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aux encres des amours. (ft. jago)
Jeu 9 Juin - 10:19


Aux encres des amours.
Jago & Perséphone
After the gates of prophecies A million light years away from me Straight for the eye of destiny Reaching the point of tears. ▬ WOODKID

Perséphone, elle a la tête ailleurs, le cœur qui papillonne. Affairée au bar qu’elle tente de nettoyer de toutes les traces des verres qui y ont été posées, elle a l’esprit qui s’en est allé vers de plus vertes contrées. Souvenir de la journée indélébile, lorsque Jago (le professeur qui séjourne dans son myocarde-enfant) leur a parlé de l’Amazonie, allant jusqu’à monter sur son bureau pour mimer l’aventurier. Il est fort, Jago. Et plus ça va, plus Perséphone se sent tomber. Tomber quoi, c’est la question…
Parce qu’on peut tomber enceinte, tomber amoureux, tomber de haut, tomber des nues, tomber de beaucoup de manières. Mais pour Perséphone, il semblerait que ce soit le deuxième choix. Il la fascine, à ponctuer ses cours des voyages qu’il a pu effectuer dans le monde. Il la fascine, à parfois mélanger italien et quelques mots anglais et français. Perséphone, elle adore les langues, elle adore les voyages, et elle se reconnaît dans son professeur qui fait battre son cœur.
Mais elle n’a pas le droit, Perséphone. Et de toute façon, pourquoi s’intéresserait-il à une gamine de vingt ans alors qu’il doit avoir la trentaine ? Et qu’il est marié, surtout… Elle l’a bien remarqué, blondie, l’anneau qui séjourne autour de son annulaire. Elle le sait, parce qu’elle ne cesse de le regarder (en prenant ses cours avec sérieux pour ne pas manquer de questions à poser à la fin du cours) et qu’elle prend toujours place au premier rang afin de s’en rapprocher.
Jago Sorabella, c’est son étoile. Jago Sorabella, elle a le sentiment de le frôler à chaque fois sans parvenir à réellement le toucher. Désir et frustration qui s’emmêlent, entament un ballet sensuel. Et le sourire qu’il lui fait, à elle et aux autres (foutus autres…) lorsqu’elle pose une question intéressante ou parfois un peu saugrenue. Sourire qui s’agrandit quand Perséphone le supplie presque, groupie, de lui raconter plus en détails les aventures extraordinaires qu’il a dû vivre. Et Jago qui, à chaque fois, rétorque qu’il a d’autres cours à aller donner ou à préparer…
Frustration qui ne cesse de croître dans le palpitant-enfant, palpitant-capricieux qui désire battre à l’unisson avec un homme plus âgé (trop, sans doute) et surtout marié. Perséphone qui refuse de briser un couple, qui refuse de générer un adultère, mais qui ne parvient pas à faire taire les sentiments, pernicieux, qui font le chemin dans son artère le long de sa jugulaire pour venir murmurer à l’esprit faible qu’ils ont un avenir.

- Persé… Persépho… Perséphone !
Gamine qui reprend pied doucement avec la réalité, sursaute d’être ainsi hélée.
- Trois fois que je t’appelle…
Ronchonne son boss. Au Populus Romanus, on ne rigole pas avec les clients. Perséphone, elle manque de s’étouffer à chaque fois qu’elle annonce le prix à payer pour deux grenadines et un verre de Coca Cola… Non mais franchement, faire payer du sirop 5€, ce n’est pas un tout petit peu abusé, sachant que l’eau vient du robinet ? Enfin, ils paient bien et Perséphone a besoin de cet argent annexe, qu’elle met de côté pour effectuer son prochain voyage qui se fera sans doute vers l’Amazonie.
- C’est pas possible ça, quand même… Les clients attendent en salle, va les servir !
Il hurle à moitié, afin de ne pas perdre de potentiels clients mais en faisant bien comprendre à la gamine qu’elle a intérêt à se dépêcher si elle veut rester.
- Et la politesse, c’est pour les chiens ?
Elle marmonne. Son patron se retourne, la foudroie du regard ; il n’a pas compris ce qu’elle a dit, mais le simple fait qu’elle ouvre la bouche plutôt que de bouger son popotin ne lui plaît pas.
Elle remet correctement son tablier, passe une main dans sa crinière solaire et s’arme de courage ainsi que de quelques cartes sous le bras pour aller à la rencontre de son gagne-pain. Mais Perséphone, elle n’est pas comme son boss : elle est aimable. C’est sans doute la seule…
- Bonjour, vous avez choisi ?
Elle s’approche avec un sourire bienveillant. Ils lui donnent leur commande, qu’elle note consciencieusement, et retourne au bar pour préparer la commande. Et c’est là qu’elle le voit. Lui. Palpitant qui explose, impatience qui coule dans les veines d’aller le retrouver, se pelotonner contre lui, l’embrasser… Coup de chaud qui la prend alors qu’il avance vers elle.
Jago.
- Bon… Bonsoir Monsieur ! Que puis-je vous servir ?
Elle demande, avec un sourire. Elle bosse dans un bar à touristes où la politesse semble manquer cruellement et il va le découvrir… Pas de doute, elle va baisser dans son estime : une étudiante de vingt ans qui bosse dans un bar, ça ne fait pas très sérieux. Mais elle lui expliquera ! Il ne peut pas lui en vouloir… Si ? La voilà qui panique mais qui ne peut s'empêcher de caresser l'espoir de repartir à son bras, à la fin de la soirée.


