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Anonymous

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(franciella) i don't know what i'm on
Sam 11 Juin - 14:46


C'était une mauvaise idée. Une très mauvaise idée. Tu ne sais pas ce qui t'as pris. Tu aurais du réfléchir d'avantage. Mais tu n'y arrives plus. Tu n'arrives plus à être censée. Cette sensation de pouvoir mourir à n'importe quel moment te pourrit la vie. Elle t'empoisonne. Alors tu fais n'importe quoi. Tu donnerais tout ce que tu possèdes pour un peu d'adrénaline. Cette merde fait battre ton cœur. Tu ne te reconnais plus. Tu ne sais même plus qui tu es. Tu ne te poses plus de questions. Tu ne veux plus avoir de regrets. Tu veux tout expérimenter. Tu te sais à court de temps. Alors tu cours, tu voles et soyons honnête, tu te ramasses la gueule la plupart du temps. Mais ça te plaît. Quand tu tombes, tu te relèves. Tu restes pas au sol, bêtement, à attendre que le temps passe. Toi, t'en as plus. T'en as jamais vraiment eu. T'as toujours été en sursis. Avant on te donnait même pas dix ans, maintenant on te dit que tu dépasseras pas la trentaine. Peut-être même pas la vingtaine. Tu pourrais très bien crever demain.  
La mort, ça te fait peur. Ca te fait flipper. Mais tu le dis pas. Quand on te demande ce que ça fait, tu hausses les épaules. Tu souris doucement et tu te la joues adulte. Mais en réalité, t'es toujours une gamine effrayée par les monstres cachés sous son lit. T'es en train de te détruire. Ca te rassure de savoir que si c'est pas la maladie qui va te tuer, ce sera toi. T'es illogique, tu raisonnes mal, tu saignes de l'intérieur. T'es défaite, brisée. T'as beau dire que tu t'en contrefiches, que rien ne t'atteint, c'est faux. Ton prénom signifie la battante mais tu te bats depuis trop longtemps maintenant. T'es une guerrière épuisée. Trop de batailles, trop de guerres perdues. T'as l'impression que tu n'en verras jamais le bout. Parfois, tu te surprends même à l'attendre, cette mort. Ce serait plus simple. Peut-être que t'arrêterais de souffrir. Et puis tu penses ta famille, à tes amis et t'abandonnes l'idée.  
Mais ce soir, t'as pensé à personne d'autre qu'à toi-même. C'était idiot mais putain, qu'est-ce que ça peut te faire du bien. Être égoïste, l'espace d'une soirée. Ce que tu sais pas, c'est que ton corps va en souffrir. Ce que tu sais pas c'est que le lendemain va être beaucoup plus difficile que les précédents. Mais tu t'en fous. Tu vas peut-être mourir cette nuit. T'en sais rien, tu sais plus grand-chose. T'as pas d'avenir. T'as juste le présent. Et t'en profites à fond. Ta tête commence à tourner. T'es de bonne humeur, tu souris, tu vis. Putain, Gabriella, tu vis. Mais à quel prix ? Tu te surprends même à embrasser cette fille que tu ne connais pas. Tu t'en fous, tu la reverras pas. C'est quoi ton problème ? T'essaies d'ignorer ta conscience. Mais l'appel alarmant de tes poumons te ramène à la dure réalité. T'as besoin d'air, t'as l'impression d'étouffer. Bordel, pourquoi t'as fais ça. Tu sors de la boîte de nuit, juste le temps de respirer. Inspire, expire. Mais c'est douloureux, t'y arrives pas. Tu te mets à tousser. T'es seule, dehors, comme une idiote. Tu tousses, tu tousses, encore et encore. Jusqu'à ce que du sang coule entre tes doigts. Et c'est là que tu te rends compte que t'as merdé. Pourtant, t'en ris. T'en ris. Parce qu'il vaut mieux en rire qu'en pleurer. Et parce que demain, tu seras peut-être plus là.
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Re: (franciella) i don't know what i'm on
Sam 11 Juin - 15:49



i don't know what i'm on

T'as mal au crane. Tu sais pas trop pourquoi mais t'as mal au crâne. Surement la musique qui te tape sur les nerfs. Surement l'odeur de sueur et de tabacs froid qui t'attaque les sens. Surement l'alcool que t'as passé la soirée à boire, ouais. T'as la gorge sèche. T'es les poumons en manquent. T'en aurais presque les mains qui tremblent tellement t'as envie d'une clope. Tu te retiens pourtant, t'en as presque plus. T'essayes de calmer ta consommation depuis un moment, sans succès. De toute façon à quoi ça servirait, hein ? Les médecins ont déjà dit que t'étais bon pour la benne et tu t'étonnes tout seul de ne pas encore être tombé malade. Ou pire, raide mort. Ça ferait plaisir à pas mal de monde que d'apprendre que t'as rendu l'âme. Mais non, tu tiens bon, t'es fort. T'es brave. T'es miraculé et tu en joues. Un an que tu te laisses tomber, que t'es devenu ton pire ennemi. Un an que t'as arrêté de regarder à deux fois ce qu'il y a dans ton verre. Même ta gamine elle a comprit. Elle est plus discrète, plus fade. Ça te tues d'avoir ce genre d'impact sur elle alors tu te racontes des contes qui ne font plaisir qu'à toi. Que c'est de la faute de ton ex femme et que toi t'as rien demandé. Que t'aurais pu t'en sortir si elle était restée, que t'aurais été assez fort. Des conneries, t'es pas assez fort. T'es pas assez fort pour survivre à ça, personne ne l'est. Des mois d'espoirs réduit à néant en quelques minutes. Ton fils, il ne verra pas le jour. C'est foutu, c'est trop tard, c'est perdu. La musique techno change de rythme et tu sors de la torpeur qui t'entrainait dans les ténèbres de ton esprit embrumé. T'aimes pas la techno. Avant, Paolo et toi vous alliez en boite pour vous amuser, pour danser et flirter sur de la bonne musique. Mais maintenant que t'y vas seul ça te semble bien fade. T'essayes de te sentir jeune, t'essayes vraiment. Peut-être que si t'es plus jeune, Antonia elle te verra autrement qu'un corps qui peut l'enlacer de temps à autre. Si t'arrives à faire oublier ton âge, ton gamin, ta famille, alors tu parviendras à quelque chose. Quoi tu sais pas, mais t'as besoin d'un quelque chose, et vite. T'as besoin de ce grand amour que t'as jamais vu nul part. Au moins d'un souffle d'air qui te purifies. Le samedi soir tu écumes les bars et les soirées, le dimanche matin tu te confesses à la messe. C'est pas une vie saine ça, t'en es conscient. Mais t'arrives pas à t'en défaire. Sortir fumer une clope, ou danser. Ou partir. Non, tu peux pas partir. Maintenant que t'es tombé dans les méandres de Vérone faut que t'y restes, que t'y pourrisses. Tu seras pas regretté, tu seras même pas dans les mémoires. Un parmi les autres. Ta gamine, tu la laisses à tes proches, à ta famille. Pas à Tilde, non. Elle n'a jamais été là pour sa gosse. Tu l'as pas revu depuis des mois, de toute façon. Oh, non, ça recommence. Tu te remets à penser à elle, déchet humain. Une clope, t'en as besoin au final. Alors tu sors devant l'endroit, tu pourras revenir après. Ils te connaissent assez pour te laisser entrer sans problème. Pochtron mal famé. T'allumes ta cigarette, le regard posé sur une silhouette un peu plus loin dans la ruelle. Une nana qui semble cracher ses poumons. Bien fait pour sa gueule, tu penses. Fumer c'est mal. Sauf que dans son rire tu reconnais une frayeur qui hante tes nuits d'ivrogne. Tu t'approches, la clope au bec, le regard éberlué, une odeur d'alcool t'imbibant. “... Gaby ?” Non, ça peut pas être elle. Ça te ferait trop de mal que ce soit elle.
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Re: (franciella) i don't know what i'm on
Sam 11 Juin - 16:25


