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Andrea Giacometti
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teen idle / isidore
Mar 31 Jan - 11:29


il est trois heures du matin.
il est trois heures du matin et andrea se pèle le cul dans la rue. il va pas chez lui, pas cette fois, pas encore. il a pas envie de se retrouver seul avec lui-même, avec un miroir qui lui répètera qu'il a merdé encore une fois. sac contenant ses affaires sur le dos, il se retient de mordre sa lèvre inférieure - parce qu'elle est ouverte, elle. parce que cette nuit, cette nuit andrea il est pas beau à percevoir. il a honte, peut-être. mais il est énervé, surtout. contre ce type, contre ce mec libidineux, un peu crasseux qu'a essayé de toucher là où fallait pas. qu'avait bu, aussi. puis qui l'a chopé et lui a foutu deux-trois coups avant de se tirer en titubant, en gerbant plus loin du bar. il sent son coeur battre un peu trop vite, il sent son sang vriller dans ses veines. y'a comme un décalage entre ce que sa mine montre et ce qu'il est vraiment en dedans. faut rester calme, faut respirer un minimum. parce qu'il sera pas seul. parce qu'isidore sait toujours quoi fait quand y'a un pépin de ce genre. parce qu'isidore c'est aussi efficace qu'un shot ou qu'un bon film ; ça apaise ou ça enivre, c'est selon. il monte les escaliers, il se grouille. il ressent la chaleur, ça réchauffe un peu, assez pour lui donner des joues plus roses et ce malgré le bleu qui menace de percer sous son oeil gauche.
il saigne.
légèrement de la bouche, c'est ferreux, c'est pas bon. andrea pourtant il évite de trop se plaindre pour l'instant, y'a eu pire, toujours eu pire. une fois où il aurait peut-être pu tout simplement y passer. mais il est coriace le gamin, parce que cette vie qui le garde en laisse, il l'aime malgré tout. le poing sur la porte qui frappe une fois, deux fois, trois fois. puis il sonne. pire qu'un attardé ou qu'un drogué qu'a besoin de sa dose de terreur. puis y'a la montage massive qui ouvre enfin, qui a les cheveux en bataille, qui ressemble à un lion en éveil. il déboîte un sourire, andrea. léger. discret.
- 'lut. il tapote de la botte un peu nerveux, il fait quelques échos dans le couloir alors qu'il inspire profondément, remettant par la même occasion son sac sur le dos. y'a eu un - problème ce soir. normalement j'aurais pas dû taffer, mais j'crache jamais sur des heures supp'... grincement de dents, il le regarde droit dans les iris. ceux d'isidore sont d'un bleu indescriptible. encre, ciel, mer, abysses. t'as vu ma gueule ? sans déconner, t'as pas moins vendeur. j'en ai marre, j'veux partir sur le dos d'un putain d'poney et m'installer dans un coin reculé d'la civilisation.
Isidore Renaldi
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Re: teen idle / isidore
Mar 31 Jan - 18:39


Il est trois heures du matin.
Quand je ne vaque pas à amuser la galerie d'yeux médusés, les lèvres entrouvertes peintes en rouge corail, à priori, je dors à cette heure-ci. Le sommeil, c'est lourd sur les paupières de ceux qui n'ont rien à se reprocher. Mais cette nuit, j'y arrive pas. Je sens que j'ai pas le cœur à ça.
Je ne sais pas à quoi ça tient, ou plutôt, j'ai pas envie d'y penser. Je roule dans la couette pendant que Candle ronfle et s'étire, élastique animal, dormant comme la bête heureuse qu'il est. Mes yeux transpercent le plafond jusqu'à piquer, et un soupir agacé rompt le silence monotone.
Un coup d'oeil vers le réveil pour constater que les heures écoulées ne sont que d'horribles minutes incessantes.
C'est comme ça depuis huit ans, à la même date. Dans approximativement cinq heures, Papa se lèvera pour une nouvelle année de vie, et je ne serais pas là pour le féliciter. J'appellerai pas, je ferai le mort, je serai pas là et Mama m'engueulera, encore, car je fais plus d'efforts. Et même si je répète que c'est pas à moi d'en faire, c'est la même rengaine, le cycle sans fin des Hommes sourds à leur propre reflet.
Pourtant, je dis que c'est pas grave. Faut bien sourire.

Je réfléchis encore un peu et décide d'abandonner pour cette nuit. De repos demain, j'aurais tout le temps pour rattraper mes heures manquées avec Morphée l'adorable. Sortant du lit, je flâne dans l'appart', à la recherche d'une occupation quelconque alors que la ville vit encore, plongée dans ses affres nocturnes. Sans moi, pour une fois, la diva est retirée dans sa loge, Satine se prélasse, elle. Un soupir à nouveau et la télé semble tout indiquée comme compagne pour la nuit. Sauf qu'on sonne. Sauf qu'on frappe.
Paralysie.
Il est tard, trop tard pour une livraison, ou trop tôt, c'est selon. Et mes nouvelles crèmes de jour ne sont pas censés arriver avant samedi prochain...
J'avance vers la porte, le courage bien tapi sur le poitrail, avec de regarder par le judas et constater l'impensable. J'ouvre.
« Andy ?... »
Son état me sidère.
« Andy !! »
Ma voix déraille, mes bras l'accueillent, ma panique me fait trembler. L'odeur de sang est agressive, les bleus sont difformes. Et la peur, elle, m'enserre.
« O-Oh mon Dieu, Andrea... C'est pas vrai, mais qu'est-ce que... Oh bon sang entre, assis-toi ! »