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Jago Sorabella
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Re: aux encres des amours. (ft. jago)
Ven 10 Juin - 0:59



aux encres des amours
perséphone


- Jago, on devrait parler. On devrait essayer de continuer, pourquoi pas réessayer ?
Il est passif. Inattentif. Elle est là, assise tout près de lui. Du bout de ses doigts, elle remet ses cheveux en place. Bonne épouse qu'elle était oui. Il ne pouvait pas le lui enlever. Il l'ignore pourtant, perdu dans de lointaines pensées. Elle a sourit hier. Il l'avait remarqué, ce sourire. Doux, puissant. Il avait fait cogner son cœur, ce sourire. C'en était douloureux, brutal. Infernal. Ça faisait boum, ça le faisait chavirer loin. Il y pense, à ce sourire. Il ne peut pas oublier.
- Tu m'écoutes ?
Il l'entend mais ne la comprend pas. Il se perd dans les méandres de ses souvenirs. Qu'elle est belle, qu'elle est divine. Bon dieu, c'est une gamine. Jago avait cherché à éviter ses yeux. Mais elle était là. Toujours là, au premier rang. Il se laissait bercer par ses questions. Elle était brillante, cette gamine. Sa voix l'envoûte. Il ne doit rien montrer. Il ne peut pas. Jago, il se contente de l'aimer en silence. C'est si fort qu'il se dit amoureux. C'est si puissant qu'il se perd. Palpitant de misère.
- Mais merde, écoute-moi. Parle-moi.
- J'ai rendez-vous avec Matteo. Ne m'attends pas, je ne sais pas à quel heure je rentrerais.
Il s'en va. Il la laisse là, sans un regard. Il lui ment et il s'en veut. Il se sent salaud, Jago. Crétin et salaud. Il s'enfuit, comme il en a l'habitude. Il s'enfuit en pensant à ce corps frêle qu'il désire, à ce visage, à ces lèvres. Il pense à elle. Elle l'a envoûté, ensorcelé. Il n'en montre rien pourtant. Ses regards croisent les siens autant que ceux des autres. Ce sont ses yeux qu'il préfère. Il le sait, Jago. Le mal l'a envahi, démoniaque et furtif. Touchant son cœur. Elle le hante. Elle le détruit de l'intérieur. C'est impossible.