Tu trembles. T'essaies de pas vomir. Pourquoi tu tiens tant que ça à oublier ? T'essaies d'échapper à ton destin. T'essaies d'échapper à ce qui te fait mal. T'as plus le courage d'affronter la réalité. Alors tu te coupes du monde. Tu veux être une jeune adulte normale. Tu veux foutre la merde partout où tu passes. Te rebeller contre des règles qui n'existent que dans ta tête. Bousculer les limites, les franchir. Tu veux te prouver que t'es vivante, que t'as encore de jolies choses à vivre. Alors tu te mets en danger. Tu bois, t'as déjà essayé de fumer et t'as manqué de perdre un poumon. Et maintenant ça. Tu te drogues. Tu regrettes. T'aurais pas dû. Tu voulais essayer. T'en parlais. T'as détourné les yeux. On a mis un truc dans ton verre. Tu l'as pris sans vraiment t'en rendre compte. C'était pas volontaire. Même si au fond t'en crevais d'envie. Tu regretteras demain matin. Si tu te réveilles de ce cauchemar.
Tu voudrais arrêter de tousser. T'arrives pas à reprendre ton souffle. Ca te brûle, c'est douloureux, t'en peux déjà plus. Ces crises là sont fréquentes. Résultats de tes excès incontrôlés. T'as besoin de tout ça, t'en as besoin pour pas devenir tarée. Pour pas te mettre à pleurer. Tu dois être forte pour les autres. Tu penses plus à eux qu'à toi. Mourir ça te fait peur. Mais si ça te fait tellement peur, c'est parce que tu penses à ceux que tu vas laisser derrière toi. La liste serait trop longue si tu commençais à les énumérer. T'as trop peur de blesser qui que ce soit. T'aimes pas faire du mal. T'aimes pas non plus quand on t'en fait mais tu dis jamais rien. T'encaisses, tu souris, tu pardonnes. Comme avec Francisco. Mais lui, tu lui en veux. Pas de s'être foutu en l'air en réduisant tes chances à néant. Non, tu lui en veux de te laisser tomber. Tu le détestes de ne plus te regarder droit dans les yeux, de t'esquiver quand il en a l'occasion, d'à peine t'adresser la parole. Ca te tue à petit feu. Et si tu fais tout ça, c'est aussi pour lui prouver à lui que tu t'en sortiras. Que peu importe ce qui se passera, ça ira.
Tu penses tromper qui ? Tout le monde. Ils ont juste besoin d'être rassurés, ils ont besoin de savoir qu'ils peuvent vivre leur vie sans paraître égoïste. Et toi, t'as besoin de les laisser vivre. Tu veux pas qu'on se foute en l'air pour toi. T'en vaux pas la peine. T'en as jamais valu la peine. La vérité c'est que t'es brisée et que tu continues pourtant de sourire. Tout le temps. Même quand la seule chose dont t'as envie c'est de pleurer. Tu souris pour tromper la mort. "Gaby?" Tu réagis pas tout de suite. Tu finis par redresser la tête, essuyant le sang qui peut encore couler le long de tes fines lèvres. Quand tu vois Franc, ton cœur s'arrête. Un sourire de gamine illumine ton visage et tu te jettes à son cou. "Je savais que tu me feras pas la gueule éternellement." Murmures-tu presque en pleurant. Tu le serres contre toi, avec le peu de force qu'il te reste. T'essaies de contrôler ta toux mais t'y arrives pas. T'espères juste qu'il remarquera pas. Tu pleures. Tu souris. Tu ris. C'est un mélange d'émotions. T'arrives plus à les contrôler. Tu sais pas ce que t'as pris.
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Re: (franciella) i don't know what i'm on
Sam 11 Juin - 18:04



i don't know what i'm on

T'as l'impression que c'est le monde entier qui pue mais non, c'est juste la boite. C'est juste cet endroit qui respire la luxure et l'excès, qui te fait t'étouffer. T'as jamais été aussi sale, tu sais plus ce qu'il t'a prit. T'avais pas demandé tout ça toi, t'avais la belle vie. Famille aimante, femme magnifique, gamine adorée. T'adores même plus ta gamine, c'est dire à quel point t'es devenu pourri. Un fruit trop mur qui coule sur les doigts, qui poisse, qui colle. Tu sais plus où elle est passée, ta vie. Peut-être que tu l'as jamais su. Ce que tu sais, c'est que trainer ici c'est abandonner. Accepter d'être sale, c'est laisser tomber. T'as laissé tomber quand tu t'es pas mis à courir après Tilde, quand t'as fini par écarter les jambes d'Antonia, quand t'as ouvert ta première bouteille de malt. T'as abandonné et t'as pas le droit de le regretter. Si tu le fais, tu deviens une ombre. Si tu te retournes et que tu contemples avec aigreur tout ce que t'as perdu, alors tu disparais. T'es plus rien. Vaut mieux avancer toujours, encore. Te mentir et t'imaginer un monde ou tu peux être heureux quand même. Avec ta bouteille et ton sourire en biais. Ta gueule qui ne charme plus personne. T'as perdu ton étincelle, et tu dois vivre avec. T'y arrives plutôt bien, tu gagnes du fric et ta gamine t'embrasse toujours le soir avant que tu ne partes bosser. Les critiques sont encore unanimes pour dire que t'es un génie et tes proches continuent de louer le gars exemplaire qui leur sert de frère, de cousin, de neveu. Tu pourrais presque te duper toi même si tu ne voyais pas l'air désolé de ceux qui jugent tes moindre faits et gestes. T'as beau te convaincre qu'ils ne valent pas mieux que toi, tu te sens crever à chacun des nouveaux jugements qui apparaissent dans leurs pupilles. Même dans la boite, t'as l'impression qu'on te regarde. T'es en train de devenir paranoïaque, à force. Tu sers les dents, tu sors, t'as pas envie de te mettre à flipper. Tu pourrais presque ignorer la pauvre gamine qui crache ses poumons mais t'en es pas foutu. L'ancien Francisco, le gentil, le doux, il s'inquiète encore. Pour n'importe qui, n'importe quoi. Il s'inquiète même quand t'essayes de faire genre que non, que t'en as rien à faire du monde qui t'entoure. Et puis, dans la gamine tu reconnais Gabriella et ton corps se fige un instant avant de s'approcher. Bah ouais, parce que soudainement t'es inquiet, affolé presque. Parce que Gaby c'est pas n'importe qui. C'est pas n'importe quoi. C'est la dernière étoile qui s'est éteinte dans cette constellation qui faisait de toi ce que t'étais. Une étoile qui sourit et qui te sautes dessus. C'est instinctif, tu la rattrapes en serrant tes bras autour d'elle aussi fort que tu le peux. Elle te manque, la gamine. Elle te manque et ça te tue. Un instant tu la gardes, t'oublies le reste. Et puis le reste revient quand elle se met à tousser. “Gaby...” T'es pas foutu de dire autre chose. Tu finis par la lâcher, et ta main vient se mettre sous son menton comme pour la regarder. Comme pour t'assurer qu'elle n'a pas changé. Elle pleure mais t'essayes d'oublier. Elle a du sang sur la lèvre mais t'essayes d'oublier. T'essayes d'oublier le monde et la lune, mais t'y arrives pas. “Gabriella respire.” Ça y est, t'as retrouvé ton ton paternaliste et ton calme d'antan. T'es redevenu un adulte, un adulte qui se fait du soucis mais qui s'efforce de rester de marbre. Qui s'efforce aussi de rester debout. Ta clope, elle est tombée depuis bien longtemps mais là, t'en a rien à faire. D'abord, sa respiration. ensuite, le reste. “As-tu consommé de l'alcool ? Autre chose ? Tu as tes médicaments sur toi ?” Super héros à deux balles.
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Re: (franciella) i don't know what i'm on
Sam 11 Juin - 18:44