Je l'attire presque de force à l'intérieur, mais son poids léger l'invite à me suivre. Le canapé est la destination première alors que je l'écoute. Secouant la tête, je ne peux m'empêcher d'agir comme une mère retrouvant son fils tombé à vélo, ou revenant d'une jouxte. Ce qui, probablement, est un fait courant pour mon meilleur ami. On s'est rencontré comme ça, de toutes manières... et je l'ai toujours défendu. Ça ne changera jamais.
« Arrête de dire ces bêtises... et raconte-moi ce qu'il s'est passé exactement, pendant que je vais chercher de quoi soigner tout ça... » Un rire, pour tenter d'alléger son cœur, fend pourtant ma bouche. « Tu reste la queen, t'en fais pas... même la bouche en coquelicot... »
Andrea Giacometti
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Re: teen idle / isidore
Mar 31 Jan - 20:00


le présent.
il est plus dans le présent, il s'envole un peu, il se fait tirer ailleurs, dans une autre dimension. plus douce, plus délicate aussi. qui sent bon les fleurs et les larges sourires sur la face, les petites fossettes creusées et parfois la clope. un mélange singulier mais qui plaît à force, qui fait son bonhomme de chemin entre ses muscles, sous ses os et dans ses nerfs. de suite, ça apaise, de suite ça le pousse à soupirer d'un certain bien-être qui le fait grincer par la suite. y'a tout, tout ça qui fait mal. et rapidement c'est le canapé qui l'accueille dans une douce étreinte qu'il percute à peine. sourcils froncés, il ravale sa salive acide avant de passer le dos de sa main pour enlever le peu de sang qui coule. le reste est partie au début, le reste c'est bon pour le boulot. alors en attendant il ramène juste les cadavres qu'il traîne, pour pas se sentir trop lourd, pour pas avoir la sensation de s'enfoncer seul. tout seul. pas encore. plus jamais avec isidore. il devrait même pas y penser, ça devrait pas lui triturer les tripes. surtout en l'écoutant, surtout en l'entendant le conforter dans ses délires, dans ses rêveries bavasses, dans son autre moment. c'est pas qu'andrea sait pas faire, c'est qu'il a un retard certain ou une avance sur tout ce qu'il regarde. c'est qu'il voit des possibilités, peu de problèmes. rien que des choses à apprendre. et ce soir.
ce soir.
il doit ramasser les morceaux qui ont été explosé contre le mur, il doit tout remettre, y caler de la colle. et ça pourra pas se faire sans le baraqué, sans la tignasse sauvage qui pourrait mettre à feu une population entière s'il le voulait. c'est une bête. pas sauvage, totalement farouche. et andrea, andrea il se dit qu'il est le seul à avoir droit à autant d'attention. même quand c'est satine. même quand isidore préfère laisser la place à une autre entité.
- hm. ricanement qui fait vrombir sa gorge, un chat satisfait qui accapare toute l'attention. il laisse son dos s'enfoncer dans le dossier, apprécie la mollesse des coussins. y baisse les yeux sur ses mains, les jointures sont un peu blanches, rouges aussi. bah la queen en attendant elle va certainement pas s'bouger avec une dégaine comme celle-là. silence, il passe quelques doigts hasardeux dans sa propre tignasse. ça a colle un peu sur son front, la panique sans doute. j'expliquerais à remo c'qu'il en est, il comprendra. c'pas la première fois, ce s'ra pas la dernière. paupières closes. il ressent, il ressent l'alcool qui traverse ses narines. trop fort. trop sec. pas bon pour une soirée comme une autre. c'est trop dans le déni, trop dans le dégoût. huh - bah - rien - de - pfff. un gros connard qu'a cru bon de m'toucher l'cul, et de laisser ses pattes dégueulasses sur moi. genre gros lourd qu'a besoin d'un coup d'queue dans la rue. faut en rire. c'est obligatoire. c'est pour. c'est. et pourtant andrea il a pas le courage de se fendre la gueule comme il le fait actuellement. peut-être que pour une fois, c'est parce que. parce qu'il a pas eu de sauveur, qu'il était planté dans le béton. j'l'ai envoyé chier, il a pas aimé. la suite j'vais pas t'faire un dessin izzy parce que t'sais que j'suis nul en dessin. 'fin, pour représenter ce moche. surtout. j'sais pas son nom, je veux pas l'savoir. parce que mettre une identité, donner du crédit, ça fait trop mal.
Isidore Renaldi
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Re: teen idle / isidore
Ven 3 Fév - 16:36


