Quand il était petit, le plus gros traumatisme de Keith ne fut pas une chute sur un caillou bien tranchant ni un bras cassé après être tombé d'un arbre. Ce n'est pas non plus la piqûre d'une guêpe ou une araignée venue visiter son pyjama en pleine nuit. Oh non, son traumatisme est bien plus pervers que ça. Même maintenant, quand il y pense, il ressent un petit pincement au cœur. Mais quand il était petit… Il se rappelle encore des crises de larmes qui l'avaient secoué, des cauchemars qui l'avaient hanté durant des nuits, de la haine qu'il avait éprouvé contre les chasseurs. Parce que la maman de Bambi est morte. Il avait alors juré qu'il ne tiendrait jamais un fusil entre ses mains, si c'est pour tuer un animal. Il avait même refusé de manger de la viande pendant des semaines, jusqu'à ce que sa mère lui fasse peur en inventant une maladie quelconque qui pourrait avoir de graves conséquences s'il n'en mangeait pas. Mais merde ! La maman de Bambi est morte quoi ! C'est tout aussi pire que la maman de Dumbo dans une roulotte, qui passe sa trompe à travers les barreaux et sur laquelle Dumbo fait de la balançoire. Non, ce dessin animé là, il a du mal. Et il se posait tout un tas de questions. Est-ce que quelqu'un viendra tuer sa maman ? Est-ce que sa maman ira en prison ? Pour lui, c'était inimaginable. Sa mère était l'exemple même de la femme aimante et dévouée à sa famille. Il ne pouvait pas concevoir qu'un être comme elle pouvait être à l'origine de choses très néfastes. De toute façon, dans sa petite tête enfantine, une maman, ça ne peut pas être mauvais. Alors, pourquoi la maman de Dumbo est en prison ? Et pourquoi on a tué la maman de Bambi ? Est-ce que tous les messieurs avec des fusils sont méchants ? Est-ce qu'ils tuent forcément tout le monde ? Son père a tenté de dédiaboliser les militaires qui arpentent de temps à autre les gares et les aéroports mais le garçonnet restait fermement ancré sur ses préjugés. Ce n'est qu'en 1994, lorsqu'il entendit parler pour la première fois des attentats meurtriers, qu'il comprit que les militaires ne tuaient pas forcément tout le monde, mais que ceux qui tuaient les gens, peut-être par pur plaisir, mais surtout parce que le commun des mortels ne leur ressemblait pas.

Au début, Keith était un peu triste que ses parents l'envoient passer des vacances à l'autre bout du pays, avec de parfaits inconnus. Il s'était réveillé, le jour du départ, avec une peur lui nouant le ventre avec une telle force qu'il a failli s'en faire vomir pour pouvoir rester chez lui. Les paroles de sa mère eurent tôt fait de le rassurer. Une fois monté dans le bus, il avait commencé à discuter avec un autre garçon. Devon, qu'il s'appelait. Ils s'étaient trouvés toute une ribambelle de points communs : ils aimaient tous deux les petites voitures Majorette, ils avaient tous deux été traumatisés par la mort de la maman de Bambi (à la seule différence que Devon avait fini par ne plus manger de viande du tout), ils aimaient tous deux le foot et aspiraient tous deux à devenir astronautes ou Roi d'Angleterre. A la fin de la colonie, ils durent rajouter, parmi les nombreux points communs découverts, Lucy. Lucy, c'était une petite fille de sept ans, comme eux. Elle avait des cheveux blonds et d'adorables yeux noisettes. Les deux garçons avaient été en compétition pour la conquérir, mais c'est finalement Keith qui a remporté la bataille. Parce qu'il était plus beau que Devon et qu'il ne pleurait pas comme une fillette quand il se faisait mal. Une pudeur purement enfantine les avait animés dès le début. Il ne fallait surtout pas qu'on les voit se faire des bisous sur la bouche, sinon, ils risqueraient de se faire disputer.  Le jeune Keith pensait à l'époque être éperdument amoureux et avoir trouvé la femme de sa vie. Foutaises. Ce n'était qu'une amourette de vacances, flinguée comme la maman de Bambi par la fin des vacances. Pourtant, ils s'étaient échangés leurs adresses, promettant de s'écrire et de continuer à entretenir leur relation. Mais les cartes postales avaient fini par se faire rare, et ça s'était terminé dans la douceur d'une brise estivale. Emportée par le vent. Paf !