T'es paumée. T'essaies de berner ton monde, les gens qui t'entourent. T'essaies de leur faire croire que la terre tourne autour de la lune. Que le réchauffement climatique ça n'existe pas. Que les guerres, les attentats, les séismes, les éruptions volcaniques c'est que du flan. T'essaies de leur faire croire que tout va bien. Que tu vas bien. Plus c'est gros, plus ça passe. Ils tombent tous dans le panneau. Parce qu'au fond, ils veulent y croire. Ils veulent croire que tu vas vivre. Ils s'accrochent tous à cet espoir que tu leur donnes. Tu mens, tu craches du sang mais tu fais passer ça pour de la grenadine. Tu t'étouffes jusque tard la nuit mais tu prétends rire aux éclats. Ils sont tous naïfs. Ou peut-être que eux aussi, ils s'accrochent au moindre espoir comme on peut s'agripper à sa mère dans un magasin bondé. Ils ont besoin de se sentir en sécurité. Alors tu les laisses faire. Tu leur laisse croire ce qu'ils veulent. Tu leur dis ce qu'ils ont envie d'entendre. Tu leurs dois bien ça.
T'es un cauchemar. Tu vis un enfer. Mais tu t'adaptes. Tu boites mais tu continues de marcher. On pourra te couper les deux jambes que tu continuerais d'avancer. T'arrives pas à lâcher prise. T'arrives pas à abandonner. C'est plus fort que toi. Tu te battras jusqu'à ton dernier souffle. Parce que t'es comme ça. C'est dans ton caractère. Une partie de toi veut vivre. L'autre voudrait que ça s'arrête. T'as peur de te faire greffer. T'as peur d'y passer. Mais quoi qu'il arrive, tu finiras par mourir. Alors maintenant ou plus tard, qu'est-ce que ça change au fond. T'auras jamais le temps de réaliser tes rêves. Peut-être que tes toiles vaudront une fortune quand tu seras passée de l'autre côté. Gabriella Borgia, l'artiste oubliée. Tu te fais rire. Tu te désespères. T'en peux plus. Alors pourquoi tu continues d'avancer ? Tu continueras de briller, parce que t'as besoin d'exister.  
T'es une étoile. Une petite étoile. On te voit presque pas dans l'immensité du ciel. Pourtant, tu brilles comme aucune autre étoile. Tu le sais que ta lumière commence à flancher, que tu commences à faner. Un jour, tu finiras par t'éteindre. Mais comme toutes les étoiles, on ne le remarquera pas tout de suite. Tu continueras de briller un temps, quelques années. Et tu tomberas dans l'oubli. C'Est-ce qui te fait le plus peur. T'as peur que tout le monde avance, qu'on t'oublie, que tu ne deviennes qu'un souvenir. C'est égoïste mais t'as peur que la vie reprenne son cour sans toi. T'as peur de te rendre compte que finalement, t'es pas si indispensable. Putain, qu'est-ce que ça peut te faire flipper. C'est plus fort que toi. T'as besoin de te sentir utile pour exister. Sans ça, tu te sens pas vraiment vivante. Et y'a rien de pire que de vivre sa vie à moitié. T'as abandonné les abandons, t'as enfin arrêté d'essayer. Tu fais tout à fond, tu te poses plus de question. Tu veux vivre. Vivre.  
Tu le sers contre toi. Tu veux plus le laisser partir. Il peut plus te laisser tomber. C'est douloureux de le voir là. Tu commences à flipper. Qu'est-ce qui t'es passée par la tête. T'aurais jamais du boire. T'aurais jamais du laisser ton verre sans surveillance. T'as de la chance d'être encore en vie. Peut-être plus pour longtemps. La voix de Franc te semble lointaine. Tu l'entends vaguement. Il t'a repoussé, t'es plus que l'ombre de toi-même. T'as baissé les yeux. La douleur est permanente. Elle t'obsède. Te brûle. Te tue à petit feu. "Gabriella, respire. " T'y arrives pas. Tu peux pas. Tu voudrais qu'on t'achève. Et pourquoi il est là putain ? Pourquoi il te laisse pas tranquille ? Pourquoi il t'abandonne pas, encore une fois ? Tu le détestes. ""As-tu consommé de l'alcool ? Autre chose ? Tu as tes médicaments sur toi ?" Tu écarquilles les yeux. T'as du mal à comprendre ce qu'il se passe. Tu te dégages de son emprise d'une violence qui ne te ressemble pas. Tes yeux embués par les larmes se plongent dans les siens et tu le maudis intérieurement. Tu tousses, tu suffoques, tu craches du sang sur tes mains déjà rougies. "Je te déteste." Lâches-tu, la voix sifflante, entrecoupée par les sanglots. "Je m'en fous de ton poumon. Je veux mourir, alors reste au moins avec moi jusque la fin putain." T'es totalement hors-sujet. Tu comprends rien. T'es pas vulgaire en temps normal. Tu sais pas ce qui te prend. Peut-être que c'est ton cœur qui parle.  
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Re: (franciella) i don't know what i'm on
Sam 11 Juin - 21:37



