Ce soir là j’ai découvert que la plupart des êtres qu’on pense méchants ou malfaisant sont tout simplement très seuls... Et manquent de savoir vivre.
Premier service officiel pour Gaïa. L'épreuve ultime, le grand saut. Elle avait presque fini sa soirée avec brio. Pas un pas de travers, pas de doute. Elle connaissait son travail sur le bout des doigts, car comme à chaque fois, pendant de longues heures, elle s'était entrainée, avait lu tout ce qu'elle pouvait sur son futur travail et avait appris la carte par coeur et les vins qui accompagneraient au mieux les plats. Elle avait cherché à tout contrôler, à se souvenir de tout. Elle n'avait pas le droit à l'erreur car elle jouait son avenir. Bien sûr, elle pouvait encore tenir plusieurs mois avec l'héritage et la vente de la maison. Mais elle ne le voulait pas. Elle se voulait active et prête à passer dans le monde du travail car rester le soir, seule, trop peu pour elle. Il était temps qu'elle s'active, sur les pas de sa soeur. Elle s'occupa de retirer les dernières assiettes des clients et les déposa dans l'arrière cuisine où elle s'occupa de les nettoyer. Elle sentait bien ses muscles se crisper au fur et à mesure de ses derniers efforts. Elle n'était vraiment pas habituée. Gaïa se doutait que les courbatures s'ajouteraient sûrement demain mais elle s'en fichait. Elle avait finie son premier soir et elle n'avait qu'une hâte. Dormir. Elle aimait bien ce restaurant. Authentique et chaleureux, il différait tellement de ce qu'elle avait l'habitude. Mais elle aimait bien. On lui avait offert une chance et elle avait eu le droit de faire ses preuves et pour cela, elle ne pouvait que se sentir chez elle. Hormis les relations quelque peu houleuses avec Francisco, mais elle ne pouvait pas se plaindre. Peut-être qu'elle ne donnait pas le meilleur de soi-même. Mais elle ne souhaitait rien dire. Son appartement, ses colocataires étaient en jeux. Et ses colocataires étaient vraiment trop sympa et trop précieux pour qu'elle les quitte. Elle déposa la vaisselle propre sur le coté et récupéra l'éponge et nettoya les dernières tables avant de fermer les rideaux du restaurant. Terminée cette soirée. Elle savait qu'elle avait un peu de marche pour retourner jusqu'à chez elle, mais cela ne la dérangeait pas.
Lorsqu'elle se retourna, elle se retrouva face à Alceo, le dernier des trois mousquetaires qu'elle comptait dans ses collègues. Elle était une fille habituée aux garçons. Trois collègues hommes, trois colocataires garçons. Elle avait appris à les apprivoiser et elle les trouvait tellement plus marrant que les filles. Pas d'histoires, pas d'inquiétudes. Elle replaça ses cheveux sur le coté et récupéra son manteau sur le bar. " Sacrée soirée. C'était vraiment bien. " Elle le gratifia d'un sourire en passant son perfecto sur son dos. L'heure tournait et elle avait court le lendemain dès la première heure. Et malgré tout, pas question que son travail passe avant ses études. Elle souhaitait trop finir son année pour enfin avoir quelques mois de salaires entier, cet été. " Mais je suis vraiment lessivée. Et j'ai des courbatures partout. C'est normal ? " Elle lui sourit et replaça une chaise. Éternelle insatisfaite.