La nuit porte conseil, qu'ils disent. C'est parfois pour le pire, parfois pour le mieux. Ce soir, c'est moche, ça transpire la peine. Andy, Andy la perle, a subi ces coups nocturnes pendant que j'étais confortablement chez moi. Le cocon contre le reste du monde. Je sais que c'est con de culpabiliser. Y'a quelque chose qui serre le coeur pourtant. C'est dans les bleus et le sang que je l'ai connu, y'a presque dix ans. J'fais le pilier, mais j'en mène pas large : quand il souffre, c'est jamais tout seul. Et c'est pire quand il étouffe, quand il fait semblant que tout va bien. Ça marche pas. Pas avec moi.
Pourtant je continue de dire Oui quand ma tête hurle Non. C'est un truc à nous, de sourire pour se protéger.
... Je vois. Attention, ça va piquer... Soupire traître alors que l'alcool imbibe la plaie, trousse de secours sur mes genoux. Il y a de plus en plus... de connards au bar en ce moment. C'est la saison, ou je sais pas. Un instant, ma main s'égare. La rondeur de la joue abimée se râpe contre la pulpe de ma peau. Il est fragile, sous sa carapace qui s'effrite. Andy ressemble à un oisillon qui voudrait devenir un aile, sans savoir qu'il en est déjà un. Si jamais Remo ne comprend pas, hésite pas à me l'envoyer. C'est une tête de cochon bornée parfois... mais bon. On l'aime bien, hein. Le coton s'imbibe de rouge, si bien que je dois en changer. Récolter tout ce sang, c'est un peu comme comprendre la gravité de la situation. Chaque millilitre rappelle que notre vie choisie peut se solder ainsi. La réalité derrière l'attrait des paillettes. On est un peu comme des junkies d'un autre genre. Andrea... Je m'approche, tout à coup.  Mes bras l'enveloppent, couverture duveteuse, le protégeant d'une nouvelle menace. C'est notre habitude. Les moments d'amitié contre les affres de la nuit. Tu es en sécurité, ici et maintenant... Tu crains rien et on ira en parler au patron demain. Pour l'instant... Tu restes là, et... Mes pensées carburent. Vitesse grand V sur l'autoroute des douleurs détournées. Je souris, à nouveau, pour lui. ... On peut dormir. Ouuuu se mater un film avec Meryl Streep et un gros pot de glace au caramel beurre salé.
Andrea Giacometti
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Re: teen idle / isidore
Sam 4 Fév - 21:23


c'est répétitif.
un peu rituel aussi. forcément faut qu'andrea finisse en sang, forcément faut qu'isidore reste dans l'ombre pour agir au cas où, pour passer un peu d'eau sur le trou de sang qui s'infecte. il est toujours là. et peut-être que sa vie, sa vie vaut pas le coup sans sa présence qui inhale, qui imbibe toutes les horreurs qui font de l'instant ce qu'il est ; une sorte de souffrance étirée comme du chewing-gum. il lui fait zapper tout ça, comment la télécommande d'une télévision, il passe d'un sujet à un autre. ils sont hypocrites tout en étant profondément sincères. et sans doute qu'y'a eu que lui pour l'avoir vu chialer jusqu'à plus avoir de flotte dans ses muscles. grincement de dents, ses yeux se ferment très forts, comme ceux d'un enfant qui aurait vu un insecte dégoûtant lui grimper sur les jambes. chaque mot transperce ses tympans alors qu'il sent son coeur frapper contre son cou. ça tape un peu partout. il est fatigué. épuisé. il veut garder le sourire pour isidore, il veut se dire que ça vaut la peine. sa mère lui disait qu'une belle paire de dents bien alignée peut tout changer dans la journée de quelqu'un, un type dans le bus, une gonzesse assise sur un banc. il veut pas se dire que le mal l'attrape, l'enserre, l'aime comme une favorite. il déglutit. il garde le noir comme vision. ça enlace, ça l'entoure. ça le rassure, ça le fait soupirer dans un tremblement.
- nan j'te jure à force j'vais vouloir qu'on finisse comme deux gayzous sur leur plage de rêve t'sais, avec un labrador qui joue à côté, sinon l'portrait est pas top. toi bien rasé, moi avec heu - un noeud papillon tiens, j'aurais l'air d'un pingouin, toi tu s'rais classe. et on boirait du vin putain jusqu'à devenir des pros. il rit. rit. rit. c'est nerveux, tellement inapproprié, tellement pas voulu, ni désiré. il désespère, il se moque de lui-même, il ose pas s'affronter dans une flaque. merde. merde. ET MERDE. c'est pas juste. c'est pas juste, juste, juste. être né dans la galère, croire au firmament à cause des films bidons. tomber de haut. aimer et détester à la fois, love/hate te voilà. j'deviens fou, et en plus je fais vraiment, mais alors VRAIMENT que d'la merde. j'voudrais que meryl déboule en mode marraine la bonne fée, fasse ting et sbran on en parle plus. il renifle un peu, il peste contre ses fêlures. il redresse un peu la tête, cale son menton sur l'épaule du pilier. c'est doux. hmm.. huh - en vrai faut que j'bosse un peu. 'fin, j'ai envie d'dessiner ta tête. m'demande pas d'où ça sort. se marre. enroule ses bras autour de lui, serre, serre le dos si fort, au même titre qu'une peluche pour une gamine. andrea, andrea pense pas assez. alors andrea, il fait tout par impulsion, par folies passagères. j't'ai jamais mis sur papier en plus. juste ta tête izzy.
Isidore Renaldi
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Re: teen idle / isidore
Mar 7 Fév - 15:35


