne déplaise à mon frère, au contraire. Il est rassuré que je sois devenue intouchable de mon propre gré. Il n’a plus à s’inquiéter pour moi. Il s’inquiète toujours, on ne refait pas un grand frère italien. Mais il est rassuré comparé à il y a trois ans. Il y a longtemps que je n’ai pas accepté qu’un homme me regarde aussi intensément. Je crois qu’en fait, je me sens juste protégée par les barreaux. Gueule d’Ange ne peut que me regarder aux travers de nos deux cages et les policiers me laissent toujours sortir la première, que j’évite justement de croiser les gars. Seul traitement de faveurs, croyez moi.

Je roule des yeux. Une habituée moi ? Je ne vois absolument pas ce qu’il entend par là. C’est quoi une habituée ? Une qu’on retrouve tous les soirs ici ? Ou à partir de une fois par semaine on a sa carte d’abonnement ? « Je ne dirais pas que je suis une habituée.. j’aime juste leur rendre visite. » Je m’attends au discours typique du gars qui va me dire que boire au point de me retrouver en cellule de dégrisement, ce n’est pas classe pour une fille. Ou alors le discours du gars macho qui va me juger parce que je deviens cette fille des bas étages à ces yeux. Je m’attends à tout avec lui. Il m’a bien appelé la gueuse tout à l’heure, première forme de jugement non ? D’un côté il n’aurait pas tord. Je suis bien cette gueuse, cette fille des bas étages qui boit comme un alcoolique du mardi soir. Je suis cette fille qu’on retrouve le vendredi soir assise par terre devant une boite, le maquillage qui a coulé, des hauts le coeur aussi fréquents que les contractions d’une femme enceinte arrivée à terme, qui ne se souvient même plus comment elle s’est retrouvé dans cette boite alors qu’elle n’aime pas la proximité des gens. Je suis cette fille toujours trop bourrée à qui on dit que si elle continue, il lui arrivera des problèmes, et qu’elle sera trop perchée pour comprendre ce qu’il lui arrive. Je touche du bois, il ne m’est rien arrivé. Vous vous demandez probablement « et son frère ? » Il ferme les yeux, impuissants parce que je suis beaucoup plus forte que lui. Il se réfugie dans les voitures de luxe qu’il vend à des personnes qui pourraient nous sauver de la misère sans que ça ne fasse de trou dans leurs comptes. L’illusion est plus efficace que les oeillères qu’il se pose quand il s’agit de moi. Il est impuissant et moi, j’ai juste abandonné. « Trop has been d’écrire son prénom, je préfère faire vivre la légende en revenant ici. » Ce qui désespère les gars comme Francis ? Que justement, je ne cherche même pas à m’en sortir. Eux aussi ont abandonné. Ils se contentent de m’emmener pour faire décuver en sécurité et me laisse rentrer chez moi avec une tape sur la main, me faisant promettre de ne pas recommencer juste pour la forme. N’empêche que j’ai fait des progrès, je finis moins bourrée qu’avant. Je m’endors comme une gosse dans une chambre avant deux heures.

Je change de main parce que l’autre commence à avoir des fourmis et me retiens de rire en entendant la raison de sa présence ici. Je me mords la lèvre mais on voit bien que je me retiens de rire, un sourire sur les lippes. « Oh le bizut. » Bizut alors que moi je me suis faite chopée dans une fontaine ? Évidemment, mais moi, j’ai des années d’expérience dans cette cellule. Lui, il s’est fait chopé pour un truc que tout habitué évite. Je ne me retiens pas plus longtemps et éclate de rire quand il agit comme si c’était faux, comme s’il n’avait jamais fait ça. Assume tes conneries, gueule d’ange, tu ne sortiras pas plus rapidement d’ici, on est tous là jusqu’à l’aube. Je l’entends déjà dire que c’est l’unique fois où il se fera prendre, qu’il fera plus attention la prochaine fois, qu’il sera plus prudent. J’l’entends toujours avec les bizuts. Et moi, j’hoche la tête, le regard qui veut bien dire qu’on y croit tous, qu’on le soutient dans cette résolution. Il est là le problème avec l’alcool. Mis à part dire qu’on arrête l’alcool ou le splif et s’y tenir, on ne sait pas comment se passera une soirée. L’alcool fait ce qu’il veut de nous. Il se joue de nous comme personne ne peut se permettre de le faire. Il prend possession de nous avec notre accord béni et plébiscité. On se retrouve à sa merci et tout ce qu’on peut faire c’est suivre ses ordres tacites sans grogner. On pleurera le lendemain, la tête dans la cuvette des chiottes. Mais ce n’est pas grave, on accorde un point pour la volonté. « Conduite en état d’ivresse, c’est bien, tu commences fort chéri, tu mérites ton prénom à côté du mien dans la cellule. » Évidemment que j’ai écris mon prénom dans une cellule, l’alcool fait des ravages aussi avec moi.

Assise en tailleur, les remontés d’acide se font moins violentes. Gueule d’Ange se rapproche et nous quasiment en face, un mètre nous séparant. Je me sens en confiance avec lui. Probablement du fait qu’il ait une gueule d’Ange. Ou parce que jusque là, il n’a pas été lourd comme les autres gars qui insistent et passent leur temps à me sortir des disquettes inutilisables depuis que Chris Brown a agi comme un con. Je secoue la tête. « Justement, je ne juge pas, je fais juste une constatation. T’as une gueule d’ange. Tu m’as l’air loin d’être un ange, puisque t’es en face de moi, bourré. » Et tout comme toi je suis bourrée parce que je viens de te dire que je te trouvais beau comme si je te disais que j’aimais bien ton haut. L’alcool me fait pousser des ailes et je me retrouve sans retenue. Jamais je n’aurai dit à un homme que je le trouve beau aussi facilement. Hell, jamais je n’aurai parlé avec un homme aussi aisément si je n’avais pas été bourrée et derrière une cage. Je souris quand il daigne enfin me donner son prénom. Je ne relève même pas son petit ton suave, je mets ça aussi sur le dos de l’alcool. J’hésite à lui donner mon prénom. Juste deux secondes parce qu’après tout, dans quelques heures, il aura mis de côté cette nuit, se dira qu’au moins, il ne s’est pas fait chier pour sa première nuit en cellule, et je retournerai à ma vie en me disant que pour une fois, ma nuit aura été cool. « Léonie. Tu m’excuseras d’avance si je continue de t’appeler gueule d’ange, c’est plus facile à retenir. » Ce n’était pas lui qui disait que justement, je ne devais pas juger ? « Et après ça vient faire la morale sur le jugement, hein ? » Je roule des yeux et repose mon regard sur lui, un brin dépité, un brin amusé par la situation.

Je lui brandis mon majeur. Les gars sont toujours là en train de critiquer, de nous dicter ce qu’on doit faire. Je t’emmerde. « Et tu ne pouvais pas me le dire plus tôt peut-être ? » Je roule des yeux et le regarde blasée. Parler après ils sont forts pour ça. Mais pour agir quand il le faut, il n’y a personne. Toujours en retard dans le train du présent et de l’action. Est-ce que je le pardonne parce qu’il a une gueule d’ange ? Non. Non je ne le pardonne pas parce qu’il a une gueule d’ange mais parce que ça ne sert à rien d’en vouloir à un gars que je ne reverrai plus dans quelques heures. Je suis peut-être la pire des rancunières mais je sais quand même faire la part des choses. Profitons plutôt de ces quelques heures de bonne humeur. Mon regard s’attendrit, et je mime une moue tout aussi attendrie. « Oh c’est mignon, gueule d’ange est serviable ! » Je ris jaune quand il me demande si je ne peux pas réveiller l’ogre pour qu’il me passe une couverture. Hah. Je les connais mais ne poussons pas trop loin, je reste une bourrée en cellule de dégrisement. La seule fois où j’ai eu le droit à une couverture c’est un soir où j’étais en jupe et crop top, réellement trempée de la tête au pied parce qu’il pleuvait à torrent. Je claquais tellement des dents qu’ils m’ont donné une couverture pour ne pas que je choppe une pneumonie dans leur commissariat. J’avais aussi eu le droit à la morale de Francis sur ma tenue, que ce n’était pas approprié par un temps pareil. Je lui ai ri au nez avec un joli « oui papa » et il m’a ignoré tout le long de la nuit. C’est depuis cette nuit d’ailleurs qu’il grogne quand je suis en cellule. Il n’a pas supporté mon insolence d’alcoolique et de sale gamine. Il m’en veut. Alors ce soir il ne me passera pas de couverture. Je rejette l’idée d’un geste de la main et pose ma main sur ma paume, accoudée sur mon genou. Et je bug. Je ne bouge plus, je ne réagis pas. Mon cerveau se déconnecte, plus personne n’est aux commandes. Je suis partagée entre deux réactions. De lui hurler qu’il n’est comme les autres, un sale connard qui n’attend que ça, qu’une fille se déshabille devant lui. Et d’un autre côté, je me retrouve gênée parce qu’il propose de se retourner pendant que j’enlève mon chemisier ? Je baisse les yeux. Je n’aime pas cette situation. Pour le coup, je lui en veux d’avoir brisé mon aisance. Tout allait bien putain. Je me recule légèrement, mettant un peu de distance, plus qu’il y en a déjà entre nous. Comment lui dire que je ne suis qu’une grande gueule qui repousse toujours le moment où elle doit se retrouver dans ce genre de situation, c’est-à-dire faible face au sexe masculin ? Démunie de toutes mes armes ? Je me mords la lèvre, mange la peau craquelée des jumelles à cause du froid et n’ose pas relever la tête. « Je.. hum... je n’ai pas de débardeur en dessous en fait. » Je n’ai qu’un soutien-gorge. Il y a quatre ans, je n’aurai pas hésité, criant qu’au pire, c’n’est qu’un bout de tissu semblable aux maillots de bains. Aujourd’hui, me retrouver aussi vulnérable me fait encore plus peur que de revoir ma mère. J’affronterai volontiers ma mère dans un endroit clos que de me retrouver aussi faible devant un homme. Je passe une main sur mes yeux et inspire un bon coup. Je relève la tête vers Adrien, un sourire aussi faux sur les lèvres que la couleur de peau du nouveau président américain. « C’est presque sec de toute façon, je me réchaufferai demain sous ma couette, t’inquiète pas. »

Je ne suis pas bien. Dingue que quatre ans après je me retrouve encore si traumatisée. Je lui en veux d’avoir fait de moi cet être faible. D’avoir réussi à me rabaisser plus bas que terre. À ne plus savoir comment m’affirmer. Je lui en veux de m’avoir détruit au point de ne voir en l’homme qu’un connard pervers narcissique. Changeons de sujet. Ouais. Changeons. Oublions ce passage. J’étais tentée de couper court à la conversation, faire semblant de dormir jusqu’à ce qu’on soit relâché. Ça aurait été gênant mais au moins je n’aurai pas eu à faire semblant. Pourtant, j’ai bien l’impression qu’Adrien ne pensait pas à mal. Que justement il disait ça dans mon intention. Il me semble différent de tous ces cons que j’ai pu rencontrer. Il mérite le bénifice du doute, non ? Soyons fou. « Sinon, tu fais quoi dans la vie ? » je me rapproche un peu plus de la barrière, retrouvant ma place de tout à l’heure. « Non attends laisse moi deviner.. t’es un mannequin instagram à tes heures perdues et le reste du temps, tu lis du Jules Verne au bord de l’eau, un café dans une main ? » Là, je suis clairement en train de le juger à cause de son physique.