C'était la dernière assiette. Goutte de sauce que tu essuies avec ton torchon. Belle peinture alimentaire. Tu étais fier de toi. Sauf que le regard impétueux de ton chef t'indique tu as mis trop de temps. Mais tu voulais bien faire. Prendre le temps. C'était un dessert, la chaleur ne risquait pas de s'évaporait. Le service s'estompa et les couverts se firent de plus en plus nombreux dans lévier. T'étais le commis, tu devais donc nettoyer. Heureusement ce soir, on t'aidait. On avait trop pitié d'un débutant. Mais cette compassion, tu ne la refusais pas. Lessivé par tout les efforts que tu as fourni, tu regrettes amèrement de temps en temps de ne pas avoir peaufiné tes études. La liberté le soir te manque. Mais tu t'y plais bien au final dans ce restaurant gastronomique. Ça paye bien. C'est ce que tu te dis pour ne pas perdre pied face à toute cette pression. Tu laves, tu rinces, tu essuies, les mêmes gestes, le même quotidien. Tu te lasses vite de faire la même chose mais il y a cette jolie fleur derrière le comptoir qui essuie les verres. Une belle rose rouge, nouvelle, dont tu aimes admirer les courbes pendant ton service. Il est vrai que tu aimerais l'avoir de plus près, les toucher, les mordre, les caresser. Tu la désirais quelque peu avec son charme de lionne indomptable. Mais elle semblait intouchable. C'était une sorte de motivation inédite. Perdu dans tes pensées, le regard dans le vague analysant la beauté enivrante de Gaïa tu ne remarques même pas que ta corvées est terminée. T'essuies toujours, sauf que tu ne frottes contre rien. Les femmes toujours celles qui font perdre la tête aux hommes. Tu te débarrasses de ton tablier, le faisant valser. Risquant les foudres de Francisco pour l'avoir laisser traîner. De toute manière c'était un chiffon. Même lui, il le savait. Il était juste un peu trop carré dans sa tête. Maniaque. Sadique. Tu attrapes ta veste et files hors des cuisines. Tu marches en direction de la sortie, cependant tu es stoppais par un charmant petit mur. Gaïa. Tu pensais qu'elle était partie. Mais non, toujours là. La dernière. « C'est ce qu'on dit toujours au début. » plainte modéré, tu étais essoufflé, fatigué toujours après le travail. Elle ne savait pas ce qu'elle disait. Si seulement il y avait une récompense au bout de la journée. Un petit bout de femme à croquer. Tu plonges tes iris noisettes dans ses yeux, tu la dévisages un instant avant de reprendre tes esprits. Elle te parle abruti. « C'est toujours comme ça, tu finiras pas t'habituer. » Tes paroles en l'air, des sottises, tu n'y étais pas encore habitué. Chaque soir, tu désirais un massage. Chaque soir, tu n'en avais pas. Alors le lendemain, tu souffrais. Tu souris, tu ris légèrement même face à son geste. Maniaque, elle aussi. « Tu veux que je te raccompagne ? » Éternel séducteur qui ne perd jamais un bout pour se rapprocher de la gente féminine. Tu lui montres ton casque de scooter pour l'informer du véhicule avant qu'elle ne soit décider. « il est tard et je ne voudrais pas que Francisco me brise la nuque parce qu'on a kidnappé la princesse de l'équipe. » Tu souris de plus belle. Elle ne pouvait pas refuser de toute manière. Parce que tu serais celui qui la kidnapperai dans ce cas.
Ce soir là j’ai découvert que la plupart des êtres qu’on pense méchants ou malfaisant sont tout simplement très seuls... Et manquent de savoir vivre.
Elle a un peu le regard dans le vide, Gaïa. Fatiguée et paniquée à l'idée de l'état de son appartement lorsqu'elle va rentrer chez elle. Elle sait d'avance qu'elle va ranger ce soir parce que demain, elle se lève tôt, elle part tôt. Elle ne sait pas encore combien de temps elle va tenir avec ses trois colocataires. Elle les aime bien, ses petits hommes. Mais bon, elle aussi, elle a besoin d'aide, de repos. Elle soupire et s'étire de nouveau. En fait, elle attend. Elle sait que les chefs sont parti devant elle. Elle les a remercié et à embrasser Césare. Francisco a filé sans même lui adresser un regard. Gaïa a simplement haussé les épaules. Un jour peut-être, ils s'entendront. Du moins elle l'espère. Mais après tout, elle se doute de ses réactions. Mais elle a pas dit au revoir à Alceo. Il est gentil, Alceo, mais il a l'air de s'ennuyer la moitié du temps lorsqu'il est au travail. Pourtant, Gaïa elle se plait bien ici. Force de nouveauté peut-être. " Parce que toi, tu te plais pas ici ? Pas autant qu'au début du moins ? " Elle arque un sourcil, intrigué. Il a l'air complètement fatigué, ou perdu, Gaïa, elle arrive pas à mettre un mot dessus. Peut-être qu'il a envie de rentrer chez lui, et elle est juste devant la porte. Alors, elle s'écarte un peu. Juste au cas où si il doit passer. Si il a envie de passer. Elle rit car ce soir, elle a l'impression qu'elle n'arrivera jamais à rentrer chez elle. Elle ne vit pas loin pourtant. Mais elle a les jambes lourdes et les nerfs qui lui tirent le dos. Pas habituée à passer ses soirées debout. " M'habituer au fait que ça devient une routine, m'habituer à mes muscles qui tirent. Je vais réussir à m'habituer à Francisco aussi ? " Elle n'arrive pas à s'empêcher de rire. Elle peut bien, elle sait bien que ce n'est pas bien, mais elle a besoin de respirer un peu. Elle a remarqué le chef, les regards noirs qu'il lui lançait. Mais Gaïa elle a tenue. Au moins cette soirée.