Les rues de Vérone, il les parcoure sur le dos de sa Vespa. Un peu bohème, un peu fou. Un italien. Il déambule sans but jusqu'à ce bar. Point final de son excursion, de sa fuite conjugale. Il se sent mal, au fond. D'avoir menti, de n'avoir pas su l'écouter. D'être aussi lâche face à son regard de femme attristée. Il s'en moque pourtant, à l'instant même où il franchit les portes. Bar à touristes, bar de riches. Pas besoin de voir la carte pour connaître les prix. Un grain de riz pour ce fortuné, des économies pour ces étrangers. Il avait été l'étranger lui aussi, dans un ailleurs. Celui à qui l'on propose la vie pour un billet. Aujourd'hui, il n'est personne. Il vient boire un peu, oublier.
- Bon… Bonsoir Monsieur ! Que puis-je vous servir ?
Cette voix. Elle est belle, elle sifflote au creux de son oreille. C'est tendre, c'est doux. C'est une voix particulière, presque familière. Mais Jago ne relève pas les yeux. Il veut oublier. La serveuse est belle, de ce qu'il voit. Des longs cheveux blonds, comme les siens. Une jupe, peut-être trop courte, qui laisse entrevoir ses jambes. Et un haut bleu, serré. Elle a l'air belle. Un peu comme elle.
- Un verre de vin. Du Sorabella, si vous avez, s'il vous plait.  
Il ne boit que ça. Il n'aime que ça. L'alcool, il n'en boit pas si ce n'est ce vin. Ce vin de chez lui. Ce vin qui lui appartient, un peu. Un héritage. Il en est fier de son vin.
- Et si vous n'avez pas, un jus de raisin fera l'affaire.
Il relève les yeux finalement. Pour lui sourire à cette serveuse. Pour être polie, comme sa mère le lui a appris. Ainsi vêtue, il ne l'aurait sans doute pas reconnu. Mais elle était là. Elle est belle, elle sourit.
- Perséphone, je ne savais pas que tu travaillais ici.
Il est curieux. Parce qu'il l'aime bien. Il l'aime tout court en faite, sans le pouvoir réellement. Il peut la connaître ici, sans les regards inquisiteurs des autres autour. Ici, il n'est que Jago Sorabella, fils d'un riche propriété viticole. Elle n'est que Perséphone Rain, une serveuse d'un bar à touriste.
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Re: aux encres des amours. (ft. jago)
Ven 10 Juin - 23:04


Aux encres des amours.
Jago & Perséphone
After the gates of prophecies A million light years away from me Straight for the eye of destiny Reaching the point of tears. ▬ WOODKID

Le temps qui s’arrête. Jago qui arrive devant elle, la barbe de trois jours qui habille ses joues, les yeux clairs qui la détaillent, les lèvres qu’elle crèverait d’embrasser… Et tout son corps qui commence à s’embraser. Jago qu’elle pourrait regarder pendant des années, Jago qu’elle n’a pourtant aucun droit d’aimer. Anneau doré qui serre toujours son annulaire, anneau doré qu’elle aimerait découper. Anneau doré qui la fait grimacer légèrement, tout autant que les petites rides qui apparaissent au coin des perles océannes. Âge, décades même, qui les séparent.
Mais alors c’est quoi, ce sentiment, qui palpite au fond de sa poitrine ? Cette impression qu’il se passe quelque chose entre eux, une alchimie ? Mais Perséphone, ce n’est pas une briseuse de couples, une briseuse de ménages… Et sans forcément manquer de confiance en elle, la gamine ne voit pas pourquoi ni comment son professeur pourrait s’intéresser à une fille qui, à ses yeux, ne doit encore être qu’une enfant.
Lèvre inférieure que les dents malmènent alors que Perséphone est repartie dans ses rêveries imagées, dans ses tergiversations à propos d’une relation interdite et qui n’a sans doute pas lieu d’être. Et pourtant, Perséphone, elle caresse l’espoir qu’il ne la reconnaisse pas… Peut-être qu’elle aurait sa chance, si elle pouvait glisser qu’elle a vingt-cinq ans au lieu d’une vingtaine à peine croquée.
- Un verre de vin. Du Sorabella, si vous avez, s'il vous plait.  
Elle sort de sa torpeur, affiche un grand sourire à son professeur.
- Je vous apporte ça tout de suite.
Elle s’accroupit pour chercher dans les bouteilles de vin. Elle avait oublié, Perséphone, que les Sorabella étaient connus ici. Elle avait oublié qu’ils étaient riches. Autre raison qui ne fait que creuser le fossé qui les sépare déjà. Soupire qu’elle laisse s’échapper alors qu’elle réapparaît, plus motivée que jamais. Certes, ils n’ont techniquement pas le droit d’être ensemble à cause de leur statut. Certes, il est marié. Certes, il est plus âgé. Certes, il y a des dizaines de raisons qui font qu’elle devrait l’oublier… Mais Perséphone, c’est l’optimisme réincarné. Perséphone, elle sent qu’il y a quelque chose et, si elle se trompe, elle ira néanmoins jusqu’au bout. Elle doit essayer !