Pour la deuxième fois de sa vie, ses parents se tenaient à côté de lui, dans cette salle à la peinture défraîchie. Ils faisaient face à toutes ces têtes qui les scrutaient sans la moindre retenue. La mère de Keith se trémoussa sur sa chaise, visiblement mal à l'aise. Le père était droit sur sa chaise, sa manière à lui de se sentir confiant. Keith était un peu avachi. Si sa mère ne l'avait pas sermonné, le sommet de son crâne dépasserait à peine de la table. Mais le fait était là. Il se tapait un second conseil de discipline en l'espace de quatre mois. La première fois, il avait eu de la chance, ils avaient décidé de lui octroyer une seconde chance. A son retour au collège, Keith s'était exclamé haut et fort qu'il « s'en branlait, de ces mecs qui ne se sentent plus pisser ». Un homme, au visage rondouillard et à l'air bienveillant se racla la gorge un instant avant de prendre la parole. « Keith, sais-tu pourquoi tu es ici ? » L'adolescent soupira. Il savait toujours que s'il était ici, c'est parce qu'un péquenaud était allé se plaindre aux professeurs d'un comportement que Keith estimait ne pas avoir. « Ouais, parce que l'autre casse-couilles est pas foutu de se démerder tout seul. » Sa mère ferma un instant les yeux, dépitée par le comportement de son fils. Il ne faisait rien pour arranger sa situation. « Parce que Luc Kirkland se plaint de vols et harcèlement de votre part. » « C'pas de ma faute s'il est con. J'y peux rien moi, s'il se sent agressé. Il a pas de couilles, c'est tout. » Quelques professeurs se jetèrent un coup d’œil, et une femme, dans la fleur de l'âge, s'exprima. « Concernant le harcèlement, Monsieur Kirkland se plaint que quelqu'un, vous en l'occurrence, lui cache ses affaires dans tous les endroits possibles et inimaginables et que vous le rabaissez constamment. Vous avez bien conscience qu'un tel comportement est inadmissible au sein de notre établissement, vous êtes d'accord ? » L'adolescent croisa les bras sur sa poitrine et détourna le regard, agacé. Ne surtout pas leur répondre, ne surtout pas leur répondre. Un silence pesant s'installa sur la petite salle. Keith n'avait toujours pas répondu. La petite femme reprit après plusieurs minutes : « Les parents du jeune Kirkland demande à ce qu'une décision soit prise vous concernant et... » « Vous n'avez aucune preuve que c'est moi qui le harcèle. » L'homme au visage rondouillard fit signe à un professeur d'aller chercher le premier témoin. Keith fut néanmoins surpris d'y découvrir son meilleur ami, celui qui commettait les méfaits avec lui. Ce dernier fuyait son regard. Le jeune Melling sentit au plus profond de lui une immense déception et une colère indescriptible. Il enfonça ses ongles dans son bras, faute de pouvoir écraser son poing sur un mur. « Monsieur Beaver, vous êtes ici présent pour témoigner contre monsieur Melling. Que pouvez-vous dire à son sujet ? » Le jeune homme jeta un regard désolé à Keith. Non, Keith ne pardonnera jamais une telle trahison. C'est inadmissible. Il ravala les larmes de rage qui menaçaient de déborder. Il ne pouvait pas se montrer aussi faible. Pas maintenant. Parce que ces abrutis bien habillés qui se tenaient face à lui allaient en faire leur chou gras et prendre ça comme une marque de culpabilité. Non, décidément, il ne pouvait pas les laisser croire qu'il était coupable. Après tout, ils n'avaient aucune preuve de sa culpabilité. Aucune preuve concrète. Les paroles peuvent être si facilement contrées ! L'ami de Keith prit une grande inspiration avant de se lancer dans son récit. Ce qu'il put dire ne fut guère brillant pour le jeune homme et l'adolescent senti sa mère rapetisser à ses côtés. Son père se redressa davantage. Il lui jeta un coup d’œil. Ses lèvres ne formaient qu'une ligne mince sur son visage inexpressif. Ses poings étaient serrés sur la table. Il semblait se contenir, lui aussi. Après tout, Keith tenait son mauvais caractère de son père…