Elle est surprise par la proposition du jeune homme. Oui elle a mal à ses jambes, mais elle survit. Elle est pas en sucre. Elle rigole à nouveau. Elle pense pas que ce serait Francisco plutôt Césare. Elle l'aime bien Césare. Heureusement qu'il est là d'ailleurs. "J'ai des jambes, et un bon souffle. Mais c'est vrai. Tu te ferais tué si la seule fille de l'équipe se faisait enlever." Elle ne pense pas ajouter une touche en plus au restaurant. Il était très bien sans elle, avant. Elle s'amuse bien ici, et les clients sont plutôt gentils. Elle a passé une bonne soirée. Ce serait dommage de ne pas réussir à rentrer chez elle. " Mais je ne monte pas sur ta moto. Tu roules à coté si tu veux, mais c'est hors de question. " Son pépito avait une moto. Et il est tombé et c'est cassé le col du fémur. Il a failli mourir. Non, elle ne montera pas sur sa connerie. Parce qu'évidemment elle a peur. Toujours peur de sauter le pas.
Tu te plaisais ici. Comme tu te lassais. Des cries, des reproches de Francisco. Mais tu l'aimais bien, toi, parce qu'il avait su voir en toi du potentiel. Tu aurais très bien pu terminer tes études mais c'était peine perdu. Tu aurais fini aux oubliettes, comme ton père. Le restaurant était ta dernière chance, satisfaire une passion endormie depuis trop longtemps. L'art. La gastronomie te permettait de jouer au chimiste, mélangeant les couleurs des légumes. Palette d'un nuancier infini. Comme un ingénieurs, tu testais, tu recommençais et au final, ça rendait bien. Elle semblait intrigué par tes propos alors tu l'éclaircis. « Je me plais ici, disons que l'adrénaline du début se transforme peu à peu en quelque chose de lassant. Il y a des jours où l'on veut tout péter et d'autres où l'on tout couler. » Tu ne savais pas si tu avais réussi à t'exprimer, de toute manière elle le saurait avec le temps. Elle se décale sur le côté, comme pour te laisser passer. Tu n'en fis aucune remarque. Non, t'étais bien là, à discuter avec elle. Tu rigoles lorsqu'elle rit, un rire contagieux te dis-tu. « Francisco est peut-être un tyran mais il veut faire marcher ce resto, un rêve pour lui. Mais il t'appréciera avec le temps, sauf si tu en donnes pas de bonnes raisons. » Tu le comprends Francis. Il était peut-être dur, tyrannique, fou mais c'était un homme bien. Tu te souviens d'un jour, dans tes débuts, en coupant des légumes, tu avais happé ton doigt. Rien de bien grave, pourtant la boîte à pharmacie est arrivée dans un éclat fracassant sur ta table de préparation. Petit clin d'oeil de cet homme pour te faire comprendre qu'il en était la cause. Il ne savait juste pas comment faire les choses bien. Un peu comme toi.
Ta proposition de la ramener l'enchante. T'es content, tu souris. Sauf qu'il disparaît lorsqu'elle t'annonce qu'elle ne veut pas monter sur ta moto. Déjà, c'était un scooter. Puis, tu n'étais pas un danger sur la route, toujours prudent, tu savais être raisonnable. Elle devait avoir un passif avec cet engin pour qu'elle redoute de monter dessus. « Je ne roule pas vite. » Dis-tu simplement. Sans chercher d'autres arguments pour la convaincre. Tu sors alors du restaurant, tenant la porte pendant qu'elle passait sur le seuil et tu refermas. « T'es sûre, que tu ne veux pas monter sur mon scooter, tu as sûrement les jambes lourdes, tes cernes sous tes yeux montrent que tu es fatiguée, il serait pas raisonnable de ne pas profiter de cette proposition. » Tu hoches la tête comme pour confirmer tes paroles. Puis surtout, elle pourrait s'accrocher à toi. Idée qui ne te déplaisait pas. Au contraire. « Si je vais trop vite, tu me le diras, je ralentirais. » Promis-tu. Concrètement, tu n'avais pas envie de la ramener dans les conditions qu'elle avait dictés, c'était ringard et nul.
Ce soir là j’ai découvert que la plupart des êtres qu’on pense méchants ou malfaisant sont tout simplement très seuls... Et manquent de savoir vivre.
