Quel est votre meilleur souvenir ? Très certainement le jour où je l’ai croisé. Dans sa robe d’été jaune. Sa longue chevelure qu’elle n’avait pas attaché qui tombait le long de ses épaules dénudées. Il faisait chaud, tellement chaud que tout le monde cherchait un point d’ombre. J’étais jeune, et comme tout les jeunes qui se respectent je roulais des mécaniques. Elle ne s’est pas laissée faire. Elle m’a littéralement prit la cigarette qui pendait sur mes lèvres pour en tirer une longue bouffée. J’aurai pu littéralement l’envoyer balader mais je n’ai rien fait. Je lui ai sourit. Puis elle s’est enfuit, avec ses copines. Gloussant. Elle était belle, la plus belle que j’ai rencontré. Celle que je n’arrive plus à retirer de mon esprit.

Votre plus grand rêve ? Vivre de ma passion pour la musique. Ne pas vivre sous la contrainte de ce nom de famille que je porte depuis ma naissance. Politique. C’est le mot qui suit les Della Scala. La musique, c’est ce que je voudrai entendre.
Ne plus avoir de rapports conflictuels avec mon frère aîné. Cette compétition que j’ai instauré, cette compétition que j’ai longtemps cherché. Aujourd’hui elle nous a séparé, et j’en suis le principal concerné. J’aimerai lui dire de tout effacer, de tout recommencer.

Avez-vous des peurs ou des phobies ? Extérieurement, je n’ai peur de rien. Je ne montre pas mes faiblesses. Puisque comme elles l’indiquent, elles sont pour les faibles. Isaia n’est pas un homme faible. Alors je me cache, alors j’enterre cette peur de la solitude, je fais comme-ci elle me plaisait alors qu’en fait elle m’effraie. Je ne veux pas m’attacher parce que j’ai peur de l’inconnu, parce que j’ai peur de l’oublier.

Êtes-vous plutôt sportif(ve) ? Le sport, pas vraiment. Je ne cours pas, je ne joue pas au foot, même si j’adore le voir. Je ne fais pas de musculation mais je m’entretiens. Je ne mange pas n’importe quoi, déjà car les restaurants dans lesquels je vais ne proposent pas n’importe quoi. Je ne suis pas fainéant mais je ne suis pas sportif pour autant. Quoi que, la baise ça compte ?

Quel événement de votre vie vous a le plus marqué(e) ? Le jour où, pour faire taire le scandale de drogue qui tombait sur ma famille, mon père a déposé une liasse de billets plutôt conséquente sur le bureau du procureur de la République. Della Scala, il ne manquait plus que ça pour faire tomber notre famille. Son regard noir plongé dans le mien. Mon frère désemparé par la situation. Nous avons faillit en venir aux poings. Mais à partir de ce jour, j’ai sût que je pouvais faire tout ce que je voulais sans en risquer de grosses conséquences. L’argent nettoie les mauvaises images, l’argent fait taire les rumeurs. Je ne m’en cache pas, cette histoire est connue de tous. Je suis intouchable !

Pourquoi avez-vous choisi la profession que vous exercez actuellement ? Ce n’est pas par choix. Ce n’est pas par contrainte. C’est par habitude. Nous sommes nés dans un contexte politique, nous avons fait notre nom et notre réputation par la politique, il est normal, il est irrémédiable que les hommes de la famille le deviennent à leurs tours. Je n’y ai pas échappé. Quand mon aîné se propose aux prochaines élections de Maire, je siège au conseil municipal. Notre nom est notre héritage, notre nom est notre voix.

Et si vous étiez un animal ? Le loup ? Banal cliché de l’animal solitaire. Chef de sa meute. Tendre et féroce. Le lion peut-être, qui sait se faire entendre. Le singe, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Le cerf qui sort les cornes pour garder son territoire et ses femelles. Le corbeau, annonciateur de mauvais présages. L’aigle qui de son œil vif obtient tout ce qu’il désire. La cigale, qui chante tout l’été et la fourmi qui use de son travail pour se protéger.