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Elle a toujours été maigre, ta cousine. Elle a toujours été fine, depuis toute petite. Gamine elle se jetait sur toi pour que tu la prennes dans tes bras et il te semblait qu'elle ne pesait pas plus qu'un oiseau discret et chantant. Une gamine malade et malheureuse, mise de coté. Dieu sait que t'as prié pour elle, que t'as eu peur. Dans tes pensées, tous le temps, elle allait mieux. Comme si d'un coup d'un seul la guérison pouvait se faire. Mais non, rien. Pas de miracle même pour toi le fils prodigue. Personne pour aider. Elle a toujours été maigre et pale Gabriella. Une brune au rire cristallin et au parfum sucré. Une perle à protéger, comme Sara. Les deux se sont toujours adorés, et t'as été témoin de bien des moments de tendresse entre elles. Elles t'ont toujours attendri, seules ou à deux. Un sourire et voilà que t'accours, c'est comme ça que ça marche. Parce que tu supportes pas de les savoir malheureuses toutes les deux. Tu supportes pas grand chose quand il s'agit d'elles. Alors la maladie ce Gaby, c'est un peu comme un cauchemar qui te précipite dans la douleur toujours un peu plus. Tu sais qu'elle mérite pas ça, qu'elle mérite pas de crever à vingt-cinq ans ni de devoir endurer les traitements qu'elle endure. Elle est trop précieuse pour ça. Mais le pire, le plus douloureux, le piège qui est venu se refermer sur toi, c'est que t'es en parti responsable de la catastrophe. Parce que t'aurais pu l'aider, mais que t'as foutu ça en l'air. Il ne t'a pas fallut beaucoup de temps pour flinguer ton corps, quelques mois. T'aurais pu lui offrir le monde, un peu d'air au moins. Au lieu de ça tu la gardes enfermé dans une tour d'ivoire. Et tu te détestes comme tu n'as jamais détesté personne. Tu peux plus la regarder en face l'enfant. Tu ne peux plus lui adresser la parole comme tu l'as toujours fait. Tu peux plus faire parti de sa vie, pas sans sentir le poids de ta culpabilité sur tes épaules fatiguées. C'est pire que Tilde, pire qu'Antonia, pire qu'Adele, pire que tout. C'est ça, la plus sombre de tes parts. Au fond, t'es quoi de plus que le meurtrier de ta cousine ? Toquard. T'as pas envie d'être responsable mais tu sais que tu l'es. T'as perdu toute envie d'être raisonnable depuis que tu sais que t'aurais pu la sauver, mais que t'as été un égoïste. Soudainement ta clope elle te fait honte, alors tu fous le pied dessus comme pour la cacher. Pour qu'elle ne comprenne pas que t'as pas changé, que t'es toujours le même abruti.  T'essayes d'être autre chose, quelque chose que tu n'es plus. Toi même. Quand vous vous écartez tu sens bien qu'un truc ne va pas. Alors tes mains viennent se poser sur ses joues et tu la forces à te regarder, histoire de la calmer. C'est pas très efficace sur elle, ça marche sur toi. C'est déjà ça de gagner. L'alcool que t'as ingurgité tu le ressens plus, une autre petite victoire sur laquelle tu ne t'attardes pas. Elle n'a pas besoin de ça, et t'as pas que ça à faire. T'essayes de savoir comment tu peux l'aider mais la vérité c'est que t'es terrifié. Parce que t'es pas médecin toi, et qu'elle en a clairement besoin. Tu le vois le sang, il te fait peur. Tu sais pas gérer ce genre de situation. T'as jamais su. Tu vas pour poser d'autres questions mais voilà qu'elle t'échappe. L'histoire de ta vie. Ses mots te blessent plus que tu ne l'aurais imaginé. Toquard, t'as tout gagné. “Gab-” Elle te coupe, elle est furieuse. Elle abat sa colère sur toi, sur ta pauvre gueule de pochtron. Tu restes là, interdit, à la regarder. Mourir, quelle drôle d'idée. “Non.” C'est tout ce que t'es foutu de répondre sur le coup. D'une petite voix, vachement fort le gars. T'es tellement loin sur le moment, sur une autre planète. T'as l'impression de comprendre mais sans comprendre. “Il est hors de question que tu meurs Gaby.” T'es plus ferme cette fois. Tu reprends contenance, c'est bien. T'as le regard qui s'assombrit et tu finis par lui prendre la main, et tant pis pour le sang. “Tu m'entends Gabriella ? Tu ne vas pas mourir.” C'est surement toi que t'essayes de rassurer plutôt qu'elle. Mais t'imagines pas un monde où tu serais responsable de ça. “Écoute, j'ai merdé. Et je m'en veux si tu savais. T'as le droit de me détester pour avoir foutu cette chance là en l'air, mais je t'interdis d'abandonner. Tu peux pas abandonner.” T'arrives à rester digne, une grande première. Toi qui avais l'habitude de baisser les yeux à chaque rencontre voilà que tu la regardes droit dans les yeux. Il est hors de question que tu la laisses abandonné, de ça tu en es persuadé.
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Re: (franciella) i don't know what i'm on
Dim 12 Juin - 0:21


