Emménagement après le retour d'hôpital [Libre]

"Excusez-moi, pourrais-je parler au docteur s'il vous plaît ? Demanda Rose à une infirmière en se redressant dans son lit d'hôpital.J'aimerais connaître le résultat des analyses et savoir quand je pourrai rentrer chez moi.

- Oui bien sûr Madame Puccinelli ! Lui répondit l'infirmière en souriant puis sortit de la chambre, la laissant seule avec ses pensées.

* J'aimerais tellement partir d'ici !* Pensa la jeune femme en soupirant. * Je pourrai enfin vivre seule et décider moi-même de comment j'occupe mes journées lorsque je ne travaille pas.* Continua-t-elle avant de lever la tête en entendant des pas dans le couloir.

- Madame Puccinelli ! Comment vous sentez-vous ? Lui demanda gaiement le médecin en faisant presque une courbette.

Elle avait horreur de ça, que les gens se plient en quatre pour elle sous prétexte qu'elle venait d'une famille aristocratique et riche ! Il n'y avait qu'une seule personne qui n'avait jamais agi comme ça avec elle : Keith.

*Non, ne pense pas à lui !* Se raisonna-t-elle en secouant légèrement la tête puis afficha un grand sourire pour rassurer le médecin.

- Je vais très bien docteur, je vous remercie de le demander. Mes analyses sont-elles bonnes ? L'interrogea-t-elle tandis que son regard déviait vers le dossier qu'il tenait.

- En effet. J'ai le plaisir de vous annoncer que vous pourrez quitter l'hôpital cet après-midi !

- Ouf ! Ne le prenez pas mal docteur mais j'avais grand hâte de quitter ce lit. Rétorqua-t-elle, soulagée.

- Je comprends. Cependant, je dois vous prévenir qu'il vous faudra garder ces cannes anglaises pendant encore 2 mois. Dit-il en souriant.

- Je sais docteur, je vous remercie.

***

C'est ainsi qu'elle s'était retrouvée devant sa nouvelle maison dans le quartier de San Zeno. Elle attendait l'arrivée des déménageurs qui ne devraient plus tarder à lui livrer ses meubles. Elle ferma les yeux et inspira. Sa nouvelle vie commençait !

haven't met you yet

rose x gia

En cette fin de mois de juin, le soleil commençait à taper sérieusement sur Vérone, poussant les jeunes filles à sortir les robes d'été colorées, les chapeaux de paille et les sandales ouvertes. Tu ne faisais pas exception à la règle et tu avais même trouvé le courage de te rendre chez tes parents en vélo plutôt qu'en voiture. Tu t'attardais dans le jardin familial en sirotant un spritz, bavardant de choses et d'autres avec ta mère et tes soeurs. Allongées dans l'herbe à l'ombre de l'imposante villa des Sorabella, vous jouiez à des jeux de société, feuilletez des magazines people comme les jeunes adolescentes que vous étiez encore il n'y a pas si longtemps. Ces moments d'insouciance en famille te manquaient. Depuis que ton père avait mis Matteo à la porte il y a maintenant dix ans - dix ans, déjà -, vous ne vous étiez plus jamais retrouvé tous ensemble dans la même pièce. Tu espérais que cette situation pourrait s'arranger un jour. Avant que quelque chose de grave n'arrive et qu'on ne puisse plus revenir en arrière.
L'après-midi touchant à sa fin, tu serrais tes soeurs dans tes bras - surtout Antonia, tu t’inquiétais beaucoup pour elle dernièrement, Stellina était plus forte que ce qu'elle pouvait laisser penser, tu le savais bien - et tu remontais sur ton vélo pour rentrer chez toi, dans ton appartement, dans ton cocon. Le vent caressait tes chevilles alors que tu admirais les collines environnantes et les vignes parfaitement alignées. Quelques villas plus tard, tu remarquais une jeune femme brune sur le trottoir (@Rose Puccinelli). Tu ne l'avais jamais vu alors que tu pouvais dire sans presque aucun doute que tu connaissais tous les habitants des environs - de même que tous les habitants des environs connaissaient la famille Sorabella. Tu te demandais ce qu'elle pouvait bien attendre ici, toute seule. Tu posais pied à terre. "Excusez-moi, je ne pense pas vous connaître". Tu en étais même sûre. Tu lui souris. "Est-ce que je peux vous aider ? Peut-être cherchez-vous quelque chose ?". Tu avais tellement arpenté le quartier quand tu étais enfant, tu en connaissais les moindres recoins.

Rose était en train de se délecter du soleil, le laissant pénétrer par tous les pores de son visage. Après un an passé dans une chambre d'hôpital, même si elle n'était pas consciente, elle appréciait de sentir le soleil sur son visage. Soudain, elle entendit une voix.