- Perséphone, je ne savais pas que tu travaillais ici.
… Eh zut. Ca partait bien, pourtant. Il ne l’aurait pas reconnue, elle l’aurait séduite et… et quoi ? Elle lui aurait dit le lendemain matin : « eh au fait, vous savez la blonde qui vous pose toujours des questions à la fin de votre cours ? c’est moi. Coucou ! » Ou comment faire fuir un homme en… Une leçon. Elle n’aurait jamais pu lui avouer et leur histoire se serait fanée d’elle-même. C’est peut-être mieux, en fin de compte ? Être elle-même, tout savoir de lui…
- Oh, je ne l’ébruite pas. Vous savez, ça ne fait pas très sérieux…
Elle chuchote à moitié, penchée vers lui alors que ses mains s’activent à nettoyer le bar pour la dixième fois depuis qu’il est arrivé.
- En tout cas, ça me fait plaisir de vous voir ici.
Elle sourit, une fois encore. A croire que sa bouche ne lui appartient plus et que ses zygomatiques sont incapables de rester en place en présence du Sorabella. Elle l’aime tellement… Attends, quoi ? Elle l’aime ? C’est nouveau ça. En même temps, Perséphone, ce n’est pas le genre de fille frivole qui rentre avec un homme différent chaque soir. C’est juste que… Qu’elle a autre chose à penser. Comme Jago, en somme. Parce que cet homme-là, il la hante nuits et jours.
- Mais j’avoue être étonnée. Vous avez des soucis… ? Besoin de parler ?
Elle demande, recouvrant la main trop grande de Jago avec la sienne, minuscule et ridicule à côté. C’est sans doute déplacé, mais Perséphone ne prend pas la peine d’y réfléchir. Parce qu’elle s’inquiète, que Jago a l’air d’avoir passé une mauvaise journée et qu’elle a besoin de croire qu’il est heureux. Parce que Perséphone, elle ne réagit pas en opportuniste. Parce que Perséphone, elle l’aime.


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Jago Sorabella
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Re: aux encres des amours. (ft. jago)
Dim 12 Juin - 10:39



aux encres des amours
perséphone


Son verre, il le tient du bout des doigts, faisant tournoyer son contenu. Belle couleur que ce vin. Ni trop noir, ni trop transparent. Il est beau, il se veut doux pour les palais les plus aiguiser. Ce geste, c'est l'habitude qui le lui donne. Le tourbillon qui se forme, c'est le tourbillon de la vie. Ça l'emporte et ça le conduit ici, sous le regard de Perséphone. Loin de lui l'université, loin d'elle son statut d'étudiante. Il la découvre de plus près, détaillant malgré lui ce visage fin, d'enfant. Ce visage doux qu'il aimerait toucher, du bout des doigts. Ces lèvres qu'il voudrait mordillait. Cette peau qu'il veut désespérément embrasser.  Son visage jeune lui rappelle combien le sien a vieilli. La fatigue se lit sous ses yeux, les rides se creusent. Trente-cinq ans, qu'il a Jago. Et cette gamine, elle découvre le monde du haut de sa vingtaine. Elle renvoie de la beauté, de la poésie. Douce, amer. Ça le fait fondre, ce visage. Ça le glace.  
- Oh, je ne l’ébruite pas. Vous savez, ça ne fait pas très sérieux…
- C'est pourtant un bon moyen de voir le monde, les bars de ce genre.
Bar à touristes. Des gens venant d'ici ou d'ailleurs. C'est de la diversité que l'on voit ici. Ils viennent de partout ces clients. Jago, il a bien vu l'intérêt de Perséphone pour les paysages majestueux du monde. Il a bien vu son regard fasciné. Alors il sourit. Il se souvient de lui, voguant de ville en ville, cherchant à immiscer dans les cultures. Il avait joué à ce rôle, celui de serveur. Pour le plaisir de partager avec les autres. Lui l'italien à l'accent prononcé, il n'était là que pour autrui. Rencontrer le monde à travers le regard de ces inconnus venu d'ici ou de loin.
- En tout cas, ça me fait plaisir de vous voir ici.
Il ne l'avouera pas, mais il est ravi aussi. Surpris mais ravi. Ce visage familier, ça guérit son cœur meurtri. Palpitant abîmé par les coups, par le temps, par cette vie. Par cette femme qui le maintient prisonnier. Il l'aime un peu, mais ne l'aime plus comme avant. Il voudrait partir mais il ne peut pas. Elle y est pour quelque chose, cette gamine. Jolie chevelure blonde qui l'enchante, regard profond qui le tue. C'est puissant, presque douloureux. Il l'aime, cette sensation. Elle le brise, l'achève. Mais il s'y accroche, tel un masochiste. Jago, il se contente simplement de lui sourire, à cette fille.
- Mais j’avoue être étonnée. Vous avez des soucis… ? Besoin de parler ?
Sa main, si frêle, si petite, se pose sur la sienne. Ça lui fait l'effet d'un choc électrique. Comme une douce piqûre. Il aurait pu retirer sa main, il aurait même dû. Ce simple contact donnait à son cœur des ailes. Ça papillonne de l'intérieur, comme un ballet, une tendre valse. Il y a de la tendresse dans ce geste. Il se surprend à croire qu'il pourrait y avoir de l'amour. Impossible pourtant. Cette gamine ne peut pas l'aimer. Jago se dit trop vieux pour elle. La vie l'a blessé, lui a brûlé les yeux et le cœur. Jago, il ne peut pas lui infliger ça. Il profite de ce contact, ça le touche. Pourquoi elle.
- Étonnée de me voir dans un bar ? C'est pourtant commun.
Il a pourtant besoin de parler, Jago. De se confier. Cette gamine, elle n'attend que des détails sur sa venue ici. Comme si elle savait. Jago n'était pas heureux, ça devait se voir. Se lire sur les traits tirés de son visage. La tristesse, ça lui donnait sans doute un coup de vieux.
-  Des soucis d'homme marié. C'est un problème, cet anneau parfois.
Machinalement, il regarde la main de cette gamine, cachant de moitié la bague argentée. C'est un fardeau, c'est un poids si lourd. Il est fatigué par son mariage, Jago. Fatigué d'hurler chaque jour. Cette gamine, elle a poussé sa femme hors de son cœur. Elle a pris sa place d'un battement de cils.  
-  Ce que tu vois de moi à l'université, c'est loin d'être la réalité.
Il soupire. Pouvait-il seulement lui raconter tout ça ?
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Re: aux encres des amours. (ft. jago)
Lun 13 Juin - 20:19


