Luca x Gaïa

J’ai jamais eu l’impression de te manquer. Et je crois qu’à force, t’as arrêté de me manquer aussi.

trois heures. Elle soupire, impuissante face à l’insomnie qui la tient éveiller depuis beaucoup trop longtemps. Elle crève de chaud, elle retire sa couette. Elle a froid, elle est obligée de la remettre sur elle. Ainsi, elle s’entremêle pendant une demi-heure à chercher la meilleure position pour trouver le sommeil. Impossible, elle n’arrive pas. Elle n’arrête de penser, les idées se bousculant dans sa tête sans cesser de se stopper. Elle voudrait que tout s’arrête. Que tout s’efface, mais ça lui semble impossible. Gaïa, elle peut pas rester à tourner une nouvelle fois. Elle s’assoit sur le bord de son lit, et pose sa tête entre ses mains. Elle a l’impression qu’elle va exploser. Ca tambourine au fond de sa boite crânienne. Et rien ne semble pouvoir l’arrêter.

Elle récupère son pull au bord de son lit tout en quittant dans sa chambre. Elle n’a pas peur de se promener dans l’appartement si peu vêtue. Elle le sait bien, il n’y a personne. Deux bonnes raisons à cela, on est samedi et … et elle hausse les épaules. Ses colocataires ont décidés tous les trois de partir en même temps. Elle s’en fout Gaïa. Elle à l’habitude, elle est pas leur mère, elle les surveille pas. Parfois même, elle préfère qu’ils partent,  avec eux, elle sait plus où donner de la tête. Elle est bien là, toute seule, à regarder la ville s’illuminer sous ses yeux enchantés. Elle, avec son pull trois fois trop grand, et ses jambes nues. Gaïa, elle hésite à sortir. Mais elle craint de se retrouver seule dans des ruelles trop mal éclairées. Elle soupire et pose sa tête sur ses genoux. Elle ressent quelque chose au fond d’elle, mais elle n’arrive pas à l’expliquer. Elle ne sait pas pourquoi elle n’arrive pas à trouver le sommeil, mais elle éprouve l’étrange sensation que sa nuit va continuer à s’éterniser. Elle renifle et va fouiller dans ses placards. Elle sait qu’il lui reste du thé quelque part, mais elle n’a plus aucune idée d’où il est rangé. Elle fronce ses sourcils. Voilà pourquoi elle préfère faire les courses. Au moins, elle est certaine de retrouver ce qu’elle cherche.

Son attention est déportée sur le bruit dans la cage d’escalier. Des pas lourds, et difficiles qui semblent avoir du mal à tenir debout. Elle se cogne plusieurs fois contre les murs. Gaïa arque un sourcil. Elle sait que c’est pour elle. Elle est certaine de reconnaitre ce pas mal assuré, celui d’une soirée trop longue, celle qu’on voudrait oublier. Elle passe une main dans ses cheveux. Tant pis pour sa tenue, il aura oublié demain. Comme à chaque fois qu’il passe le pas de sa porte. C’est par sa faute qu’elle dort pas. Gaïa, elle aurait du s’en douter. Quand il vient la voir, elle dort toujours mal. Pas du tout même.

Les pas se sont arrêtés. Elle soupire. Il est même plus capable de frapper à la porte. Elle aimerait bien le découvrir en dehors de ses soirées alcoolisées, Luca. Il a l’air gentil. Même si il ne sait qu’utiliser sa langue pour l’envoyer chier. Parfois elle devrait lui claquer la porte au nez, histoire qu’il comprenne. Elle est pas capable Gaïa. Elle l’aime trop, Luca. Alors elle ouvre la porte. Elle pose ses yeux sur l’épave Luca. Elle soupire, comme toujours, mais elle lui tend la main. " Qu’est ce que t’es casse-couille Luca.  " Elle pose son front contre sa porte. Elle n’a fait que murmurer, mais elle le sait, il a très bien entendu. Elle aimerait s’excuser, mais elle peut pas. Elle le sauve toujours. Elle le détaille. C’est vraiment pas joli. Il a les yeux injectés de sang, et il tient pas sur ses jambes. Ses bras qui le portent mais elle est pas certain que ça va durer longtemps. Elle s’écarte de la porte. Elle va, de nouveau, dormir dans le canapé. " Avances. J’vais te préparer une aspirine, va à la douche. " Elle aime pas donner des ordres, Gaïa. Mais avec Luca, elle sait faire. Elle a l’habitude. C’est toujours la même histoire.