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Anonymous

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#11 - informations dilapidées
Lun 27 Juin - 13:09


informations dilapidées
ft. axel

#11 - informations dilapidées  Big-1021915509

Lisa avait eu une chance incroyable, et elle en était pleinement consciente. Voilà deux ans qu’elle étudiait les langues étrangères. Pour sa première année d’études, elle était restée vivre chez ses parents, espérant quelque part trouver un peu de paix tout en restant dans le cocon familial. Et puis l’année s’était écoulée, lentement, et les disputes familiales avaient été de plus en plus nombreuses. En partie parce que ses fréquentations à la faculté n’étaient pas forcément dans la lignée de ce que les anciens Di Pietro auraient voulu, mais aussi et surtout parce que Lisa commençait à grandir et qu’elle était intimement convaincue que cohabiter avec sa famille devenait incroyablement compliqué à mesure qu’elle devenait une jeune femme avec des envies, des désirs, et des ambitions. Alors pour sa deuxième année, elle s’était mis en tête de trouver ailleurs pour séjourner. Pas certaine de vouloir vivre seule dans un clapier pour lapins toute une année, elle avait commencé à faire des recherches de colocation, sans grande inspiration.

Sa rencontre avec Axel avait de quoi faire rire maintenant, un an plus tard, si un soir autour d’un verre ils se prenaient à la raconter. Mais sur le coup, Lisa avait été très, très mal. Ses fréquentations à la faculté n’étant pas forcément les meilleures, elle côtoyait à ce moment-là une petite bande de camés, qui même s’ils étaient un peu trop portés sur la drogue, étaient extrêmement intéressants le reste du temps. Un peu naïve, un peu enchantée, Lisa les avait suivis, ne voyant pas le mal là-dedans. Tant qu’elle ne fumait pas, tout allait bien non ? De fil en anguille, la jeune femme s’était retrouvée dans les ennuis alors même qu’elle n’était pas consommatrice. Sauf qu’elle était tombée sur un policier plus qu’arrangeant, et aussi désireux de connaître la vérité. Elle ne savait toujours pas comment elle avait pu être si chanceuse ce jour-là. Coup du sort, la jeune femme rencontrait une dénommée Katja à l’une de ses expositions de photographie. Les deux jeunes femmes échangèrent vivement durant des heures, l’une plus passionnée que l’autre, luttant presque pour avoir le dernier mot. Et, d’une manière bien mystérieuse, Katja se trouvait être la colocataire d’Axel. Ce même Axel qui l’avait sauvé des griffes d’une mauvaise situation. Lisa s’était toujours plus ou moins questionnée sur la synchronicité, une théorie longtemps expliquée par le psychologue Carl Jung. Les choses se faisaient si bien, parfois, qu’elle ne pouvait pas croire qu’il n’y avait personne derrière tout cela, avec des petites mains intelligentes. Ca allait bientôt faire un an qu’elle vivait avec eux, qu’elle apprenait à les connaître et elle se demandait encore comment il était possible qu’elle ait atterri dans cette colocation. Mais elle était contente. La maison était spacieuse, et elle était devenue plutôt proche de Katja et Sevan. Elle avait aussi commencé à nouer une relation avec Kip et Leo, mais il fallait dire qu’avec leurs horaires dépareillés, ce n’était pas comme s’ils se marchaient vraiment sur les pieds. Lisa avait aussi une certaine retenue, qui l’empêchait souvent d’aller vers les gens au début d’une relation. Et après c’était plutôt l’inverse – s’emparant de leur monde, de leur cœur, elle s’accrochait à ses amis comme une moule à son rocher, désespérée de tomber, de se noyer.

Axel et elle commençaient seulement à être proches. Leur cohabitation se passait bien. Jusqu’à ce que les ailes de la mort se penchent lentement sur l’homme, policier à ses heures perdus, guerriers de profession. Emporté par des fous furieux, kidnappé, séquestré pendant deux longs mois, une sorte d’inquiétude mêlée d’angoisse avait cohabité avec les équipiers restants de la colocation. La porte de sa chambre, fermée à jamais, semblait leur hurler que son habitant ne reviendrait pas. Les minutes, les heures, les jours étaient passés, sans qu’Axel ne revienne, sans que rien ne leur permettre de s’assurer qu’il était en vie. Jusqu’à ce que, trois semaines plus tôt, l’hôpital recueille sa dépouille à peine vivante, son esprit brisé et ses yeux hagards. Lisa avait du mal avec les sentiments, avec les effusions. Elle avait attrapé sa main, et serré fort en le voyant allongé sur le lit de l’hôpital. Il avait été là quand elle avait eu besoin d’aide, elle aurait aimé lui rendre la pareille. Elle avait fait son maximum pour que la maison soit parfaite. Pour que l’entente soit encore meilleure qu’avant. Elle avait parfois un peu peur de ce mutisme dans lequel il semblait s’être enfermé à double tour. Maladroite, elle ne savait ni comment s’y prendre, ni comment l’amener à ce qu’il se livre, ou juste à ce qu’il se sente mieux. Certaines personnes avaient besoin de temps, de silence, là où d’autres devaient parler, extérioriser, cracher leur venin.