T'as voulu le sauver de tes névroses. T'as essayé de lui laisser du temps. Tu lui en as jamais voulu. Comment t'aurais pu. Il a géré ses problèmes comme il a pu. Personne n'est parfait. T'es personne pour lui faire la morale. Personne pour lui en vouloir. T'es plus que l'ombre de toi-même de toute façon. Alors qu'est-ce que ça peut faire. Qu'est-ce que ça peut bien lui foutre que tu t'en ailles maintenant ou demain. Il t'a abandonné. Il t'a laissé tomber. Alors peut-être que tu lui en veux un peu. Mais pas pour ce qu'il croit. Il est tellement loin, tellement loin de penser, de se douter que tu lui en as jamais voulu d'avoir foutu en l'air tes espoirs. Parce que la seule chose à laquelle tu t'es toujours accrochée, c'était lui. Pas à un bout de poumon. Juste lui. T'as pas besoin de mieux respirer. T'as pas besoin de vivre soixante-dix ans. Tu t'en fous de vivre vieille si c'est pour être misérable. Tu préfères que ta vie soit courte mais bien remplie, entourée des personnes que tu aimes.
C'est vrai, t'as peur de mourir. Comme tout le monde. Tes raisons sont peut-être logiques, recevables valables. C'est vrai, t'as envie d'abandonner. T'es fatiguée de tes traitements, de tes rendez-vous médicaux, des mensonges que tu balances à tout à ceux qui veulent bien les entendre. T'en as marre, ras-le-bol, tu voudrais tout arrêter. Mais tu le fais pas. T'as peut-être pas d'avenir mais ton présent est beaucoup trop important pour que tu songes à te foutre en l'air. En tout cas, pas comme ça. Alors tu préfères le faire sur la durée. Que tu puisses te préparer à l'éventualité. Que tu puisses tous les préparer. Mais avoir Franc' devant toi, ça te fait réaliser à quel point tu peux être idiote parfois. Surtout ce soir. Les mélanges d'alcool, le fait que tu planes à cent mille, que ton cœur batte la chamade comme jamais auparavant. Tu pleures, tu craches du sang, tu ris. T'es paumée. T'es tellement paumée. Si on te demandait ton prénom, tu serais incapable de répondre. T'as la bouche engourdie, les lèvres tremblantes, la langue rougie et les poumons noyés.
Et tu ne sais plus si il en vaut la peine. Tu lui as donné mille et une chances. Mais tu serais capable de lui en laisser mille de plus. Parce que t'es pas rancunière, parce que tu sais ce que c'est que d'avoir peur. Mais ce soir, tu déverses ta haine. Celle que tu retiens depuis trop longtemps. Y'a tellement de choses que tu comprends pas. Pourquoi il fait ça, pourquoi il s'inflige ça. Pourquoi il se fout en l'air alors qu'il peut vivre. Bordel, il peut vivre. T'arriveras jamais à son âge. Tu le sais. Et ça te tue de le voir tout gâcher. Mais tu le comprends. Tu le comprends parce que lui et toi, vous êtes pareilles. Vous essayez de fuir vos responsabilités, tant que vous le pouvez. Parce que la réalité finira par vous rattraper.
Il te parle. Tu l'écoutes pas. Tu veux pas l'entendre s'excuser. Ou te dire de pas abandonner. Essayer de te persuader. Il croit même plus en ce qu'il raconte. C'est du flan. Au fond t'en sais rien mais t'essaies de te rassurer comme tu peux. Tu veux pas être la méchante dans l'histoire. Mais c'est déjà trop tard. "Non." Tu te tais, tu l'écoutes. Il te manque, il te manque tellement. "Il est hors de question que tu meurs Gaby." Il prend ta main, ton cœur sursaute. "Tu m'entends Gabriella ? Tu ne vas pas mourir." Tu te mords la lèvre inférieure. Il est dans le déni. "Écoute, j'ai merdé. Et je m'en veux si tu savais. T'as le droit de me détester pour avoir foutu cette chance là en l'air, mais je t'interdis d'abandonner. Tu peux pas abandonner.” C'était la phrase de trop.
Tu le repousses, tu lâches sa main, tu t'écartes. Il te fait mal. Il te connaît pas. Il sait pas ce que tu ressens, ce que tu traverses. Il sait pas que tu dors plus, que tu vis plus, que tu manges plus, que tu bois, que tu fumes. Et maintenant tu te drogues. Il sait rien de tout ça. Il te connaît plus. Parce qu'il t'a laissé, comme tous les autres. "T'es con ou quoi ?" Tu le fixes, tu comprends plus. "Je t'en ai jamais voulu d'avoir tout foutu en l'air." Ta respiration est saccadée. T'as l'impression d'être en train de crever. "T'avais ce regard, quand j'étais gamine, qui me faisait me sentir bien." Ta voix se perd. Les mots s'entrechoquent. Tu perds le fil de tes souvenirs. "Il était différent de celui des autres. Mais maintenant, t'es juste un idiot rongé par une culpabilité qui ne devrait même pas exister." Tu fermes les yeux, t'adosses au mur. Tu vas tomber. "Je t'en veux pas d'avoir foutu ta santé en l'air. Je t'en veux de me regarder comme si j'allais mourir. Je t'en veux de me laisser tomber parce que je suis condamnée." Murmures-tu. "Je vais mourir, un jour ou l'autre. Cette nuit, dans un an, peut-être dans une heure. C'est comme ça. On le sait, depuis que je suis gamine. C'est pas toi qui m'a condamné. C'est la vie." Tu te laisses glisser le long du mur. Tu trembles. T'aurais jamais du. T'aurais jamais du naître.
Anonymous

Invité

Re: (franciella) i don't know what i'm on
Dim 12 Juin - 12:33



i don't know what i'm on

T'as pas envie de t'inquiéter mais tu t'inquiètes. C'est plus fort que toi, c'est comme ça que ça marche. Le proche est malade, il souffre, il est en danger, et toi tu t'inquiètes. T'as toujours été du genre à t'inquiéter pour rien, et à banaliser les vrais trucs graves. Tu paniques quand Adele se croute le genou, et tu vois pas quand l'état de Tilde empire, jusqu'à ce qu'elle se casse. T'essayes de faire attention pourtant, t'essayes de voir toutes les souffrances. Mais du sang, ça se repère mieux qu'un chagrin insoutenable. La vérité c'est que t'es un nul pour ça. Pour lire les gens. Et du coup, tu les négliges. Tu penses que ça va, que tout va pour le mieux, et puis du jour au lendemain y a plus rien. Toquard. Toquard de merde. T'es plus habitué, depuis quand t'es aussi nul ? T'avais pas fait gaffe, c'est arrivé comme ça du jour au lendemain et t'as rien pu faire. Tes prières, ta foi, tout ça n'a servi à rien. T'as changé, t'y peux plus rien. Ce qu'il reste de l'ancien toi c'est des souvenirs, des sensations et des regrets. T'aimerais bien dire à Gabriella que t'es là pour elle mais tu te rends compte que c'est pas vrai. Que c'est fini ça. Que ça fait des semaines que t'es plus là pour personne, des mois même. T'as laissé le monde s'envenimer sans venir jouer les super héros et tu le regrettes. C'est ta fierté qui en prend un coup, soudainement. Tu t'es rarement senti aussi minable. T'essayes de l'aider mais tu sais très bien que c'est d'un médecin qu'elle a besoin. La logique voudrait que t'appèles une ambulance. Sa maladie, c'est pas un truc à prendre à la légère. C'est insidieux, c'est violent, c'est mortel. Mais là, t'as besoin de lui dire que t'es désolé. Tu réagis bêtement, tu joues l'égoïste. Tu te fais passer avant, encore. T'y peux rien, c'est juste plus fort que toi, c'est comme ça.  Depuis que t'es gamin on t'apprend que t'es supérieur, t'es plus important. Toi le premier fils du premier fils, tu représentes beaucoup d'espoir. T'étais attendu avant même de voir le jour, bien sur que t'en gardes des séquelles. Bien sur que tu penses qu'à ta gueule et à ton pardon. T'as besoin de savoir que c'est pas de ta faute parce que la culpabilité t'étouffe et que t'es pas sur de pouvoir tenir bien longtemps avec. T'es coupable de bien trop de choses. D'avoir laissé ta femme foutre ta vie en l'air, d'avoir posé les yeux sur une femme plus jeune, un joyaux interdit, d'avoir laissé ta famille se déchirer de l'intérieur sans être foutu de l'arrêter. Une série d'échecs qui te pèsent et dont tu veux t'absoudre. Sauf que ça marche pas comme ça et que ton Dieu ne fait rien pour t'aider. Ton Dieu il est même pas foutu de guérir la gamine que tu regardes grandir depuis dix-neuf ans. Putain, elle est si jeune. Elle ne devrait même pas trainer là, dans ce genre d'endroits, à se détruire la santé. Elle devrait être dans son lit, à dormir, paisible. Tu comprends, en fait. Gabriella elle est sans filet, personne qui la retient. Personne qui s'inquiète et qui veille. Elle va droit dans le mur. Comme toi. Tu t'en veux encore plus parce que t'arrives pas à savoir à quel point elle est mal, à l'intérieur. À quel point elle aussi elle s'effondre. T'aimerais bien la serrer contre toi et la rassurer mais t'es plus légitime, t'as plus le droit. Tu t'excuses mais ça sert à rien. Parce qu'elle fini par t'insulter et par cracher sa colère. Au moins, ça a l'avantage d'être clair. Au moins, tu comprends. Parce que même si elle te dit que c'est pas de ta faute, ses mots ne mentent pas. Foutre sa vie en l'air, au moins c'est clair. T'es un champion. Mais la suite est encore pire, un couteau qu'elle plante dans ton corps, dans ton corps, dans ton âme. C'est triste, c'est violent, ça fait mal. T'as changé, vous en venez aux même conclusions elle et toi. Vous vous êtes mit d'accord faut croire. “J'voulais pas te laisser tomber.” Que tu lui dis, mais c'est trop tard. Elle est furieuse contre toi et elle a bien raison. Tu te sens impuissant, tu détestes ça. T'essayes de reprendre contenance mais t'y arrives pas.  Tu fais semblant, toujours. “Mais j'peux plus te regarder Gaby. Pas quand je sais que je te condamne. Je peux pas juste arriver et faire comme si de rien n'était alors que t'es en danger.” Il voudrait l'aider à contrôler sa toux, il s'efforce de ne pas bouger. De ne pas la faire fuir, encore. “T'acceptes peut-être de mourir mais moi j'peux pas. Parce qu'une vie sans toi, ça craint.” Elle compte tellement pour toi, tellement que ça te rend dingue.  
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Re: (franciella) i don't know what i'm on
Dim 12 Juin - 13:11


