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Calliope Bauer
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It feels as if I met you once upon a dream — PV Jago
Lun 20 Fév - 16:12





     


 
Jago & Calliope
Round ‘bout Midnight


Elle s’était faite abandonner au beau milieu de la bibliothèque. Normalement, sauf urgence extrême, Luther ne quittait jamais ses côtés. Le barman était la seule personne en qui elle avait confiance, et la ville inconnue qu’était Verone était quelque chose d’assez terrifiant pour qu’elle refuse de l’affronter elle-même. Luther était son ancre, son poteau, la seule chose qu’elle connaissait n’importe où qu’elle aille. Et le garçon la connaissait également particulièrement bien. Il savait où l’amener pour qu’elle soit bien, il savait comment la prévenir des bruits pouvant l’effrayer, et il la guidait parfaitement bien. Faute de mieux, notamment d’un chien, c’était Luther. Elle culpabilisait beaucoup, de devoir autant se reposer sur lui, pour tout et rien, et elle faisait en sorte de ne jamais trop demander son aide. Ce jour-là cependant, elle avait besoin de trouver de nouveaux livres, et elle comptait visiter la bibliothèque pour trouver des idées de littérature. Trouver des ouvrages était devenu ridiculement difficile. Peu nombreuses étaient les librairies qui vendaient des livres écrits en braille, et Calliope n’avait jamais était particulièrement attirée par l’idée des audio-book. Appelez-la old fashioned, mais elle aimait la sensation du papier sous ses doigts, maintenant que c’était l’une des seules choses à laquelle elle avait accès, et comme beaucoup de personnes, elle appréciait l’odeur des livres.

Quoi qu’il en soit, Luther avait eu la bonté d’âme de l’amener jusque-là, mais avait disparu après quelques courtes minutes, prétextant une excuse qu’elle savait fausse. Elle ne pouvait pas lui en vouloir. L’homme n’avait jamais été un grand fan de littérature, et être enfermé dans une pièce comme celle-ci, si belle soit-elle, n’avait jamais été l’un de ses plaisirs. Alors, il était probablement parti au café du coin, toujours assez proche pour revenir vers elle si elle en avait besoin. Nerveusement, elle réajusta ses lunettes sur son visage et traça du bout des doigts le bureau de l’accueil, où Luther l’avait guidée il y a quelques minutes. La queue semblait un peu longue, mais par chance elle pouvait entendre le bruit des pas de la personne devant elle. Quelques minutes plus tard, et elle se trouvait en face de l’hôtesse d’accueil. Elle esquissa un vague sourire en guise de bonjour. « Où puis-je trouver le rayon contenant les livres en braille ? » Généralement, cette question suffisait à faire comprendre, avec l’indice des lunettes soleil vissés sur ses yeux quel que soit le temps, quel était le handicap de Calliope. Pas cette fois. « Au fond de la bibliothèque, rangée 25 E. » Instinctivement, l’américaine fronça les sourcils, et ne bougea pas. Elle put entendre la langue de l’employée claquer avec désapprobation. « Emh, pouvez-vous m’y emmener ? » Le silence qui suivit ses paroles la fit rougir, et elle se redressa légèrement, gênée. Finalement, après presque une minute particulièrement gênante, l’employée se décida à se lever, marmonnant quelques jurons en Italien. Extrêmement tendue, Calliope se saisit de l’avant-bras qui avait frôlé sa main, et se laissa guider, bon gré mal gré, vers la section qui l’intéressait.

L’aide s’arrêta une fois arrivée en face des étagères de livres. L’employée, bien pressée de retourner à son poste, la laissa là sans explications, et Calliope en grogna presque de frustration. Elle ne connaissait pas la largeur de la catégorie, et elle devinait que les ouvrages étaient classés en fonction de leur style, puis de leur auteur. Elle n’était pas partie. Sortant son téléphone, elle dicta un message à Luther, lui indiquant qu’il lui faudrait sûrement plus longtemps que prévu pour trouver ce qu’il lui faudrait. Prenant une longue inspiration, elle commença à tracer les tranches, cherchant des titres, ou des auteurs qui lui rappelaient quelque chose. Une bonne dizaine de minutes plus tard, elle soupirait. Elle n’avait trouvé qu’un seul livre sur les trois qu’elle cherchait, et elle ne parvenait pas à traquer les deux autres. Pourtant, ils devraient être là, Luther avait fait la recherche un peu plus tôt. Le rayon était apparemment désert, et elle tenta alors, d’une voix relativement faible, pour ne pas déranger les possibles lecteurs. « Excusez-moi ? Il y a quelqu’un ? » Avec un peu de chance, quelqu’un répondrait, et pourrait l’aider à chercher ce qu’il lui fallait.



