Parlez ici du caractère et des habitudes de votre personnage. Un minimum de 10 lignes est attendu.

Je n'ai jamais connu un foyer aimant, avec des parents un frère ou une sœur et un chien. La maison familiale, les repas avec les grands-parents, les matins de Noël à se frotter les mains avant d'ouvrir les cadeaux qui envahissait le sapin, je n'ai jamais connu ça aussi. Ma mère m'a abandonné à l'orphelinat alors que j'ai été âgée d'à peine quelques jours et personne a voulu de moi. Ma famille était composée de plusieurs enfants abandonnés par leur famille et dont personne n'en voulait, nous étions les mal-aimés mais ensemble nous formions ce qu'on ne nous avait jamais proposé. Je faisais attention aux nouveaux arrivants et ceux qui étaient déjà là. Il y avait ce petit garçon plus jeune que moi, lui aussi abandonné à la naissance, que je considérais comme mon petit frère. Il savait très bien qu'il pouvait venir me voir dès que quelque chose n'allait pas ou qu'il se faisait embêter par les autres enfants. Ce soir-là, l'orage grondait fort, une petite silhouette avait fait son apparition dans ma chambre. C'était Hugo qui venait se faufiler dans mon lit et se blottir dans mes bras pour se protéger. "Il faut pas avoir peur, tu sais c'est juste Zeus et ses copains qui font un match de foot. Allez c'est tout, je suis là et tu peux même rester dans mon lit cette nuit." J'ai séché ses larmes et lui ai fait un bisou sur le front avant de le bercer pour qu'il s'endorme. Heureusement pour lui, un adorable couple l'a adopté et il va vivre dans une grande maison avec un jardin immense. Ils vont aussi adopter un chien pour pas qu'il se sente seul et qu'il ait un compagnon de jeu. J'étais super heureuse pour lui, qu'il ait enfin ce que tous nous voulions ici, mais je perdais mon petit frère, ce petit garçon que je consolais quand il y avait de l'orage.

A l'orphelinat, il y avait les bons moments comme les mauvais. Il y avait des enfants qui s'amusaient à torturer les autres, faire régner la loi du plus fort. "Hé mâchoire démesurée ! Tu sais pourquoi tes parents t'ont abandonné ? Parce que tu étais déjà super moche à la naissance qu'ils n'ont pas voulu de toi !" Que répondre à ça ? Un de mes défauts étaient de ne pas avoir de répartie et dans ces moments-là, j'aurais tout fait pour en avoir et clouer le bec à ces sales gosses. Je suis partie en pleurant dans ma chambre et je n'ai pas pu m'arrêter de la nuit. Certains étaient horribles avec moi, on me surnommait "mâchoire démesurée" , "monsieur" toujours en référence à ma mâchoire proéminente. Cela m' a fait pleuré pendant plusieurs nuits, ils continuaient toujours sans se faire prendre. Un jour, je m'étais réfugiée dans un coin du jardin où personne ne pouvait me trouver et je pleurais encore après une énième altercation avec ces fameux enfants. La directrice m'avait vu et m'avait suivi pour venir ensuite s'installer à côté de moi. "Qu'est-ce qu'il se passe Lucrezia ?" "Rien". Elle passa sa main sur mon visage pour sécher mes larmes et me fit son regard bienveillant et doux, cette femme savait comment calmer les enfants. Je lui ai expliqué ce qu'il se passait derrière son dos et pourquoi je pleurais, il ne lui en fallu pas plus pour qu'elle me prenne dans ses bras et me berce tendrement. "Je vais m'en occuper ma petite Lulu. Tu sais quoi ? J'ai une bonne nouvelle te concernant." Mes yeux  se sont vite retournés pour croiser son regard, ici une bonne nouvelle signifiait une adoption. "Quelqu'un veut de moi ?" "Oui et je connais très bien ce couple." "Ils sont gentils ?" "Très même, ils ont déjà un garçon et une fille, ils ont même un chien qui s'appelle Spartacus. Il me semble aussi que dans leur jardin, ils ont installé une cabane dans un arbre pour que leurs enfants s'amusent dedans. Et qu'ils n'ont pas pu résister en te voyant". Mon visage s'illuminait pendant qu'elle parlait, je n'y croyais plus, j'allais enfin faire partie d'une vraie famille, avoir des frères et sœurs, connaître cette sensation d'être aimée. "Ils vont venir quand ?" "Aujourd'hui ?" "Oui" "Ils sont déjà là ?" "Ton futur papa n'est pas encore là mais ta maman oui, il se trouve qu'elle est juste en face de toi et qu'elle te fasse un câlin en ce moment."