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Re: Lost and Beat up ft Adonie
Jeu 9 Fév - 14:57


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Léonie & Adrien

Entre ce qu’elle me dit, sa définition d’être une habituée qui m’a l’air caduque, ce qu’elle est réellement et ma propre définition d’habituée des lieux où est le juste milieu ? Je ne sais pas trop. Mais, j’ai bien l’impression qu’elle ne la joue pas vraiment franche tout à coup la demoiselle. Qu’elle se persuade plus elle-même qu’elle n’ait pas une accoutumée du poste de police que la simple réalité. Bon, je peux comprendre qu’elle ne veuille pas dire qu’elle est dans les parages trop souvent. C’est pas une fierté de dire qu’on est habitué et c’est de son droit de ne pas vouloir que la juge juste à ça. Je ne sais pas qui elle est, je ne sais pas son histoire. Peut-être que comme moi ce soir, elle s’est faite attraper avec malchance, hypothétiquement cette malchance la poursuit et elle se fait toujours avoir par la police quand il ne le faut pas. C’est malheureux, mais ça arrive d’être né sous la mauvaise étoile, de toujours répéter les mêmes erreurs à l’infini, de ne rien apprendre de ses erreurs. Alors, je me contente de sourire. Un petit sourire en coin compatissant de la situation. Certes, c’est la première fois que je suis là, mais au moins je peux maintenant dire que je comprends ce que c’est d’être enfermé entre trois vieux murs et une grille en fer alors que la seule envie que nous ayons en commun c’est d’être dans nos lits à chasser l’envie de vomir. « Tu reviens pour les beaux yeux de Francis en vrai. » Taquinerie, il y a encore trois minutes je ne savais pas qui été Francis et maintenant j’ose en parler comme si je le connaissais. Je jette un rapide coup d’œil pour regarder l’homme âgée de la quarantaine endormi et je ris moi-même en imaginant la blonde revenir exprès pour lui. C’est horripilant et ça serait complètement loufoque.  

Elle a raison la poupée, je suis un bizut et je suis bien heureux de n’être qu’un bizut, un garçon qui ne connait pas régulièrement cette cellule et cette situation. Car pour revenir ici souvent… Faut vraiment en avoir envie. Et je suis tenté de lui dire que j’aurais préféré ne jamais connaitre l’endroit, que ce n’est pas une fierté pour moi d’être là, de passer ma nuit sur un banc dur pour décuver, de mettre fait traiter comme un chien par ces bâtards de policier en pleine rue. Ouais, en fait, j’aurais préféré rester sobre à la maison si c’était pour vivre ça, je ne serai même pas sorti tout court. Car ce n’est pas la joie d’être là, je ne suis pas habitué à ça moi. Et, j’espère bien pour moi que c’est la première et dernière fois que je viens ici, que plus jamais tout au long de ma vie je ne mettrais un pied dans une cellule. Juste pour l’odeur infernale, je me le jure. Une promesse du Adrien bourré au Adrien clean que je serais bien plus responsable les prochaines fois lorsque je voudrais boire et que par la suite je souhaiterai prendre le volant comme un imbécile.

Les yeux rivés vers elle, je reprends la parole après un moment de réflexion, dans mes pensées de mec bourré. Je remarque même qu’elle a changé de position la petite blonde. « J’ai tenté ce soir de te voler ton titre de légende mais … Vue l’odeur et l’ambiance des lieux je vais renoncer à tout jamais à ce moment de gloire. » Ton ironique que j’emploi tout en roulant des yeux pour montrer ô combien je suis excédé d’être là en réalité. Mais comme toujours, je garde mon calme. Je n’ai pas cherché à faire de débordement du moment qu’ils m’ont embarqué, j’ai relativisé. J’aurais très bien pu crier ô scandale qu’ils arrêtent un Mariano, qu’ils me parlent de la sorte, j’aurais très bien pu passer un coup de fil en arrivant ici pour qu’on vienne me chercher mais je n’ai rien fait en sachant très bien ce qu’il m’attendait si j’avertissais quelqu’un. Aucune envie de me faire sermonner par les géniteurs, j’avais juste fermer ma gueule et j’étais monté dans le fourgon en silence. Je n’avais même pas demandé à laisser la fenêtre arrière ouverte dans la fourgonnette alors que l’envie de vomir était présente à cause de leur façon de conduire dans la nuit. J’avais opté pour le silence de mort, pensant toujours aux conséquences qu’il y aurait si je faisais appel à ma famille dans la situation. Non impossible que je le fasse. Ne voulant faire de la peine à ma mère, ne voulant inquiéter ma sœur, ne voulant déshonorer le nom de mon père. Je préférais que cette histoire reste secrète, que cette histoire s’arrête dès que je serai sorti de là au lever du soleil sans que ça ne fasse de frasque. Une seule solution, le silence radio et signer de ma propre main la paperasse en sortant de là. « Si je reviens, promis j’inscris nos deux noms dans la cellule, t’en fera de même si tu reviens toi ? » Clin d’œil complice, il y avait bien plus de chance qu’elle revienne elle ici que moi. Enfin, j’espère ? Je crois ?

Sourcils qui s’haussent spontanément face à ce qu’elle appelle sa ‘’constatation’’, son raisonnement particulier pour me donner un surnom bidon. Gueule d’ange… Première fois qu’on me sort ça. « Normalement ce ne sont pas des blonds, sans barbe, la bonté divine en eux qui sont des anges ? » Je pense que si. Les anges sont blonds, les diables ont les cheveux couleurs de jais et le commun des mortels est simplement brun. Alors, je ne me vois pas du tout comme un ange, n’en n’ayant même pas le profil physique. Cheveux bruns en bataille, yeux bleu/gris … Plutôt banale dans mon genre en soi. Vraiment rien de chez rien d’un ange d’après moi. Pourtant, Je le sens que ça lui ne plait guère à elle d’avoir sorti si nonchalamment, si naturellement que j’avais une gueule d’ange. Comme si elle avouait un truc inavouable. Comme si … Dire gueule d’ange allait de pair avec être beau ?  Si elle pense comme ça, je ne peux que sourire d’entendre ça. « C’est un compliment caché ça ? »  Je baisse la tête une seconde, le temps de regarder mes baskets comme si de rien était avant d’ajouter d’un air presque innocent. « Dans ces cas-là je devrais donc t’appeler poupée… Plus précisément Barbie prison. » J’étouffe un rire, la tête toujours contre les barreaux froids de ma cage avant de reprendre ma phrase. « Ça existe je suppose. » Je la regarde tourner la tête, et je la contemple sans gêne profitant qu’elle ait le regard ailleurs pour laisser vaquer mon regard insistant car je n’ai rien de mieux à faire. Plus je la fixe et plus je me rends compte d’un truc. C’est que elle, elle rentre parfaitement dans les critères de la gueule d’ange avec son blond rayonnant, ses yeux immenses et angélique, son visage sorti tout droit d’un livre biblique. Langue qui se dénouerait trop facilement, mots qui voudraient sortirent les uns après les autres sans qu’on le veuille pour lui dire qu’elle ferait un sublime model photo. Heureusement pour moi, la force mentale dépasse les litres d’alcool dans les veines. Le regard rieur, toujours ce sourire en coin alors que je moquais gentiment d’elle à haute voix et qu’à la foi que je la complimente de façon subtile mentalement je l’écoute attentivement prononcer son propre prénom. « Je vais me contenter de t’appeler la gueuse si toi tu préfères m’appeler gueule d’ange, chacun son truc. » J’hausse les épaules faussement vexées qu’elle veuille continuer à me surnommer. J’aimerai bien l’appeler Léonie. Car c’est joli, c’est doux c’est particulier et bien trop rare d’entendre en Italie un prénom français. Comment puis-je savoir les origines de ce prénom ? Car ma mère est elle-même française et que je porte moi-même un prénom Français. J’aurai pu m’appeler Adrian pour la jouer italien pure mais non, c’est Adrien avec un e, assonance qui fait toute sa différence.

Délicatesse féminine qu’elle ne connait certainement pas, du moins ce n’est pas la partie de sa personnalité qu’elle cherche à me montrer en agitant fièrement son majeur vers moi. Impolitesse qu’elle m’adresse si naturellement qui me perturbe. J’entre ouvre la bouche choquée par sa vulgarité. Jamais une demoiselle que je ne connais n’a agi de la sorte devant moi. Pas même ma sœur. C’est déroutant même ce comportement de gueuse malpoli. Merde, pas ma faute si elle ne met pas du waterproof la poupée, si elle ressemblait à un panda il y a encore quelques secondes. Elle ne peut pas me blâmer de ne pas l’avoir prévenue quand même, comme si c’était naturel qu’un inconnu la prévienne qu’elle ressemblait à Avril Lavigne dans ses vieilles années. « Eh, pour ma défense jusqu’à maintenant on ne parlait pas ! » Je fronce les sourcils amusés par sa franchise qui me dépasse. C’est elle qui m’insulte presque pour rien, et c’est moi qui donne des explications. « J’aurai très bien pu croire que c’était un style recherché ! » Je la fixe un instant, en plus elle ose lever les yeux au ciel, elle ose prendre ce petit air blasé. Dieu, que les femmes sont énervantes. Surtout les demoiselles comme elle, qui changent d’humeur et d’expression faciale à la seconde.  