Aux encres des amours.
Jago & Perséphone
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Ca paraît irréel, ce moment avec Jago. La discussion qui s’installe, lentement, naturellement… Perséphone, elle en a rêvé.
Perséphone, c’est pas une fille niaise pourtant. Elle est sérieuse, elle est douce, mais elle sait ce qu’elle veut. Et ce qu’elle veut, d’une certaine façon, c’est ce que la société lui dicte : un prince charmant sur son cheval blanc. La personne qui s’en rapproche le plus ? Sorabella, prince déjà marié à une autre, prince aux années qui ont fleuris.
Y’a son palpitant qui s’emballe d’être si proche, et la blonde elle se maudit pour ça. Parce qu’elle veut, elle, être une femme indépendante et qui n’a pas besoin d’un homme pour être heureuse. D’ailleurs, jusqu’à Jago, elle y parvenait très bien. Pas de véritables relations depuis des années, depuis sa naissance même peut-être, juste des flirts, des baisers échangés et une virginité bradée. Elle s’imaginait Jane, conquérant les jungles arides, essayant de ne pas tomber sur un fou qui se prendrait pour Tarzan. Mais avec Jago, elle remet tout en question. Est-ce qu’elle pourrait partir en voyages, pendant des années, sans le voir ? Est-ce qu’elle peut simplement espérer quelque chose ? Et s’ils étaient ensemble… Ils pourraient partir tous les deux. Se faire des souvenirs inoubliables, indélébiles même, à trancher les lianes de l’Amazonie main dans la main.