Ce matin-là, Lisa était en tailleur sur le canapé en train de grignoter un bol de céréales avec Katja, commentant les informations morbides. « - Je pense qu’on devrait arrêter de regarder les informations, c’est vraiment malsain… grommelai-je en apprenant un nouvel incendie, une nouvelle tempête, une nouvelle mort, un nouvel attentat à l’autre bout du monde, mais c’était comme s’il se produisait sur son pallier. » Elle se sentait presque agressée à chaque fois, comme si une vague de malheur ensevelissait son cœur. Elle pouvait aussi distinctement voir la différence lorsqu’elle prenait des clichés après une semaine de bourrage de crâne à la télévision ou lorsqu’elle sortait de vacances mentales. Et puis, alors que sous leurs yeux encore bouffis de sommeil passa une enquête spéciale sur la mort de deux jeunes, âgés respectivement de 21 et 22 ans, la télévision s’éteignit subitement. Katja se retourna vivement sur le canapé, avisant qu’Axel tenait la télécommande en main. « Pourquoi t’as fait ça ? C'était une façon de parler. »

Anonymous

Invité

Re: #11 - informations dilapidées
Ven 1 Juil - 18:27



INFORMATIONS DILAPIDÉES
lisa & axel
Tu t'étais levé ce matin-là sans avoir d'idées de quoi faire. Une chose était certaine : tu n'irais pas travailler. Ton chef te parlait comme si tu étais un gosse, comme si on avait besoin de prendre soin de toi, ce qui n'était absolument pas le cas. Non, tu pouvais prendre soin de toi absolument seul. Alors t'étais resté un long moment dans ton lit, après avoir pris tes médicaments, à réfléchir à tout ce qu'il s'était passé depuis que tu t'étais fais enlevé. À tout ce que t'avais pu faire, au combien tu t'en voulais. Parce que maintenant, tu te disais qu'il aurait mieux fait de tirer. Tu ne t'en serais pas voulu à ce point après trois semaines, tu ne serais pas en train de regretter chacun de tes gestes et tu n'aurais pas à t'expliquer à qui que ce soit. Comme ton chef, ta coéquipière ou même tes colocataires. Et voilà, en parlant d'eux. Tu savais qu'à présent tu leur était inconnu. Tu avais énormément changé, même si tu affirmais le contraire. Des périodes d'absence, peur de parler ou peur du silence, tu ne souriais presque plus, ou pas comme avant, et tu prenais chacun de leurs mots au pied de la lettre. Et tu les avais entendu le dire eux même. Ils ne savaient plus qui tu étais, et tu ne le savais à vrai dire pas non plus.
Mais t'avais finis par sortir de ta chambre, t'avais juste enfilé un haut pour cacher toutes les cicatrices que tu avais sur le torse, mais ça ne cachait pas celles que tu avais sur les bras. Et puis tu étais partis dans la cuisine, tu t'étais préparé un thé et enfin t'étais parti dans le salon, finalement. T'avais fais un signe de la main aux filles qui étaient devant la télé. Mais peut-être qu'elles t'avaient pas vu ? Dans le fond, tu t'en foutais. Devant la télé, il y avait Katja, ta meilleure amie depuis beaucoup trop de temps maintenant, et Lisa. Lisa, c'était la petite nouvelle de la colocation. Tu ne savais pas vraiment comment elle était, t'avais eu très peu de temps pour apprendre à la connaître. Et puis quand tu t'étais mis à vraiment t'intéresser à elle, et juste après il s'était passé ce qui t'avais réellement changé. Tu espérais pouvoir mieux la connaître un jour, mais pas maintenant. Maintenant, t'avais besoin de temps pour apprendre à te connaître toi-même, pour apprendre à connaître le monstre qui portait ta peau, qui se nommait de la même manière que toi. T'avais besoin d'apprendre à connaître le meurtrier.
Et puis tu t'étais mis à regarder la télévision également, les informations. T'avais écouté la jeune femme qui parlait mais tu n'avais pas réagis. Toi, en ce qui te concernait, tu n'aimais pas regarder la télévision. Sauf quand ils passaient les films Marvel ou les dessins animés des Tortues Ninja en fait. Alors tu n'avais pas réagis. Le seul instant où tu réagis, ce fut l'instant où tu entendis parler de morts et où tu vis les photos d'Alex et Simon. Ce fut à cet instant même où tu réagissais. Tu n'avais pas envie d'en voir plus, tu ne voulais pas en entendre parler, alors tu avais seulement attrapé la télécommande et t'avais éteins la télé. Rien de plus, rien de moins. T'avais finis par regarder la blonde qui se plaignait et t'avais finis de manger ton bout de pain en reposant la télécommande, penchant la tête sur le côté. « Pourquoi, ça t'intéresse ? Très bien. Celui de vingt et un an s'appelle Alex, celui de vingt-deux ans s'appelle Simon. Ils ont tout les deux une famille assez riche mais trouvent quand même des raisons pour vouloir faire imploser un immeuble et pour torturer un policier qui essaye de les aider. Je continue ou t'as cerné pourquoi j'ai éteins ? » T'étais peut-être un peu brutal dans tes mots, mais avec ça c'était bien plus compréhensible. Après, tu ne voulais pas continuer. Tu ne voulais pas dire que tu savais comment ils étaient morts, parce que tu le savais ouais. Parce que tu les avais tué.
Anonymous

