Gianni x Gaïa

 Ne me raconte plus que tu es innocent parce que c’est une insulte à mon intelligence et ça me rend de mauvaise humeur.

 Elle ferme son livre. Gaïa, elle n’a pas regardé l’heure et elle a continué de lire, encore et encore, sans jamais réussir à s’arrêter. Elle aurait voulu rentrer plutôt chez elle. Malheureusement, elle n’a pas pu s’empêcher d’emprunter deux autres livres  pour sa soirée. Il fait déjà nuit noir quand elle pose le pied dehors. Elle aime l’air frais des étoiles posé sur elle. Elle aime flâner dans la ville, parmi les touristes qui profitent toujours de l’Italie. Elle, elle ne comprend pas. Elle n’est plus aussi émerveillée par sa ville. Elle a tant vécue ici. Si elle avait du courage, si elle avait réellement l’envie, elle partirait. Elle voyagerait, sa première étape, ce serait sûrement les îles. Elle voudrait découvrir le monde, mais pas toute seule. Pas sans une personne qu’elle pourrait emmener avec elle. Gaïa, elle arrive dans sa résidence. Sa boite aux lettres va exploser. Elle soupire, faut qu’elle paye ses factures. Et qu’elle règle les problèmes avec ses colocataires. Elle rentre dans son appartement. Elle a de la chance, il est grand, avec sa belle salle. Elle a tout décoré. Ironie du sort, elle ne vit qu’avec des mecs. Elle pose rapidement ses clés sur son meuble et remet ses longs cheveux en place. Quand elle pose enfin ses yeux sur son appartement, elle devint livide.

C’est effectivement le bordel. Elle n’arrive pas à croire le spectacle qu’elle observe. Entre les paquets de céréales laissés sur la table, et la vaisselle dégueulasse toujours pas nettoyée. Elle remarque aussi le bac à linge qui dépasse et dont les vêtements tombent sur le sol, mais personne n’a eu l’idée de lancer une tournée. Gaïa, elle va s’arracher les cheveux. Elle est furieuse. Elle remarque bien que la télé est allumée. Elle arque un sourcil. Pas de chance pour lui, elle a besoin de prendre quelqu’un entre deux yeux.

Lorsqu’elle remarque Gianni, affalé dans le canapé, les chips posées sur la table en bordel et lui qui  ne semble même pas la remarquer, elle a envie de lui arracher les yeux. Au lieu de ça, la jeune femme attrape l’oreiller qu’elle a sous la main et lui lance un coup sur la tête. " Tu t’fous de ma gueule ? C’est quoi ce bordel ? " Elle le frappe encore. Ca lui fait du bien. Elle se détend en mettant encore et encore des coups, mais elle ne se gêne pas. Franchement, il a juste envie de claquer la porte et qu’ils se débrouillent tout seul. Mais Gaïa, elle le sait trop bien, ils n’arriveront jamais. Ils retourneraient chez leurs parents  avant même qu’elle est passée le seuil de la porte. Elle soupire et s’affale sur le canapé. Elle a passé une longue journée à bosser. Maintenant, elle veut se reposer un peu. Attrapant la télécommande, elle change l’émission stupide que regarde Gianni. Rien à foutre de son avis.