Son petit air ironique, sa moue faussement attendrie me vexe une bonne fois pour toute lorsqu’elle me qualifie de mignon et serviable. Comme si c’était une mauvaise chose, comme si ce n’était pas le truc à faire si ça pouvait l’aider que de lui passer un vêtement sec plutôt que de la laisser en galère dans sa vieille chemise en coton. Excuse-moi mademoiselle d’être un homme galant et bien gentil. Mais ça aussi ça doit être un problème chez moi. C’est même surement pour ma trop grande gentillesse et galanterie que Sadja m’a quitté alors que nous devions nous marier. Si juste avant je pensais que seul les femmes changeaient d’humeur aussi rapidement, j’avais oublié que l’alcool qui fait des ravages même sur les hommes. Je tire une tronche de six mètres de long tout à coup à cause de la gueuse et à cause de mon ex qui me rappellent que je suis un con, trop serviable et ça me saoule. Je la regarde une dernière foi et elle m’a l’air bien loin dans ses pensées elle aussi comme si quelque chose n’allait pas, qu’elle pensait à un truc qu’il ne faut pas. Quand elle parle tête baissée avec son air gênée, moi je n’ai plus l’envie de parler alors j’hoche simplement la tête bien qu’elle ne puisse le voir en ajoutant. « Courage. » Je me recule de la grille qui nous donnait un semblant de proximité en passant une main rapide et stressé dans ma tignasse en bordel avant de lui tourner le dos et de couper en quelque sorte court à la discussion. J’aimerai presque ajouter sur un ton acerbe que je ne m’inquiète pas le moins du monde pour elle. Qu’elle est surement assez grande et assez robuste pour qu’on lui vienne en aide mais je m’abstiens. Bien évidemment car je n’aime pas jouer les méchants et que l’envie de vomir à repris son cours habituel. Alors, je vais prendre place sur le banc et je fixe le mur en face du mien. Je vois les rares inscriptions que certains ont réussi à graver, je regarde les blocs de ciment comme un damné sans cligner des yeux, du moins je crois ne pas cligner des yeux mais la réalité est toute autre, mes yeux se ferment de temps à autres sans que je m’en rende compte et mon esprit s’envole loin très loin même.

Réveil presque en sursaut alors que j’entends la voix féminine de Léonie, j’ouvre les yeux subitement et tourne lentement ma tête vers la cellule de la blonde pour l’écouter finir sa phrase. J’hésite une seconde à lui répondre me disant qu’elle ne mérite pas d’être distraite, elle mérite juste de finir sa soirée comme moi sans parler. Dans le silence total et qu’une foi sorti de là on n’y pense plus jamais à cette nuit à la con. J’ouvre la bouche pour répondre mais elle reprend la parole avant moi s’étant même lever et repris sa place contre les barreaux de la cellule, un peu comme moi avant que je ne retourne m’asseoir. « Vas-y je t’écoute … » Bien que je sois blasé, j’aimerai bien savoir ce qu’elle pense deviner de moi en sachant juste mon prénom et en m’aillant sous ses yeux. Je suis sûr que ça sera un tissu de connerie, de cliché mais c’est toujours tentant de savoir alors je prends la position emblématique du penseur de Rodin en la fixant, un sourire faux sur les lèvres prêt à accueillir des critiques gratuites venant d’elle, puisque je pense être devenue sa cible. « Mannequin Instagram ? Du genre influenceur ? » Je ricane, bon. J’aurais très bien pu le faire car avec ma famille j’ai les possibilités de faire ma promo sans soucis mais c’est toujours drôle quand on ne le fait pas de comprendre qu’on a le style pour, donc que je m’habille bien. « Entre gueule d’ange et mannequin Instagram je vais ressortir d’ici la tête comme une pastèque… » Parole faussement prétentieuse, trait de caractère qui ne me ressemble guère mais elle me donne tellement de raison d’en jouer que je m’y force, je me prête au jeu. Je lève les yeux vers le plafond et repose mon regard azur dans le kaki du sien l’instant d’après. Cette fille sort des trucs vraiment dingue, heureusement qu’elle est bourrée et que je mets ça sur le dos de l’alcool car c’est du n’importe quoi et j’explose de rire en l’entendant parler d’écrivains du dix-neuvième siècle. « Pourquoi du Jules Verne et pas du Victor Hugo près du lac ? » Totalement faux en fait. Aucun des deux car je ne lis pas tellement des masses, mais bref. Bien qu’à la base je veuille me montrer un peu froid et odieux, sa façon de penser me faisait tellement rire que je ne peux jouer les méchants plus longtemps, je tourne mon corps vers elle pour lui répondre. « Je suis encore étudiant. » Je réfléchis un instant à quoi rajouter pour me décrire mais c’est compliqué de ne pas trop en dire, tout en donnant des indices alors je joue carte sur table sur un seul des points qui était quand même bien dans sa description. « Il m’arrive de passer dans des lieux comme des lacs mais pas pour lire, donc je te laisse deviner ce que j’étudie et pourquoi je traînerai dans des lacs. » Maintenant, c’était à mon tour de juger à l’apparence qui elle était, juste en sachant son prénom et le pourquoi de son arrestation. « Alors Léonie… J’imagine que t’es étudiante en … Commerce ? T’as pas la langue dans ta poche c’est un truc de vendeuse ça et je suppose que toi, t’écoute que des musiques comme Arctic Monkeys en disant que ça c’est de la vraie bonne musique pas les trucs commerciaux qu’on entends en ce moment en boite. » Je m'arrête pour reprendre un peu de mon souffle et réfléchir assez rapidement à la suite de ma réflexion en la regardant pour déceler une bêtise à dire. « Je t’imagine bien allant chiner des vinyles dans une vieille boutique de Vérone, car la gueuse n’achète pas des produits neufs ça serait un blasphème d’être une gueuse qui ne va pas en friperie ! » Cliché sur cliché, je me demande si j’approche de la vérité ou pas du tout, en tout cas c’est amusant de chercher à deviner, je sens que ça va bien nous occuper jusqu’à que le crépuscule s’en aille et laisse place au soleil qui nous délivrera de nos cages.

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Re: Lost and Beat up ft Adonie
Jeu 23 Fév - 0:00


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Léonie & Adrien

J´ouvre la bouche, formant un parfait o choqué, les yeux grands ouverts étonnés, ma main posée sur le cœur, comme s’il venait de me vexer, de me blesser. « Bizut a tenté de me voler mon titre ? Je suis outrée. » J’éclate de rire toute seule après ma connerie. Parce qu’il est impossible qu’un bizut me vole ce prestige d’être la gamine la plus présente entre ces trois murs. Parce qu’il est impossible qu’une gueule d’ange se retrouve ici une prochaine fois. D’ailleurs, les premières semaines, on ne supporte pas l’odeur, on tente coûte que coûte d’obtenir une justice en ce bas-monde, qu’ils mettent au moins une bougie –oui on a déjà entendu ce genre de requête, je vous jure. Ca a bien fait rire les agents, je ne vous raconte pas le rire gras de Francis qui a résonné dans les cellules pendant cinq bonnes longues minutes. La princesse a d’ailleurs reçu le surnom de Yankee Candle, et quand ils y repensent, ils se font des scénarios où il y a effectivement des bougies dans cette partie du commissariat. Le plus loufoque se terminait par la fermeture du département pour ouvrir à la place un restaurant romantique cheap pour ivrognes amoureux. J’en ai entendu des conneries dans ces cellules. Quand on passe le stade des mois ici, on s’habitue à l’odeur. C’est triste à dire mais je ne sens plus cette odeur de chien mouillé, de gras et de pisse. On s’y fait. L’ambiance, elle dépend clairement des agents de garde. S’ils sont de bonnes humeurs, que Francis n’est pas là, on peut parler avec eux. Une fois, je me suis retrouvée seule, avec seulement deux autres vieux dans les cellules. On a joué aux cartes avec le gardien. Véridique. C’est arrivé une fois, la semaine d’après, le gars recevait enfin sa promotion et Francis était de retour avec son bâton contre les barreaux. Adrien, c’est une rencontre incongru inopinée qui ne se renouvellera pas. Et si par pur hasard, nos chemins viendraient à se recroiser, je suis sûre et certaines que ça se fera en dehors de cette geôle d’ivrognes. Je suis une ivrogne, c’est un fêtard. Me rendre compte de cette réalité me fait stopper mon rire aussi soudainement qu’il a commencé, mais je dois garder la face, ne pas montrer que plus le temps passe, plus cette vérité me pèse, mais que conne comme je suis, je ne fais rien pour la changer. Je garde la face alors je ris encore un peu, même si la volonté n’y est pas. Je lui souris et réponds à son clin d’œil. « Je penserai à prendre un feutre sur moi exprès pour écrire « gueule d’ange est passé par là. » Les gars vont adorer. » Ça fera jaser. On me demandera qui est gueule d’ange, on me questionnera inlassablement pour savoir si c’est lui qui s’est surnommé comme ça, pourquoi j’ai écrit ça, est-ce qu’il reviendra pour qu’ils puissent le rencontrer. Oh ça non, je ne lui souhaite pas de revenir.

Je crois les bras, réfléchissant un instant. « En soi, la représentation angélique est purement subjective. On dit qu’ils sont blonds parce qu’un jour, un peintre a décidé qu’ils auraient cette couleur de cheveux. Et puis, je trouve plutôt que c’est un air tu vois ? Une attitude qui donne cet air angélique. Et… je vais trop loin, je me tais. » Je me ridiculise à chaque seconde qui passe, comme si me retrouver dans cette cellule n’était pas assez ridicule, il fallait que j’agisse comme une vraie saoûlarde qui part toute seule loin dans ses débats philosophique des coins de rues, qui surtout, raconte de la merde. Je cache mon visage, dépité de ma propre attitude et secoue la tête. Sérieusement, Léo, qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire de toi ? Pourtant, quand je relève la tête quand il me demande si c’est un compliment, je retrouve tout de suite mon assurance.  gêné, merci l’alcool, j’hoche la tête. « C’est un compliment ouais ! » je m’accoude à mon tour aux barreaux, la tête posé contre le fer froid. Le contact avec mon front chaud me fait du bien, et j’entre dans ce moment de la décuv’ où j’ai besoin d’eau, j’ai soif. Je sens la pâteuse arriver tout en sachant que je ne vais pas énormément dormir. Je sens la migraine arriver et je regrette de ne pas avoir pris mes lunettes de soleil avec moi. Le retour à la réalité va faire mal, dans tous les domaines. Je soupire, en pensant à tout ce que j’ai à faire demain, et à la dose de flemme absolument pas proportionnelle qui m’habite déjà alors que le Soleil n’est pas encore levé. Je lâche un petit rire quand je l’entends me donner ce nouveau surnom. Je ne sais même pas si ça existe. Ça fait bien des années que j’ai jeté mes barbies, que je ne me suis pas intéressée à cette poupée trop parfaite à la vie parfaite à qui il n’arrive jamais de malheur. Est-ce que j’étais jalouse de mes barbies quand j’étais petite ? Carrément. Barbie n’assistait pas à la dépression fatidique de sa mère. Elle n’a pas vu son père finir ivrogne. Hah, comme quoi ça coule dans la famille, ça. Je ne dis rien au surnom choisi. Parce qu’Adrien n’est pas méchant, ne pense pas à mal, et surtout, je ne le reverrai plus après. Et il a dit barbie et non poupée. Ce n’est pas la première fois qu’on me rappelle cette ressemblance. Mes grands yeux ronds, ma bouche bien dessinée, ma chevelure blonde, cette taille fine digne d’une poupée m’ont bien valu des « hé poupée, t’es libre ? » C’est chiant, c’est soulant, c’est énervant, c’est blasant. Je retourne la tête vers lui, sourire taquin aux lèvres. Ce n’est pas contre lui, en soi, que je continuerai à l’appeler Gueule d’Ange. Je.. c’est un peu bizarre mais je laisse tellement peu de personne entrer dans mon cercle restreint que mis à part mes amis, ma famille, j’appelle tout le monde par un surnom. Je mets volontairement de la distance entre nous pour éviter qu’on s’attache, qu’on se déçoit, qu’on redevienne des inconnus. Inutile de supporter toute cette douleur. Alors je surnomme les gens. Et ils savent qu’ils ont ma confiance quand je commence par les appeler par leur prénom. Et Adrien… on ne va jamais se revoir, à quoi ça sert que je l’appelle par son prénom ? Aussi plaisant soit-il.