Invité

Re: #11 - informations dilapidées
Sam 9 Juil - 19:42


informations dilapidées
ft. axel

#11 - informations dilapidées  Big-1021915509

Un bout de pain dans la bouche, Axel reposa lentement la télécommande. « Pourquoi, ça t’intéresse ? Très bien. Celui de vingt-et-un an s’appelle Alex, celui de vingt-deux ans s’appelle Simon. Ils ont tous les deux une famille assez riche mais trouvent quand même des raisons pour vouloir faire imploser un immeuble et pour torturer un policier qui essaye de les aider. Je continue ou t’as cerné pourquoi j’ai éteins ? » Lisa se prit le flot de paroles comme une gifle. Le malaise grandit en elle tandis qu’elle se retournait vers l’écran éteint. Elle remarqua d’ailleurs qu’Axel avait utilisé le présent. Le présent peut-être parce que pour lui ça passait en boucle dans sa tête. Parce qu’il ne voyait plus que ça, maintenant. Elle ne l’avait pas vraiment connu, avant. Elle n’aurait pas su le qualifier, le décrire, lui donner de réelles caractéristiques. C’était un gars plutôt gentil avec un sourire goguenard qui l’avait tout de suite séduite – amicalement du moins. Il respirait une certaine confiance entérinée dans son esprit par le fait qu’il était policier. Quand elle l’avait rencontré pour la première fois, un peu naïve, influençable, elle avait tout de suite aimé l’aura de sécurité qui se dégageait non seulement des policiers, mais surtout d’Axel et de sa team. Une connivence incroyable, qu’elle avait presque eu l’impression d’interrompre : mais rien de tout cela. Des gens au cœur gros comme une maison. Mais depuis l’accident… Lisa était terrifiée de voir les cicatrices sabrer son corps comme son esprit. Elle aurait voulu pouvoir l’aider à guérir ; mais non seulement elle ne le connaissait pas assez, mais en plus elle n’avait jamais été très douée avec le réconfort. Devait-elle lui rentrer dedans comme elle l’aurait fait avec ses proches ? Devait-elle lui laisser tout le loisir d’éructer sa colère de cette manière ? Est-ce que ça lui faisait du bien ? Est-ce qu’elle devait insister ? « Si tu as besoin d’en parler, tu peux continuer. » Lorsqu’elle était plus jeune et qu’elle ne savait pas comment se comporter avec les autres, soit parce que la politesse le lui empêchait ou simplement parce qu’elle ne savait pas sur quel pied danser, ses parents lui avaient donné une façon simple d’être et d’agir, qu’elle avait toujours suivi à la lettre jusque-là. Et ça lui avait réussi. Être toujours honnête.

« Je n’ai jamais rien dit depuis ton retour, commença-t-elle, les yeux rivés sur l’écran, tenant son bol de céréales devenues molles entre les doigts. Et on ne se connait pas bien. Alors tu peux m’envoyer balader si ça peut te faire te sentir mieux – j’en serais ravie. Mais si tu as envie d’en parler. Si tu as envie d’être en colère. Si tu as envie d’être triste… Ou simplement si tu as envie d’en parler… Sache qu’on est là. Que je suis là. C’est toi qui m’intéresse, lâcha-t-elle finalement. » Elle se doutait qu’elle se heurterait à un mur. Mais qu’importait ! De toute manière, s’il restait entêté de cette manière, il le resterait brutal. Elle ne savait pas ce qu’on était censé faire dans ce genre de cas. Peut-être ne pouvait-elle rien faire – toutefois cela sonnait trop fataliste pour elle. Elle était toujours d’un optimisme à toute épreuve, persuadée de pouvoir tout déjouer, tout faire, même recoller les morceaux d’Axel. Oh peut-être pas elle en tant que personne, non. Le monde était bien fait, et elle voulait croire qu’il remonterait la pente. Les gens essayaient parfois de briser ses illusions. De lui montrer que ce qu'elle pensait était faux. Mais cette effronterie, cet entêtement, jamais elle ne s'en départirait. Elle souhaitait bon courage à Axel s'il voulait continuer à se jeter sur elle.


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