«pleure pas mon cœur, papa ne voulait pas dire ça, tu sais, allez fais un joli sourire à maman » tu trembles, mais tu obéis, tu veux tellement faire plaisir à maman. précieuse maman, reine qui illumine ton petit monde, tu ne veux pas la décevoir, elle aussi. alors tu souris, tu sèches tes larmes, et tu souris, encore et encore. Maman veut te voir sourire, alors tu le fais, papa ne veut pas de toi mais t’as pas le droit de pleurer, parce que maman veut pas te voir triste, sinon elle sera triste aussi. mais tu continues à dessiner toi aussi, en cachette dans ta chambre, parce que papa veut voit ses satanés dessins, papa veut plus entendre cette putain de musique. Alors tu arrêtes tu jouer mais pas de peindre, ça ne fait pas de bruit ça, alors tu peux le faire la nuit, quand papa dort. Mais quoique tu fasses, papa crie, papa est déçu, papa en a marre de toi. mais tu ne peux pas t’en empêcher, toi, et maman les trouves très jolis tes peintures, elle les aime bien elle, alors tu le fais pour elle. Et puis y a ismaël qui aime bien dessiner lui aussi, mais papa lui interdit aussi mais ismaël le fait quand même, parce qu'il se fiche de papa. Puis papa arrête de crier, il arrête de parler même, de te parler. Mais toi tu t’en fiche de papa. mais pas de maman, et t'as été triste pour elle quand papa est partis, qu'il vous a laissé seuls maman, toi et les autres. alors t'as rien dis, t'as pas pleuré, mais tu sais que c'est de ta faute, enfin tu le crois, du haut de tes dix ans.

tu plaques tes lèvres contre les siennes, avec passion, envie. tu as attendu ce moment toute la journée, tu as dû te retenir, le dévisager sans pouvoir le toucher, prétendre être quelqu'un d'autre, juste pour faire bonne figure devant sa famille, parce que lui il doit mentir, il ne peut pas être lui-même comme tu le voudrais, comme il le souhaiterait lui aussi. tes mains passent sous son t-shirt pour venir caresser sa peau brûlante sous ton contact. « j'ai bien cru que ce dîner ne finirait jamais » tes lèvres esquissent un sourire et reviennent se sceller à celle de matteo, alors que vos vêtements volent déjà dans la pièce.
tu tires une bouffée, le regard fixé sur le plafond, tandis que les doigts de ta main droite joue sur la peau nue de ton amant. « ta mère rentre bientôt? »  tu hausses les épaules. « probablement » tu ne sais pas et tu t'en fiches, même si tu sais que matteo lui ne s'en fiche pas, il partira avant qu'elle ne revienne, avant que son père ne se pose trop de questions, parce que c'est pas normal qu'un garçon reste si tard dans la chambre d'un autre garçon, parce qu'il y a des règles, des conventions, parce que tant de choses, qui t'exaspères mais tu subis, parce que tu ne veux pas perdre matteo, tu comprends sa position, toi ton père a préféré vous abandonner, le sien il est toujours là au moins et vos statuts ne sont pas les mêmes, toi t'es pas un fils de riche, avec des obligations, t'es le fils de personne, toi.