Et là, je ne comprends rien de ce qu’il vient de se passer. En quelques secondes, il me répond de manière acerbe, marmonne dans sa barbe, me regarde comme si je l’avais blessé en plein dans sa fierté, et se décale des barreaux, mettant entre nous de la distance, disparaissant dans l’ombre hors de ma vue. Que vient-il se se passer ? Je n’ai même pas le temps de réagir que Adrien se met à … bouder ? Une partie de moi, la plus conne, la plus puérile à envie de lui faire une remarque. Lui dire que bouder entache sa gueule d’ange. Que bouder, ça donne des rides parce qu’on fronce des sourcils beaucoup trop forts. Que c’était juste pour déconner. Que c’est juste moi, bourrée, je suis encore plus débile que d’habitude, que ma parole va beaucoup plus vite que ma pensée. Je repasse en boucle les dernières scènes. Ça m’étonnerait que ce soit mon doigt d’honneur qui l’ait fait agir de cette manière puisqu’il a répondu à mon reproche. D’ailleurs, dire qu’il pensait que c’était un effet recherché, ce côté panda, c’est vraiment ne rien connaitre à la gente féminine. Certes, ne pas savoir que les yeux panda sont, quand ils sont bien fait, appelé des smokey eyes, ça peut se comprendre. Mais ne pas savoir faire la différence entre une technique de maquillage qui prend du temps, de la patience, ce que je n’ai ja-mais, et un effet panda à cause de l’eau, c’est être vraiment débile pour rester poli. Ou aveugle. J’ai l’air d’un zombie de the walking dead et lui a osé penser que c’était un effet ? Je n’en reviens pas du tact des hommes par moment. Non, s’il boude c’est parce que j’ai ironisé sur sa serviabilité. Je l’ai vexé parce qu’il était gentil ? Sincèrement, c’est la première fois que je vois ça. Qu’on se vexe pour si peu, mais également qu’un inconnu le soit autant avec moi. Jamais, ja-mais les hommes n’ont eu d’autres pensées que de retirer mon chemisier. Jamais on m’a justement proposé de me couvrir. Toujours cette idée qu’on se fait de moi qui me colle à la peau. On dit que je le cherche, que je n’ai qu’à être moins brute de nature, je n’ai qu’à m’habiller autrement pour que les gars en face ne reçoivent pas le mauvais message. En quoi c’est de ma responsabilité la tenue de la verge des gars ? Non. Qu’ils grandissent, apprennent à réagir. Dans mon quartier malheureusement, le fait que j’ai failli envoyer un prison un connard, pardon, un caïd de la résidence, ça m’a enlevé toute crédibilité, et surtout, toute protection qu’il m’offrait malgré tout. J’étais devenu intouchable. Maintenant c’est comme s’il avait fait laissé courir des choses à mon sujet et que chacun voulait savoir si c’était vrai. Alors oui, quand un gars, un inconnu, me propose innocemment sa chemise pour me couvrir, mon premier réflexe est de virer ça à la connerie. C’est une erreur, mais comme eux, je ne me rends compte de ma bourde qu’après. Il coupe court à la conversation en s’éloignant de moi. Alors je respecte sa décision, je le laisse seul.

Je soupire, désabusée par la tournure des événements, pas préparée psychologiquement pour tout ça. L’alcool embrume mon esprit, et même si mon état d’ébriété diminue, mes sens ne sont pas à leur maximum et mon cerveau tourne au ralenti une fois sur deux. Je ne contrôle pas toutes mes actions dans ces moments là, on ne peut pas en vouloir à une personne ivre. C’est contre-raison enfin ! Je grogne de frustration, me foutant complètement qu’il m’ait entendu, et me lève de sur ma couchette. Je commence à faire les cents pas de ma cellule, détachant mes cheveux. Je passe mes deux mains dans cette tignasse de paille, les garde perdu dedans, désemparée. Je tourne en rond pour faire passer le temps, pour comprendre ce qu’il se passe. Plus un bruit ne se fait entendre dans les cellules. Seuls les ronflements de Francis brisent ce silence nocturne. Les gars de la cellule voisine de celle d’Adrien sont silencieux également. Comme s’ils avaient suivi notre échange, attendaient la suite. Désolée les gars, il n’y en aura pas. Où alors ils se sont tout simplement endormis, comme les gros ivrognes qu’ils sont. Jugement alors que je suis autant ivrogne qu’eux. Tout le monde sait qu’aux alcooliques anonymes, les trois quarts y vont juste pour se dire « il y a pire que moi ». C’est la même chose ici. On dit que les autres sont les ivrognes du bistrots quand on est dans la même catégorie qu’eux. Je tourne en rond pour m’occuper parce que maintenant qu’Adrien me tourne le dos, a posé sa carte de silence, je me fais chier. J’ai d’ailleurs remarqué qu’il n’y avait qu’en cellule que je ne supportais pas de rester à ne rien faire. Certains préfèrent passer leur nuit dans le silence complet, en tête à tête avec eux-même pour se rendre compte de la connerie qu’ils ont pu faire pour se retrouver là. Ce n’est pas mon genre. Justement, moi, la sauvage asociale qui limite au maximum les interactions humaines, ai besoin justement de parler, pour oublier que je me retrouve encore enfermée pour état d’ébriété et perturbation à l’ordre public. Que je suis ce genre de couillonne. Je ne tiens plus en place, la fatigue me monte et dormir en ces lieux est hors de question. Psychologiquement improbable pour moi. Alors je me rassois sur ma couchette en tailleur face à Adrien et je tente de lui reparler. La norme voudrait que je m’excuse de l’avoir vexé. Seulement mes parents m’ont appris à ne jamais mentir, et mentir m’horripile. Je ne vais donc pas m’excuser de l’avoir vexé alors que je ne le pense pas. Pas de ma faute s’il prend la mouche pour de l’humour au second degré. Je tente de reprendre la conversation comme si de rien n’était. Parce que vraiment. Je me fais chier. Et pour être un peu plus sincère… parce que c’est cool de parler avec lui.

Je souris quand je vois qu’il se prête au jeu, qu’il a accepté de revenir vers moi pour qu’on finisse la nuit ensemble. Enfin, ensemble chacun dans notre cellule. Pas ensemble… bref. Gênant. Je rattache mes cheveux à la va vite sur le haut de mon crâne et rit en le voyant jouer le mec mystérieux. À peine crédible. « Je t’aiderai à rouler en sortant, si tu veux, puisque ça sera de ma faute. Le moins que je puisse faire ! » Je souris mais il est vrai que l’alcool me fait vraiment dire des choses que je me permets seulement de penser d’habitude. Je dis qu’il est beau, ensuite qu’il a un bon style, qu’il a une allure qui plait pour être influenceur.. mon dieu, Léo, quelle est la prochaine étape ? Qu’il est assez intéressant pour qu’ils se revoient ? Hahahah nope, on va éviter d’aller dans ce genre de discussion, hein. Moi, Léonie Amaury, proposer à un homme de se revoir. Évidemment oui bien sûr. On aura tout vu. Non pas que je ne veuille pas le revoir, ni le revoir spécialement, c’est juste que.. oh merde hein, on s’en fout de ce que c’est. J’hausse les épaules, sans grande conviction. « Tout simplement parce que je n’ai pas lu du Victor Hugo. » Pourquoi irais-je parler d’un auteur que je ne connais pas ? C’est un principe que je souhaite bien conserver. Parler seulement de sujet que je connais. Et je connais un peu mieux Jules Verne que Victor Hugo. Je souris quand il accepte enfin de se retourner vers moi. Adrien ne boude plus, du moins, il ne le montre plus, et a accepté de reprendre la conversation avec moi. Je suis soulagée. J’hausse les sourcils, étonnée. À vrai dire, je m’attendais plutôt à avoir un jeune salariée qui vient d’intégrer une entreprise. Vu son profil, j’aurai dit une assez bonne entreprise. Dans la communication probablement, ou dans un service relationnel. Pas en commerce, non, il n’a pas le profil type. Non, en fait, il est encore étudiant. Et évidemment, il ne souhaite pas me dire dans quelles branches. Je réfléchis à l’énigme qu’il vient de me poser. Un peu trop vague. « Deux choix. Soit t’es un étudiant en arts, tu dessines ou peins les paysages. Soit… » Je me mords la lèvre, hésitante à continuer sur ma lancée. Avec sa réaction précédente, comment savoir sa réaction à l’avance. Pile ou face, je fonds, je lui dis. J’espère tout de meme qu’il comprenne l’humour cette fois-ci. « Soit t’es un gars super creepy. » Je l’écoute attentivement dresser mon portrait à son tour et je hoche la tête à chaque trait de ma vie. Je hoche la tête en continue, je me retiens même de l’applaudir. « Pas mal, pas mal, t’as juste deux choses de justes. Je suis bien dans le commerce mais pas en tant qu’étudiante. » J’entends déjà les cris outrée, comme quoi vendeuse en boutique, ce n’est pas du commerce, mais juste de la vente – on ne prendra pas en compte la connerie de la chose, hein. Que ce n’est pas normal que je travaille sans avoir de diplôme. Et j’en passe. Et toujours à ces moments, je roule des yeux. Parce qu’il n’y a que ça à faire. « Et effectivement, je vais dans les vieilles boutiques trouver des trésors musicaux. Le reste, bh c’est faux. Je fais si superficiel que ça ?! » J’écoute certes les Arctic Monkeys, aujourd’hui mais surtout d’hier, mais je n’ai pas que ça, j’en ai même presque plus en fait. Et je ne vais pas en friperie juste parce qu’il faut que je suis une adolescente hype qui ait besoin de ça. Non merci. Je mime une révérence pour le féliciter d’avoir trouver de bonnes réponses et me rassoit sur la couchette. C’est assez marrant de voir ce que l’un se fait comme idée sur l’autre. On arrive à avoir de bonnes réponses, parce que certains traits ne peuvent nous trahir, tandis que d’autres sont sujets à l’interprétation. Et dans l’interprétation, il y a énormément de subjectivité. Je vois Adrien comme ce gars assez sûr de lui, à la culture qu’une bibliothèque seulement peut mettre à l’épreuve, ce genre de gars qui trempe dans la réflexion sociale. « Non plus sérieusement, si t’es encore étudiant, qu’est-ce que t’aimerais devenir plus tard ? » Poli comme il est, il me retournera la question, je le sais. Et j’ai déjà ma réponse. Seulement il faudra que je trouve autre chose parce que socialement parlant, je ne peux pas balancer choses comme ça et partir. Enfin du moins, lancer une telle phrase et changer de sujet. Ça attise trop la curiosité. Et j’ai du coup encore une fois parler trop vite. Alors que ça m’intéresse vraiment, ce qu’il aimerait être.