Mon ventre se nouait au fur et à mesure que j'avançais pour rejoindre mes parents dans le salon. J'ai découvert il y a quelques jours que j'étais enceinte. Non pas d'un inconnu mais de l'homme que j'aimais, il était au courant de ma situation et après en avoir longuement parlé, nous avons décidé de le garder. Ce garçon que j'aimais s'appelait Mateo, je l'avais rencontré au lycée alors qu'il était cet ado violent dont personne n'osait s'approcher. J'ai eu le courage une fois d'aller le voir et j'ai pu me rendre compte de ce que les autres ne voyaient pas, il savait se montrer adorable avec les femmes et ne montraient aucune violence envers elles. Je n'ai pas pu en apprendre plus sur lui car il a disparu du jour au lendemain. Mais il y a quelques mois, peu après mes seize ans, nous nous sommes croisés en ville et depuis nous formions un couple. J'avais 17 ans, un petit copain que j'aimais beaucoup et un bébé qui grandissait dans mon ventre. "Papa, maman, j'ai quelque chose à vous annoncer.. Je suis enceinte." Ils ont fait tous les deux les yeux ronds et maman a failli s'étrangler avec son eau. J'ai eu le droit au sermon comme quoi j'étais beaucoup trop jeune pour avoir un enfant et qu'il était hors de question que je le garde. Mais après que je leur ai dévoilé, garder le bébé, trouver un petit appartement, continuer mes études pour offrir à cet enfant un avenir, ils se sont adoucis et m'ont proposé de m'aider. J'ai trouvé un appartement pas très loin de chez eux, ils payaient tout à condition qu'après le lycée je fasse des études, ce que j'avais prévu, je voulais devenir professeur pour être proche des enfants et leur transmettre les bases fondamentales pour qu'ils réussissent. Une femme est venue me voir pendant que j'étais assisse en terrasse à attendre quelqu'un, elle se présentait comme la mère de Mateo et me proposait de venir habiter chez elle, pour n'avoir à penser à rien et pour ne pas payer une nounou. Maman est arrivée à ce moment là, la femme a bafouillé quelques mots avant de partir. Je l'ai revu quelques jours plus tard, lui disant que malgré son adorable offre je devais refuser. Je ne la connaissais pas assez pour lui faire confiance et que mes parents avaient tout prévu pour la suite. Quelques mois après cette rencontre, mon petit garçon répondant au doux nom de Frederico.

Les années passèrent et les choses changeaient pour moi, j'avais presque fini mes études pour devenir professeur de littérature et Mateo était présent pour répondre aux besoins de son fils et des miens. Il a été jusqu'à me demander en mariage, chose que je n'ai pas pu lui refuser, j'étais plus qu'amoureuse de lui et il était le père de mon enfant. On a fait quelque chose de très simple, il n'y avait que nous deux puis nous avons été au restaurant.

Les années passèrent et les choses changeaient pour moi, j'avais presque fini mes études pour devenir professeur de littérature et Mateo était présent pour répondre aux besoins de son fils et des miens. Il a été jusqu'à me demander en mariage, chose que je n'ai pas pu lui refuser, j'étais plus qu'amoureuse de lui et il était le père de mon enfant. On a fait quelque chose de très simple, il n'y avait que nous deux puis nous avons été au restaurant.
Aujourd'hui, c'était l'anniversaire de Mateo. Avec Frederico, nous lui préparions une surprise. Sa mission était d'emmener son père en ville et de le balader pendant plusieurs heures pour que je puisse préparer la maison avec mes parents. Tout heureux, il prit la main de son père et le sorti hors de chez nous. Rien ne présageait ce qui allait suivre, que cette journée qui s'annonçait heureuse allait se transformer en cauchemar. Je préparais le gâteau avec l'aide de ma mère, le préféré de Mateo, je voulais qu'il soit parfait et que cette journée soit la meilleure pour lui. Cela faisait quelques années qu'il avait quitté l'armée pour se consacrer plus à sa famille et passer du temps avec son fils. Ce que Frederico adorait, il allait passer plus de temps avec son père et construire avec lui une véritable relation. C'est pour ça qu'il était tout excité à l'idée de cette journée. Deux heures plus tard, la porte s'ouvre, je vais voir qui cela peut être, il était bien trop tôt pour que mon Freddie et Mateo reviennent. En voyant la silhouette de mon mari avec du sang partout et son visage, "Qu.. qu'est-ce qu'il s'est passé ? Où est Frederico ?!" Je commençais à paniquer, j'étais sortie dehors pour voir si mon fils ne se cachait pas de dehors, je regardais partout avant de rentrer et de fixer Mateo. Il baissa les yeux et je contemplai le sang sur lui, ce que je ne voulais pas croire était vrai, mon enfant, la chair de ma chair était mort. "Non, il ne peut pas... Non, non, non ! Comment ?" Les larmes coulèrent sur mes joues sans que je puisse les contrôler, je venais de tout perdre. Les funérailles. Invention horrible qui montre à tout le monde la tristesse de ceux qui ont perdu un proche. Je n'ai pas décroché un mot de la cérémonie, je ne pouvais, je ne voulais pas croire que mon petit Frederico, celui qui jouait encore aux petites voitures hier était là, immobile dans ce cercueil blanc. Même rentrée à la maison, je n'ai presque pas parlé. Voir tous ces gens présentaient leurs condoléances et te regarder avec pitié, se demandant ce que tu vas devenir, je n'en pouvais plus. Tout commençait à devenir trop, je ne voulais être l'objet des discutions, que l'on me regarde comme une pauvre chose, j'en ai eu assez pendant mon enfance à l'orphelinat. Je n'étais pas cette femme forte que j'aurais voulu être, j'étais même son contraire. En pleine nuit, j'ai pris mes valises et je suis partie loin de cette ville, loin de mes parents, loin de Mateo. J'aimais encore mon mari mais la mort de notre fils, je ne pouvais pas le supporter. A la gare, je regardais le panneau des destinations, et mon choix s'est arrêté sur Paris. C'était celui qui partait le plus vite et qui s'éloignait le plus de Vérone. Un dernier regard en arrière et je m'engouffrai à l'intérieur pour essayer de tout oublier.

Type de personnage : inventé