     
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Jago Sorabella
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Re: It feels as if I met you once upon a dream — PV Jago
Mer 22 Fév - 20:45


Brise légère qui lui caressait les joues. Brise éphémère qui retombait. Jago déambulait dans les rues. Recherche d'une occupation, de quelque chose à voir, à entendre. Il cherchait la vie dans ces rues si mornes. Ils étaient là, les gens. Il la voyait cette femme, l'oreille collée à son smartphone. Trop pressée pour exister. Il le voyait ce jeune garçon, entouré d'une bande d'amis qui ne le connaissait que trop peu. Trop idéalisé pour être lui. Jago, il s'ennuyait à regarder des gens sans intérêt. Pour s'occuper. Pour oublier. Il voulait cesser de penser à sa culpabilité. Elle n'avait pas son pareil. Culpabilité d'un amour qu'il avait perdu pour de mauvaises raisons. Comment avait-il cessé d'aimer une femme aussi soudainement ? Aussi soudainement que le mot stérile était tombé comme une punition. Pour ne pas avoir à la regarder, Jago passait le plus clair de ses journées dehors, à la recherche d'endroits où errer. D'endroits où laisser échapper sa peine. Rongé par la culpabilité, Jago se laissait punir par son ennui. Il quittait rarement son quartier pourtant. Pour les remords, les appels à l'aide. Pour garder le contrôle de son foyer en ne s'éloignant pas.
Ses pas l'avaient conduit dans cette vieille boutique d'antiquité. Il aimait ces vieux trucs, l'ancien. L'odeur particulière qu'un objet pouvait avoir. L'histoire qui se cachait derrière chacun de ses vases, de ses meubles, de ses choses parfois insignifiantes à l’œil nu. Jago, il aimait perdre son temps à regarder. A découvrir. Rien d'expert dans son regard, rien qu'une curiosité sans égal. Il entrait ici, restait un peu et sortait. Les mains vides. Il venait simplement repérer pour mieux acheter quand l'envie le prendrait. Quand il investirait dans cette garçonnière qui le faisait tant rêver. Jago, il voulait ce lieu pour lui, pour s'échapper de son quotidien. Pour se reposer et prendre du recul. Pour écrire, pour lire. Pour réfléchir à cet avenir incertain qui se dressait devant lui, devant son mariage. Ses pensées l'avaient conduit à la bibliothèque. Il l'avait souvent fréquenté avant de s'en fabriquer une à lui. Une dans laquelle il pouvait donner une vie propre à chacun des ouvrages qu'il y rangeait. Jago, il en voyait des centaines se dressaient devant lui sans même quitter sa maison. Des centaines d'ouvrage rangés soigneusement. Bon professeur de littérature qu'il était sans doute. Chaque année, il complétait cette collection. La bibliothèque de la ville, c'était un autre univers. Endroit sacré dans ce monde de brutes, lieu de culture et de respect, de calme et de sérénité. La même employé, le même dédain dans le regard. Il ne l'avait jamais apprécié. Elle faisait tâche dans le décor.
Il avait arpenté les rayons. Rien de nouveau à ses yeux qui lui permettait de s'arrêter. Des ouvrages qu'il avait déjà lu, déjà étudié pour ses cours. Jago, il n'avait simplement par l'esprit à être ici. Il restait impassible face à une vieille édition d'un bon roman, impassible face à l'odeur des vieux livres. Jago, il allait repartir. Trouver un autre endroit de perdition. Il allait faire demi-tour mais cette voix l'en avait empêché. Relativement lointaine, mais pas assez pour l'ignorer. Il avait tenté de la retrouver cette voix. En voyant une âme seule dans un rayon, il savait qu'il allait vers la bonne personne. De près pourtant, il se retrouvait surpris. Surpris face à cette femme qu'il connaissait déjà. « Calliope ?! » Il ne l'avait pas revu depuis si longtemps. Elle avait gardé cette même allure. Ce même corps. Il se souvenait d'elle, de son regard aujourd'hui masqué. Jago, il avait rapidement compris la situation. Son handicap. « C'est Jago. Jago Sorabella. » Pas sûr qu'elle se souviendrait de lui. Lui qu'elle avait croisé à plusieurs reprises il y a quelques années. Lui qu'elle avait connu grâce à son mari. Il avait simplement frôlé son bras de sorte qu'elle sache qu'il était tout près. Jago, il improvisait, ignorant de ce qu'il fallait réellement faire. « Qu'est-ce que tu fais ici ? Seule, je veux dire. » Au milieu de ces étagères immenses, Jago ne parvenait pas comprendre ce qu'elle faisait ici sans accompagnement. Il lui était inutile de parler de l'employé, trop ingrate pour s'occuper d'une autre personne que d'elle même. « Tu as besoin d'aide ? » Il avait du temps à tuer, Jago. Du temps à revendre pour qui le voulait.
Calliope Bauer
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Re: It feels as if I met you once upon a dream — PV Jago
Mar 28 Fév - 11:44





     