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Re: Lost and Beat up ft Adonie
Sam 25 Fév - 0:48


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Léonie & Adrien

Éclat de rire qui aimerait s’échapper d’entre mes lippes lorsqu’elle me rassure en disant qu’elle m’aidera à rouler à la sortie du commissariat. J’imagine tellement la scène que je suis obligé de baisser la tête et me mordiller la lèvre pour m’empêcher de rire à haute voix et de risquer de réveiller les gardiens. Risque que je ne souhaite pas prendre, ambiance intimiste entre moi et Léonie qui commencerait presque à me plaire. Seul nous deux parlons. Bien qu’il y ait du monde la cellule d’à côté, seul nous deux avons le besoin ultime de nous exprimer alors que l’envie de discuter devrait nous être enlever. La normalité dans cette situation serait que nous soyons aussi silencieux que les autres. Que nous soyons dégoûtés d’être ici, que nous soyons tout sauf enclin à rire et pourtant non, nous nous tapons la discute comme si nous étions dans un café ou plutôt un bar, ouais c’est ça un bar. Car les personnes normales, les personnes qui vont discuter autour d’un café elles n’ont pas quatre milligrammes d’alcool dans le sang ; elles ne rient pas pour rien comme moi, elles n’ont pas le regard ailleurs comme celle qui est en face de moi. Les personnes qui sont dans un état dit normal ne rient pas de leur malheur. J’aimerai être quelqu’un de censé, quelqu’un qui se rend compte d’ô combien il est minable ce soir. Me rendre compte que je suis tellement saoul que j’en ai fini dans une cage mais je n’y arrive pas. J’men fou complet, je n’ai même pas protesté je me suis juste laisser entraîner jusque-là. « Cool, génial quand on sort je veux bien me mettre dans un caddie pour te faciliter la tâche, je ne voudrais pas être trop lourd non plus … Déjà que ma tête aura triplé de volume … » Voix traînante, faux ton de dandy-cool. Mauvaise imitation de moi-même pour caricaturer tout ça en plongeant une main qui vient se perdre à la racine de mes cheveux pour replacer cette mèche rebelle qui revient toujours en avant sur mon front vers l’arrière. Geste qui se veut narcissique, marquer un peu plus le fait que j’aurais la tête grosse comme une montgolfière en sortant de là. Une foi ma mascarade terminé, je la fixe et l’écoute me dire qu’elle n’a jamais lu de Victor Hugo presque d’un air défaitiste, comme si c’était une honte. Pense-t-elle sincèrement que je suis un adepte de lecture du dix-neuvième siècle ? Pas les moindres du monde. Si je connais les Misérables c’est par son adaptation cinématographique pas pour le plaisir de l’avoir lu ou étudiais à l’école et de même pour le grand Jules Verne dont je ne connais que le nom même. Je me rends compte que finalement, je ferais peut-être un piètre journaliste en ayant si peu de connaissance en écrivain, c’est censé entrer dans mes cordes de pouvoir parler d’auteur phare, des grands de la littérature et autres. Mais non, mes connaissances sont encore bien trop limitées. « J’ai étudier à l’école du Jules Verne et Victor Hugo mais j’en ai jamais lu pour le plaisir personnel… » à mon tour j’hausse les épaules brisant certainement le cliché de l’intellectuel qu’elle doit avoir en tête. Un cliché que je ne comprends pas vraiment en fait, comment juste à l’apparence peut-elle fondée que je sois un fan de lecture ? Je baisse le regard sur ma tenue pour y déceler quelque chose qui serait parlant mais je ne vois pas. Mes stan smith sont d’une simplicité commune à toute la jeunesse mondiale, ni trop propre ni pété elles sont juste lambda. Simplement pas trop utilisé, mon jean brut est slim et de là je ne pense pas qu’elle puisse voir si il est de marque ou non et ma chemise à carreau rouge et noir Levis n’a rien de fameux, retroussé sur les avants bras, ouverte négligemment au col … Je ne vois vraiment pas et ça me frustre. « Désolé si je te déçois de pas être un immense fan de lecture ! » Je passe les paumes de mes mains sur le tissu rêche de mon jean au niveau des cuisses et je lui souris simplement, ne sachant que dire.

Le coté énigme à résoudre que j’ai lancé autour de mes études à l’air de l’enchanté. Enfin, c’est un grand mot c’est plutôt sa curiosité qui est en éveille hein rien de plus. Mais si je m’attendais à ce qu’elle me sorte un simple « J’men fou si tu ne me le dis pas » car franchement … Cette fille je la voyais très très bien sortir un tel truc. Je fus bien étonné de la voir prendre ce petit air songeur, la voir me toiser pour faire son choix. Alors je me rends compte que je suis un pitoyable médisant, un mec qui essaie de combattre les clichés qu’elle expose alors que moi-même je la juge sans la connaitre. Lorsqu’elle me sort de mes pensées remplie de culpabilité pour me dire qu’elle me voit étudier l’art … S’en est trop pour moi et j’éclate de rire, je me replie sur moi-même et essayant tant bien que mal de refouler le fou rire loin de moi. Ma tête allant presque contre mes genoux je ricane comme un bœuf. Moi dans l’arts … Un comble. Moi qui ne sait même pas dessiner une maison à base de carré et de triangle comme le font les enfants de deux ans à la maternelle je serais en arts, un peintre même ! je relève la tête et passe mes indexes sous mes yeux pour enlever les perles qui ont pris place au coin de mes yeux en mordant l’intérieur de ma joue pour me calmer. « Non, dessiner et peindre ce n’est vraiment pas mon délire ! » Je souffle un coup pour calmer le point de coté qui venait de faire son apparition surprise et me lève nonchalamment, prenant de nouveau place contre les barreaux et écoutant sa deuxième théorie qui serait limite plus probable que celle que je sois peintre car après tout avec la photographie il m’arrive de prendre en photo des personnes. Certainement pas à leur insu mais quand même. « Voilà, j’ai un master plus six en voyeurisme en fait. » Air sérieux que je prends un court instant. Cette foi, je ne me vexe pas, au contraire je rentre dans son jeu et alimente sa connerie bien que je comprenne que ça soit de l’humour. « En fait, ce que j’étudie et le fait que je vais dans des lieux comme les lacs ou parcs n’ont aucun rapport. » Mea culpa de ne pas lui avoir dit que les deux faits n’avaient rien de lier mais ce fut bien drôle qu’elle cherche quelque chose qui soit lié aux deux. « Je suis juste en troisième année de Journalisme mais ma passion c’est la photographie. » L’un que j’étudie car c’est la bonne volonté de mes parents depuis toujours bien évidement. Qu’elle plus grande joie pour des personnes aussi influentes, détenant deux magazines de mode connue dans le monde entier existerait que celle de voir leur fils reprendre le flambeau lorsqu’il sera temps pour eux d’arrêter ? Je ne sais pas, la question ne s’est jamais posé car ils m’ont toujours encouragé à faire ça donc faute de de me rebeller et penser à autre chose que le foot qui me passionnait je n’avais pas cherché à rétorqué connaissant quand même assez bien le milieu que j’avais pu fréquenter tout au long de mon enfance au travers de mes multiples voyages et événement relier à la mode.

Puis à côté de ça, il y avait la photographie. Un monde qui est aussi rattaché au métier de mes parents mais qui est en même temps complètement indépendant. Une passion qui m’était venue bien plus tardivement lorsque j’avais dû renoncer définitivement aux compétitions de foot et ainsi qu’à mon adhésion en club professionnel à cause d’une fichue blessure qui jamais ne se guérirait même des années plus tard, même après une opération. Ce n’était pas volontaire, je n’avais pas cherché à découvrir la photographie c’était juste un hobbies comme un autre de prendre des photos nulles avec mon téléphone portable de l’époque mais j’y ai pris gout, lentement mais surement à partir de l’âge de dix-sept ans j’ai commencé à apprécier le fait de prendre des natures mortes, puis des fois des portraits de ma petite sœur et toujours chercher la qualité, c’est comme ça que je me suis aperçue que prendre des photos c’était plus kiffant que d’écrire, c’était peut-être même plus kiffant que de taper dans un ballon et pourtant, bien que je puisse intégrer une bonne école de photographie je ne le fais pas, car mon chemin m’a l’air tracé. Je dois être l’héritier des empires italiens de Vogue et Grazia.

