Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Anonymous

Invité

Attendez que ma joie revienne (w/ Stellina)
Mer 29 Juin - 23:11


❝ ATTENDEZ QUE MA JOIE REVIENNE
stellina & ermes

Noire, bleue ou violette ? Cela faisait maintenant plus de cinq minutes qu'Ermes était planté devant sa psyché, cherchant à composer la tenue idéale. Laquelle de ces trois chemises disait le mieux « je n'ai aucune envie d'être ici et seul mon sens aigu de la décence m'a empêché de m'habiller comme un malpropre » ? La bleu clair était l'une de ses préférées et avait l'avantage d'être neutre. Toutefois, elle ne s'accordait pas du tout avec le jean et la paire de chaussures de ville précédemment sélectionnés par le jeune homme, tous deux noirs. La violette ne jurait en rien avec le bas mais exprimait une certaine gaieté qu'Ermes était loin de ressentir ; il l'élimina. La noire, quant à elle, donnait à l'ensemble une allure tout à fait macabre. Ce fut cette ultime pensée qui lui permis finalement de faire un choix : il porterait la noire, qui s'associait parfaitement à son état d'esprit – il ne s'agissait certes que d'un déjeuner, mais Ermes avait l'impression de se rendre à son propre enterrement.
Le rendez-vous pour lequel il se préparait n'engendrait en lui que répulsion mais il ne pouvait malheureusement y échapper. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé : à plusieurs reprises, il avait simulé une maladie quelconque, puis un voyage d'affaires destiné à réceptionner un meuble aussi rare qu'imaginaire. Il avait ainsi gagné quelques semaines, mais ses parents lui avaient récemment fait comprendre qu'ils voyaient désormais clair dans son jeu et qu'il était temps pour lui d'affronter ses responsabilités. À leurs yeux, toute cette mascarade n'était en effet qu'une question de devoir : s'unir à une riche héritière et lui faire des enfants – le nom des Cinquetti ne pouvait décemment pas s'éteindre avec Ermes –, telles étaient les seules charges du jeune homme, celles dont la réalisation suffirait à faire de lui un bon fils. Ce constat le minait mais Ermes ne pouvait le réfuter, en cela qu'il avait observé maintes preuves de sa véracité. Rina et Vittorio Cinquetti s'étaient toujours montrés insensibles aux prouesses de leur fils, quelles qu'elles fussent. Tous ses accomplissements, de sa réussite à la fac à l'ouverture de sa propre boutique d'antiquités, les avaient laissés de marbre. Seule sa promesse d'épouser la fille Sorabella avait fait remonter Ermes dans l'estime de ses géniteurs – une nouvelle entrée dans la longue liste de reproches qui leur étaient adressés. Parfois, le reflet de la glace lui donnait une irrépressible envie de briser cette dernière : Ermes ressemblait de plus en plus à son père, ce qu'il supportait de moins en moins. Ce midi-là, il allait pourtant devoir se maîtriser. Il devait retrouver sa future fiancée et tous deux seraient accompagnés de leurs parents. Ermes souffla longuement, attrapa ses clefs ainsi que son téléphone et se dirigea vers la porte de son appartement.
Le chemin qui le séparait de Di Marcello était conséquent mais son esprit était bien trop préoccupé par l'imminence de la rencontre pour considérer les distances. De fait, il lui sembla arriver en quelques minutes à peine et le jeune homme cru être en avance ; une impression également suggérée par le fait qu'il était le premier sur place. Réflexion faite, la salle principale du restaurant était immense et Ermes aurait très bien pu rater la compagnie. Il accosta donc un serveur et demanda à ce qu'on lui indique sa table. « Votre nom, monsieur ? » « Cinquetti. » L'employé parcourut le registre de long en large, jusqu'à ce que son air perplexe incite Ermes à se reprendre. « Regardez à Sorabella, j'ignore qui s'est chargé de réserver. » « Effectivement, j'ai ici une réservation pour deux au nom de Sorabella. Si vous voulez bien me suivre monsieur, nous vous avons installés sur la terrasse. » Le serveur, menus en main, s'éloigna d'un pas rapide en direction de l'extérieur. Ermes s'apprêtait à lui emboîter le pas lorsqu'il comprit ce qui le troublait. Il rappela aussitôt son guide et le corrigea poliment. « Je m'excuse mais vous devez faire erreur, je suis censé retrouver cinq personnes. » « Je vous assure monsieur, la réservation a bien été faite pour deux. D'ailleurs, mademoiselle Sorabella vient tout juste d'arriver. »
© masquerade
Anonymous

Invité

Re: Attendez que ma joie revienne (w/ Stellina)
Jeu 30 Juin - 19:16



"Un hôte dont on est assuré de ne plus recevoir la visite trouve généralement bon accueil."


