La fougue de ton père coule dans tes veines. & pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraître, tu t'es laissé apprivoiser au cours de ces quelques années d'armée durant lesquelles tes supérieurs ont calmé ta rage & ta délinquance. Loin d'être un enfant de cœur, cependant, tu restes l'homme en quête perpétuelle de contrôle, que ce soit dans ta vie professionnelle ou personnelle. On te dit fou, on te pense cinglé, on te juge complètement malade ; tu en ignores les raisons. T'as juste le vertige quand ta vie t'échappe. Y en a qui ont essayé de t'attraper le cœur pour le tordre, l'essorer & ainsi extraire la pourriture, la moisissure accumulée à l'intérieur depuis que t'as vu la misère & l'horreur de l'armée, de la guerre & de la haine. T'as des réactions qui ne s'expliquent pas. T'as des séquelles encore sanguinolentes, des plaies dont tu ne peux raconter ni l'origine ni l'histoire parce que tu estimes que personne ne peut te comprendre. Alors tu râles, tu t'emportes. Mais on t'a appris, sale clébard, à ne plus mordre ; t'es inoffensif malgré les apparences, malgré tes sourcils qui se froncent & malgré tes dents qui grincent.

Les mots semblent retentir en écho, envahissant ses prunelles sombres d'un voile désagréable. Sa vision se brouille, elle fronce un peu les sourcils, & se raccroche à ton bras encore recouvert d'une fine pellicule de transpiration. Les gouttelettes salées brillent à la lumière du jour.

« Pardon ? »

« Je veux qu'on se sépare » répètes-tu d'une voix trop calme & trop sereine pour que ça soit supportable.

Déglutissant avec difficulté, ta femme attache ses longs cheveux en un chignon parfaitement réalisé & attrape un peignoir en soie qu'elle s'empresse d'enfiler. Elle en rabat les pans sur son corps nu, cache ses tétons encore durs & particulièrement rouges & tente de retrouver sa dignité perdue - comme à chaque fois que vous vous lancez dans un duo charnel des plus torrides. Gabriella est une femme de renommée, une femme qu'on ne quitte pas comme ça, sur un coup de tête, & surtout - surtout ! - pas après lui avoir fait l'amour comme tu l'as fait ; sans douceur, sans délicatesse, sans attention.
Tu quittes le lit, déambule à travers l'immense villa à la recherche de ton paquet de clopes. Ton sexe au repos se balance entre tes cuisses puissantes dont les muscles bandés racontent les ébats que vous venez de partager, tes cheveux collent à tes tempes, ton souffle erratique devient la seule mélodie de cette atmosphère pesante. Tu as pris ta décision.
Tu lui as consacré quinze ans de ta vie, tu l'as aimé, tu l'as épousé. Ta femme, cette femme du monde, t'a offert tout ce dont tu aurais pu rêver. Un mariage gigantesque, où plus de milles invités furent conviés, des soirées mondaines à n'en plus finir, une maison bien trop grande pour votre petite famille, de l'argent à ne plus savoir quoi en faire.
Mais tout ça pour quoi ?
Tu portes encore sur tes épaules le poids de toutes ces douloureuses épreuves traversées, endurées, & Gabriella pense encore qu'il suffit d'un peu d'argent pour tout effacer, pour tout éradiquer.

Dans l'encadrement de la porte, ta femme t'observe, son chignon se défaisant tristement (à l'image de toutes ces années de vie commune) déployant ainsi un amas de boucles brunes sur ses épaules arrondies. Ses formes très généreuses attirent ton regard encore affamé, jamais rassasié. Elle n'a jamais perdu le poids pris lors de sa première grossesse, mais ça ne t'a jamais dérangé. Au contraire. Tu as aimé chaque parcelle de sa peau, cette odeur de lavande, cette douceur enfantine. Aujourd'hui, c'est terminé. Définitivement. Tu viens de lui faire l'amour pour la toute dernière fois.

Tu tapotes sur ta cigarette, tes yeux suivant les cendres qui tournoient jusqu'à disparaître dans le vide & t'enfonçant dans ce silence imposé par la dureté de ta déclaration. Évidemment, Gabriella n'est pas une femme qui peut se résoudre à divorcer. Parce qu'elle compte sur toi pour l'épauler, parce qu'elle a signé pour le meilleur & pour le pire. Elle tient à ce que les fondations de son mariage ne s'effondrent sous aucun prétexte. Elle n'est pas de celles qui parviennent à ignorer le qu'en-dira-t-on & le jugement des autres. & puis, mince, personne ne peut se permettre de parler ainsi à une femme de son rang. Ses yeux rendus glacials par la force de sa colère se plantent profondément dans les siens.

« Je ne te laisserai pas faire, tu sais. Tu es mon époux, & je suis profondément amoureuse de toi. J'ai fermé les yeux sur toutes tes infidélités, j'ai pardonné tes écarts, ce n'est pas pour que tu me quittes.

- Je suis désolé, Gaby, c'est au-dessus de mes forces.

- Tu as changé, depuis toutes ces années. & pourtant ça n'a jamais été une raison suffisante pour te demander le divorce. J'ai mené la barque, seule. Tu vas me le payer.

- Rien ne peut être pire que ce que j'ai déjà traversé. Je t'ai aimé, je ressentirai toujours de la tendresse pour toi, mais ma vie ne me correspond plus. J'étouffe. Tu peux m'en faire voir si tu le souhaites, ça ne changera rien. »

Piquée au vif, la jeune femme se rapproche de toi, lève sa main qui fend subitement l'air pour venir s'abattre violemment sur ta joue barbue. Tu la regardes sans ciller, tu baisses les armes & te diriges directement vers votre chambre où déjà, tu entreprends de mettre quelques unes de tes affaires dans une valise. Ce soir, tu dormiras a l'hôtel. Demain, tu commenceras à chercher un appartement.

Type de personnage : inventé

A présent que tu es validé(e), n'oublie pas d'aller réserver ton avatar et recenser ton métier (ou tes études). Tu peux également t'inscrire au flood d'intégration afin d'apprendre à connaître les autres joueurs. Enfin, pense à faire une demande de logement afin de ne pas te retrouver à la rue ! Enfin, n'oublie pas de venir surveiller le sujet des nouveautés pour rester à la page dès qu'il y a du neuf sur le forum. Nous restons à ta disposition en cas de besoin, n'hésite pas à nous contacter. Bon jeu sur /LOVE