 
Jago & Calliope
Round ‘bout Midnight


Il ne lui arrivait que peu souvent de se sentir complètement désemparée. Après son accident, dans les premiers mois qui suivirent, cela avait été son état permanent. Mais elle s’était forcée, avait réappris tout ce qu’il lui fallait pour vivre, allant même jusqu’à apprendre à cuisiner des plats basiques, pour ne pas mourir de faim. Son objectif avait été de devenir indépendante, et d’essayer de retrouver le semblant de vie qu’elle avait toujours vécu. Calliope, parce que son mari avait été agent chez Interpol, avait toujours voyagé, le suivant de missions en missions. Elle avait parcouru de nombreuses villes européennes, et avait rencontré, par le biais de son mari, une foule de personnes, certains qu’elle avait plus appréciés que d’autres. Mais qu’importait qui ils soient, Calliope avait rompu tout contact après son accident. Son mari était mort, et son ancienne vie était terminée, elle ne voulait pas rester en contact avec des gens qui ne feraient que lui rappeler ce qu’elle avait perdu. Elle était désemparée, et pas seulement parce qu’elle était seule dans une bibliothèque. Elle était seule dans sa vie, et c’était à moitié sa faute.

La voix qui lui répondit, l’exclamation de son nom, fut comme une claque en pleine figure et elle en lâcha presque les livres qu’elle tenait. Inconsciemment, elle se redressa et replaça ses lunettes convenablement, les verres rond et noirs cachant presque efficacement ses pupilles. Jago, oui, oui, bien sûr, l’un des premiers italiens qu’elle avait rencontré, qu’elle avait toujours apprécié. Jago avait un bel esprit, il savait parler, et encore plus important, il savait écrire.  L’homme connaissait la littérature, et elle avait eu des dizaines de conversations absolument passionnantes avec lui. Elle regretta un instant de ne pas avoir gardé contact, ne serait-ce que pour éviter ce moment gênant, où elle ne savait pas quoi lui dire. Il avait frôlé son bras, et elle se décala inconsciemment, grimaçant intérieurement. Il avait compris ce qu’elle était, alors, il avait compris. C’était pour cela qu’elle ne leur parlait plus, à ses anciens amis ; parce qu’ils l’avaient connue avant, parce qu’ils savaient qui elle était, et parce que ce ton pathétique, cette pitié qu’on lui avait projetée au visage (ses parents, ses amis d’enfance), était quelque chose qu’elle ne pouvait souffrir.  

Elle secoua légèrement la tête, incapable de comprendre les questions qu’il lui posait. Elle semblait bloquée, perdue en face de cette âme de son ancienne vie. Elle pouvait encore voir son visage. Elle se demandait s’il avait vieilli. Finalement, elle sembla parvenir à sortir de sa transe, et elle lui sourit, par réflexe. « Mon … Luther m’attend dehors, il n’aime pas les bibliothèques. » Elle se mordit la lèvre, attrapant ses livres dans une main, et tendant l’autre, jusqu’à attraper l’avant-bras de Jago. Elle était impulsive, et l’instant d’après, elle avait bloqué l’Italien dans une étreinte, se serrant contre lui comme elle avait pu le faire auparavant. Son odeur était familière, et elle s’accrocha à lui de plus belle, crispant ses paupières pour s’empêcher de pleurer. « God, Jago … » Elle le relâcha presque aussi vite qu’elle l’avait attrapé, fidèle à sa culture américaine, mais elle garda sa main contre le bras de l’Italien, lui souriant à nouveau, peut-être un peu plus triste. « Je suis désolée, je ne t’ai jamais rappelé. Je … Ludwig est mort. » C’était un fait qu’elle ne disait jamais, ou presque. Son nom, elle le pensait, mais elle avait du mal à le former avec sa langue. L’autre mot, l’affreuse vérité, elle n’avait pas eu le temps de s’y faire. Elle avait dû faire le deuil de ses yeux, d’abord.

Elle prit une longue bouffée d’oxygène, et retira sa main du bras de Jago, faisant un pas en arrière, sentant les étagères contre son dos. Elle rattrapa les livres avec ses deux mains, et elle crispa ses phalanges jusqu’à ce qu’elles en deviennent blanches. « Comment vas-tu, Jago ? » Elle chercha à changer le sujet, presque désespérément, et elle se tourna à moitié vers les étagères, se mordillant la lèvre. « Tu aurais de la littérature à me conseiller ? C’est pour ça que je suis ici, mais j’ai dû mal à comprendre le système de rangement des livres. » Elle préférait les ramener sur un sujet qu’ils appréciaient tous les deux, quelque chose de sûr, qui n’engageait que peu de sentiments. Quelque chose qu’elle pourrait supporter. Avait-il changé ? Que s’était-il passé pendant ces longs mois ? Elle voulait lui demander, mais plus tard, peut-être.



     
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