« T’es donc vendeuse ? C’est cool ça que tu travail déjà. T’as quel âge au fait ? » Curiosité qui commence à me démanger. Je ne vois pas à quoi ça m’avancera de savoir son âge mais je la vois mal être pas majeur mais je ne la vois pas non plus être plus vieille. Mais maintenant qu’elle me dit qu’elle travail rien est impossible peut être qu’elle l’est mais je miserai plus pour plus jeune que plus vieille. Enfin bref, rien ne serait étonnant dans la sphère terrienne qu’elle soit beaucoup plus jeune en fait. Combien de jeune arrête les études pour rentrer dans la vie active ? Surement la moitié, ce n’est surement pas pour faire des métiers à haut-salaire ou grande responsabilité mais un salaire et un salaire, pas tout le monde est né pour mener, né pour diriger. Si je n’avais pas eu une putain de luxation du genou à triple reprise je serais surement pas étudiant, non. Je serais sur un terrain de foot à m’entraîner encore et encore. Je n’en aurais rien à foutre de savoir comment être un bon manager, d’être un leader et représenté un groupe. « C’est quoi le deuxième point ou j’ai juste ? Si c’est que t’écoute du Arctic Monkeys n’ai pas honte hein… Moi j’aime bien en tout cas. » Sourire en coin, les avant-bras appuyés contre la serrure de ma cellule je lui tire la langue en bon emmerdeur que je suis. Du moins, surtout grâce à l’alcool que j’ai dans le bide sans quoi je ne me permettrai surement pas de prendre autant mes aises avec une inconnue. « C’est pas superficiel d’écouter ce groupe-là. Si ? » Question rhétorique, question conne qui traverse l’esprit embrumée que j’ai et qui ne s’arrête pas à la commissure de mes lèvres. Le genre de question qui ne mérite pas de question car aucune n’est superficiel, tout est écoutable. Il y en a simplement pour tous les goûts. Et moi, J’aime ce groupe comme j’en aime des tas d’autres, comme j’aime encore plus le rap américain. « Non t’inquiète pas je rigolais, j’ai juste voulu jouer sur des clichés que j’ai inventé mais comme quoi y’a quand même eu des trucs vrai … Toi par contre t’as tout faux sur moi ! » Azur de mes yeux qui vont rencontrer le regard perçant de ma voisine, iris d’un vert éclatant en son centre qui devient légèrement gris en son extérieur un regard comme personne n’en n’a un. Jamais je n’avais croisé un truc pareil naturel, c’était à me demander même si elle ne portait pas des lentilles finalement. C’est lorsque ses lèvres se mettent à se mouvoir que je me rends compte à temps qu’elle est en train de me demander quelque chose. Une question presque fâcheuse, une question dont je connais en quelque sorte la réponse car c’est l’évidence et qui pourtant ne me convient pas des masses. Puis … Suis-je censé lui dire ‘’Je peux travailler comme reporter ou je veux je sais que j’ai une place assurée qu’importe ce que je veux faire en journalisme grâce aux connaissances de papa et maman’’ Non, pas du tout. J’ai pas envie d’annoncer la couleur comme ça. Elle n’a pas à savoir tout ça. Je me gratte la joue en regardant ailleurs, les doigts frottant toujours ma barbe datant d’il y a un peu plus que trois jours. « J’ai beau être en dernière année de licence … J’sais pas, y’a beaucoup de possibilité qui s’ouvre à moi mais j’sais pas. » Epaules qui s’haussent à l’unissons alors que je repose mon regard sur elle, sourire attendris et décontracté. « Toi tu veux rester dans la vente ou bien t’as d’autres plan ? »

Minutes qui défilent, on ne s’en rend pas compte mais l’horloge tourne à une allure folle lorsque la notion du temps nous est enlevée et que nous sommes encore peu sous l’emprise des liquides livide ou trop ambrées. On ne le sait pas mais ça fait bientôt deux heures que nous sommes là. L’un en face de l’autre. Ayant pour rempart les grilles de nos cages et peut être trois mètres entre nos deux cellules. Juste l’espace pour qu’un gardien puisse passer et ouvrir et fermer les portes. Dorénavant, assis par terre, la tête contre la grille froide en fer rouillé nous avons continué de parler, calmement sans attiser la curiosité des uns, et la nervosité des autres. Les yeux fermées je résiste à l’envie de dormir. J’imagine mon oreiller, mon lit qui m’attends et pourtant non ce n’est pas chez moi que je devrais aller mais chez mes parents pour ce brunch à la con et rien que d’y penser je déprime d’avance. Les yeux qui se plissent je la vois sourire, elle aussi au sol comme moi et j’ouvre un œil en grand alors que l’autre reste fermé. « Pourquoi tu souris t’as encore des hallucinations ou quoi … ? » Je ris dans ma barbe et ouvre le deuxième œil me forçant à rester éveillé. Juste pour continuer à discuter et ne pas la laisser seul dans son ennuie. « Quand on sort tu rentres chez toi ou tu vas bosser … ? »

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Léonie Amaury
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Re: Lost and Beat up ft Adonie
Ven 3 Mar - 23:45


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Léonie & Adrien

Je ne comprends pas trop ce qu’il se passe mais Adrien rit à en pleurer après que j’ai émis mes hypothèses de cursus d’études. Je ne me souviens pas avoir dit quelque chose de bien marrant mais comme on disait tout à l’heure, mieux vaut ne pas chercher à comprendre les actes d’un gars bourré, et c’est ce qu’est Gueule d’Ange. Alors je le regarde, encore étonné de le voir rire, un sourire amusé sur les lèvres parce qu’il a vraiment l’air con à rire tout seul pour une connerie aussi grosse que moi. Au début, c’est mignon de le voir littéralement mort de rire, mais maintenant c’est gênant. Je ne comprends pas ce qui le fait rire à ce point, et je n’aime pas ne pas comprendre. J’ai l’impression qu’il se fout littéralement de ma gueule, je suis à deux doigts de sortir les crocs. Je sais que si je me mets à crier qu’il m’énerve avec ses changements d’humeur encore plus rapide qu’une femme enceinte, je risque de réveiller Francis, et je veux rentrer à la maison, pas passer 24h de plus dans cette putain de cellule. Alors je prends sur moi, je soupire intérieurement, un sourire toujours sur les lèvres. Je fais la chieuse, mais son sourire, il fait du bien à entendre, un peu cette illumination de cette nuit pourrie. J’disais que c’était pour ne pas réveiller Francis que je ne m’énervais pas, mais c’était notamment et surtout pour ne pas qu’il s’arrête de rire. Il venait d’accepter de continuer à me parler pour les quelques heures qu’il nous reste, je n’allais pas agir moi-même en tant que femme enceinte aigrie. Non merci. J’ai déjà l’étiquette d’alcoolo qui me colle au front, ce n’est pas pour en ajouter une autre. Alors j’attends patiemment qu’il ait fini de rire, de pleurer, et je l’écoute me dire que l’art ce n’est pas pour lui. Bon bh tant pis hein, je suis juste très nulle pour décrypter les gens. Enfin je pensais justement que j’y arrivais. Quand vous avez travaillé dans des bars, il vous devient assez facile de cerner les gens, car ce sont dans ces endroits où ils enlèvent leur masque et montrent leur réelle identité. Il devient plus facile de dire qui est une personne, en fonction de la boisson qu’elle commande, à quelle heure, sur quel ton, notamment si elle est accompagné ou non. Plusieurs détails dans l’intonation et le comportement aident à déceler plusieurs de traits de caractères. Et Adrien devient la première personne sur qui je me trompe sur toute la ligne. On va mettre sur le fait que je sois autant alcoolisée que lui, avec une moins forte résistance à cause de notre différence de poids, et que ça fait longtemps que je n’ai pas travaillé en bar. On va dire ça hein. Je mets du temps à comprendre ce qu’il me dit, et me rends compte qu’il vient d’entrer dans mon jeu. Je ris légèrement et fais semblant d’avoir peur. « Devrais-je m’inquiéter ? Avoir peur que tu te mettes à m’espionner maintenant ? » Non pas que ça me déran… mon dieu, cerveau embrumé, ne dis rien de compromettant que tu risques de regretter par la suite. Mais on a tous compris maintenant de toute façon que j’aimerais revoir Adrien un jour. Même si je sais que jamais je n’aurais le courage de lui dire parce qu’il reste un homme et que je ne suis toujours pas prête de faire ce pas. Ou alors je ne veux pas parce que j’ai toujours peur et que je me complais dans ce frein à la con. J’ai passé tellement de temps à avoir peur des hommes que c’est devenu une habitude de les recaler, de ne voir en eux que des chiens qui ne voient en moi qu’un morceau de viande qu’ils peuvent s’approprier comme ils le souhaitent. Cette habitude fait partie de ma routine, de ma carapace. Et Adrien, il est venu tout secoué avec sa gueule d’ange et son sourire olympien.

Ah bh. S’il ne me donnait pas toutes les informations aussi ! Tu m’étonnes qu’il s’est tapé une crise de fou rire. À me voir chercher un truc pour deux deux choses qui n’avaient en fait rien à voir, j’avais bien l’air conne. Bon sang. Je devrais me sentir vexée qu’il se soit foutu de ma gueule aussi ouvertement. Mais non, rien, au contraire. Je ris à mon tour, me rendant compte qu’effectivement, j’avais l’air vraiment conne à chercher des corrélations là où il n’y en avait pas du tout. Tant pis. Le mystère tombe, il me dévoile ses études et mes épaules s’affaissent. Je m’attendais à un truc énorme. « Journaliste ? Et ça te plait ? » Question idiote, s’il est en master, c’est bien que ça lui plait. On ne subirait pas cinq ans d’études si ça nous plaisait pas. N’est-ce pas ? Enfin, c’est ce que je pense. Il ne m’a pas l’air d’un journaliste. Non sincèrement. Je n’ai pas la science infuse, je ne sais pas comment sont tous les journalistes. Mais je ne le voyais pas en étude journalistique. Mis à part l’art, je ne sais pas dans quel domaine je pouvais le positionner mais le journalisme ne faisait certainement pas partie de la liste. Néanmoins, j’avais raison ! Le gars trempe dans l’art puisqu’il fait de la photographie. « Oh ça va, j’étais pas loin tout à l’heure avec mon art ! D’ailleurs c’est bien c’que je dis, t’es un voyeur. » Les photographes sont par nature voyeur. La limite de la vie privée, les photographes, ils ne connaissent pas. Ils entrent dans votre zone intime sans même vous demander votre permission et se justifient avec cette phrase qu’on aime tous « au nom de l’art ! Regarde comme la photo est belle ! » Et on acquiesce parce qu’effectivement, la photo est belle, que narcissiquement, on apprécie qu’un photographe nous valorise de la sorte, et on lui pardonne instantanément cette intrusion. Les photographes ont un droit de passage à partir du moment où ils ont leur appareil entre les mains. Dingue. Je n’ai presque pas de photos de moi. Rares sont les selfies que je prends et encore, c’est surtout sur snapchat. Sur mon instagram, il n’y a que très peu de photos de moi. Je sais que mon physique plait. Cela ne veut pas dire qu’il me plait. C’est un peu étrange en fait : parce que je sais qu’il plait, qu’il ne me plait pas. Comme je disais tout à l’heure. Je ne suis aux yeux du sexe opposé qu’un bout de viande. J’en viens à détester ce corps. J’ai l’impression qu’on ne m’apprécie pas à ma juste valeur. Qu’on ne voit en moi que ce corps. Même Adrien, par moment, je vois son regard, quand il me dévisage pensant que je ne le vois pas. Et ça me gêne. Je ne dis rien parce que je sais que de sa cellule il ne va rien me faire. Et jusque là, il n’a fait aucune remarque déplacé. Mais il n’en reste pas moins la preuve que les gars, ils voient d’abord ce corps et souhaite s’arrêter à cette enveloppe charnel. Je ne suis pas une Blake Lively, un corps parfait, intelligente, sportive, le sourire éclatant et l’humour en plus. Mais j’aimerais qu’on voit au-delà de ce corps.