- Excusez-moi, je ne pense pas vous connaître. Est-ce que je peux vous aider ? Peut-être cherchez-vous quelque chose ? Dit la voix qui la tira brusquement de sa rêverie.

- AH ! S'écria-t-elle, surprise, en sursautant et laissa tomber ses cannes anglaises sur le sol puis ouvrit les yeux et découvrit une femme qui lui souriait gentiment. Mince ! S'exclama la jeune femme en se baissant doucement pour les rattraper puis grimaça quand ses genoux se plièrent. Non vous ne me connaissez pas. En vérité, je viens d'emménager dans cette villa et je suis actuellement en train d'attendre le camion de déménagement qui doit m'amener mes meubles alors à moins que vous ne pouviez faire quelque chose pour le faire arriver plus rapidement, vous ne pouvez pas m'aider... à moins que... connaitriez-vous, je vous prie, un bon décorateur d'intérieur ? Comme vous le voyez, je ne suis pas en état de m'occuper de la décoration moi-même. Répondit l'aristocrate d'un ton doux avec un sourire en se relevant puis indiqua son nouvel habitat du coup d'une canne anglaise. Je m'appelle Rose, Rose Puccinelli, enchantée de vous rencontrer. Et vous même ? Lui demanda-t-elle d'un ton curieux en bougeant un de ses pieds pour mieux se stabiliser puis lui tendit la main en guise de salutation. Vous vivez ici depuis longtemps ? Pourriez-vous alors m'indiquer où je puis trouver une bonne boulangerie et de bons commerces ? Est-ce loin ? Si cela ne l'est pas, j'aimerais beaucoup y aller à pied afin de réhabituer mes jambes à marcher et de guérir plus vite. L'interrogea-t-elle toujours en souriant.

haven't met you yet

rose x gia

Alors que tu demandais à la jeune femme en face de toi si elle cherchait quelque chose, tu remarquais qu'elle s'aidait de béquilles pour tenir debout. De surprise, elle les fit d'ailleurs tomber en entendant le son de ta voix. Elle semblait relativement mal en point et c'est en grimaçant qu'elle réussit à se baisser pour récupérer ses cannes. "Non vous ne me connaissez pas. En vérité, je viens d'emménager dans cette villa et je suis actuellement en train d'attendre le camion de déménagement qui doit m'amener mes meubles alors à moins que vous ne pouviez faire quelque chose pour le faire arriver plus rapidement, vous ne pouvez pas m'aider... à moins que ... Connaîtriez-vous, je vous prie, un bon décorateur d'intérieur ? Comme vous le voyez, je ne suis pas en état de m'occuper de la décoration moi-même", te dit-elle avec un sourire chaleureux. Malheureusement, ta famille avait beau avoir du pouvoir dans cette ville, vous n'étiez tout de même pas capables de faire arriver plus vite un camion de déménagement. "Je ne connais pas personnellement de décorateur d'intérieur mais j'imagine que mes parents doivent connaître quelqu'un, ils connaissent plus ou moins tout le monde dans cette ville", ce qui n'était pas exagéré. Tu te demandais souvent comment ils faisaient mais ton père et ta mère saluaient toujours un nombre incalculable de personne quand vous étiez de sortie ensemble. Des jeunes, des vieux. Des riches, des moins riches. La jeune femme se présenta avant de te tendre la main en guise de salutation officielle. Rose Puccinelli, ce nom ne te disait définitivement rien, pas à Vérone en tout cas. Tu lui répondis en serrant la main qu'elle te tendait : "Giulia Sorabella, mais vous pouvez m'appeler Gia, enchantée. Mes parents habitent une villa un peu plus haut". Rose semblait être une jeune femme charmante et de bonne éducation. En même temps, il fallait déjà avoir un compte en banque conséquent pour envisager emménager dans le quartier. On ne trouvait là que villas, manoirs et autres petits châteaux. Tu ne t'étais jamais vraiment posé la question de la valeur de la demeure familiale mais Rafa avait toujours dit qu'elle valait beaucoup, beaucoup d'argent. "Vous vivez ici depuis longtemps ? Pourriez-vous alors m'indiquer où je puis trouver une bonne boulangerie et de bons commerces ? Est-ce loin ? Si cela ne l'est pas, j'aimerais beaucoup y aller à pied afin de réhabituer mes jambes à marcher et de guérir plus vite". Tu ne savais pas ce qui lui était arrivé mais elle semblait en effet plutôt mal en point. Et tu connaissais suffisamment bien le corps humain pour savoir quand quand on est embarqué dans ce genre de soucis de santé, on n'en sort jamais vraiment. "J'ai toujours vécu ici oui, j'ai grandi dans cette rue. Et cette villa est dans ma famille depuis plusieurs générations. Les vignes que vous pouvez apercevoir sur cette colline là-bas produisent le vin Sorabella", montrant du doigt un lot situé un peu plus loin. Ces vignes, tu les aimais, tu en connaissais les moindres parcelles, pour le plus grand bonheur de ton père. Puis montrant du doigt un hameau situé un peu plus loin : "Vous trouverez là-bas tous les commerces de proximité nécessaires. Vous y serez en quinze minutes à pied environ". Tu te souviens encore des courses de vélo avec tes frères et soeurs et vos voisins. Tu étais plutôt nulle à vrai dire, il n'était pas rare que tu finisse en queue de peloton et que tu finisses par pleurer dans les bras de Jago. "De quelle région venez-vous, si ce n'est pas indiscret ?".