Je l'observe. Sans retenue. La nuit, on en a pas vraiment, on s'évertue à comprendre le monde du jour du haut de nos principes de gamins éphémères. J'ai pas l'impression qu'Andrea se rende vraiment compte. C'est pas l'image qu'il donne. Je sais que si, pourtant. Ca bouillonne en lui comme un étang brûlant, vaseux de tout ses problèmes qu'il enfouit sous des tonnes et des tonnes de sourires. Il suintent, ces sourires. Ca dégouline de bonnes intentions qui le ruinent toujours plus. J'veux pas qu'il souffre, Andy. Je l'ai jamais voulu, j'me suis fait chier à lui éviter le moindre mal depuis qu'on se connaît. On s'est attaché l'un à l'autre au sein d'une bagarre. Même quand on était pas amis, ça m'arrivait de le regarder. C'était la cible de rumeurs, de racontars amusants ou moqueurs, l'asiat' survolté, le faiseur d'idées, la tafiole bridée. Ils lui donnaient tous un surnom différents. Tous un mal différent. C'est en m'approchant de lui que j'ai compris. Sa légèreté pèse lourd. J'veux pas qu'elle le tire vers le bas. Peut-être, qu'à deux, on s'envolera.
Un rire s'échappe sous sa remarque, alors que j'applique le dernier coton. C'est fabuleusement cliché. On sentirait presque les relents de Poppers et l'huile bronzante dans ta voix... Mais pourquoi pas... Ca changerait, des vacances, pour une fois. Ma propre voix s'éraille, elle dérape, quand c'est Andy qui s'étiole. Son ton craque, autant que sa peau, sous le moindre coup dur. C'est dans ces moments-là qu'il me paume. Je rebondis comme je peux, par compassion, par soutien. Mais j'ai toujours cette peur de ne jamais comprendre pleinement. Le miasme de sa tête, la douleur sourde, celle accumulée. Andy, c'est la bombe qui m'est accrochée. Je l'enlace, quitte à en crever. ... Meryl peut pas faire grand-chose, babe. C'est pas concret, ses personnages, ils nous distraient pendant quelques heures. C'est comme nos shows, un peu. C'est pour ça que c'est beau, les films. C'est une jolie réalité temporaire, le temps d'oublier... Dernier pansement. Bouge pas... Voilà. Ca y est, t'es tout réparé Candy. Me levant pour ranger le matériel, je lui jette un nouveau coup d'oeil. C'est étrange comme c'est simple. On est comme deux âmes, enveloppés dans notre propre coton.
Tout à coup, sa demande me surprend. Les iris se croisent, il me demande quelque chose à laquelle je ne m'attendais pas. C'est pas le lieu, ni le moment. On est trop fatigués pour imprimer nos mines de papier avec du graphite. Et pourtant, je souris. Huit ans qu'on se connaît, et c'est la première fois qu'il me demande un truc pareil. Ce soir, ça change. Ca tourne à l'envers. ... Hein ? Maintenant ? Là ? Je croise ses prunelles, et j'ai pas le cœur de refuser. Pas quand on trouve du calme dans l'oeil du cyclone. Je souris, je rougis presque. Ma main se perd dans la tignasse qui me sert d'armure. Instinctivement, Candle vient s'enrouler sur ses genoux. La lumière tamisée crue de mon salon me pique un peu les yeux. ... D'accord, si tu veux... J'ai cru que tu me le demanderais jamais, en fait. Il faut juste que je reste là, sans bouger ?
Andrea Giacometti
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Re: teen idle / isidore
Mer 8 Fév - 13:43