J’hoche la tête, affirmant que je suis vendeuse. Est-ce que c’est bien que je travaille déjà ? J’en sais rien. En même temps je n’ai pas eu le choix. Mon père ne touche qu’une petite pension qui couvre à peine les frais quotidiens, et le salaire de mon frère ne nous permettait pas de vivre décemment à trois, surtout pas avec les frais médicaux de mon père. C’était une évidence qu’à dix huit ans, mon bac empoché, je passe d’un contrat étudiant à un contrat à temps plein. Faire des études m’avait attiré, m’attire toujours. Ca ne faisait juste pas parti du plan que le karma avait pour moi. « 22 ans, et toi ? » Il est obligatoirement plus vieux. Il n’est qu’en troisième année, pourtant il fait plus. Je ne sais pas, une impression. En soi, qu’il soit plus jeune ou plus vieux ne me fait ni chaud ni froid. C’est juste un moyen de faire la conversation. Bon, également parce que je suis curieuse d’en savoir un peu plus sur lui. Il m’intrigue, Gueule d’Ange. Ça m’étonnerait qu’on se revoit, entre mon père et le travail, je n’ai pas énormément de temps pour moi –et le rare temps que j’ai, je suis bourrée, ou en cellule. Ou les deux. Le dimanche, je décuve au fond de mon lit avec des séries. Et lui aussi, avec ses études il ne doit pas avoir énormément de temps libre, qu’il doit consacrer à ses amis. Il n’a pas de place pour la gueuse. Je ris toute seule. Je dois avoir l’air débile à rire toute seule mais je suis bourrée non ? Je réfléchis comme s’il y avait une possibilité qu’il souhaite qu’on se voit après. Je réfléchis comme s’il y avait une possibilité qu’Adrien devienne mon ami dès notre sortie. Non. On est bien trop différent, ça se voit. Je secoue la tête. Ça, nous, là, c’est un one time deal. Ça ne se renouvellera pas. Quand il se réveillera demain après avoir décuvé, il va juste se souvenir d’une jeune blonde avec qui il a parlé la nuit de choses futiles, il ne se souviendra pas de mon prénom. Le problème, quand t’es une alcoolique comme moi, que t’as une mémoire photographique beaucoup trop vive, c’est que tu te souviendras parfaitement de cette nuit. Ne t’attache pas trop Léonie, tu finirais déçue.

« Le deuxième point est que je suis une accro des friperies et disquaires. Je passe pas mal de mon temps libre là-bas. » Je me souviens d’un article qui justement, tendait à ne pas condamner les millenials de cette nostalgie d’un temps qu’on n’a pas connu. Il disait que c’était notre génération qui le voulait. Ce désabus qu’on connaissait à cause de la technologie et l’avancée trop rapide de la société faisait qu’on voulait connaitre ce temps où on n’avait pas connu tout ça. J’ai grandi dans les années 90, mais pas assez pour me considérer comme une nineties. C’est surtout la mode et la culture musicale qui me fascinent. Bon je ne suis pas une adepte de tout ce que mon frère a connu, mais je ne sais pas. Cette époque semblait génial. Je divague dans cette philosophie de comptoir, je m’insupporte toute seule. Je secoue la tête. Écouter Arctic Monkeys n’est pas être superficiel, ils sont un super groupe avec justement, cet inspiration des années quatre-vingt-dix, ils sont même géniaux. Mais ils sont devenus tellement hype que maintenant, dire que son groupe préféré sont les AM, c’est être mainstream. Être mainstream, c’est être has been. Je retombe dans cette philosophie de comptoir, achevez moi ?! Je pose mon coude sur mon genou afin de m’appuyer dessus. Ma tête se fait lourde, très lourde. Je ferme un instant les yeux, et quand je les rouvre, je rencontre les yeux marrons perçants d’Adrien. Un instant et j’oublie que j’ai posé une question. Son regard me perturbe. J’ai l’impression qu’il me transperce de part et d’autre, ouvre la porte de mon âme et y cherche tout ce qu’il peut y trouver. Un peu plus et je bégaye. J’entends presque pas sa réponse. J’hoche la tête, pour ne pas montrer que je n’ai pas prêté attention à ce qu’il a pu me dire, mais à ses yeux. Je crois que j’ai besoin de sommeil. Je me laisse trop avoir, trop facilement. Et je me souviens de ma question. Ce qu’il compte faire plus tard. Je passe une main sur mon visage et prends mon temps pour répondre. Est-ce que je veux rester dans la vente ? Clairement pas, non. Quand j’étais petite, je voulais travailler avec les enfants. Pas institutrice, pas assistante sociale, je ne sais pas trop. Mais je sais que j’ai toujours voulu travailler avec les enfants. Probablement puéricultrice. Ou infirmière en pédiatrie. Et je me suis retrouvée à m’occuper du grand enfant qu’est redevenu mon père. J’ai dû laisser mes rêves dans leur case et cocher dans celle de la facilité. J’enchaine les jobs dans la vente et la restauration. Là maintenant, ce que je souhaite ? « Quitter Vérone. Partir faire le tour du monde et, après je verrai si je reviendrai. » Même si on sait tous que je reviendrai. On revient toujours.

Je me laisse glisser par terre, dénuée de toutes mes forces et me retrouve assise par terre contre le mur froid qui me garde éveillée. Adrien a fait de meme, on se retrouve en face, on pourrait tendre nos bras à travers les barreaux qu’on se toucherait le bout des doigts. Je crois que lui comme moi n’avons absolument plus assez de force pour bouger le petit doigt. Assise en tailleur, la tête posée contre les barreaux froids, je regarde Adrien qui lutte contre le sommeil. Un silence s’est installé entre nous et cette fois-ci, il n’est pas pesant comme tout à l’heure. Au contraire. Il est reposant. Je souris toute seule voyant Adrien lutter. On dirait un petit enfant devant la télé tard le soir qui veut faire son dur, faire croire qu’il est fort, qu’il tiendra toute une nuit sans dormir. Un peu plus et il ouvre la bouche. Il ouvre à chaque fois un œil sur deux, et je l’entendrais presque dire « hein non, pas vrai, je ne dors pas. » Je fais la maligne mais je ne suis pas loin derrière lui sur le chemin de la fatigue. Je ris quand il me demande si je suis sujette à des hallucinations. « Toi en train de faire semblant de ne pas dormir c’est une hallucination peut-être ? Que tu es faible. » Je ris, presque de manière maléfique, je me fous de sa gueule ouvertement. Je peux comprendre l’idée que dormir ici soit impensable, moi-meme, meme après des années d’entrainement, je ne ferme pas les yeux sereinement sauf quand je suis seule dans la cellule. Ce qui est plutôt rare. Du coup, j’ai appris à tenir une nuit sans fermer l’œil. Je suis devenue professionnelle dans la sieste de vingt minutes qui redonne toutes les forces nécessaires pour tenir la nuit. « Si tu veux dormir, dors, je demanderai à Francis de ronfler moins fort si tu veux. » Je lui fais un clin d’œil et étend mes jambes devant moi. Mon chemisier a séché, mes cheveux sont dans un sale état, et là, je ne rêve meme plus de mon lit mais d’un bain. Bon sang je tuerai pour un bain, bien moussant, bien bouillant. Avec un verre de vin. Et de la bonne musique. Comme… le dernier album d’Ed Sheeran. Ouais. Voilà. J’ai trouvé mon programme de la journée. « Mh ? » Ah, Adrien vient de me demander mon programme justement. « Bordel non, aujourd’hui c’est jour du Seigneur, qu’on me tienne loin de ces harpies au travail. Non, je vais rentrer chez mon père et dormir toute la journée. Et toi ? » Il n’a pas vraiment besoin de savoir que je vais m’occuper de mon père, lui faire sa promenade du dimanche, l’emmener chez le voisin pour qu’il ait sa conversation sociale du dimanche, le remmener à la maison et attendre que Matteo rentre pour qu’on mange ensemble, comme tous les dimanches soirs. Non, on s’en fou un peu. En face de moi, je vois Francis s’agiter sur sa chaise, tout en dormant. « Hé gueule d’ange, on est bientôt libéré. » C’est l’indice. Quand Francis s’agite dans son sommeil, c’est qu’il en arrive sur la fin. Et s’il a bientôt fini sa nuit, c’est que c’est bientôt la fin pour nous. Malheureusement.



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Re: Lost and Beat up ft Adonie
Dim 5 Mar - 1:24


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Léonie & Adrien

Elle n’a pas tort en soi la jolie Léonie, la photographie c’est une sorte de voyeurisme par moment. C’est capturer des instants qui parfois ne sont pas destiné à être développer sur le papier glacé. Cela peut être des moments privés que le photographe vole sans demander l’accord avant d’appuyer sur la détente de son instrument comme une séance organisée avec un thème, un lieu et des contrats signées. Pour moi, la photographie c’est avant tout un échange mélangeant talent et confiance. Le model prête sa personne, peut se mettre à nue émotionnellement comme physiquement et le photographe utilise son talent pour mettre un élément en valeur. C’est au photographe de détecter l’élément phare de son œuvre. Si il doit juste prendre un clicher d’une émotion qui traverse le visage du model ; ou bien, mettre en valeur son sourire plutôt que ses vêtements et ainsi de suite. Songerie qui prenne fin, lapse de temps qui s’est envolé sans que je m’en rende compte. Idéologie qui venait de me travailler des minutes entières bien après qu’on ait fini la discussion, j’en ai perdu le fil de la conversation actuelle. Réfléchi un instant mec, de quoi étiez-vous en train de parler avant que ton esprit déraille tout seul de nouveau vers la photographie … Vite, bouge-toi. Je me gratte la joue un instant et ça me revient : Oui ! Putain, tu venais de lui demander si elle était vendeuse et tu l’avais vue hochait la tête, vaguement mais t’étais sûr qu’elle venait de le faire et maintenant nous en venions à ma deuxième question. Celle de l’âge, oui c’est ça. Je venais de lui demander son âge et elle venait de me confirmer qu’elle était un peu plus jeune que moi. D’une seule année, donc de pas grand-chose. « J’arrivais pas à te donner un âge … Je sais pas pourquoi une seconde j’ai l’impression de te voir beaucoup plus jeune que moi et celle d’après je t’imaginais plus vieille. » Je secoue la tête en souriant et elle me demande à son tour qu’elle âge j’ai, simple question de politesse mais qui quand même me fait plaisir bizarrement. Comme si c’était un honneur que cette fille s’intéresse un tant soit peu à moi, chose que j’ai du mal à imaginer. « J’ai vingt-trois ans. » Plus pour longtemps mais on s’en fou des détails, elle en a rien à carrer que dans deux mois je prends encore un an, comme elle s’en fout actuellement que j’en ai vingt-trois.

