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Lucio Moretti
Arrivé(e) le : 15/02/2017
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colors on your body ft. izzie aux boucles d'or
Jeu 16 Fév - 14:08


on peut jamais vraiment changer une personne. on peut jamais lui demander de ne pas être ce qu’elle est, ce qu’elle aime. on peut pas lui refuser de vouloir le calme et la sérénité, parce qu’après tout, la seule personne avec laquelle on va passer le restant de sa vie, c’est soi-même. et on peut pas nier sa nature non-plus.
c’est que Lucio en avait déduit, quand il a foulé pour la première fois depuis longtemps le seuil de l’atelier. sa femme avait eu la maison, les gosses, les dettes et le bonsaï au-dessus de la cheminée. lui, il avait un studio minable avec un loyer exorbitant, un paquet de penne rigate, et ce petit cocon. c’était à l’origine un atelier de mécano qui donnait dans un recoin du quartier industriel. mais la pauvre entreprise familiale avait fait faillite face à l’arrivée de géants du marché à Vérone et à son plus grand bonheur, Moretti l’avait eu pour trois pécules et un expresso déca. qui boit du décaféiné en Italie ? c’est presque une hérésie nationale. rien que pour cet affront à sa patrie, il aurait dû lui filer qu’un euro symbolique au type. mais il s’était juste contenté d’avoir l’air con, à sourire comme un coq en pâte, et à déjà projeter ses rêves sur les murs de briques et la verrière crasseuse. C’était pas très grand et ça donnait principalement sur une petite cour dénudée de végétation, mais ce qui plaisait surtout à Lucio, c’était les vitres forgées qui laissaient passer la lumière du soleil. les taches astrales dansaient encore sur le sol cimenté et les esquisses suspendues au mur quand il tourne la clé dans la serrure, une boîte de fusains et une thermos sous le bras.
Tout était comme il l’avait laissé, y a plus d’un an. Le drap blanc jaunissant qui couvrait la méridienne, les chevalets disséminés à droite à gauche, cette odeur de white spirit mêlée à celle de la peinture à l’huile qui flottait encore dans l’air. Il pose ses affaires sur un établi et observe tristement les fougères suspendues qui sont aussi desséchées que sa voisine de pallier.
il soupire. il aurait du venir un peu plus tôt, histoire de remettre de l’ordre avant de faire venir des convives. il a d’ailleurs tout juste le temps d’épousseter deux trois meubles que l’ancienne sonnette du magasin frétille.
une armoire à glace avec une masse capillaire aussi imposante que ces biceps se tient sur l’entrée de la porte. sa bouille plutôt timide tranche très franchement avec sa carrure et Lucio peut pas s’empêcher de sourire. - Bonjour, je suppose que c’est toi l’Isidore dont Andrea m’a parlé ?  Lucio, enchanté, j’espère que l’adresse n’était pas trop difficile à trouver !
c’était d’ailleurs son ancien élève, qui lui avait soufflé l’idée de se remettre à l’art et lui avait aussitôt proposé son meilleur ami comme modèle. il lui avait dit « grand nounours adorable en quête de confiance en soi », il n’en avait pas fallut plus au professeur pour sentir l’inspiration revenir. -Je t’en prie, entre, fais comme chez toi ! Café ? il illustre la demande d’une main posée sur son thermos. merde, les tasses. pas plus effarouché, il renverse deux pots à pinceaux poussiéreux et s’occupe de les nettoyer. il s’était dit que, pour un premier essai, valait mieux une session privée plutôt que de balancer un adonis pareil sur un piédestal devant une horde de jeunes adultes bien trop papillonnants. -Je te remercie de bien vouloir te prêter au jeu, ça fait longtemps que j’ai pas eu de modèle en chair et en os. il essaie d’être le plus aimable possible, certaines personnes sont parfois déroutée à l’idée de servir de modèle, se sente gênée par cette promiscuité, cette sensation d’être exposé, à fleur de peau.
Lucio pose les cafés de fortune sur l’établi et fouille quelques tiroir. le con, il avait pas sorti de bloc de papier. -oh merda, j’ai oublié un truc, mets-toi à l’aise, je reviens ! il laisse son invité du jour seul quelques instants, avant de s’engouffrer dans la petite remise attenante à l’atelier. son stock et ses babioles étaient toujours là. comme quoi, y a vraiment des choses qui changent jamais.