T'es furieuse. Furieuse contre tout le monde. Contre la planète entière. Contre toi-même, putain. Tu sais pas pourquoi t'es là. Tu connais pas ton destin. Tu sais pas ce que l'avenir te réserve. Et l'avenir parlons-en. Il est flou, brutal. Mortel. C'est indéniable, ton chemin est tout tracé depuis l'enfance. Personne n'a d'espoir. On te donne pas de responsabilités. Tes parents te laissent mener la vie que tu veux. Ils se soucient pas de savoir où t'es ni avec qui. Ils s'en foutent du pourquoi du comment. Ca les intéresse pas. T'es la Borgia que tout le monde ignore. T'es la Borgia bien aimée, celle que tout le monde adore. Mais si t'étais pas malade, t'aurais sans doute plus d'ennems. Tu sais que les amitiés se font et se défont. Mais toi t'as jamais connu ça. Personne s'énerve jamais contre toi. Tu peux agir comme la pire des pestes, te foutre une race lamentable, on te trouvera encore des excuses. Elle est malade, on peut pas lui en vouloir. C'Est-ce qu'ils se répètent tous. Putain, c'est lamentable.
C'est pas de leur faute. Ils savent pas. Ils essaient de gérer ta maladie depuis dix-neuf ans mais en réalité, ils sont tous aussi incapables que toi. Ils se bercent tous de faux semblants. Ils espèrent tous que ça va s'arranger. Mais le comportement des uns et des autres ne laisse pas la place au doute. Au fond, ils ont tous laissé tomber. Ils ont abandonné. Ils se sont fait une raison. Tu vas mourir. Même Francisco essaie de se bercer d'illusions. Mais tu peux le voir sur son visage, tu peux le lire dans ses yeux. Lui aussi, il sait. Il sait que tu vas y passer. Il se cache derrière sa culpabilité. Il essaie de se donner une raison de croire que tout peux s'arranger. Mais au final, il est comme les autres. Tu le croyais différent mais peut-être que c'est toi-même que t'essayais de berner. Et maintenant, tu te sens idiote d'avoir cru en lui. D'avoir pensé, ne serait-ce qu'un instant, qu'on pouvait penser différemment des autres. La société n'est pas faite comme ça. Et ça te tue de te dire que la personne en qui tu avais le plus confiance n'est qu'un lâche, impossible de penser par lui-même.
T'es furieuse et tu sais plus pourquoi. T'as perdu le fil de tes pensées. T'as peur, t'es effrayée. T'es en colère, énervée. T'en veux à la terre entière. Tu voudrais que ça s'arrête. Tu voudrais arrêter de te torturer. Mais t'y arrives pas. T'aimes souffrir. T'aimes souffrir parce que la douleur te fait te sentir vivante. C'est con. C'est une addiction. T'as besoin d'avoir mal, ça te rappelle à quel point respirer est devenu un privilège. Ironie du sort quand on sait de quoi t'es atteinte. Tes poumons lâchent, bientôt ce sera ton système digestif. C'est comme ça, t'y peux. Et si toi t'arrives à vivre avec, pourquoi pas les autres. Si toi tu vas perdre la vie, eux ils te perdront juste toi. Ils apprendront à vivre avec. Et au fond, tu continueras de vivre dans le cœur de ceux que tu aimes. De ceux qui tiennent à toi. Alors c'est pas si grave. Tu te mens à toi-même. T'essaies de faire croire à quiconque veut le comprendre que t'as accepté ton sort. Mais c'est pas le cas. Tu veux pas mourir. Parfois, c'est vrai, t'en as marre. Mais la plupart du temps, tu te bats. Mourir ça te fait flipper. Tu veux vivre. Tu veux tomber amoureuse. Tu veux te marier. Tu veux montrer à ta famille que t'es plus forte que ce qu'ils le pensent. Même si c'est pas le cas. Même si t'es aussi faible qu'eux.
"J'voulais pas te laisser tomber." Alors pourquoi il l'a fait ? Pourquoi tu t'es retrouvée seule du jour au lendemain ? “Mais j'peux plus te regarder Gaby. Pas quand je sais que je te condamne. Je peux pas juste arriver et faire comme si de rien n'était alors que t'es en danger.” Il refuse de comprendre. Il joue l'égoïste insensible. Dialogue de sourd. "T'acceptes peut-être de mourir mais moi j'peux pas. Parce qu'une vie sans toi, ça craint.” Tu voudrais t'excuser, le serrer dans tes bras. Tu t'en veux de lui faire subir tout ça. T'es qu'un fléau, un putain de fardeau. Tu te détestes un peu plus. Au fond, c'est pas à lui que t'en veux. C'est à toi. Tout est de ta faute. Tu passes de la colère à la tristesse. Tu voudrais ne plus rien ressentir. "Je peux plus me regarder non plus." Tu relèves la tête, l'observe. Toujours cette pitié au fond de ses yeux. "Parce que maintenant, tout ce que je vois, c'est un corps qu'on prépare pour la morgue." C'est malsain. C'est horrible. Mais c'est vrai. Tellement vrai. "J'accepte pas de mourir. J'ai pas envie de mourir. Je veux pas mourir." T'es tellement contradictoire. "Je veux vivre. Je veux tomber amoureuse. Je veux aimer. Je veux crier au monde entier que j'aime les filles sans que ça dérange personne." T'aurais peut-être dû t'arrêter de parler. Mais tu contrôles plus ta bouche. C'est un flot continu de paroles. Plus rien n'a de sens. "T'étais différent. Et maintenant, t'es qu'un crétin de plus. Au lieu de profiter du peu de temps qu'il me reste, qu'il nous reste, tu te lamentes sur la vie. Tu te lamentes sur ce que t'aurais du faire, sur ce que t'aurais du dire." T'es beaucoup trop censée. "Tu peux pas changer le passé. Tu peux juste améliorer le présent, te construire un avenir. Tu peux changer les choses." Tu lui souris doucement. "Alors arrête de te lamenter. Parce que c'est trop tard. Y'a plus de retour en arrière, Fran'." Tu tousses, t'essaies de la contrôler. On dirait presque une crise d'asthme. Tu devrais pas autant parler. Ça va te tuer. Tu manques d'air. "Je suis malade, c'est pas de ta faute. C'est pas de la mienne. C'est comme ça, c'est tout. On peut rien y faire. Alors autant profiter de ce qu'on a, tant qu'on en a le temps." Tu fermes les yeux. Toi qui a toujours voulu être un oiseau, t'en es peut-être un finalement. Un oiseau enfermée dans un cage à qui on aurait coupé les ailes. La réalité te rattrape et la vérité te frappe.