se faire.
se faire retaper. se faire réparer. prendre les outils qu'il faut, remettre les boulots, huiler un peu, ça repart assez rapidement en général. là ça va juste prendre son temps pour jarter les marques, pour dégager ces crevures qui empoisonnent, qui rappellent, qui ramènent. alors andrea, andrea il veut juste passer à autre chose, il veut se dire que ça continue et que si un jour il devra s'arrêter, c'est qu'il sera mort et enterré. c'est pas poétique, c'est pas fin, c'est même pas bien pensé. c'est juste un optimiste qui puise dans ses derniers retranchements, qui veut se croire plus fort qu'il ne l'est. qui veut avoir la même carrure qu'isidore. qui veut qu'on le laisse. qui veut qu'on l'aide à bien respirer, qu'on lui apprenne à inspirer, expirer, souffler, soupirer, exhaler. qui veut juste faire être. qui veut. qui veut. ah le vide. il se retient tout tic nerveux, ne serait-ce que de pensée. il garde tout, pour mieux les dégueuler à un moment ou à un autre. pour laisser aller la maladie à son paroxysme. en attendant, son traitement il marche plutôt pas mal. c'est à coup de fusain. de crayons. de feutres. de. tout. pour immortaliser ce visage taillé dans la pierre brute, ce visage doux sur lequel glissent des couleurs écarlates. ce visage qu'il a jamais osé planter dans du parchemin.
- ouais c'est à peu près ça. tu peux parler hein, te sens pas coincé t'façon j'suis pas picasso. un rire lui échappe, se fait la malle et reviendra jamais. ça laisse quelque chose de perdu derrière. il se redresse mollement, fouille dans son sac. dedans y'a des fringues, dedans y'a de quoi laver pour les prochaines représentations au bar. mais surtout y'a son carnet de croquis, un crayon au bout de sa vie mâchonné au bout. il reprend sa place rapidement, le cul posé sur le canapé, il aligne ses jambes sous son corps, en tailleurs. andy-candy on dirait une marque de bonbecs, c'un peu dirty. baisse ses iris sur la page encore blanche, il y passe son pouce. la matière. et merci, hu. j'suis désolé de t'emmerder à cause de ça. froncement de sourcils. redresse la nuque, il commence à voir tous les attraits d'isidore. son visage mathématique. au moins t'en ressortira avec un dessin, cool non ? quoique r'marque, faut voir le résultat, et là j'sais pas trop. sourire de coin. il entame le crayonnage, il entame le début des hostilités, mouvements aériens qui se succèdent en quelques secondes, micro-gestes. j'ai peur de pas t'rendre honneur, ça doit être à cause de ça qu'j'ai pris du temps. izzy ta tête est tellement parfaite qu'tu pourrais faire pleurer les ménagères, et j'te parle pas des daddys et dandys du coin. tout l'monde en fait. haussement de sourcils. t'es déprimant mon chou.
Isidore Renaldi
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Re: teen idle / isidore
Mer 8 Fév - 17:54


C'est doux. Tout ça se vit tout seul. La mer est calme quand la tempête s'éclaire, quand la nuit laisse place au jour. Bientôt ce sera l'aube qui nous enveloppera. 3H45. Les cristaux de couleurs se succèdent sur le cadran de l'horloge digitale de mon décodeur. Je ne sais pas quand le matin viendra exactement. Avec Andy, on est dans cette bulle particulière qui n'explosera pas. Elle s'effacera, doucement, au profit des rayons d'un soleil nouveau. Mais pour l'instant, elle nous protège, le temps d'un moment partagé. D'acc... ça m'arrange, le silence ça m'angoisse chou, tu sais bien. Sauf quand je médite. Ca fait longtemps d'ailleurs... Le rire, c'est devenu une seconde nature avec lui. C'est tellement naturel que je ne sais pas comment je pourrai m'en passer. Les jours se colorient, grâce à ça. C'est simple. Si calme qu'on pourrait s'y lover.
Ma main se perd dans la fourrure du félin. Candle, c'est la seule nana de la maison. Une des femmes les plus importantes de ma vie. C'est une vieille mémère, elle est là depuis le début. Un miaulement sage retentit sous les caresses, tandis que je m'installe mieux. Si Andy souhaite capturer mon image, autant qu'il le fasse au mieux, sans un modèle qui bouge dans toutes les cinq minutes. Des bonbecs... t'es sérieux... Ce serait des petits granulés de toutes les couleurs, hyper acides t'sais... mais avec un cœur coulant. Par contre, le goût, j'sais pas trop... J'pense qu'en fait, ce serait des bonbons à l'alcool. Je ne peux vraiment bouger, alors je meuble. Ses excuses fusent et mes sourcils se froncent. Il comprend pas. Andy, que y'a rien de plus normal. ... Dessine au-lieu d'dire des conneries plus grosses que toi, Candy. T'as pas à m'remercier, et tes emmerdes, c't'un peu les miennes. Ma voix sonne impérative. Mais il faut, parfois, faire preuves d'un peu d'autorité face au manque d'estime de soi. On est bien placé tout les deux pour le savoir. On s'épaule, face contre face, cœur contre cœur. Il débute alors son art. Je le regarde. Je le regarde lui, ses mains, qui s'agitent pour créer. Coup de graphe, coup de crayon, glisse, trace, libère les pensées pour les transcrire sur le papier. Je me sens flatté. C'est étrange. J'ai toujours trouvé le talent d'Andy incroyable. Le savoir capable de me reproduire, c'est comme prouver que je compte pour lui. Et ses mots, qui fusent aussi simplement que ses traits, sont aussi francs que les esquisses qui composeront cet autre moi.
Le rouge me saute au visage. Dommage qu'il n'ait aucun crayon de couleur. Il. Putain. Qu'est-ce qu'il a dire des choses pareilles. Est-ce qu'on peut-être aussi adorable et honnête à la fois ? Tu... wow. Il m'a complètement eu, là. Euh, je... je sais pas quoi dire là. J'veux pas faire pleurer les gens t'sais. Mais... enfin. J'pense qu'aucun de mes copains ne m'a sorti un truc pareil. T'as fini d'être aussi... toi ? J'ai l'impression d'être une midinette qui reçoit sa première lettre d'amour de son petit voisin... J'me marre tout seul. La nuit est pas prête d'être finie.
Andrea Giacometti
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Re: teen idle / isidore
Jeu 9 Fév - 18:51


