Petite fille seule est perdue dans ce grand château. Tu te sens comme Raiponce coincée dans sa haute tour. Tu n’as pas le droit de faire grand chose. Toute ta vie est contrôlée au millimètre près. Ton avenir est tout tracé. Mais, tu le refuses. Tu ne veux pas te plier aux règles. Tu désobéis toujours aux règles que l’on te pose. Esprit de contradiction, tu fonces dès que l’on te dit de ne pas faire quelque chose. Encore une fois, tu ne fais pas ce que l’on te demande en cachant tes cheveux avec un voile. Tu ne l’as pas mis. Tu sais que tu te prendras une bonne soufflante quand l’un de tes parents le verra. Enfin plutôt, quand ta mère le verra parce que ton père lui n’est jamais là. D’ailleurs, tu la vois entrer dans la pièce. Tu sais qu’elle est furieuse. On vient sûrement de lui dire que tu as mis le feu à une paire de rideau alors que tu jouais trop proche de ces derniers. Tu le vois à son visage que tu vas passer un mauvais moment. Elle prononce des paroles tellement rapides que tu n’as pas le temps de tout saisir. Mais, tu sais qu’elle doit être en train de te traiter d’inconsciente, d’irresponsable. Elle doit encore une fois de plus en train de te dire que tu fais honte à la famille, que tu n’es pas censée te comporter comme ça. Elle est en train de dire que tu as été élevée de la même manière que tes, nombreux, frères et soeurs alors tu ne devrais pas te comporter comme ça. Mais, tu te fiches de ce qu’elle dit. Tu regardes ailleurs, tu ne l’écoutes même plus. C’est toujours pareil de toute façon. Ton comportement l’énerve encore un peu plus. Sa main vient s’écraser contre ta joue. Tout de suite, tu portes à cette joue qui te fait souffrir. Les larmes te montent aux yeux tant ta joue te pique. Tu ne fais plus la maligne et tu écoutes ce que ta génitrice te dit. Tu pars dans ta chambre. Tu t’installes sur ton lit en te demandant ce que tu fais ici. Tu n’as rien à voir avec tout ça. Tu détestes tout ce que l’on te fait vivre. Tu ne crois pas en ce qu’on te raconte. Tu en as assez de devoir jouer à la petite fille parfaite. Tu ne sais pas le faire et tu ne seras jamais comme on attend que tu sois. Tu veux être toi même. Tu ne veux pas être un robot comme tes parents l’espèrent.

 « Un billet pour Vérone s’il vous plait » Tu attendais patiemment au comptoir de la compagnie aérienne que l’on te donne un billet pour la ville des amants maudits, Roméo et Juliette. Tu ne sais pas trop ce qui t’avait poussé à choisir cette destination C’était celle qui t’inspirait le plus pour les vols à venir. Dans deux heures, tu serais dans l’avion qui te ferait quitter Londres. Tu allais tout reprendre à zéro. Tu allais te créer une nouvelle vie et peut être que tu pourrais être toi même sans que l’on te fasse des reproches. Sans que l’on te rappelle à tout bout de champs que tu fais honte à ta famille. C’est ta mère, venue pour te rendre visite après que tu ne l’ai pas vu pendant deux ans qui t’avait fait prendre cette décision radicale. Tu n’avais plus envie d’être liée à la famille royale du Qatar. Tu voulais juste être Jasmine. Jasmine, cette fille qui ne vit que pour la musique et qui aimerait être comme tout le monde. Jasmine qui ne veut pas qu’on lui dicte sans conduite. Alors, après une énième dispute avec ta mère, tu as fait tes valises, tu as retiré de l’argent en liquide et tu as décidé de partir pour l’Italie. Tu étais à Londres depuis quatre ans. Après t’avoir laissé deux ans sans rien faire, ta famille avait décidé que tu devais faire des études de droit dans l’une des meilleures université du monde. Tu n’avais pas eu