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Ambrosia Renaldi
Arrivé(e) le : 30/01/2017
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[At the MfM] « I see you. » — ft. Calliope. ———— [FINITO]
Mar 31 Jan - 23:29



       
Calliope & Ambrosia
       
On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux. [St-Ex']

       
La curiosité la rongeait depuis des jours et la gamine n’en dormait presque plus. C’était drôle d’ailleurs, parce qu’elle ne savait rien — ou presque— de cette femme avec qui elle commençait tout juste à parler. Elles avaient certes des points communs, mais il n’y avait pas de quoi s’exciter la nouille pour autant. AH ! Ambrosia était ce genre de personnes qui cherche à comprendre, qui cherche à tout prix à creuser pour avoir toutes les réponses qui abreuveraient sa soif de savoir. Et là, làààààà, cette « ModernDayDame » avait piqué son intérêt à vif. Et puis, elle savait jouer du piano, et ça, la jeune cendrée trouvait ça adorable, admirable et tout simplement fabuleux.

Alors, ces derniers jours elle les avait passés à faire chier son frère – peut-être, mais au fond, qu’est-ce qu’on s’en branle ? – à écouter, trop fort, des morceaux de piano. Du classique, du moderne, du Jazz, tout, tout ce qui lui passait sous la main et ce qui suivait dans la playlist en ligne qu’elle s’était trouvée.

Mais ça avait fini par ne plus suffire, non, alors, jetant son sac sur son épaule et vissant son Fédora sur son crâne, Ambrosia se mit en marche. Elle prit toutefois la peine de laisser un message sur le frigo de son frère, histoire qu’il ne l’attende pas, ce soir. L’adresse d’un club en main et son courage dans le fond de son froc, « Cendrillon » sortit dans la rue, se fondant dans le flot de gens qui ne cessait d’exister dans ce quartier qu’elle commençait à adorer. La route n’était pas longue, elle n’habitait qu’à quelques pâtés de maisons du club de Jazz qui avait pour propriétaire cette femme intrigante. Au moins — se disait-elle avec un cynisme ironique — aucune chance que son interlocutrice ne la reconnaisse. Aussi, elle aurait très bien pu se fringuer d’un sac en toile, ça aurait fait la même affaire. Mais, superficielle jusqu’au bout des ongles, elle voulait quand même être coquette, pour cette dame. Juste par respect, oui.

Le trajet ne dura que quelques minutes et déjà la gamine entrait dans l’ambiance feutrée et tamisée du club. La première chose qu’elle vit fut la scène où trônait un piano à faire bander Mozart, puis, elle remarqua les bouteilles brillant derrière le bar et enfin une femme qui ressemblait vaguement à la photo de profil de « ModernDayDame ». Si avant ce soir elle l’avait trouvée belle, là, en chair et en os, elle ne pouvait que rougir devant tant de beauté. Mais, chaque chose en son temps.

La tête cendrée se dirigea vers le bar pour commander son petit pêché mignon, un Cosmo — oui, boisson de filles ! — avant de s’installer au comptoir, pas trop loin de la personne qui se cachait derrière un pseudo. Quelle approche adopter ? Hé… « Excusez-moi de vous déranger… Hm. Je me demandais si… » - la musique était au cœur de leurs conversations, non ? – « Si quelqu’un allait jouer ce soir ? J’avoue que ça fait bien trop longtemps que je n’ai pas été à un concert et que je n’ai vu personne jouer du piano. » Ah, ça ferait bien l’affaire pour briser la glace. La gamine sirotait son verre qui se vidait un peu trop vite à son goût et se dit qu’il ne fallait pas se torcher, pas ce soir, pour ne pas foirer sa soirée.

Sans honte et sans pudeur, elle observa la femme qui se tenait devant elle. Elle appréciait sa façon de s’habiller, devinait un parfum discret mais puissant et envoûtant, ainsi que ses grandes lunettes aux verres teintés, ces verres qui cachaient les yeux recelant jalousement les abysses insondables de la personnalité de cette femme qui lui semblait déjà être imposante, ne serait-ce que par sa présence. Ambrosia se sentait encore plus petite. « Oh, je m’appelle Ambrosia, pardon, je suis impolie. Il faut croire que mon impatience me fait perdre mon éducation. » Elle souriait distraitement et secouait sa jambe, celle qu’elle avait perchée sur son autre genoux. C’était un tic nerveux, un besoin, pour ne pas courir partout comme une attardée. Postant son sac sur le comptoir, elle en sortit un stylo, et son carnet de croquis. Une beauté pareille, ça s’éternise bien sur un bout de papier.

