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Anonymous

Invité

(luca) a butcher with a smile
Mar 21 Juin - 2:29






a butcher with a smile
Sometimes you've got to bleed to know, That you're alive and have a soul, But it takes someone to come around to show you how.


Le bout de ses ongles tapait, tapait, tapotait, contre la vitre, au rythme de la pluie ; un, deux, un, deux, comme un métronome, au rythme de la ville, au rythme des gens, au rythme des pas des passants sur le macadam détrempé. C'était une soirée où tout semblait calme, où le temps semblait suspendu, une soirée que l'on passait roulée en boule, sous un plaid, à écouter un vieux vinyle en méditant, une soirée que l'on passait à taper sur son pc portable, les genoux ramenés contre la poitrine, une soirée passée dans une chaleur douce devant une série pas assez captivante mais pas ennuyeuse, à envoyer des sms à quelqu'un que l'on aime. Une soirée parfaite, donc. Une soirée où elle était d'astreinte, donc. Une soirée où, forcément, elle avait été appelée au milieu de la nuit pour un cadavre suspect – un type qu'on avait retrouvé noyé dans une ruelle où il n'y avait pas d'eau, une histoire étrange, qui l'aurait sans doute passionnée un autre jour mais qui l'avait arrachée à tumblr et à la conversation qu'elle entretenait avec une ancienne partenaire de rp. Elle avait soupiré. Les doigts pressés contre son front et les sourcils ramenés en une moue froncée, Zelda se demandait sur ce qui, du chocolat ou du thé, ferait le mieux passer sa migraine. Cela pouvait sembler un choix simple. En fait, techniquement, c'était un choix simple : aucun des deux ne ferait effet et la machine à café à côté de la morgue ne servait que du thé. Fatalement, elle aurait dû choisir le thé. Fatalement bis, la machine était cassée parce que rien n'était jamais simple lorsqu'il était le milieu de la nuit, qu'il pleuvait, qu'elle avait une migraine et qu'elle était d'astreinte. Chance, pas de chance, avait-elle soupiré en donnant un coup de poing sur la carcasse de la machine avant d'y appuyer son front, incapable de se concentrer sur un fil de pensée concret. C'était compliqué, clairement, mais, à son avis, elle tenait le bon bout : au moins, elle n'avait plus le générique de l'Île aux enfants en tête.

En réalité, même, elle avait trois pistes : un, il fallait qu'elle trouve à boire, deux, la salle de repos était démentiellement trop loin, trois, la machine à café la plus proche était celle des urgences. Les urgences étaient basiquement une zone de guerre. C'était une exagération, oui, mais à peine, et c'était peut-être le fait d'avoir côtoyé plus de corps que de blessés qui la faisait penser cela mais, bon sang, Zelda plaignait les infirmières qui se pressaient entre les blessures ouvertes, les diverses insertions absurdes, les coups, les alcooliques, les fêtards, les débiles, les accidentés. Généralement, Z. n'y mettait jamais les pieds parce qu'elle n'avait pas de raisons à y être. Généralement, elle contournait le service pour éviter d'être inopinément recruter pour emmener des dossiers à l'autre bout de l’hôpital. Généralement, cela dit, la machine à café n'était pas pétée. Ce n'était pas le cas, ce jour-là. L'expédition aux urgences était toujours complexe : il fallait qu'elle enlève ses gants, sa blouse, qu'elle se fasse passer pour quelqu'un qui avait parfaitement sa place ici et qui n'avait absolument aucune compétences médicales, qu'elle surveille sa montre, qu'elle ne se laisse pas transporter par les histoires des types qui étaient là – une fois, elle avait passé l'heure de repos qu'elle avait à écouter un type lui raconter comment il s'était coincé une jambe dans une chatière et, définitivement, ce n'était pas une belle histoire, c'était même tout le contraire ; fascinée, elle avait même accepté de lui filer son numéro de téléphone : une erreur de débutante, si vous voulez son avis, elle n'avait jamais reçu autant de photos de bite de toute sa vie.

Ce jour-là, cependant, elle était résolue à ne pas faire la même erreur et, après avoir abandonné son matos dans un coin de la morgue, s'était glissée dans les couloirs de l’hôpital à grands pas. Tout allait bien se passer, s'était-elle répété sur le chemin, en un vain effort de se convaincre elle-même. Tout allait bien se passer. Tout se passait en fait bien jusqu'à ce qu'elle arrive à la machine à café. Elle avait opté pour un chocolat – après son habituel débat avec elle-même sur le fait de prendre un café – et, finalement détendue et appuyée sur le côté de la machine, laissait son regard déambuler sur les éclopés qui peuplaient la salle. Des enfants, plein, et elle les avait balayés du regard sans s'arrêter pour éviter de s'impliquer, quelques étudiants, quelques bourrés, une personne avec de la fièvre, un coup de couteau, apparemment. Pas de calme, forcément, mais rien que le bruit habituel, cet espèce de bruit blanc auquel elle ne prêtait plus attention, des rires, des pleurs, des gémissements, de conversations paniquées et des mots d'apaisement, rien qui n'arrêtait son attention, rien qui ne captait son regard, rien.

Rien, jusqu'à ce qu'il passe la porte.

Zelda était préparée à ce que cette éventualité arrive un jour. C'était une fatalité : il était un produit cent pourcent du terroir de Vérone et elle arpentait ses terres avec une insouciance crasse. C'était ce qu'elle était dans le fond : insouciante et un peu stupide, fondamentalement tête en l'air. C'était aussi à peu près tout ce que Luca n'était pas dans son souvenir, et si elle n'était pas certaine qu'il puisse la reconnaître – elle était après tout banale au mieux – la possibilité qu'il puisse le faire la terrorisait proprement. Et lui donnait mal à la tête encore plus. Définitivement, elle aurait dû aller à la salle de repos. Définitivement, elle n'aurait pas dû se cramponner à sa tasse, baisser la tête et foncer droit devant elle. Parce que d'un, elle ne pouvait pas voir à travers sa frange malgré des années à tenter d'apprendre et de deux, Luca était un spécialiste pour se trouver dans le chemin des gens. Forcément, ça n'avait pas loupé, forcément, elle lui avait foncé dedans, avait sauvé son chocolat miraculeusement et était passé en mode panique totale ce qui s'était traduit par cette merveilleuse répartie censée détourner l'attention :

« Ouh la, pardon mon brave ! » Pas du tout suspecte on vous a dit, parfaitement innocente, même, c'était une évidence alors qu'elle gardait les yeux rivés vers le sol, vers les chaussures de Luca : « Sympa la paire de pompes. Je suis collectionneuse de paires de pompes. Jolies les vôtres vraiment. »

Et de tenter de s'échapper sans relever le nez, et de se cogner le dos contre le mur, sursauter, relever la tête, les yeux dans les yeux avec Luca et une grimace au bord des lèvres alors que leurs regards s'accrochaient, alors qu'ils étaient trop près, trop proches et qu'elle se savait sans échappatoires :

« Hey, Luca. » s'était-elle débrouillée pour articuler, une rougeur au bord des joues et les yeux bien trop grands, assaillie par les souvenirs, par sa famille, par leur relation, par le fait d'avoir trouvé du confort en lui, une fois. « Sympa, le style gueule cassée. »

Et de prier pour qu'il ne lui fasse pas adopter le même style, après. Il avait des raisons de lui en vouloir, après tout.
made by pandora.
(luca) a butcher with a smile
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