Ce qu’elle aime faire c’est donc trainer dans les friperies ainsi que les disquaires… Comme quoi, mon intuition était vraiment la bonne et j’en suis fière. Je me prendrais presque pour un diseur de bonnes aventures si le taux d’alcool n’était pas un peu descendu entre temps. « J’écoute beaucoup de musique aussi mais plutôt sur mon téléphone, j’ai perdu la valeur des étagères remplie de cd… » Comme beaucoup de monde en fait, mais j’admire ceux qui continue d’acheter les CD, comme ceux qui continue de faire des albums photos et non pas que des photos avec leur téléphone, des photos qu’ils n’impriment jamais. Je me perds une fois de plus, une fois de trop à l’imaginer fouiller les bacs à disque cherchant la perle rare, cherchant le cd qui manque à sa collection. Je l’imagine vêtue d’un tee-shirt loose attaché négligemment sur le coter acheter en friperie dernièrement. J’imagine ses longs cheveux blonds relevés en un chignon fait à la va-vite car elle ne se prend pas la tête, elle est simple elle fait pas de manières. Cette image d’elle me plait, elle casse tous les critères que j’ai déjà connu des gens de la haute société, plutôt des filles que j’ai pu fréquenter. Des filles qui en font des tonnes comme mon ex, ma sœur. C’est inné elles sont comme ça les filles de riche, elles en font beaucoup trop. Léonie je l’imagine pas comme ça. Elle serait calme car elle serait dans son élément, dans son coin. Elle ne serait pas extravagante comme à son arrivée pompette au commissariat à rire fort et se faire remarquer... Je rêve, je rêve mais je ne sais pas pourquoi j’imagine tout ça, pourquoi je lui invente une vie de la sorte à cette fille. Je ne la connais pas mais… J’aimerai la connaitre. Et si je tentais ? J’hésite un instant à lui demander qu’elle friperies et disquaire fréquente-t-elle, que je puisse savoir vers où elle traîne et pourquoi pas l’intercepter comme ça ? J’ouvre la bouche puis je la referme. Non, je ne le fais pas. Je ne veux pas être intrusif dans sa vie, je la connais pas elle va me prendre pour dingue si je fais ça. Je pince les lèvres, j’ai beau avoir eu un mauvais feeling avec elle à la base car je la trouvais bien trop grande gueule, à chercher les regard et jugeuse en plus de ça mais … plus on parle, plus on se dit des banalités plus je l’aime ‘’bien’’. L’envie de la revoir dans l’avenir grandit. Mais non, je maintien l’idée de ne rien lui demander. Elle aura été ma compagne pour ma première soirée en cellule de dégrisement, elle sera et restera uniquement ça. C’est triste mais c’est ainsi. Ne commence même pas à t’attacher Ad’, vous êtes de deux mondes bien distincts. Elle te le fait comprendre, elle ne veut pas construire le pont reliant les deux mondes.

Yeux qui s’écarquillent lorsqu’elle se met à parler de quitter Vérone et faire le tour du monde. Enfin, nous avons un point commun. La passion du voyage, je me redresse et la regarde intéresser hochant la tête dès qu’elle a fini sa phrase, comprenant ce sentiment de toujours vouloir s’évader, visiter l’inconnu que ce soit dans un environnement luxueux ou juste avec mon sac à dos et un pote aussi aventureux que moi. « Ouais je comprends, moi aussi j’aime l’idée de voyager. Je suis allé dans quelques pays, y’a des endroits magnifiques mais finalement je ne suis jamais aussi bien qu’ici, à Vérone. » Je pourrais lui dire que j’ai déjà visité les trois quarts de la planète, que je suis allé minimum deux fois sur chaque continent en passant des lieux les plus connues aux plus petites péninsules sur la carte mais non, je me préserve. Je garde cette part de mystère et je reste évasif sur le sujet. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, mais j’ai pas envie qu’elle creuse son idée sur moi autour du fait que je sois riche, que je sois un fils à papa ou quoi. Quand elle s’approche de cette idée-là de moi, j’ai l’impression qu’elle devient ironique, que c’est de la moquerie pure et ça me tape vite sur le système ce genre de comportement alors non, j’évite les sujets qui implique de l’argent et on continue la discussion comme si de rien était sur les lieux que nous aimerions visiter tour à tour, rétorquant, validant les dires de l’autres.

Je lutte pour ne pas dormir, pour ne pas la laisser toute seule car je suis un homme galant et elle ose quand même dire que je suis faible. Quelle audace la blondasse. Je lève les bras vers le ciel et m’étire du mieux que je puisse pour me donner un peu d’énergie. Un léger bâillement s’échappe d’entre mes lèvres et je la regarde l’instant d’après l’aire lasse. « Je dors pas, je fais ça pour savoir si tu me regardes et à chaque foi t’as les yeux rivées vers moi … » Faux, peut-être pas à chaque foi mais on va dire que sur quatre coup d’œil que je lui jette elle me regarde trois fois, ce qui est quand même énorme. Si je pense l’intimidé ne serait-ce qu’un peu avec une phrase si nulle, je me fourre le doigt dans l’œil et bien profond elle se met à rire la diablesse, rire limite trop fort et je place mon index sur mes lèvres pour lui faire signe de se taire en fronçant les sourcils. « chhhhht…. J’tai dis que je dormais pas ! » Je croise les bras contre mon torse et appuie ma tête contre le mur de brique la toisant. Si je me permettais de lui mentir à elle, par contre me mentir à moi était bien plus difficile, bien moins évident. J’avais dû m’assoupir deux trois fois car le dernier souvenir que j’ai d’elle elle avait encore les cheveux encore mouillés et là ils sont sec …. Un sacré bordel mais sec. « Je passe chez mes parents, si j’ai de la chance ils seront pas réveillés je pourrais aller prendre une douche et me changer. » L’espoir fait vivre, mais la réalité revient tout aussi rapidement. Ça n’arrivera jamais une tel chose, que ce soit mon père ou ma mère l’un des deux sera obligatoirement déjà debout. Je ne m’en sortirai pas comme ça, pas indemne sans un minuscule interrogatoire. Alors que je songe déjà aux questions qu’ils me poseront et aux réponses que je leur refourguerais Léonie m’interpelle par mon surnom fétiche, gueule d’ange… Si à la base je chipotais, maintenant je ne réagis plus. Je tourne simplement la tête vers elle et arque un sourcil attendant qu’elle parle et lorsque c’est chose faite je tourne intriguée la tête en direction du gros lard allongés sur sa chaise de bureau. Il bouge la tête de gauche à droite, fronce les sourcils et je n’ai pas le temps de me tourner qu’il ouvre les yeux et me fixe. « Mariano, on a un souci ? » Ouais, le souci c’est que t’es un bâtard, voilà ce que j’aimerai répondre pourtant je ferme ma gueule et tourne la tête sagement en me frottant les yeux à l’aide de mon pouce et mon index. Je ne dis rien car j’espère de tout cœur que Léonie ne se trompe pas et qu’il va bientôt nous laisser partir. La patience commence à atteindre ses limites, l’alcool s’est complètement évaporée je n’ai qu’une seule hâte c’est celle de rentrer.

Vingt minutes sans parler avec Léonie depuis que Francis est réveillé, nous avons eu la chance de l’entendre discuter au téléphone, manger une barre céréale et là le moment tant attendu est arrivé. Le poids lourd s’est levé, il a enfin réussi à lever son gros tas de graisse est-il se dirige vers nous sans un mot. Si je m’attendais à ce qu’il ouvre la cage de Léonie en première, je fus grandement étonné que non, c’est vers moi qu’il se dirige. C’est sous mes yeux que je le vois galérer à foutre la bonne clef de ma cage dans le trou. Je me relève avec aisance et j’époussète l’arrière de mon jean ainsi que de l’avant. « Aller belle gueule, t’as l’honneur de sortir le premier. » Je souris hypocritement, à m’en faire mal aux joues. Il commence à marcher vers la sortie et je jette un coup d’œil vers Léonie qui me fixe de ses grands yeux verts, je lui fais un clin d’œil et je n’ai pas le temps de me mettre à marcher que ce gros con de Francis se tourne et hurle. « Tu te bouges trouduc’ ?! » Je grince des dents, je me mords fortement l’intérieur de la joue et j’avance, je quitte ses lieux en espérant ne plus jamais y retourner de toute mon existence.

Le regard au loin, la cigarette au bec je fixe le début du lever du soleil. Magnifique est l’astre qui nous éclaire la journée entière lorsqu’il se lève. J’ai beau en avoir vue des tonnes de levé du soleil, à chaque foi je trouve le spectacle différent. Je ne me lasse jamais de ce dégradée orangée que forme le ciel, ainsi que de cette boule jaune qui tout doucement se glisse vers le sommet. Déjà deux personnes sont sorties n’est toujours pas Léonie, il joue à quoi Francis ? Il garde le meilleur pour la fin ? Juste pour lui ? Connard. Mon pied contre le mur j’attends, je fixe ma montre et je commence à m’impatienter. Je jette au loin mon mégot et enfin la porte s’ouvre sur une blonde que j’attendais gentiment. Elle me regarde, étonnée de me voir là et je m’approche d’elle le sourire aux lèvres, les mains allant se nicher au fin fond des poches de mon jean. Nous voilà l’un face à l’autre, sans grille, sans alcool dans le sang. Proximité étrange, je la vois de près et j’inscris chaque détail au creux de ma mémoire pour ne rien en oublier, elle est bien plus jolie là que ce que je voyais à l’intérieur. « Je pouvais pas partir comme un voleur puis je voulais te remercier … » Pourquoi je la remercie ? Moi-même je ne sais pas. Peut-être juste d’avoir été là, d’avoir égayée ma nuit que je pensais foutue. Je la vois se tenir les bras frigorifiés et j’enlève rapidement mon perfecto que je lui cale sur les épaules. « Crois pas que je te le donne la gueuse hein… D’une façon ou d’une autre je le récupèrerai … » Pas un mot de plus ne sort, on se fixe simplement. J’aimerai lui proposer d’aller boire un café, juste un déjeuner typique dans une brasserie à Vérone le dimanche matin, ça me démange j’ouvre la bouche mais une nouvelle foi je me retrouve coincée. Ce matin, je dois rejoindre ma famille pour déjeuner, brunches ou je ne sais quoi. « Je t’aurais bien raccompagné Léonie mais le temps que je rentre, me change et essaie d’éviter de raconter cette nuit en cellule je serais en retard …. J’suis vraiment désolé …. » J’hausse les épaules et me contracte sous la brise qui vient s’engouffrer dans ma chemise. Mon regard ancré pour la dernière foi dans le sien, ce vert émeraude d’une pureté inégalable je regrette amèrement d’avoir ce déjeuné familial, j’aurais préféré un millier de foi continuer à discuter avec elle et pourtant, nos chemins vont se séparer et surement que je ne la recroiserai jamais. « Bonne journée … J’espère vraiment te revoir un jour barbie ! » Un dernier sourire et me voilà parti dans ma direction, et elle dans l’opposée.

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