Il se retrouvait seul et complètement perdu dans ce pays inconnu. Son père était déjà là quand il était arrivé en Italie avec sa mère. Il avait été déçu de devoir quitter son Angleterre natale pour pouvoir suivre ses parents. S'il n'y avait eu que lui… Mais son père avait été muté pour les besoins de son entreprise, qui avait ouvert, un an auparavant, une filiale en Italie. Il était le responsable d'une section que Keith n'avait pas pris la peine de retenir. Parce qu'il s'était acharné à faire comprendre à sa mère qu'il voulait rester à Londres. Bataille perdue. Alors, quand il a posé le pied la première fois au lycée, il ne comprenait rien à ce qui se passait. Lors du fameux tour de classe pour se présenter, il était le seul à paraître mal à l'aise ; non pas parce qu'il devait prendre la parole en public, mais parce qu'hormis un « Sorry Sir, I don't understand what you say », il ne pouvait rien dire d'autre. Ses camarades s'étaient efforcés de l'aider du mieux que possible, mais cela s'était révélé être un calvaire pour lui. Ils avaient quasiment tous fini par abandonner au bout d'une semaine. Sauf Rose. Rose, il a su au premier coup d’œil qu'elle était riche. Non pas qu'elle faisait étalage de ses possessions, mais surtout parce qu'elle faisait partie des plus populaires du lycée. Tout le monde semblait la connaître et elle semblait connaître tout le monde. Pourtant, elle s'était rapprochée de lui, cet étranger qui ne parlait alors pas un seul mot d'italien. Elle s'est évertuée à le lui apprendre, et il avoue qu'il a bien aimé ces petits instants passés avec elle, glanés à la barbe des autres. Alors, quand la fin d'année scolaire approcha, en même temps que les bals de promo, il prit son courage à deux mains pour inviter Rose. S'il avait écouté ses rares amis, il y serait allé avec une fille qui ne lui plaisait pas. Ou il serait resté chez lui, à mater une série. Mais le fait était là. Il avait invité Rose et il se sentait heureux de s'afficher avec elle. Non pas pour son argent, il s'en fichait éperdument, mais surtout parce qu'elle était sa plus chère amie ici. Elle était celle qui s'était tenue à ses côtés, celle qui l'avait soutenu et l'avait intégré à ce mode de vie qui lui échappait encore parfois. Il avait pourtant tenu bon, et il avait fait des efforts exceptionnels pour lui prouver que les enseignements de la jeune fille portait ses fruits. Alors, quand le jour J est arrivé, il avait revêtu son plus beau costume, s'était préparé avec soin, passant plus de temps dans la salle de bain que sa sœur, et s'était arrêté au fleuriste pour acheter une magnifique rose rouge. La rose, il lui a donné quand elle est venue le retrouver à l'entrée de la salle de bal. Il en avait cassé la tige pour la glisser dans sa coiffure. Une petite reine couronnée de fleurs et de rouge. Keith n'avait cessé de lui sourire de la soirée. Au début, il n'avait pas eu envie de danser. Cela ne l'intéressait pas et en général, il avait deux pieds qui se déclaraient une guerre mutuelle quand il s'agissait de se trémousser sur une chanson. Pourtant, lors du fameux quart d'heure américain – qui, comme chacun le sait, dure toujours quatre minutes environ - , il n'avait pu contrôler ses paroles et avait invité Rose à danser. Il se sentait tellement bien avec elle que là, il était prêt à l'embrasser. Mais il chassa cette pensée grâce à un sourire. Et il n'eut pas réellement le temps de dévisager la jeune fille lorsqu'il lui dit qu'elle n'était pas comme les autres : étalage de richesse, dénigrement et tout le tralala. Elle s'était lovée contre lui, et il n'eut pas d'autres choix que de l'encercler de ses bras. A ce moment là peut-être, il avait commencé à sentir une étincelle nouvelle poindre en lui.