Elle écoute ce qu'Alceo lui explique. Elle comprend, elle s'intéresse, mais elle voudrait dire qu'elle n'imagine pas être un jour comme ça. Elle apprécie son travail et elle s'investit si fort. Elle ne peut pas le perdre. Elle ne peut pas perdre l'envie qu'elle met dans son travail, autrement, elle ne trouverait plus l’intérêt. Elle tient à ce travail et aux personnes qui se trouvent ici. Elle comprend la vision d'Alceo. Elle espère qu'un jour, elle se dira la même chose. Mais pas pour l'instant. Pour l'instant elle est bien comme ça. Elle rigole. Elle sait qu'elle a marqué le point avec Césare. Elle apprécie Alceo et il lui plait bien. Ce n'est qu'une question de temps. Elle ne peut pas en vouloir au chef, ils ne se connaissent que trop peu. Au fur et à mesure de l'apprentissage et des découvertes, peut-être ils réussiront à se comprendre. A s'appréhender du moins.. Il faut juste du temps. Et puis elle n'a pas eu le temps de faire ses preuves. Demain. Demain elle montrera ce qu'elle sait faire. Qu'elle est déterminée et prête à tout pour son travail.
Le temps passe. Elle se rend compte qu'elle devrait rentrer. Elle se retrouve tiraillée entre la course folle qu'il lui propose et sa marche habituelle où ses muscles se contractent. Elle sait qu'il a raison. Qu'il serait plus raisonnable pour elle de suivre son conseil. Elle soupire. Il a des yeux qui pétillent. Gaïa, elle lève les yeux au ciel. " Bon ok, ok t'as gagné. Mais... Mais vraiment attention s'il te plait." Elle pointe son doigt sur sa poitrine. Elle tremblote. Des souvenirs reviennent en sa mémoire, elle n'a pas oublié. Elle a vraiment peur, mais elle saute le pas. Elle lui fait confiance, elle croit en lui et elle espère qu'il ne pas faire des conneries pour l’impressionner. Ca marcherait pas. " Le Borgo di Milano, le numéro vingt-trois. tu sais où c'est où t'as besoin de mes talents en orientation ? " Elle rigole. Elle connait la ville comme sa poche. Elle sort du restaurant en fermant la porte. Elle a hâte d'être demain. Pour une nouvelle grande journée de travail. " Attention, je surveille ta conduite Mr Santorelli. " Elle attrape le casque et monte sur son engin. Son scooter. Et quand elle passe ses mains autour de sa taille, elle se sent bien. Elle lui assez confiance pour contrer sa peur et pour lui offrir sa confiance.
Accueil
Premier service officiel pour Gaïa. L'épreuve ultime, le grand saut. Elle avait presque fini sa soirée avec brio. Pas un pas de travers, pas de doute. Elle connaissait son travail sur le bout des doigts, car comme à chaque fois, pendant de longues heures, elle s'était entrainée, avait lu tout ce qu'elle pouvait sur son futur travail et avait appris la carte par coeur et les vins qui accompagneraient au mieux les plats. Elle avait cherché à tout contrôler, à se souvenir de tout. Elle n'avait pas le droit à l'erreur car elle jouait son avenir. Bien sûr, elle pouvait encore tenir plusieurs mois avec l'héritage et la vente de la maison. Mais elle ne le voulait pas. Elle se voulait active et prête à passer dans le monde du travail car rester le soir, seule, trop peu pour elle. Il était temps qu'elle s'active, sur les pas de sa soeur. Elle s'occupa de retirer les dernières assiettes des clients et les déposa dans l'arrière cuisine où elle s'occupa de les nettoyer. Elle sentait bien ses muscles se crisper au fur et à mesure de ses derniers efforts. Elle n'était vraiment pas habituée. Gaïa se doutait que les courbatures s'ajouteraient sûrement demain mais elle s'en fichait. Elle avait finie son premier soir et elle n'avait qu'une hâte. Dormir. Elle aimait bien ce restaurant. Authentique et chaleureux, il différait tellement de ce qu'elle avait l'habitude. Mais elle aimait bien. On lui avait offert une chance et elle avait eu le droit de faire ses preuves et pour cela, elle ne pouvait que se sentir chez elle. Hormis les relations quelque peu houleuses avec Francisco, mais elle ne pouvait pas se plaindre. Peut-être qu'elle ne donnait pas le meilleur de soi-même. Mais elle ne souhaitait rien dire. Son appartement, ses colocataires étaient en jeux. Et ses colocataires étaient vraiment trop sympa et trop précieux pour qu'elle les quitte. Elle déposa la vaisselle propre sur le coté et récupéra l'éponge et nettoya les dernières tables avant de fermer les rideaux du restaurant. Terminée cette soirée. Elle savait qu'elle avait un peu de marche pour retourner jusqu'à chez elle, mais cela ne la dérangeait pas.