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Re: (franciella) i don't know what i'm on
Lun 13 Juin - 19:06



i don't know what i'm on

Ça t'emmerde d'avoir constamment peur pour elle. Ça t'emmerde de paniquer à chaque fois que t'as plus de nouvelles. C'est limite si t'appelles pas tous les jours pour être sur qu'elle est pas morte sur le sol de sa cuisine. C'est plus fort que toi, t'y peux rien. C'est comme ta soeur, c'est comme une partie de toi. Gaby, c'est ce morceau de coeur que t'as prêté à un corps trop malade. C'est ton horcruxe. La laisser partir, ce serait crever tout simplement. Et t'en as marre des gens qui crèvent. T'as déjà perdu ton gamin, tu veux pas perdre quelqu'un d'autre. Tu peux pas. Sinon, tu tombes. Et la voir là, dans cet état, ça te donne des nausées. T'as l'impression que toi aussi tu peux pas respirer. T'es tellement inquiet, tellement sous le choc, que t'en trembles. C'est peut-être aussi la terreur, c'est peut-être aussi la colère. L'alcool. La fatigue. Tu sais plus et ça t'emmerde. T'aimes pas ne pas avoir le contrôle de ce que tu fais. T'aimes pas ne plus être toi même. Ça te ressemblait pas ça avant. Avant, t'étais le gars sage. T'étais le gars bien. Pas la loque qu'on invite pas de peur que ça dérape. Qu'on met de coté pour ne pas faire honte au reste du groupe. Pas celui qu'est responsable du malheur des autres. Bordel, ça te tue. Si tu te calmes pas, alors elle non plus. Et si elle se calme pas, elle y passe. Tu tends les bras vers elle mais t'ose pas la toucher. Tu fais des gestes pour lui faire comprendre qu'elle doit prendre plus de temps pour respirer, qu'elle doit s'apaiser. T'as un regard plus doux, soudainement. Parce que tu l'aimes ta cousine, tu l'aimes tellement. T'es triste. “Gaby...” T'as pas envie de savoir qu'elle se sent mal parce que t'as pas envie qu'elle se sente mal. Elle ne mérite pas de se sentir mal, la jeune. Elle aurait mérité une vie pleine d'insouciances, de rires et de chants. Pas cet ersatz d'existence. Bordel, ça le rend fou de rage toi, l'obsédé de la religion. T'as tellement prié pour elle et rien ne s'est passé. C'est même pire en pire. T'as foutu quoi dans une vie précédente pour que Dieu te déteste autant ? Et elle qui parle de morgue. Rien que de l'imaginer, t'en as des hauts le coeurs. Mais t'es un grand garçon qui arrive à rester droit, propre. T'es prêt à lui dire que tu veux qu'elle vive, et voilà qu'elle lâche une bombe. Aimer les filles ? Elle te parle d'homosexualité là ou tu rêves ? Pas que tu sois fermé hein, mais le choc est dur à avaler. Parce qu'on t'a apprit que Dieu a fait l'homme et la femme pour qu'ils soient ensemble. “Attends, quoi ?” Non, non fais pas ça. Sinon elle va te détester, et c'est pas le moment. Tu demanderas plus tard. De toute façon, elle te laisse pas le temps de parler. Elle t'insulte et toi tu le mérites. Elle va de plus en plus mal, t'as mis en route la machine. Bravo. “Gaby respire...” Tu murmures, t'es inquiet. Tu vas finir par faire une syncope à force d'être effrayé. “Gagriella....” Tu l'écoutes même plus, t'es concentré sur son souffle, son sourire. “Gabriella.” Là, t'es ferme. Là, tu la prends dans tes bras, tu la sers de toutes tes forces. “Bon dieu respire, calme toi.” Tu la berces. Dans tes bras, elle redevient la petite Gaby, la douce enfant chérie. Tu veux plus la lâcher. “J'suis là, d'accord ? Je suis là mon ange...” Voilà, tu fonds. Tu l'aimes Gaby, tu veux pas la perdre. Tu peux pas la perdre.
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Re: (franciella) i don't know what i'm on
Mar 14 Juin - 20:57