- C'est pourtant un bon moyen de voir le monde, les bars de ce genre.
-  Oh, c’est vrai mais le monde de Vérone, je le connais…
Elle rétorque, de la lassitude pointant dans le son de sa voix. Vérone, ça ne lui suffit plus. L’Italie, la grande Italie lui paraît trop petite alors même qu’elle n’a pas tout vu. L’Italie, c’est son pays et ça n’a rien d’exotique alors certes, c’est plaisant de converser avec les touristes, mais Perséphone préférerait en être une, de touriste.
Elle avait entendu parler de la possibilité d’être fille au pair, surtout que son niveau d’anglais est loin d’être mauvais (sans fausse modestie, elle pourrait déclarer être bilingue), mais elle n’avait jamais osé s’y lancer. Elle avait ses études, elle avait… Sa vie, ici. Et tout quitter, même pour une année, c’est effrayant quand même… Combien même elle se veut aventurière. Ce serait bien, pourtant. Peut-être qu’elle devrait le réenvisager. Mais il y a toujours le même problème : ne pas voir Jago pendant tout ce temps. Se languir de ses yeux d’un bleu sombre, se languir de ce sourire qui fleurit sur ses lèvres quand il conte des récits d’aventures…
Ce sourire qui, ce soir, n’est pas très présent.
Et Perséphone, elle veut être là pour lui, être là pour l’écouter, pour le connaître, pour lui faire passer d’une façon ou d’une autre les sentiments maladroits qui grandissent en son sein. Et puis Perséphone, elle est étonnée que Jago ne retire pas sa main. Contact qui l’électrise, contact qui la grise, contact qu’elle ne pensait pas pouvoir instaurer un jour.
Jago, professeur de langues et civilisations étrangères, si loin d’elle malgré ses fesses posées au premier rang, si loin lorsqu’il raconte ses voyages, ses épopées même. Jago, son hercule, il est là devant elle et la chimère semble avoir pris vie. Chimère, prince charmant, fait de chair et de sang, qu’elle aimerait découvrir davantage autant sur le plan psychologique que charnel.
Perséphone, elle aime flirter, mais elle sent qu’avec Jago ce n’est pas que ça. Il y a plus. Fascination pour son métier, pour ce qu’il aime, fait. Points communs trop nombreux pour être ignorée, besoin de toujours le contempler.

- Étonnée de me voir dans un bar ? C'est pourtant commun.
- Eh bien un peu, oui. Vous n’avez pas l’air d’être un pilier de bar, à faire les ouvertures et les fermetures…
Elle rit légèrement, ne parvient pas à empêcher une réaction naturelle : elle lui adresse un clin d’œil. Elle n’imaginait pas, Perséphone, que le dialogue serait aussi aisé. Elle n’imaginait même pas qu’elle le croiserait ici !
-  Des soucis d'homme marié. C'est un problème, cet anneau parfois.
Palpitant dont les battements s’accélèrent. Dieu qu’elle culpabilise, Perséphone, à être heureuse d’entendre ça. Même si Jago (avec beaucoup de chance et de hasard) s’intéressait à elle, Perséphone n’en serait pas digne… Mais peut-être que si ça ne va pas très bien avec sa femme, Perséphone a une chance ?
- Je ne peux malheureusement pas vous dire que je comprends (ce serait un mensonge) mais l’amour est souvent plus compliqué qu’il n’y paraît.
Elle resserre son emprise sur la main de son bashert. Elle se sent déjà sombrer, la gamine. Au bord du gouffre, elle ne demande qu’à faire le pas de trop pour y tomber. Elle aime ce contact, elle aime bavarder innocemment (ou presque) de cette manière.
Et elle se voit bien, blondie, passer sa vie avec lui.
-  Ce que tu vois de moi à l'université, c'est loin d'être la réalité.
Nouveau rire de la part de l’étudiante.
- Oh, la réalité est encore mieux que ce que je vois à l’université ? Je ne pensais pas ça possible.
Elle minaude. Peu importe les autres clients qu’elle doit servir, Perséphone est prête à se faire virer si elle peut passer plus de temps en si délicieuse compagnie.
- Ce que je vois à l’université me plaît énormément. Je doute d’être déçue par la réalité. Tout le monde a ses problèmes, et si vous avez besoin d’une épaule sur laquelle vous appuyer, je serai toujours là.
Elle ajoute, le plus naturellement du monde. Perséphone, ce n’est pas le genre à rougir. Perséphone, c’est la franchise incarnée, et elle ne voit pas le mal d’être présente pour son professeur même si ses palabres semblent indiquer un entichement assez profond.
La gamine, elle fait signe à une collègue, lui demande discrètement de la remplacer.
- Allez, ce soir, je vous accompagne ! Vous ne boirez pas seul !
Elle sourit, l’optimiste. Soleil en devenir, Perséphone tente de ramener de la lumière dans la vie de Jago. Elle se sert un gin tonic et vient murmurer au professeur :
- C’est moi qui offre.
Perséphone, elle ne sera pas facile à décourager… Parce qu’elle sait qu’ils ressentent tous les deux ce petit quelque chose indéfinissable. Elle le sent, et force est de constater que son instinct la trompe rarement.



