/ luisa c'est la gamine qui s'emmerde, qui se fait chier. c'est aussi la loupiotte dans le coin qui grésille et qui menace de péter à chaque seconde que dieu fait. luisa c'est la marmot qui invente. qui s'invente des vies. mythomane compulsive, y'a qu'une fois sur cinq où elle annonce réellement la couleur, où elle balance son véritable prénom. le reste du temps elle se dit performeuse, étrangère, voyageuse, petit génie. elle sait pas pourquoi. c'est venu très tôt sans doute, y'a pas à tortiller ; c'est pas un dédoublement de personnalité. seulement l'envie de se laisser disparaître sous tout ses mensonges.

/ alors que de sa vie, luisa a jamais eu réellement besoin de se plaindre. pas riche, pas pauvre, entre les deux, elle a grandit dans une petite vie familiale convenable - même si le padre s'est tiré peu de temps après sa naissance, pas capable d'assumer une chieuse - et c'est toujours le cas aujourd'hui - avec un beau-père en prime. ce besoin de raconter des bobards c'est venu très rapidement, au départ pour se protéger de la méchanceté des enfants, puis par adrénaline, la peur de se faire choper par les mots.

/ véritable jongleuse, sa crise d'adolescence faut croire qu'elle s'est étalée jusqu'à aujourd'hui. ennuyée de tout, lassée de rien, on la retrouve parfois dans les rues de vérone à faire la manche - pour l'argent de poche, pour passer le temps, allez savoir. en soi c'est pas qu'elle a foiré sa vie, c'est qu'elle en cherche le sens et que plus elle essaie, moins elle s'approche de sa réponse.

/ alors elle stagne, elle prend, elle jette, elle aime, elle hait. luisa, elle est pas drama non, elle se fait juste chier et perd la boule en même temps que le monde tourne.