Tu sais plus très bien comme t'es arrivée là. C'est assez flou. L'image est plus très nette. T'es perdue. T'as la tête qui tourne. Et t'as l'impression qu'il est trop tard pour avouer que t'as mal à ton cœur mourant. Tu sais plus quoi faire, plus quoi dire. Tu voudrais t'excuser, lui pardonner alors que tu lui en veux pas vraiment. T'es pas du genre rancunière. T'aimes tout le monde. Ta famille en est l'exemple parfait. Ils se chamaillent tous entre eux et toi, t'es là, au milieu. Personne te déteste. Ils te supportent tous et tu te demandes souvent comment ils font. Parce que toi, tu te supportes pas. Tu te détestes. Mais tu l'avoueras pas, tu l'avoueras jamais. Tu veux plus te plaindre. Tu veux juste baisser les bras. C'est pas très grave, c'est normal. T'as plus le courage. T'es fatiguée. On peut pas vraiment t'en vouloir. Ils savent pas ce que ça fait, ils comprennent pas à quel point c'est éreintant. Il est trop tard. Ton cœur n'est plus comme avant. Il s'endort tout doucement. Tu le laisses faire. T'es pas lâche. T'es pas lâche.
Tu sais pas vraiment si t'essaies de te rassurer ou de t'enfoncer. T'es contradictoire, jamais vraiment d'accord avec toi-même. T'as pas d'opinion, jamais. T'es neutre, tout le temps. Tu détestes te retrouver au milieu d'une dispute. T'as l'impression qu'on t'arrache le cœur à chaque fois. T'es souvent le sujet des disputes, ta santé surtout. Toi ça t'énerves, t'essaies toujours de calmer le jeu mais t'y arrives jamais vraiment. T'as jamais haussé le ton, tu t'es jamais faite entendre. T'as bien trop peur. T'es pas du genre à t'imposer. T'es plutôt du genre à subir. En silence, sans rien dire. Tu joues la morte. Et à quel point c'est ironique de se faire passer pour crever quand on va pas tarder à soupirer pour une dernière fois. Et voilà, t'es repartie. Tes pensées moroses, tes névroses d'angoissée. Et peut-être qu'il est trop tard pour te racheter une conscience.  
Ils méritent tous mieux même si tu leur dis jamais. Tu sais que ça les énerve quand tu penses ça. T'as appris à cacher tes doutes, à ne plus montrer tes failles. C'est le seul moyen, la seule façon. Alors quand on te dit que t'es égoïste, tu ris doucement. T'approuves même si tu sais très bien que c'est pas le cas. Ils comprennent pas. Tu leur en veux pas. Peut-être que tout est de ta faute. T'as jamais vraiment cherché à te faire comprendre; Tu te dis qu'ils pourraient jamais assimiler. Et t'as pas vraiment envie qu'ils essaient. Tu veux pas voir les voir souffrir. Tu sais plus ce que tu dis, tu déblatères, tu manques de souffle. T'as l'impression d'y laisser des plumes à chaque parole prononcée. Alors Francisco essaie de te calmer, il prononce ton prénom mais tu le coupes. Tu continues de parler, encore et encore. Alors il te fait taire. "Gabriella." Tu écarquilles les yeux. Tu sais plus ce que tu fais. Il te prend dans ses bras, il te laisse pas le choix. Tu cherches plus à te débattre. T'as trop mal. "Bon dieu respire, calme-toi." T'y arrives pas. J'y arrive plus Franc' que tu te répètes inlassablement. Mais il t'entend pas. Tout ce qu'il entend lui, c'est ton souffle d'asthmatique mourante. Il te berce et tu redeviens une enfant. "J'suis là, d'accord ? Je suis là mon ange..."
C'était peut-être la parole de trop. T'éclates en sanglot. Il te manque, il te manque tout le temps. T'en peux plus d'avoir l'impression qu'il te rejette. T'en peux plus de penser que c'est de ta faute. Tu te tortures quotidiennement. Tu pleures, tu le serres contre toi. Et entre deux toux et un crachat de sang, tu murmures doucement. "Je veux que ça s'arrête, je t'en supplie... Je sais pas ce que j'ai pris..." T'as lâché le morceau. C'est un appel à l'aide. Tu veux que ça s'arrête. Cette souffrance éternelle. Et au creux de ses bras, la mort te bercera.  
Anonymous

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Re: (franciella) i don't know what i'm on
Ven 17 Juin - 10:00



i don't know what i'm on

T'as peur qu'elle te crève dans les mains, c'est de ça que t'as peur. C'est de ça que t'as toujours été effrayé. Non pas que tu la penses fini, mais gérer ça, ça te fait peur. Tellement que tu penses ça. Et pas la maladie. Et pas la mort. T'es pas assez grand faut croire, pour accepter le monde comme il est. Pour accepter Gaby comme elle est. T'as toujours eu peur de tout, de toute façon, et c'est pire depuis qu't'as pas eu de fils. Qu'il s'est éteint avant même d'arriver. Comme si il avait senti d'un coup que la vie serait pas favorable et qu'il avait préféré fuir ce monde de dingue. Une autre fuite, encore. T'as du mal à accepter cet état de fait, que des gens puissent perdre la vie et pas toi. Parce qu'après tout, t'en est conscient. La mort c'est un truc de vivant. Eux, il passent à autre chose, ils rejoignent un paradis que t'auras surement pas. Et vous vous restez là, comme des cons, à ressasser des souvenirs fades. Le manque, toujours, encore. Parfois même les vivants te manquent, c'est pour dire. Gabriella, elle te manque. La douce princesse que t'as toujours voulu protéger. Des semaines qu'elle te manque et tout ce que t'arrives à faire c'est te disputer avec elle, à tourner le débat autour de ta petite personne cupide et égoïste. Connard. T'as beau essayer de changer, tu peux pas faire autrement que de penser à toi. Même là, quand tu la prends dans tes bras, tu penses à toi. À la sensation que ça te donne de la voir comme ça. Tu pourrais te chier dessus tellement t'es flippé. Et puis d'un coup elle murmure, elle demande. Et toi t'as le sang qui fait qu'un tour, t'as le coeur qui explose et les muscles qui se tendent. Tu la regardes, t'es pas sur d'avoir bien compris. “Attends Gaby... Comment ça tu-” Mais tu t'arrêtes. Tu sais trop bien de quoi la brune parle en vérité et ça te fous en rogne. Mais t'essayes de pas le lui montrer, t'as pas envie de lui faire peur. Au lieu de ça tu prends ta respiration, tu sers les dents. “Je t'emmène aux urgences.” Tant pis sur la famille doit être au courant, il est hors de question que tu la laisses se vider de son sang là, alors que son corps se fait empoisonner par des conneries toujours plus fortes. Si il faut que tu la portes, que tu la traines jusqu'à l'hôpital alors tant pis, quitte à t'en faire détester. Mais gérer une crise comme ça tu peux pas, tu peux juste pas. T'es pas médecin, ou pompier, ou magicien. T'es un gars qu'a peur et qui comprend pas tout. T'essayes de pas l'inquiéter, de pas la brusquer, et tu te mets en marche, la demoiselle au bout de ton bras. Tu fulmines contre le type qui lui a fait ça, tu fulmines contre ces chiens d'êtres humains aux désirs trop violent. “Tu l'as vu, le type qui t'a fait ça ?” Parce que ouais, ça peut être qu'un type pour toi. Même si le récent secret de ta cousine te reste en tête. T'y aurais jamais cru, et même si tu l'aimes de tout ton coeur, ça te blesse. Bah ouais, mais toi t'es un croyant. Alors accepter, c'est difficile. Pas impossible.

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