It starts with a step

Est-ce qu'elle avait conscience de ce qu'elle avait fait ? Pas vraiment sur le moment. Maintenant que l'horloge indiquait dix-sept heure beaucoup plus. Quitter les murs rassurants de cet appartement lui parait impensable. Elle craint tout ce qui pourrait entoure ce rendez-vous. Le chemin, pas si long et pourtant éprouvant. Que cette femme la connaisse. La reconnaisse. Devine son passé. Fasse des déductions. La réaction de l'imprévisible Teobaldo. Derrière cette peur une seconde. Muette. Humaine. Commune. Trop commune. Quelque chose que la brune n'a pas connu depuis très longtemps. La crainte d'échouer. D'être rejetée. Tout s'entrechoque, se contredit. Ca fait du bruit dans sa petite tête. Beaucoup trop pour un être comme elle. L'estomac tiraillé et une migraine qui pointe le bout de son nez. Elle a besoin d'un thé. La cuisine lui parait froide en comparaison du canapé sur lequel elle était confortablement installée. Ou plutôt cachée. C'est le dernier sachet. Il glisse dans l'eau chaude. La boite en carton est vide. Vide. Ca veut dire qu'il faut en racheter. Ca c'est lui qui s'en occupe. Des courses. De l'appartement. Des factures. Ida elle est simplement là. Être dépendante ne la dérange pas. Être un fardeau si. Son devoir de nonne était de prier et d'aider. Elle prie toujours autant mais doit aider plus. Le claquement de la porte résonne. La boisson aux épices va refroidir. Elle sera en avance.

Tête basse. Longs cheveux vaguement attachés. Son regard rivé sur les pavés italiens, est pourtant déterminé. Tout comme l'était sa main lorsqu'elle a arraché le numéro de téléphone pour se porter candidate. A presque trente ans, elle va essayer de garder des enfants. Comme ses amis quand elle n'était encore qu'une adolescente. Présenter ainsi c'est d'un pathétique presque exquis. On pourrait en faire une jolie nouvelle sans aucun doute. Si on le place dans le sordide puzzle de sa vie, on obtient un roman dramatique. Il y a le soleil qui tape. La foule de touriste. Ida elle est noyée dans la masse et elle adore ça. Elle relève la tête, son dos n'est plus si voûté. Comme si elle se promenait avec lui. Sauf qu'elle est seule. C'est peut-être là un nouveau commencement. Un pas de plus vers une nouvelle vie. Le café se dessine. Le tic tac de la montre indique qu'elle a marché trop vite. Vieux réflexe. La silhouette se faufile entre les tables de la terrasse trop bruyante pour trouver une table. Assise sur le bord de la chaise les yeux fixés sur la porte d'entrée, les doigts se tordant les uns les autres. Il ne reste plus qu'à attendre. Elle n'entend ni même ne voit le serveur qui dans un automatisme vient prendre sa commande.

FICHE PAR CENTURY SEX

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