Isidore Renaldi
Arrivé(e) le : 29/01/2017
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Re: colors on your body ft. izzie aux boucles d'or
Dim 19 Fév - 21:49


Mes week-ends n'avaient rien de bien folichon. Je n'était pas du genre à m'échapper sur les routes italiennes à la recherche d'un spot inexploré où passer ces 48 heures de liberté, à bord d'un coupé sport chromé rutilant. Non, mon style à moi, c'était pantoufles roses à tête d'ourson – un étrange cadeau récent de ma jeune sœur Ambrosia, dont les goûts m'étonnaient un peu plus tout les jours – et intégral de Prima Bacci à la télé, juste histoire de rigoler un bon coup pendant mes soins de beauté hebdomadaire. Le week-end, c'était synonyme de plénitude, et ce à tout les niveaux. L'envie m'était un peu passée, ces derniers temps, de sillonner les boîtes avec Andy ou de papilloner dehors du vendredi soir au lundi matin. J'étais bien, dans ma caverne d'ursidé précieux, où personne ne me dérangeait vraiment.
C'était sans compter sur lui, le fameux meilleur ami à la bouille toute ronde, pour me secouer les puces. Evidemment. « Izzy, bébé, j't'ai trouvé un super plan pour l'samedi qui vient. Faut que quelqu'un cisèle ces muscles sur papier, quelqu'un d'plus doué qu'moi, alors tiens, voilà l'adresse chouchou, tu me remercieras plus tard. » Accompagnant ses propos de son sempiternel clin d'oeil équivoque, je n'avais pas eu vraiment d'autres choix que d'accepter sa proposition. Il me faisait faire de ces choses, cet adorable kitten neurasthénique shooté aux dragibus. C'était p'tèt en parti pour ça que je l'aimais autant. Il était l'un des seuls sur cette jolie planète à parvenir à me bouger les fesses sans trop de représailles à la clé si le délire capotait.
Toujours est-il que l'adresse me conduisit jusqu'à une sorte de bâtiment privé de la Fiera Verona. Je n'allais pas souvent dans cette zone de la ville, non pas par à priori, mais simplement par habitude. Le métro – boulot – dodo impactait mon envie de découvrir davantage de cette ville que j'habitais depuis maintenant presque huit ans. Je vérifiais à nouveau l'adresse griffonnée à la va-vite sur un post-it flamboyant et entrait finalement, non sans avoir préalablement toqué. Politesse oblige.
Devant mes yeux s'étalait ce qu'on pouvait appeler un atelier. Un vrai, un pur, un presque poussiéreux atelier qui hurlait son cachet authentique à la face du jeune gamin balèze que j'étais. J'en sentais presque la térébenthine incrustée dans les murs avec le temps. J'ignorais tout de l'histoire de ce lieu, mais l'ambiance me scotchait sur place. Le professeur d'Andrea ne devait pas être n'importe qui. A peine cette pensée me traversa que l'intéressé débarqua devant mes yeux. O-Oui, c'est moi. Enchanté de vous rencontrer moi aussi, Andy m'a beaucoup parlé de vous. Ça fait du bien d'enfin poser un visage sur le fameux m'sieur Moretti ! L'Andy, il m'en a rabâché les oreilles, de ce prof merveilleux. J'veux bien le comprendre. A première vue, et malgré le fait qu'il faut pas toujours se fier aux premières impressions, il a l'air d'être un chic type. Quelques pas dans l'atelier, mes yeux ne savent plus vraiment où se poser. C'est mon sac qui finit par rejoindre le sol. Oh, non merci, c'est gentil... mais ça me donne des aigreurs d'estomac. Faut pas non plus que je lui raconte ma vie. Je le connais depuis cinq minutes... Tout doux le roux. Et je vous en prie, c'est moi qui vous remercie. C'est une expérience dont je n'ai pas vraiment l'habitude, mais si vous pensez que je peux correspondre à vos attentes... je ferais de mon mieux ! Sourire tendre, emprunt d'excitation. C'est pas courant, pas du tout même, ce genre de démarche. Si on m'avait dit que j'étais capable de faire un truc pareil, j'aurais sans doute ri comme un dingue. Mais le fait est que je vais poser, vraiment poser, pour un vrai artiste. J'me sens comme la muse d'un Boticelli, le coquillage en moins.
Un instant, et il s’éclipse le temps de quelques minutes. L'hésitation me gagne finalement, quelques petites secondes à me masser la nuque de la paume de la main, et je finis par me lancer. Faut bien le faire, après tout. C'est avec application que je retire mes vêtements, les pliant sur une chaise non loin, mais je m'arrête à la dernière pièce de tissu. Doit y'avoir moyen de négocier, il a l'air sympa, et au pire, il me virera en calbute dans la rue. Ouais... mauvais plan. Je me tourne vers lui quand il revient, un sourire gêné sur ma face de débutant. Euh... excusez-moi mais... comme j'ai jamais fait ça avant, je suis un peu nerveux... ça vous ennuie si je garde mon boxer le temps des premiers croquis ?