Depuis quand êtes-vous à Vérone ? Ma plus tendre enfance. De mes premiers cris à mon dernier souffle. J’y connais les moindres recoins. Les bons endroits comme ceux qu’il ne vaut mieux pas fréquenter lorsque la nuit apparaît. C’est là que j’ai organisé les plus grandes et prestigieuses fêtes auxquelles il vaut mieux avoir participé au moins une fois. J’ai voyagé, à travers le monde. Mais Vérone est la ville, ma ville.

Quel est, selon vous, votre plus grande qualité ? La loyauté. Je n’ai rien de plus à dire. Certes je n’accorde pas ma confiance facilement mais je suis une personne de loyale, jamais je ne trahirai ceux que j’ai promis de protéger. Cependant, attention, à la moindre faute je ferai en sorte d’écraser la personne qui m’a fait du mal. Car oui, si je suis loyal je suis des plus rancuniers.

Et votre pire défaut ? Je l’ai dit plus haut. Je suis rancunier et c’est une chose extrêmement rare que je pardonne à quelqu’un une faute qu’il aurait commit à mon encontre.

Que pensez-vous de votre famille ? Aussi étrange que cela puisse paraître, aussi conflictuel qu’est l’atmosphère qui prône dans nos repas, j’aime ma famille. Parce qu’une famille nous n’en avons qu’une. J’aime ma mère, plus que n’importe quelle autre femme. Je donnerai ma vie pour elle. J’aime mon père, mais je ne lui montre malheureusement pas. J’aime mon frère malgré nos bagarres, malgré nos disputes. Il est mon sang, et je tuerai pour lui s’il me le demandait.

Que pensez-vous des rencontres sur internet ? Je préfère rester septique. Je n’y fais pas confiance. Je veux y croire et j’y crois. Mais je ne pense pas que ça soit pour moi. On peut y lire tellement de chose, on peut y faire croire tellement de choses. Non, très peu pour moi. La drague ? Les rencontres ? Je préfère les faire de ma propre initiative et je ne me ferai pas perdre de temps envers une personne qui n’en vaut pas la peine.

Et sinon, les réseaux sociaux, ça vous branche ? Plus ou moins. Rester connecter pourquoi pas. Je suis présent sur quelques réseaux sociaux mais encore une fois, je préfère de loin la réalité au large monde virtuel.

Que regardez-vous en premier chez une femme ? Son sourire. Elle m’a tellement marqué que je ne peux retirer son rictus de mes souvenirs. Probablement que je cherche le même sur les autres femmes, ou que j’essaye de l’oublier dans les bras des autres. Mais le sourire est quelque chose qui ne trahit pas.

Quelle est votre premier rendez-vous idéal ? Il n’y a pas de premier rendez-vous idéal. Bien au contraire, seul l’instant présent compte. Les surprises. L’inattendue. La réaction de la personne. Je préfère de loin vivre l’instant présent que de me poser des questions quant à ce que la personne pensera de l’endroit où je vais l’emmener.

En fait je ne sais pas ce que je cherche. Je ne sais pas ce que je veux. C’est très difficile d’établir un profil en quelques mots. Je ne sais pas. Est-ce que je la cherche elle ? Est-ce que je cherche une quelconque ressemblance avec les nombreuses conquêtes que j’accumule. Ou plutôt est-ce que je veux l’oublier dans les bras d’autres femmes ? Est-ce que je veux me détacher d’elle et de son emprise par un quelconque moyen ?
Ce que je veux vraiment ? Qu’elle soit peut-être présente pour moi ? Qu’elle m’aime pour ce que je suis et non pour mon nom de famille qui lui donnera de la notoriété. Souriante, pas forcément la plus belle. Je ne me serai peut-être jamais retourné sur elle, si elle ne m’avait pas prit la cigarette que j’avais entre mes lèvres.
Beaucoup de gens me détestent, mais je veux qu’elle se fiche des ce que l’on peut penser de moi, de ma famille et de nos histoires aussi scandaleuses soient-elles.
Forcément, qu’elle fasse l’amour comme une déesse…