Elle redoutait cette rencontre depuis qu'elle en avait eu connaissance. On pouvait facilement le voir à cette lèvre qui tremblait sans qu'elle ne l'ai décidé. Cette lèvre qui la trahissait.  Ses émotions, étalées là comme un champ de bataille. La robe rouge pétante qu'elle portait contrastait avec son humeur. Épousant le moindre de ses mouvements, elle donnait presque l'illusion d'un sourire. Ses cheveux, comme électrisés, ondulait dans son dos comme une tempête furieuse. L'orage grondait en son sein. Tergiversant entre larguer ses éclairs ou laisser passer l'éclaircie. Fidèle à elle-même, elle enterra ses doutes au plus profond d'elle-même, repoussant l'échéance où ils viendraient l'engloutir par vague. Le restaurant étant assez éloigné de son domicile, son esprit eut tout le loisir de la tourmenter durant le trajet. Ce dernier, au main d'un autre temps, s'amusait à importuner la jeune fille. Son courage habituel ne suffirait pas à la protéger contre ces maux là. Le contrat dont elle était victime semblait bien désuet, ou tout droit sorti de ses romans dont elle raffolait. Épouser un homme dont elle ne connaissait que le patronyme aurait dû la ravir, ou tout du moins faire éclore en elle des scénarios romanesque qui l'aurait protégé de la mélancolie qui lui dévorait l'âme. Il n'en fut rien. Le garçon, bien qu'elle ne connaisse rien de lui, ne lui inspirait aucune pensée tendre. Pourtant, il faisait l'objet du même sacrifice qui lui incombait. Elle avait choisit un raccourci, le personnifiant en démon.  C'était bien plus facile qu'admettre qu'ils étaient en tout point semblable. Ce mariage, ce n'était pas bien. Elle avait alors instauré ce mur invisible entre elle et le garçon. Jamais elle n'aurait d'inclinaison pour lui, pas plus qu'elle ne lui permettrait d'en avoir pour elle. Elle serait l'incarnation de ce qu'il redoutait. Celle dans la confidence. Celle qui lui arrachait, comme un enfant capricieux, la moindre parcelle de liberté.
L'enseigne s'étendait au-dessus de sa tête, signe qu'elle était arrivée à bon port. Ironique, tant elle se sentait partir à la dérive. Comme un bateau dont la coque se briserait au moindre accroc. Elle était déjà toute fissurée. Craquelée jusqu'à la moelle. A hauteur du serveur, il lui offrit un sourire resplendissant, de ceux qu'on réserve à un visage familier.  « Madame Cinquetti. Votre mère - comment va-t-elle d'ailleurs ? -  s'est chargée de tout. Une table pour deux, éloignée des cuisines. Ne perdons pas de temps, suivez moi. » d'eux mêmes, ses prunelles amorcèrent leur descente vers le sol, puis sur son annulaire. Ses dents s'enfoncèrent contre sa lèvre inférieure, elles ne trouvèrent satisfaction qu'au goût du sang qui se rependait dans sa bouche. Son doigt était pourtant dépourvu de bague, le monde était-il au courant de cette machination ? Le serveur était déjà bien loin lorsqu'elle releva la tête. Pressant le pas, sa main -minuscule- se saisit de la veste de l'employé au niveau du coude.  « Non. » jetant un œil circulaire sur la salle, elle riva son regard sur la terrasse.  « Je veux manger dehors.  » elle avait besoin d'air. Maintenant. « Dîtes-lui de me rejoindre là-haut.  » le regard suppliant, elle raffermit sa prise sur le vêtement de l'homme. « S'il-vous-plaît. » saisit par son aspect pitoyable, elle abandonna sa prise et se dressa de toute sa hauteur. Les mains dans le dos, elle préféra la haine aux larmes. Elle ne pouvait se permettre ce luxe dans un lieu aussi public. « Changez également la réservation. Au nom de Sorabella.  » le ton ne tolérait aucun refus. Le subterfuge, quelque peu tordu visait à lui faire subir le même électroc qu'elle avait subit quelques minutes auparavant. La gorge nouée, le "Madame Cinquetti" se répercutait en écho dans son esprit. Elle était une Sorabella. Pour toujours, et à jamais. Elle attendit son approbation avant de se diriger seule vers la table. Comme une adulte. Là où personne ne serait là pour la protéger si ce n'est elle-même. C'est avec abattement, qu'elle fixa la chaise vide qui lui faisait face. Serait-il à la hauteur du monstre dans son esprit ?  Son antipathie s'intensifia en voyant la tâche noire qui accostait l'homme qu'elle avait, même si le terme ne convenait pas, soudoyé. Le rouge lui monta au joue, et elle se leva pour le recevoir. La robe de la même couleur que ses joues, mais dans une couleur plus vive, et son costume symbolisaient tout les différends qui se profilaient entre les deux individus. Deux existences qui entraient en collision. Elle était une étoile, la filante. Il se briserait les ailes à vouloir la percuter. Les yeux rivés sur la figure du fiancé, elle s'imprégna de son trouble, toujours plus grandissant au fur et à mesure qu'il se rendait compte qu'il n'y aurait pas d'autres convives. Juste lui et elle. Pour le meilleur et pour le pire.  Endossant le rôle du démon, un sourire méconnaissable orna ses lèvres. Mi-carnassier, mi-blessée. Dualité dont elle ne parvenait pas à se défaire.
Attendez que ma joie revienne (w/ Stellina)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1
Sujets similaires
-
» say my name { Toni / Stellina }
» < stellina sorabella > - absente du 23/06/16 au 28/06/16
» Queen of Hearts ~ | Fausto & Stellina
» comprendre que nous ne sommes pas seul est une épreuve et une joie tout à la fois. ( + lola )

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
/LOVE :: Les archives du forum :: Les archives du forum :: Les RPs terminés-
Sauter vers: