alessio c'est un cas à lui tout seul. il devrait en intéresser des tas, des médecins. il devrait être une étude, toute une aile d'hôpital devrait lui être consacrée. pourtant il en est toujours là, alessio, le vendeur de glace aussi malin qu'un matou repus et enflé sur son coussin de velours. il l'a appelé à la bourre, en gueulant à moitié parce que bon, faudrait pas lui péter les tympans, à adam. il l'a appelé, complètement paniqué, la voix qui montait un peu dans les niveaux d'une chanteuse d'opérette. alors lui, en bonne âme, il a décalé un rendez-vous pour un client sans trop d'importance. il s'est dit que pourquoi pas, de toute manière, ce gars il est sympa. il lui a jamais craché à la gueule, ni dit merde, ni trop mal jugé. à croire qu'il est incapable d'être trop méchant. et le voilà qu'il le retrouve, tout penaud. s'il était un clébard, alessio, ce serait un pug. ou alors un cocker tellement il en mène pas large. haussement de sourcils, le dealer inspire profondément alors que les clefs tintent dans la poche de sa veste. il croise les bras sur son torse.
le toise.
de haut en bas. il a du mal à s'imaginer comment il a pu autant faire le con. et le chien d'à côté gueule comme un gros malade pendant que l'autre pâlie à vue d'oeil. silence, hochement de tête alors qu'il balance, sans trop réfléchir.
- en général, pour ce genre de conneries faut appeler un serrurier. y se retient de rire adam, c'est pas bien de se foutre de la gueule des gens. putain alessio t'as fait quoi encore ? un temps. non en fait, j'veux pas savoir. soupir. tu veux quoi ? que j'défonce la porte ?