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Re: aux encres des amours. (ft. jago)
Mar 14 Juin - 13:18



aux encres des amours
perséphone


Est-ce qu'il pouvait l'avouer, Jago, que cette gamine le rendait complètement fou ? Il se sent fou, fou d'amour pour cette enfant de vingt ans. Sa femme n'existait plus, tandis qu'il cherchait le cœur de ses yeux. C'est brûlant dans sa poitrine, ça bat, ça cogne. C'est inconnu. C'est nouveau. Dans le creux de son estomac, ça s'envole. Prairie ensoleillée lorsqu'il regarde ce visage. Il se demande encore pourquoi elle. Est-ce qu'il y croit à ses conneries d'amour parfait ? Sans doute un peu au fond. Il ne peut cependant pas croire que c'est elle, cette âme sœur. Jolie blonde, jeune enfant. Perséphone, elle a droit à un prince. Elle a le droit de connaître l'amour éternel. Jago, il serait heureux pour elle. Brisé mais heureux, si elle le trouvait ailleurs ce prince. Il se prend pourtant à rêver, à s'imaginer ailleurs. Elle, sur ses larges épaules pour observer le monde. Son rire qui résonne, qui le fait vibrer. Son corps rien qu'à lui, rien que pour lui. Jago, il aimerait simplement l'aimer librement. Comme si rien n'était dérangeant. Comme s'ils n'étaient pas si opposés. Trop vieux. Trop riche, trop haut socialement, trop marié finalement. Il l'a veut pourtant. Il se fiche du reste. Le reste, c'est du détail, du superflu. Qu'est-ce qu'il dirait les gens, de le voir avec cette jeune enfant ? Il les entend de loin, les remarques. Les insultes. Pourtant, il l'aime. C'est fou comme il l'aime, cette gamine.