ton mot à dire. Tu avais été mise dans le jet privé de la famille et hop direction Londres. Tu avais dû aller vivre chez l’un de tes demis-frères. Tu ne t’entendais même pas avec lui mais tu avais apprendre à faire avec puisque tu étais entretenue par papa et maman. Tu n’avais pas d’argent autrement puis tu étais malgré tout attachée à ta famille. Alors tu avais fait des efforts. Tu avais eu envie de faire des efforts en espérant qu’eux aussi en face. Tu te disais que si tu faisais des études de droit comme ils le souhaitaient, ils te laisseraient être toi même. Mais non. Ils en avaient voulu encore plus. Toujours plus. Ils attendaient à ce que tu sois la petite princesse parfaite. Ils avaient toujours essayé de faire ça de toi. Sauf que tu étais tout l’opposé de ça. Tu ne voulais pas être une princesse. Tu ne serais jamais une princesse. Tu étais juste Jasmine et ça n’avait rien avoir avec la princesse de Disney. Tu ne voulais pas vivre dans un palais doré car tu savais que c’est comme ça que ça finirait une fois que tes études de droit seraient terminées. Tu ne voulais pas de cette vie. Mais, ils te mettaient la pression et petit à petit tu finissais par craquer. Tu n’en pouvais plus. Les réflexions de ta mère avaient été la goutte d’eau qui avait fait débordé le vase. Tu voulais te faire oublier d’eux. De toute façon, tu ne devrais pas leur manquer vu que de toute façon, tu es une honte pour la famille comme ta mère te le répète depuis que tu es enfant. Mais pourtant, tu sais qu’ils vont te chercher. Tu sais qu’ils ne laisseront pas une Al Thani dans la nature sans pouvoir contrôler sa vie. C’est pour ça que tu as pris des précautions et que tu as retiré de l’argent en liquide et que tu n’utiliseras plus les cartes de crédit de ta famille. Tu te débrouilleras seule à présent. Tu l’as toujours été de toute façon.

Tu la regardes en étant perdue dans tes pensée. C’est fou ce qu’elle est belle. Tu regardes sa longue chevelure blonde, ses magnifiques yeux. Tu te perds sur les courbes de son corps parfait. Elle est tout ce que tu te refuses d’aimer. Tu regrettes qu’elle ne soit pas un homme. Ça serait tellement plus simple. Mais non, c’est Arabella. Pourtant, tu sais que si elle avait été un homme elle t’aurait fait ni chaud ni froid. Tu n’as jamais rien ressentit pour un homme et - même si tu refuses de l’avouer - tu ne ressentiras jamais rien pour eux. Tu trouves les femmes tellement plus belles et tellement plus intéressantes. Arabella est d’ailleurs tellement merveilleuse. Elle est ton opposé le plus total. Vous n’avez rien en commun et pourtant elle te fascine. Elle est si extravertie alors que tu es complètement renfermée. Tu es ici depuis seulement six mois. Ça fait six mois que tu squattes dans la rue. Tu n’as plus un seul euro en poche. Tu ne peux pas te permettre de louer un appartement puisque tu n’as pas de travail. De toute façon, tu n’as aucune envie de t’enfermer dans un bureau. Tu veux faire de la musique. Tu ne vis que pour ça. C’est en jouant dans la rue de la musique pour gagner un peu d’argent que tu as rencontré celle qui hante tes nuits depuis quatre mois. Tu ne peux pas te la sortir de la tête. Sa voix si mélodieuse vient te sortir de tes pensées.  « Jasmine, tu m’écoutes ? » Non tu ne l’écoutais pas et comme à ton habitude, tu ne vas pas lui mentir.  « Non désolé. Tu disais ? » Elle t’apprenait l’italien parce qu’elle voulait que tu t’en sortes. Elle te tendait la main et tu la refusais. Au départ, elle voulait que tu viennes vivre avec elle. Tu as refusé. Elle a insisté pour t’aider. Tous les jours, elle venait te voir, te donnant un peu d’argent pour que tu puisses. Mais, tu n’as jamais dépensé cet argent. Tu ne veux pas de sa pitié. Mais, comme elle est têtue, tu as finit par accepter qu’elle te donne des cours d’italien. Tous les jours, tu passes deux heures avec elle pour apprendre la langue. Tu fais beaucoup de progrès. Tu es presque capable de tenir une conversation. Elle te dit que bientôt tu pourras aller dans les bars pour proposer de jouer de la musique de chanter là-bas. Sauf que plus le temps passe et plus tu fais en sorte de faire des erreurs. Tu ne veux pas qu’elle arrête de te donner des cours. Tu as peur qu’une fois que tu sauras parler la langue, elle t’abandonnera et t’oublieras. Sauf que tu es obsédée par elle. Tu as envie de passer tout ton temps avec elle. Tu as du désir pour elle. Chaque fois qu’elle dépose un baiser sur ta joue pour te dire bonjour ou te dire au revoir, tu ressens comme un frisson. Tu as envie de lui sauter dessus. Tu ne peux pas, tu sais que ce n’est pas bien. Pourtant, elle t’a déjà plusieurs fois qu’elle aimait les filles. Plusieurs fois, elle a tenté des approches vers toi. Tu as compris que tu lui plaisais. Elle te plait aussi. Énormément. Plus que jamais même. Tu n’as jamais ressentit ce que tu ressens pour elle pour quelqu’un d’autre. Mais, tu es dans le déni. Tu te dis que tu n’as pas le droit. Ton âme soeur doit être un homme. C’est obligé, un homme et une femme c’est ça qu’on t’as toujours appris être la normalité. Sauf qu’aujourd’hui, tu dois avoir comme perdu la tête parce que tu fixes les lèvres d’Arabella qui est en train de parler. Tu as envie de l’embrasser. Tu veux sentir le contact de ses lèvres contre les tiennes.  « Ça va ? » Tu hoches la tête pour lui dire que oui. Elle s’inquiète pour toi. Elle s’est toujours inquiété pour tout et ça te fait fondre. Tu te sens en sécurité avec elle. Sans que tu t’y attendes, sa main vient frôler ta joue pour remettre la mèche noire qui vient de tomber sur tes yeux. Tu frissonnes et tu perds la tête. Tes lèvres viennent à la rencontre des siennes. Tu ne sais pas ce qui te prend mais tu le fais. Ça fait des semaines que tu as envie de le faire. Arabella, elle ne s’effarouche pas et elle prolonge ce baiser. Tu sens la tension augmenter dans la pièce. Aucune de vous deux ne semble vouloir interrompre ce baiser qui s’est enflammé. Puis, la raison te reprend et tu arrêtes tout. Tu ne peux pas continuer, c’est mal. Tu recules et tu balbuties quelques excuses.  « déso.. désolée.. j’aurai pas du faire ça.. pardon.. » Tu rassembles toutes tes affaires et tu te lèves.  « je dois y aller.. » Tu ne lui laisses pas le temps de te répondre que tu es déjà partie. Tu te sauves comme une voleuse. Tu sais que si tu n’avais pas mis fin à ce baiser, ça aurait été probablement plus loin. Tu n’avais jamais ressentit une telle tension. Tu avais envie d’elle. Tu avais envie qu’elle te touche et qu’elle embrasse le moindre centimètre carré de ton corps. Tu avais envie toi aussi de découvrir le corps parfait de ta Arabella. Oui, tu veux qu’elle soit tienne mais tu n’as pas le droit. Tu ne peux pas. Non, tu veux te convaincre que tu ne peux pas. À présent, tu la fuies. Tu sais que si tu la revoies tu seras incapable de lui résister. Pourtant elle te manque. Putain, tu te commences à te rendre que tu ne peux pas vivre sans elle. Tu es attirée par elle comme un aimant et tu sais que tu finiras par retourner vers elle. Tu sais que tu l’embrasseras de nouveau parce que tu ne t’es jamais sentit aussi vivante qu’au moment où tu l’embrassais.