Il avait envie de tout péter. De casser des fenêtres, d'envoyer valser tout ce qui lui tombait sous la main. Il était en colère. Une rage qu'il peinait à contrôler. Parce qu'elle osait se marier avec lui ! Elle ne le connaissait même pas. Alors, pourquoi elle prenait la peine d'aller s'unir avec un homme qui ne connaissait rien d'elle ? Il n'avait pas hésité à lui faire comprendre. C'était trop précipité, trop rapide. Non, il n'aimait pas ça du tout. Quelque chose clochait, et il le savait. Mais il n'arrivait pas encore à dire quoi. Peut-être est-ce le visage trop lisse de l'autre abruti qu'elle allait épouser ? Ou  sa vie trop parfaite ? Ou peut-être est-ce la précipitation dudit mariage qui effrayait Keith ? Tant de questions, si peu de réponses. Et il n'aimait pas se retrouver sans réponses. Il avait besoin de comprendre. Et Rose ne pouvait pas dire qu'elle l'aimait. Il voyait que quelque chose n'allait pas ; mais en tant que bon ami, il ne le lui avait jamais dit. Parce qu'au final, même s'il pressentait quelque chose, il voulait juste qu'elle soit heureuse. Ce n'est que quand elle lui avait dit que le mariage était le mois suivant qu'il était devenu fou. Mais merde ! N'avait-elle pas un brin de jugeotte ? Pourquoi tant de précipitation ? Le jour de l'union, il s'était levé, avec l'incertitude de sa présence à la cérémonie. Quand il s'était tenu devant la penderie de son armoire et qu'il avait vu son costard pendre mollement au bout d'un cintre, il n'avait plus hésité. Surtout si cela pouvait la faire changer d'avis. Il s'était emparé de son téléphone, avait envoyé un message à sa petite amie du moment et lui avait dit qu'il ne pourrait pas être présent au repas que la famille de cette dernière organisait. Inutile de dire que cela avait été la fin de la relation, car sa petite amie savait où il se rendait et était jalouse de l'attention que Keith pouvait porter à sa meilleure amie. Mais ça a toujours été Rose et ce sera toujours Rose. Quand les bagues furent passées aux doigts, il n'avait eu qu'une vie : celle de s'éclipser, d'aller se bourrer la gueule au bar, d'être une épave (et de le regretter le lendemain). Mais il était resté. Juste pour pouvoir danser une dernière fois avec Rose, comme lors de leur premier slow au bal. Il espérait juste qu'elle se souvienne de ses paroles, qu'elle ne ressemblait à aucune autre fille de riche. Il voulait qu'elle se rappelle de sa réaction, de la façon dont elle s'est serrée contre lui, de la façon dont il l'a enveloppé de ses bras. Comme une protection. Putain, t'entends pas comme je t'aime ?