-  Oh, c’est vrai mais le monde de Vérone, je le connais…
- Tu le verras ce monde, un jour. Tu le découvriras, avec curiosité et envie. Tu pourras voir par toi-même les beautés qu'il réserve. Mais en attendant, ouvre les yeux pour le découvrir à travers l'autre.
C'est l'autre qui donne envie de l'ailleurs. Il se souvient Jago, de cette française qu'il avait entendu dans la rue. Il avait alors rêvé français, Paris, bord de mer et monuments historiques. Il en avait vu de la France, grâce à cette inconnue. Rien qu'en l'écoutant parler, ça l'avait fait rêvé. Et ce monde, il l'avait vu. De près, de loin. Dans ses rêves, dans cette foutue réalité. L'ailleurs, ça le faisait vibrer. Il était amoureux de cet ailleurs, autant qu'il pouvait aimé la présence de Perséphone. Sans doute qu'aujourd'hui, il faut tout. De suite. On se lasse vite, on s'ennuie facilement. On n'aime plus attendre, on n'aime plus la patience. On se lasse de tout, de rien. Le monde va vite, trop vite. Jago, lui, il s'y perd dans cet élan de vitesse. Ce moment, pourtant, il semble suspendu. Le temps s'arrête. Ce contact physique, ça lui fait esquissait un sourire. Imperceptible.
Son rire, ça soigne son cœur. C'est doux, ça lui plaît. C'est une musique qu'il aimerait entendre tous les jours. Son rire, c'est le chant des sirènes des lagunes. Lui, le pirate, ça l'attire.
- Eh bien un peu, oui. Vous n’avez pas l’air d’être un pilier de bar, à faire les ouvertures et les fermetures…
- C'est le lieu le plus accueillant qui est apparu sur mon chemin. Et il semble me réserver des surprises, cet endroit.
Il n'était plus le pilier de bar. Plus maintenant. Mais dans son monde, il en avait fréquenté des bars. Mais il ne l'avait plus fait depuis longtemps. C'était sans doute mieux pour lui, de ne plus venir dans ce genre d'endroit. Trop vieux, trop marié. Encore une fois. C'est mal d'être là. C'est mal de regarder cette gamine alors que sa femme est restée à la maison. Seule. Il a refusé de parler, préférant le réconfort d'un verre de vin loin d'elle. Quel mari faisait-il ? Il se l'avoue, il songe à la tromper. Souvent. Et ce soir encore plus, en voyant la fouge de cette gamine. Elle est vivante, elle est belle. Elle fait battre son cœur comme jamais.
- Je ne peux malheureusement pas vous dire que je comprends (ce serait un mensonge) mais l’amour est souvent plus compliqué qu’il n’y paraît.
- Le mariage l'est plus encore.
Il soupire. Lui aussi, il s'est lassé. Après sept ans, lassitude d'une union qu'il a pourtant voulu. Il l'a aimé, il l'a chéri. Il a voulu vivre auprès de cette femme. Par amour, par envie. Tout s'est compliqué. Mario, sa maladie qui l'a tué. Emmené loin de lui, loin d'eux. Brisant ce mariage dans son cœur. Ça bat de l'aile, ça se casse, se déchire. Elle ne mérite pas ça, cette femme. Jago, il le sait. Mais il ne peut pas s'empêcher. Indifférence, cri, impatience. Il brise tout, Jago. Il se brise, il l'a détruit. Il s'en veut, mais il n'en fait rien. Putain. Il s'engouffre vers l'irréparable. Il se les joue salaud. C'est pas lui ça, ça lui ressemble pas.
- Oh, la réalité est encore mieux que ce que je vois à l’université ? Je ne pensais pas ça possible.
- Je la pense plus morose, cette réalité pourtant. Difficile de t'expliquer sans en dévoiler de trop, Perséphone.
Il veut lui parler pourtant. L'écouter parler, lui raconter. Cet échange, il en a rêvé. Jusqu'alors impossible. Il ne pouvait pas faire du cas par cas. L'inviter dans son bureau. Jouer au professeur sélectif. Ici, c'était autre chose. Pas d'étudiants, pas d'oreilles ou de regards. Il était libre ici, de se laisser aller à la conversation. De se laisser aller au contact physique. Il en crève d'envie, de se lever. De l'embrasser, de tout lui dire. De la serrer contre lui. De rêver d'amour, de plaisir charnel.
- Ce que je vois à l’université me plaît énormément. Je doute d’être déçue par la réalité. Tout le monde a ses problèmes, et si vous avez besoin d’une épaule sur laquelle vous appuyer, je serai toujours là.
- C'est très gentil de ta part, je ne l'oublierais. Je doute cependant que tu puisses m'être d'un grand secours. Je ne suis pas certain qu'il y ait une issue à tout cela.
Carrière brisée, mariage en ruine, perte de l'enfant unique. Ses rêves de famille envolé, les années qui marquent son visage. Comment il peut lui expliquer tout ça ? Si jeune, si belle. Désirs de grand, d'adulte. De vieux. Désirs maudits. C'est réconfortant de se dire qu'il peut parler. C'est du flirt, elle le cherche du regard. Il y a quelque chose qui relève de la confrontation. Sa main, son regard. Sans doute qu'il se fait des films, Jago. Sans doute qu'elle propose son aide à ceux qu'elle voit triste. Elle est gentille, elle est belle. Ça le fascine un peu, Jago, de la découvrir ici. Loin du premier rang de l'amphithéâtre. Elle est différente. Il l'aime encore plus, il en est certain.
- Allez, ce soir, je vous accompagne ! Vous ne boirez pas seul ! C’est moi qui offre.
- Je te l'offre, Perséphone. N'insiste pas. A ta santé.
Il lève son verre. Il plonge son regard dans le sien. Les verres s'entrechoquent, ça claque. Ce son, c'est le début d'une erreur. Il se laisse entraîner. Douce sirène qui l'emmène. Le vin qu'il boit, il a le goût d'un bonheur nouveau. C'est de la douceur, de l'amertume. Jago, il ne quitte pas ses yeux. Il s'imprègne de son rire, de son flirt. Et son verre, il le vide. Pour mieux en redemander un. Il le sait, il finira la bouteille avant de reprendre la route. Il a l'habitude. C'est pas le genre alcoolique, le vin ne lui fait rien. Il boit sans quitter cette gamine des yeux. Son corps, il vibre d'amour.
- Tu veux savoir pourquoi je suis ici ? Pourquoi je les joue pilier de bar ? C'est que ma femme m'ennuie. Elle ne comprend pas. Cet anneau, il est douloureux. Et je ne peux pas lui dire que je ne l'aime plus, qu'une autre a chamboulé tout ce que j'avais construit.
Elles quittent sa bouche sans qu'il n'en prenne conscience. Instinctivement. Il parle d'elle. Il l'évoque, sans le lui avouer. Elle lui torture l'esprit. Elle l'attire, le tue. L'achève dans un murmure. Alors il saisit sa main, pour retrouver le contact. Il en a besoin. C'est vital ce soir.
- Tu sais Perséphone, j'ai perdu mon fils. C'était comme le début de la descente aux enfers. Pour elle, pour moi. Puis il y a cette autre aussi.
Cette autre qu'il crève d'envie d'embrasser. Alors, il se mord la lèvre. Il se retient, se contient. Pour ne pas déraper.
© ACIDBRAIN

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