"J'ai des yeux qui sont jumeaux, quand j'ai une poussière dans l'oeil droit j'ai le gauche qui pleure."

Stella, elle a le sourire aujourd'hui. La pluie est tombé très fort, l'orage à grondé, mais le soleil inonde de ses rayons. Il passe à travers les nuages. Une petite éclaircie.  Dans son sillage, il essaie d'emporter la tristesse. Antonia, elle s'est réfugiée dans la maison familiale. L'enfant retourne dans le giron de ses parents, espérant reprendre les années. Le temps où tout allait bien. Le temps où elle souriait encore. La clé déjà en main, elle passe la porte de la bâtisse, franchit le salon. L'endroit est familier, le pas certain. La chambre de petite fille, et et la jumelle sur le lit défait. L'alter ego qui s'avachit sur le chambranle de la porte. Le premier pas vers elle, l'espoir qu'elle fasse le second. Stella, elle voit le regard vague, le regard vide. La torture sinueuse. Et Stella, qui passe un bras autour d'elle. « Antonia. » baiser sur la tempe. Stella, elle dégage les cheveux du visage de sa jumelle, cherche son regard. Elle veut tout lui donner. Antonia, ça a toujours été la plus belle, la plus vivante. L'héroïne de ses histoires.  « Ça suffit. » elle pose la tête sur son épaule, attrape sa main entre la sienne. L'avale entre ses doigts. « Tu ne peux plus t'en vouloir pour cette histoire, parce la vie, Antonia, elle t'attendra pas. » le ton est plaintif, le front plissé. Stella, elle est soucieuse. Soucieuse qu'elle ne s'en remette jamais. « Ce n'est pas ta faute. » les yeux qui se ferment, la voix tremblotante, les mots qui s'échappent, qui font plus de mal que de bien. Un mal nécessaire, essentiel. Pour avancer. « Tu ne le trahiras pas en continuant ta vie, Antonia.  Il restera toujours un homme que tu as aimé. » Et un homme qu'elle a perdu. Parce qu'il ne reviendra pas, ce qu'elle n'ose dire. Elle le sait, Stella. Qu'Antonia cherche toujours quelque chose qui n'existe plus. Alors qu'un autre cherche quelque chose qui est là mais qui ne veut être trouvé.  Un faible sourire en coin, elle serre ses doigts. Passe un autre sujet, plus léger. En apparence. Le ton est badin. Couvre le profond.  « Il est plutôt mignon. »

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