son contraire.
il est tout son contraire, isidore. ils ont rien à voir. rien à faire. ils devraient se dispatcher, se dégager, se briser, se déchirer en deux. ils devraient se jauger, se juger, se détruire un peu aussi. ils s'allient à la place, ils prennent ce qu'il y a de bon, ce qu'il y a de meilleur. même si, même si ça pourrait leur revenir en pleine figure. même si ça pourrait tout leur coûter. c'est pas une question de coeur, ni de personnalité, ni vraiment de complémentaire. c'est une question de faits, de choses qui arrivent, qui se défont pas. qui s'explosent pas. c'est pas qu'un lien, c'est du titane forgé, mélangé à de l'acier, c'est une chaîne inc(r)assable. et il l'a vu, isidore. il l'a vu sous tous les angles, il a pu passer quelques doigts sur sa peau, remonter sa colonne vertébrale tel un serpent, prendre goût assez peu longtemps pour se dire que c'est pas à refaire. andrea il a vu, andrea il a senti, andrea il a su. andrea il a. il a participé à sa création, à sa perfection, à son changement radical, à son basculement vers l'outre-monde. celui où tout est faux. celui où tout se dissimule derrière un peu de fond de teint, où les bleus ont la même saveur que le chocolat. où la peine se renifle en poudres sur la table. où tout se guérit, fait semblant de tout du moins. y'a le rose qui monte, y'a le rouge qui déborde de ses immenses prunelles bleues.
isidore fait un peu gonzesse.
isidore est trop précieux pour ce monde de chiens. trop pour lui. pas sûr qu'il le mérite, qu'il puisse bien remettre tout ce qu'il représente sur le papier. pourtant sa mâchoire s'aligne au même titre que sa bouche longiligne, que son nez sans cassure, que sa face sans bavure. il l'envie, peut-être un peu. et il sourit, surtout, omettant de brailler pour les plaies qui s'ouvrent sur les veines.
- j'expose les faits, chéri. ricanement d'enfant, il fait craquer ses épaules, fait tourner sa tête. y'a le tournis. tournis de la nuit. tu mérites ta place parmi les rois, ouais. tu mérites ta place parmi les grands, parmi ceux qui t'changent une vie d'merde. j'comprends pas pourquoi on veut pas t'foutre plus haut, si dieu s'fout royalement d'ta face ou s'il a décidé d'aller contre mes envies pour toi. haussement d'épaules, dialogue de fou qui sent ses cernes pulser sous sa chair. crois-moi, les mecs comme toi ça laisse des veuves éplorées par milliers. j'me sens comme un poète et sa muse t'sais, l'cul en moins. reniflement léger, il plisse un peu des iris. là, là, capter ce qui est féminin et très masculin aussi. pas déchanter en virilité. pas défaire sa splendeur. ouais, ouais ouais izzy. t'es trop bien pour ça, ça, toute cette merde qui nous entoure. ça garde le rictus, ça garde l'infarctus. j'suis désolé, délicatesse c'est mon deuxième blaze, après y'a finesse, et pour finir candeur. andrea délicatesse finesse candeur giacometti, j'adore. cratch, cratch, cratch, frotte sur le papier, devenir une entité immortelle.
Isidore Renaldi
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Re: teen idle / isidore
Mer 15 Fév - 18:15


C'est une impression étrange.
Le coton qui nous entoure, lui aussi, il fait comme celui sur son front. Il s'imbibe d'un sang, nouveau, plus âpre, plus difficile à faire partir. Andrea, c'est pas cette bagarre qui l'a blessé. C'est tout.
C'est l'ensemble. L'ensemble des choses qu'il a vécu sans en parler à quiconque, l'ensemble des instants où il s'est pas senti en phase avec son propre lui, l'ensemble des instants où Être, c'était plus difficile que Respirer. Andy. A-N-D-Y. La souffrance ça peut tenir en quatre lettres, dorées comme les souvenirs, ceux que je veux construire avec lui, le reflet opposé, la face de la pièce dont je suis le pile. On s'est trouvés pour une raison, y'a pas à dire. On a la mission de veiller l'un sur l'autre, c'est intemporel, c'est évident, les liens qui ne se brisent pas nous transforment sans bruit. On forme le délire co(s)mique, et rien ne pourra jamais le remplacer.
Sans bouger, je l'observe. Pire, je l'écoute. Ses mots, et ses compliments, ils fusent en farandole exotique sans que je n'en comprenne le sens véritable. C'est beau, ça touche au cœur, avec ses jolies paroles qui font rougir l'éphèbe vierge qui dort dans ma carapace. Mais je sais, au fond, que c'est pas vraiment lui qui parle. Ou plutôt, c'est l'expression d'un autre Andrea, pas le dandy candy qu'il laisse entrevoir à tout le monde, mais la silhouette d'argile sous la coquille qu'on étiole à grands coups de réalité. A une époque on aurait pu négocier pour le cul, c'est pas ça qui nous faisait peur... C'est presque douloureux de le voir comme ça et d'être incapable de faire quoi que ce soit d'autre que d'être le bon pote précieux. Parfois, je sais pas quoi faire pour lui prouver qu'il mérite d'exister au même titre que tout les autres. Que les connards, il les balaie d'un revers de main. Andrea, je l'entends partir loin, trop loin parfois pour que je puisse l'atteindre. Ainsi je saute, haut, aussi haut que je le peux, pour qu'ensemble, on s'évade vers des coins de pensées inexplorés. Avant que, lentement, je fasse mon boulot pour le ramener sur terre. ... Andy. Darling. Tu pues le manque de sommeil. Je souris, tandis qu'il me reproduit, marque éternelle, sur le papier. Tu dis les plus beaux des mots. J'en mérite pas l'quart. Faudrait qu'un jour tu les répètes face à ton miroir, pour voir. Ma bouche se tord en simili bâillement, j'ose m'étirer, quitte à gâcher un peu la lumière. C'est toi le roi. T'es le conquérant des étoiles. Un jour t'arrivera à le voir, et j'veux être au premier rang pour voir tes yeux s'illuminer dés que t'auras compris. J'pense que j'en chialerai. J'chiale toujours, quand c'est pour toi. On est trop honnêtes, sur les coups de quatre heures.
Andrea Giacometti
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Re: teen idle / isidore
Ven 17 Fév - 7:32


ah.
ah qu'ils sont beaux les rejets, qu'ils sont sublimes ces greffons qui sortent hors de leurs corps pour se donner une autonomie. qu'ils sont attendrissants à voir avec leurs sourires de travers, leurs carcasses imparfaites et leurs rires retentissants. qu'ils sont incroyables. qu'ils sont détonants à leur façon. peut-être trop en avance ou trop en arrière sur leur temps. peut-être simplement pas faits pour ici, pour la terre dans toute sa splendeur qui recule dans ses choix. peut-être juste. faits pour se rencontrer, cohabiter, fusionner. ça prend un peu forme sous ses doigts, ça se dessine progressivement. ce sera pas développé au point qu'il puisse s'en vanter, ce sera pas fabuleux au point d'en faire tomber à la renverse le modèle. c'est que du gris sur du blanc, un mélange maussade qui ré-haussera jamais son éclat palette de gouaches, d'aquarelles, d'acryliques. il se concentre, il en laisse à l'arrière les peines qui taraudent sa chair trop pâle, sa chair trop fragile qui quémande sans doute à la violence. sorte de masochiste qui s'ignore, de cinglé qui fait tout pour attirer l'exubérante gueulante. et il écoute, bien sûr qu'il l'écoute isidore. il pourrait en boire ses phrases, sortir un verre, un graal et tout prendre rien que pour lui. c'est pas vraiment des conseils, seulement des constats qui font un chemin épineux. il s'y jettera.
non.
en fait il est déjà dedans. inspiration profonde, il secoue vaguement la tête, fait craquer ses cervicales de vieille carne. nostalgie des années anciennes, insouciance qui prend la forme d'une véritable conscience, andrea c'est plus que le reflet de lui-même. chut. faut pas le dire ça.
- deux choses. ça s'voit tellement que j'ai pas pioncé depuis deux jours ? foutues cernes de merde, j'pensais avoir trouvé quequ'chose pour les cacher. tristesse. j'irais râler dans l'magasin pseudo-beauté où j'ai acheté la potion magique. rire de coin, rire malin, rire de circonstances atténuantes. le menton, voilà. les yeux, les yeux surtout les yeux. le plus important c'est l'ombrage, ça donne un relief conséquent, ça aide même si c'est pas l'étape la plus rapide. et faut pas pleurer. jamais pleurer. faut pas qu'tu pleures chéri. froncement de sourcils, il dodeline une fois ou deux sur place pour éviter d'avoir des fourmis. on pleure quand on voit les guerres, on pleure quand un proche crève, on pleure quand c'est la fin du monde, que c'est l'apocalypse et qu'des zombies viennent pour te bouffer la cervelle. quoique, à c'sujet tu survivras plus longtemps qu'moi. divague si fort que même le fil de ses pensées a été coupé en deux. pour moi c'est pas la peine, j'vais bien. j't'assure. oeillade entendue qui souligne à peu près toute sa tirade. il se décoche la mâchoire en baillant, sent des larmes pousser dans ses iris - celles qui présagent une pionce de dix heures au moins. pas avant qu'il ait terminé son gribouillage.
- pourquoi ça irait pas ? j'suis ici avec toi. à la rigueur c'qui s'rait triste c'est la face que j'tire, non mais t'as vu ça... une honte. c'est scandaleux. les doigts se serrent un peu plus sur le crayon. noircir les traits. tout va bien, tant qu't'es là. d'toute façon même en enfer j'irais t'chercher par la peau du cul tellement j'suis égoïste. haussement d'épaules. smile, smile, smile.
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Re: teen idle / isidore
Lun 20 Fév - 17:21


On s'écoute.
On se parle.
On se cherche.
Mais avec Andy, on s'est jamais rien demandé. Rien d'autre qu'être nous-même parmi le reste du monde, à s'aimer comme des âmes jumelles, à notre manière. On est pas un couple, c'est faux, on gravite ensemble autour de thèmes, de goûts, d'affinités communes. On aime s'aimer, on aime la fusion égale que procure notre amitié particulière.
Alors... Alors, pourquoi ça me touche autant ? Pourquoi ses mots résonnent en suspend, ténus dans l'air, mais me harponnant, me ciselant la tête, m'empêchant de bouger sous la moindre réplique ? Andy se comporte étrangement. C'est le manque de sommeil. C'est les facultés physiques qui s'étiolent, le poussant à s'agripper aux raisonnements primaires, aux liens indéfectibles. Je ne saurais jamais comment se porte vraiment l'esprit des autres. Mais je pense que ça me remue autant parce que j'ai l'impression qu'Andy, à mes côtés, va un peu mieux. Que j'y suis peut-être pour quelque chose. C'est p'tèt présomptueux. C'est p'tèt que du faux, qu'il m'embobine encore à coups de compliments. Mais s'il va me chercher en enfer, c'est que j'essaierai déjà d'en ressortir. Être seul, même au fond des limbes, ça va vite m'ennuyer.
Alors ses mots me portent. Il me donne cette forme d'espoir valorisant, celui qui regonfle de bonheur et qui me pousse à croire en demain. Qu'il y aura bien d'autres nuits où on arrivera à repousser l'obscurité. Qu'il y a aura d'autres instants privilégiés entre nous, jusqu'au jour où on attrapera le ticket pour les cieux, loin des flammes de Lucifer, loin des problèmes qui tourmentent même les morts, car on peut décidément jamais se reposer.
Je souris, face à tout ça. Face à ces promesses de jour plus beaux. Face à ce qu'on construit dans la plus rafraîchissante des simplicités. ... T'en fais beaucoup. C'est bien la première fois en huit ans. J'mets vraiment ça sur le compte des dix heures qui t'manquent pour éclairer ton teint de pleine lune. Et j'pensais t'avoir déjà dit de me consulter avant d'acheter un nouveau produit cosmétique... J'suis Nounours Séphora ou pas ? Rire cristallin avant de jeter un coup d'oeil vers les blessures. Elles pourraient bleuir à travers les bandages. Elle pourraient ressembler à la toile nocturne où s'accrochent ces étoiles. L'oeil descend vers la composition de mon visage au crayon. On croirait un jumeau de pastel. Ca avance, alors ? J'ai vraiment hâte de voir le résultat... La bienveillance me prend à la gorge, ses traits fatigués se calquent sur les prouesses graphiques. Et après ça, j'te file mon lit et tu tapes la bise à Morphée...
Andrea Giacometti
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Re: teen idle / isidore
Jeu 23 Fév - 11:58


regarder.
regarder, regarder, regarder. analyser. comprendre, comprendre, prendre toute son essence, prendre sa présence, la poser là, là, là pas ailleurs. juste là, ici à travers une surface qui se souille à mesure que ses doigts passent dessus. ce sera pas propre, ce sera pas limpide, ce sera à l'image de maintenant. ce sera aussi magnifique que brouillon. ce sera. ce sera comme eux. comme lui. comme ceux qui préfèrent la nuit au jour, qui dansent à la lune et renient le soleil. ces vampires présentement qui emballent leurs sourires dans du papier de verre. ça saigne. même chez isidore ça pisse assez pour que ça lui arrache un pincement en interne. comme une sorte de. de petite souffrance. de petit casse-gueule. de déception personnelle. de pas avoir été là pour empêcher les saignements. de pas être là pour prendre soin. pour. il recommence à bouffer sa lèvre, peu importe la douleur. ses doigts sont plus fermes sur le crayon à mesure que le barbu parle. parle. parle. sa voix, elle transporte. sa voix c'est comme un coup de vent agréable sur la joue en été, la satisfaction d'une couette en hiver et le plaisir d'un baiser maladroit sous une pluie torrentielle.
c'est pas descriptible.
c'est difficile. et il sera sa pièce de maître, celle qu'il présentera aux artistes sans gêne, celle qu'il laissera là, pour qu'ils contemplent, pour qu'ils sachent qu'il a pu le côtoyer. faire muse. il laisse un rire léger lui échapper. les yeux. la mâchoire. les ombrages légers et plus forcés parfois.
- c'est pas faux. j'retiens la leçon promis... être sur ses gardes, partir en courant dès que le danger se fait sentir. être comme un. un animal. un lapin, un chat, un chiot, quelque chose inoffensif qui pourrait mourir au moindre coup bien placé. un animal qu'on laisse sur la chaussée. un animal qui aurait pu. j'lui roule même une pelle à morphée, y'a pas d'souci pour ça, ça va être... rapide hu, j'sais même plus c'que j'dis.
dernière touche.
dernière retouche.
une dizaine de minutes alors que ses iris ont arrêté de se perdre sur sa face lisse. poupée. porcelaine. matière de richesse. il racle le fond de sa gorge, relève le carnet et le tend vers lui.
- ça mérite d'être perfectionné, là on est encore sur du croquis... bien débroussaillé certes. j'le finirais définitivement dans les jours qui viennent, style ombrages approfondis et bah - hu, tout ça.
j'ai essayé. au mieux.
j'ai essayé. et j'essaierais encore.
regarde. regarde putain. regarde.
regarde. c'est comme ça que j'te vois.

Re: teen idle / isidore



teen idle / isidore
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