Lucio Moretti
Arrivé(e) le : 15/02/2017
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Re: colors on your body ft. izzie aux boucles d'or
Jeu 23 Fév - 21:31


À peine Lucio a-t-il ouvert la porte de la petite remise qu’un épais nuage de poussière tourbillonne autour de lui. L’air est poisseux, des effluves capitonnés se dégagent des étagères et il se perd quelque secondes. Ça fait vraiment longtemps, qu’il n’est pas venu. Il passe une main par-ci, un doigt sur ça, il sent les différentes textures rouler sous la pulpe de ses doigts. Et même s’il tousse deux, trois fois pour se défaire de l’odeur de rance qui s’engouffre dans ses bronches, il peut pas s’empêcher d’avoir un petit sourire contrit sur la trogne. Y a beaucoup de souvenirs, dans cette minuscule pièce. Des tableaux jamais terminés aux embryons d’esquisses savamment jetés dans un coin, un stock assez impressionnant de craies grasses et un énorme seau de colle coagulée. Des tonnes de boîtes, légendée, mais rangées dans un ordre que lui-même ne comprenait plus. Il a jamais été très bon pour l’organisation. Il en prend une, au passage, par curiosité, oubliant l’espace d’un instant ce qu’il faisait là. Sur un des bords gris cartonnés, y avait écrit « Sicile, 1996 » comme un vieux colis souvenir de vacances lointaines. Un paquet de cigarettes d’un autre siècle, totalement desséché, un bouquet de lavande dégarni, trois boutons et deux lires italiennes, et un paquet de photos. Il parcourt les vieux clichés d’un seul regard, mille expressions différentes sur son visage. Un champ de blé, doré sous le soleil, Peppino, son sourire orphelin de plusieurs dents, leur premier chien, Fonzo, qui recule devant une langouste, Viola qui mange une glace comme si c’était sa dernière, d’autres champs de fleurs, la mer, le soleil, des visages inconnus, des pieds dans le sable. Il s’attarde un peu plus longtemps encore sur une photo de famille, où ils sont là, tous les quatre à poser devant un rocher. Ils ont les gueules éblouies par le soleil, et pourtant, ils ont l’air heureux. Lucio, il regarde sa famille, sa famille d’avant. Il la reconnaîtrait presque pas, si ça lui  faisait pas tellement mal. Il passe un doigt sur le papier mat et il se dit que tout était plus simple, avant. Que c’est toujours mieux, avant.
Puis, de l’agitation, de l’autre côté de la remise, le rappelle à la réalité. Le cœur au bord des lèvres, il repose tout dans le carton précipitamment comme brûlé, il range la boîte à côté d’une série d’autres qui portent la mention « Cleia » et il ressort rapidement, un tas de bloc ivoire sous le bras.
Pour tomber sur son sujet en petite tenue.
Sa première réaction est de rire, à gorge déployée. L’image seule, du grand blond barbu, là, devant lui, ne portant rien d’autre que sa crinière et ses sous-vêtements a balayé d’un seul coup toute la nostalgie qui s’est attaquée à son petit corps. - Je suis vraiment désolé, je ne veux pas te blesser… Lucio, il a un peu de mal à articuler entre deux gloussements. Il s’en veut de rire comme ça, mais c’est tout en innocence, dans une perspective plutôt bon-enfant. - C’est juste que je ne m’attendais pas à ça… Il illustre ses paroles d’un geste de la main en direction de son invité du jour. - Je ne sais pas ce qu’Andrea t’as dit, j’aurais peut-être dû être un peu plus explicite, mais je te rassure, tu peux te rhabiller. Lucio se détache et se décale de quelques pas, pour empoigner sa tasse de fortune encore fumante et sirote une ou deux gorgées, les yeux encore lumineux de cette petite aventure. - Je ne suis pas du genre à jeter les gladiateurs comme ça dans l’arène, tu sais, j’allais justement te proposer de ne commencer qu’avec des portraits pour aujourd’hui. Il veut pas du tout le vexer, Lucio, ni le contrarier. Il veut bien faire, reprendre en douceur, faire les choses dans les règles. - Tu dois trouver ça sans doute gênant, de te mettre à nu -littéralement ou non- mais je t’assure que ça l’est pour moi aussi. La promiscuité entre celui qui dessine et celui qui est dessiné est assez déroutante et demande beaucoup de confiance l’un en l’autre. Parce que c’est se révéler, aux autres et à soi-même, montrer les facettes les plus cachées de sa personnalité, l’essence même de qui nous sommes vraiment. Pour moi, c’est toujours quelque chose de très particulier, presque d’intime, au sens spirituel en tout cas. Le professeur regarde autour de lui, il doit avoir l’air sacrément idiot à radoter comme ça. Il est à deux doigts de lui faire un cour magistral sur l’aspect sociologique de l’importance de l’art, cette chose inutile selon certains, et pourtant inhérente à la culture de toute civilisation. Déformation professionnelle, en quelques sortes. - Je suis encore une fois désolé, je vous embête avec ma pseudo-philosophie sur le génie artistique, je suis incorrigible aujourd’hui.

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