Il s'était tenu en retrait d'elle, faisant sentir sa présence quand elle en avait le plus besoin. Il se donnait à fond dans le travail. La seule chose qui le bottait vraiment, hormis Rose, c'étaient ses handicapés. Il aimait leur contact, appréhender leur monde, évoluer parmi eux, leur rendre la vie plus belle, tant par sa présence et son écoute que par de petits actes comme la cuisine, l'aide au ménage ou l'aide à la douche. Il aimait côtoyer les différents handicaps qui se présentaient à lui. Il avait même fini par avoir un « chouchou ». Guillermo, un espagnol venu s'établir en Italie dix ans plus tôt, et atteint de schizophrénie. Il restait toujours assis, demandait sans cesse à boire ou à manger et passait le plus clair de son temps allongé sur son lit. Il ne disait mot, et Keith n'allait pas le chercher non plus. Il essayait de trouver les petites failles de cet homme pour qu'il s'ouvre à lui, qu'il s'ouvre aux autres. Un jour, alors que Guillermo était assis au soleil et regardait la nature s'éveiller, Keith était passé devant lui, faisant comme si de rien n'était. Comme si de rien n'était ? Il avait glissé un ballon de foot sous son tee-shirt et espérait que Guillermo réagisse. C'était une idée spontanée et bête et Keith n'avait aucune idée de son aboutissement. Pourtant, pour la première fois, Guillermo le vit et éclata de rire. Quand le jeune homme fit part à ses collègues de sa petite victoire avec le schizophrène, ils furent tous stupéfaits. Guillermo ne se confiait, qu'à demi-mots et avec force de sollicitations, à Keith. Keith était devenu son point d'ancrage, son repère.

Contrôle-toi, Keith, putain, contrôle-toi ! Si Keith avait eu un flingue sous la main, il aurait buté Clément. Décidément, c'était un connard fini, qui ne méritait même pas un quart de l'attention que lui portait Rose. Il avait bien vu le mal qu'il lui causait. Il avait remarqué les douleurs sur le corps de sa meilleure amie, il avait remarqué les peurs qu'elle tentait de masquer à coup de fond de teint. Mais le maquillage ne fait pas tout. Il en voulait à Clément de se servir d'elle comme d'un punching ball. Ce n'était pas une poupée de chiffon qu'on pouvait se permettre de balancer d'un bout à l'autre d'une pièce. Il en voulait à Rose de le subir sans oser se dresser face à lui, quand bien même elle savait que Keith était là pour la soutenir. C'est comme si son avis n'avait jamais compté. La fois où il lui avait cassé le bras, elle lui avait dit que ce n'était rien. Mais putain, un bras cassé, la prochaine fois, ce sera quoi ? Le cou brisé ? La vie qui vole en éclats ? Elle ne se rendait pas compte du mal qu'elle lui causait, à lui, Keith, et du mal qu'elle se causait. Face à son inactivité, il s'était levé, lui, face à ce bourreau. Il avait été le trouver, un jour où était sûr de le trouver vulnérable. Un matin où le cerveau lui tambourinait le crâne, un matin où tous les neurones ne faisaient pas instantanément les connexions. Sitôt la porte de chez lui ouverte, il l'avait chopé par le col et l'avait plaqué contre le mur. Son visage n'avait été qu'à deux doigts du sien et il lui avait craché à la gueule. « T'es vraiment le pire des salauds. Elle ne mérite pas ça. ELLE NE MÉRITE PAS CA BORDEL ! TU OSES PORTER LA MAIN SUR UNE FEMME ? MAIS QUEL GENRE D'HOMME ES-TU ? UNE PUTAIN D'ENFLURE QUI NE MÉRITE MÊME PAS QU'ON L'AIME ! » Il l'avait relâché et, avant que Clément ne réagisse et s'empare du premier objet qui lui tombait sous la main, Keith lui avait flanqué son poing dans le visage. Il avait entendu des craquements. Le nez de Clément n'était plus qu'une mare de sang et le cœur de Keith battait dans ses doigts cassés. Il savait pertinemment que Rose lui en voudrait, mais ça lui avait fait un bien fou, à lui. Depuis le temps qu'il rêvait de lui en coller une…

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