ON S'EST LAISSÉS TOMBER À GENOUX
ft. gia

Il est quinze heures. C'est probablement là l'information la plus inutile que tu as, assis dans cette chambre, sur le lit, à l'hôpital. Oui, t'étais encore à l'hôpital. C'était limite si t'y passais ta vie en réalité. Sauf que cette fois, c'était pas pour tes blessures corporelles – enfin si, aussi – mais plutôt pour les blessures cérébrales. Parce que le coup de clé à molette que t'avais foutu Simon t'avais une foutue commotion cérébrale. Avec les vertiges et la fatigue qui allait avec. Et en plus de ça, t'avais une putain d'amnésie dissociative, qui ne te faisait pas oublier qui tu étais ou même ce qu'il s'était passé, mais qui te faisait oublier les cauchemars que tu faisais. Et quand tu prenais les médicaments qu'ils te donnaient pour les deux trucs que t'avais, il y avait des putains d'effets secondaires. Du genre des insomnies, tes cauchemars qui te revenaient en pleine gueule, avec les sensations et la peur que tu ressentais pendant qui allait avec. C'était pour ça que tu t'étais retrouvé le cul sur ce lit, avec un médecin qui vérifiait tes signes vitaux et qui regardait également les blessures physiques que t'avais. T'avais bien cicatrisé, mais il te restait des bleus et des marques de brûlures qui te faisait mal, notamment quand ce gros con appuyait dessus. Finalement, et enfin, le médecin s'était décidé à s'éclipser pour aller chercher ce qu'on pouvait te donner comme médicaments, pour les douleurs, pour la commotion, pour l'amnésie dissociative. Toi en soit, ça te dérangeait pas de ne te souvenir de rien. De rien de tes cauchemars du moins. T'avais attendu un long moment le médecin, et puis finalement tu t'étais allongé sur le lit. T'étais torse nu, ton débardeur gris était à côté de toi sur le lit, et t'avais finis par fermer tes yeux. T'étais fatigué, incroyablement fatigué. Mais t'arrivais à faire comme si tout allait bien, comme si t'étais en forme, et personne ne se doutait de rien. Parce que caractériellement, t'étais le même. T'avais pas changé, t'avais juste quelques absences, et tu pleurais juste beaucoup plus qu'avant. Mais ça tout le monde le comprenait. Parce que t'avais eu un gros choc, c'était compréhensible. Mais personne arrivait à se dire que t'étais traumatisé, ça jamais. Pourtant tu l'étais, mais tu t'en cachais bien. T'avais finis par fermer tes yeux, posant tes mains sur ton visage pour diminuer la lumière qui atteignait tes yeux. T'avais envie de dormir. Et tu savais qu'ils te vireraient pas de la chambre si tu t'endormais là, tu savais qu'ils te laisseraient te reposer. Parce que t'en avais bien besoin. Et alors, essayant de dormir un peu, tu faisais plus attention à tout les bruits autour de toi, pas même la porte, pas même si on te parlait, rien. Tu ne faisais attention qu'à ta respiration, rien de plus.