Gaïa et Gianni

La nuit tombe doucement sur Verone. Gianni flâne dans les rues sans vraiment grand intérêt pour ce qui se passe autour de lui. Son esprit est préoccupé depuis des jours. Il pense et pense encore à ce que son ex petite amie lui a dit. La bombe qu'elle a eu l'audace de lancer. Une bombe qui ne peut, malheureusement, pas être désamorcer. Il est prit au piège de ses propres erreurs de jeunesse. Une erreur dont il ne connaissait même pas l'existence, jusqu'à ce fameux jours. Ses pas finissent par le mener vers son ancien appartement. Appartement où il a vécut avant de prendre enfin son indépendance. Bien évidemment il possède encore la clef de la porte d'entrée. C'est un bon comme sa seconde résidence et il lui arrive souvent de débarquer afin de dire bonjours aux autres mecs de la colocation. La seule personne qui ne lui manque pas c'est Gaïa. La rouquine est la seule qu'il n'a jamais pu supporter pendant les quelques mois où il a vécut dans cet appartement. Il lui arrive souvent de penser à revenir, parce que les soirées à plusieurs et les délire ça lui manque à Gianni.
Lorsqu'il pousse la porte d'entrée, personne ne vient l'accueillir. Il n'y a personne dans l'appartement et pourtant c'est un bordel sans nom là dedans. Les choses n'ont pas vraiment changer en fait et ça le fait bien rire. Après un passage dans la cuisine pour piquer un paquet de chips dans le placard il part s'affaler dans le canapé du salon. L'italien allume la télévision et tombe sur une émission des plus débile. Tant pis à cette heure il n'y a rien d'autre, il s'en contentera donc. C'est à ce moment là que la porte s'ouvre. Et qu'une tornade rousse fait son entrée. La soirée avait si bien commencer. Il soupire à peine ouvre-t-elle la bouche. Et il n'a même pas le temps de lui répondre qu'elle attrape un coussin et se met à le frapper. « Non mais t'es sérieuse là avec ton coussin. T'es malade ou quoi ? » Elle se laisse tomber à côté de lui sur le canapé et ni une, ni deux, elle lui prend la télécommande et change de chaîne sans lui demander la permission. « T'as pas l'impression que j'étais en train de regarder un truc là ? » Il se tourne vers la rousse et lui lance un regard des plus noir.

Gianni x Gaïa

Ne me raconte plus que tu es innocent parce que c’est une insulte à mon intelligence et ça me rend de mauvaise humeur.

Parfois Gaïa, elle se comprend pas elle-même. Quand elle perd la tête et qu’elle devient folle, elle se perd toute seule. Mais on peu pas lui en vouloir à Gaïa. Tout dans sa vie est une telle connerie qu’elle en devient folle. Alors quand elle le voit, là, avachie dans son canapé, Gaïa, elle voudrait lui arracher les yeux. Il est casse-couille, Gianni. Il s’installe quand Gaïa elle s’attend pas à le voir. D’ailleurs, elle pensait qu’il avait quitté pour de bon son appartement. Mais non, le revoilà, comme avant. Son bordel, comme avant. La même gueule d’ange que Gaïa elle voudrait bien tué. Elle ne sait pas comment elle a fait pendant quelques temps à vivre avec lui. Le loyer à la fin du mois, sûrement. Elle l’attaque. Il lui gueule dessus, mais elle s’en fiche tellement. Elle, elle est chez elle après tout. Lui, c’est un intrus, un petit con de première qui fout ses chips partout sur le canapé et qui met des émissions de télé-réalité tellement merdique, que Gaïa, elle dort devant. Franchement, elle se désespère. Pourquoi avait-elle choisi Gianni pour sa colocation déjà ? Parce qu’il était le seul à avoir répondu à son annonce. A l’époque, si elle avait su, elle l’aurait renvoyé chez sa mère, caleçon sur sa tête.

Elle pique la télécommande et s’installe sur le canapé. Son canapé. Elle change de chaine, évidement. Les histoires de pécheurs à l’heure qu’il est, c’est tellement plus intéressant. Non, en vérité, elle se fout du programme télé. C’est tellement bon de voir Gianni, emmerdé. Son regard noir la transperce, mais elle hausse simplement un sourcil. " Si t’es pas content, tu peux te casser aussi. Je te rappelle que t’es plus chez toi. " Elle récupère le plaid que Gianni avait foutu sur ses pieds et s’installe tranquille. Elle s’amuse bien avec Gianni, il la distrait un peu avec ses conneries. " D’ailleurs, qu’est ce que tu fous là ? T’avais gardé tes clés, t’es sérieux ? " Elle ne peut pas le croire. Elle veut récupérer ses clés. Gaïa, elle est pas d’accord pour que des inconnus reviennent dans son appartement sans qu’elle soit au courant. Elle veut pas des squatteurs comme Gianni.