- Je ne connais pas personnellement de décorateur d'intérieur mais j'imagine que mes parents doivent connaître quelqu'un, ils connaissent plus ou moins tout le monde dans cette ville. Déclara l’inconnue d’un ton qui lui parut sympathique avant de lui serrer la main.

- Giulia Sorabella, mais vous pouvez m'appeler Gia, enchantée. Mes parents habitent une villa un peu plus haut. Continua-t-elle en indiquant d’un geste vague une direction.

*Cela ne m’étonne pas qu’une Sorabella loge dans ce quartier…* Pensa la jeune femme en lui serrant la main d’une main ni trop ferme, ni trop douce et essaya de ne pas écarquiller les yeux devant son nom.

Rose savait depuis sa plus tendre enfance comment interpréter les poignées de main : si elle était molle, cela signifiait que la personne n’avait pas confiance en elle. En revanche, si elle était dure, voire écrasait les doigts de l’autre personne, cela voulait dire que la personne était prétentieuse. L’institutrice se souvint de la poignée de main de Clément : elle avait été trop ferme depuis le début, elle aurait dû se méfier et voir cela comme un signe qu’il ne ferait pas un bon époux.

- J'ai toujours vécu ici oui, j'ai grandi dans cette rue. Et cette villa est dans ma famille depuis plusieurs générations. Les vignes que vous pouvez apercevoir sur cette colline là-bas produisent le vin Sorabella. Lui répondit sa nouvelle voisine en lui indiquant une parcelle cultivée.

- Ah ! De quelle sorte de vin s’agit-il ? Serait-ce du blanc, du rouge ou du rosé ? A moins que vous ne produisiez un peu de tout ? Demanda la maîtresse en s’appuyant sur ses cannes.

Il valait mieux faire comme si elle n’était pas du coin, au cas où ses parents voudraient la retrouver pour à nouveau régenter sa vie. Et puis elle en avait assez de tous ces gens qui faisaient des courbettes lorsqu’ils découvraient qui elle était : il était tellement plus agréable de passer inaperçue et d’être considérée comme une Madame Toulemonde.

- Vous trouverez là-bas tous les commerces de proximité nécessaires. Vous y serez en quinze minutes à pied environ. Lui indiqua-t-elle en lui désignant un point situé plus loin.

- Quinze minutes soit une demi-heure l’aller-retour… cela fait un peu loin pour le moment. Je le tenterai une fois que je serai débarrassée de mes cannes et puis, où avais-je la tête ? Je ne peux pas aller acheter quelque chose tant que je les aurais car je ne pourrais pas porter mes courses… Se souvint-elle en secouant la tête.

- De quelle région venez-vous, si ce n'est pas indiscret ? L’interrogea alors l’héritière.

Aïe ! C’était LA question à laquelle elle ne voulait pas répondre. Rose détestait mentir et s’empêcha de montrer qu’elle était gênée. Après tout, elle s’y était entraînée toute sa vie… heureusement qu'elle portait le nom de son mari...

- Mon mari était Napolitain. Répliqua Rose en ayant l’air un peu perdu.

Voilà, comme ça, elle n’avait pas menti ! Le ciel en soit loué, Naples se situait à l’autre bout de l’Italie ainsi, il serait plus compliqué de vérifier son identité sauf si elle disposait de contacts là-bas. Dans tous les cas, elle allait jouer la veuve éplorée afin de changer de sujet et de cacher la vérité à ses voisins. Si jamais ils savaient ce qu’elle avait vécu étant mariée, il la prendrait en pitié et elle détestait cela.

- Excusez-moi, je l’ai perdu depuis peu… Dit-elle les larmes aux yeux.

Rien de tel qu’une éducation aristocratique pour simuler des émotions qu’on ne ressent pas !

Spoiler:

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