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Calliope Bauer
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Re: [At the MfM] « I see you. » — ft. Calliope. ———— [FINITO]
Jeu 2 Fév - 22:12





       


   
Ambrosia & Calliope
Reincarnation of a lovebird
« Stop staring at your phone, Boss. » La réflexion lui fit relever la tête, et elle tendit sa main libre pour frapper le bras du barman en face d’elle, son visage éclairé d’un sourire. « Idiot. » Ce n’était pas dit sans affection, et reposa enfin son téléphone sur le comptoir. Il était vrai que si elle avait pu le regarder, elle aurait probablement passé un long moment à le fixer. Il y avait cette personne, qui l’avait contactée quelques jours plus tôt, et sans trop savoir pourquoi elle avait ressenti une connexion. Elles avaient des choses en commun, et cette « TrashyJoke » semblait être curieuse, ce qui était toujours une bonne qualité. Elle était passionnée par ce qu’elle faisait, également, ou tout du moins, c’était ce dont Calliope avait l’impression. Elle était intéressante, en tous les cas, et l’américaine aimait tchater avec elle, en lieu et place d’une rencontre physique. Elle savait que la jeune femme souhaitait venir la voir jouer, ou tout du moins, se rendre dans le club, mais sans trop savoir pourquoi, cette idée ne plaisait pas à Calliope plus que cela. Elle était à un clair désavantage, car une fois en personne, elle serait à nouveau la personne qui ne pouvait pas voir. Sans oublier que si « TrashyJoke » pouvait savoir à quoi elle ressemblait, la pianiste n’avait qu’une vague description en tête, que son barman lui avait donnée. Assez pour savoir que son interlocutrice était quelques années plus jeune qu’elle.

Elle entendit le bruit d’un verre se poser à côté d’elle, et elle sortit de ses pensées. Souriant devant elle, elle remercia son ami d’un hochement de tête, et se saisit du verre avec des doigts prudents. Il lui était arrivé tellement souvent de percuter un verre, et de le renverser, lorsqu’elle ne faisait pas attention. Alors elle était obligée de tâtonner, quelque chose qu’elle détestait. Ses gestes paraissaient lourds, hésitants, bien loin de l’élégance qui avait été un jour sienne. Mais elle n’aimait pas ressasser ces jours passés, qui étaient bien loin derrière elle. Il était inutile d’espérer ce type de changement, c’était une chimère inatteignable. Elle prit une courte gorgée, satisfaite d’avoir son bourbon habituel dans le verre. Luther, son barman, s’amusait parfois à interchanger ses verres avec des mélanges plus douteux. Elle avait particulièrement mal vécu la fois où il avait mélangé de la tequila avec du lait. Depuis ce jour, elle ne buvait jamais plus sans sentir auparavant le contenu de son verre.  

Elle lâcha soudainement un soupir. La soirée n’avait pas commencé et elle était déjà fatiguée. Elle ne dormait plus très bien, ces derniers jours, se réveillant beaucoup trop tôt dans la journée. Son cycle était habituellement très décalé, puisqu’elle n’allait généralement jamais se coucher avant cinq heures du matin, et se réveillait au beau milieu de l’après-midi. En ce moment, pourtant, elle était réveillée dès dix heures du matin, et cela commençait à peser son poids. Elle blâmait ça sur cette application, ce /Love, et cette « TrashyJoke » qui avait clairement des horaires de vie plus habituels que Calliope.

Quelqu’un s’installa non loin d’elle, et elle releva légèrement la tête, s’orientant par habitude vers le bruit. Instinctivement, elle sourit à son interlocuteur, une femme, qu’elle entendit boire entre deux mots. Inclinant la tête, elle se tourna pour faire à moitié face à l’inconnue, et elle croisa les jambes, prenant elle-même une gorgée de son bourbon. « Bonsoir. » Elle lui sourit à nouveau, jouant distraitement à faire glisser ses ongles contre son verre. « Le jazzband va jouer, oui. Quant au piano, il ne sera pas tout seul, je ne crois pas. Quelques solos peut-être, mais pas de morceau uniquement joué au piano. Enfin, si vous décidez de rester jusqu’à la fermeture, on ne sait jamais. Les artistes sont libres, ici. » Ce n’était pas parce qu’elle était aveugle qu’elle ne pouvait pas sentir le regard de l’inconnue sur elle, et une telle intensité la surprenait. Elle faisait d’habitude en sorte de rester inatteignable.

Elle entendit son barman tousser légèrement, comme pour attirer son attention, mais elle l’ignora. La jeune femme venait de se présenter, et Calliope tendit la main vers elle en réponse, d’un geste très légèrement hésitant. Elle ne voulait pas mal calculer la distance. « Calliope. Enchantée, Ambrosia. Et ne vous en faites pas. » Elle récupéra son verre délicatement, et en reprit une gorgée, avant de s’adresser à l’Italienne à nouveau. « C’est votre première fois dans un club de jazz ? » Elle était curieuse. Elle ne connaissait pas cette Ambrosia, mais elle était ouverte à de nouvelles rencontres. Enfin, ça, et son côté commercial. Il ne fallait pas chasser les clients potentiels.


       
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Ambrosia Renaldi
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Re: [At the MfM] « I see you. » — ft. Calliope. ———— [FINITO]
Ven 3 Fév - 0:56



       
Calliope & Ambrosia
       
On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux. [St-Ex']

       
Dire qu’elle était intriguée ne couvrait pas le quart de ce que pouvait bien ressentir Ambrosia. L’échange discret mais semi-constant du barman et de l’inconnue soulevait chez la jeune italienne un flot de questions qu’elle se promit de poser plus tard, si la soirée s’y prêtait. Un lien fort et presque palpable semblait les unir et elle en ressentait presque une gêne, comme si elle était de trop, face à ce duo. Elle n’en tint pas rigueur, pourtant, et sourit légèrement à ce barman qui laissait sur elle un regard insistant, et assez étrange, mais pas menaçant le moins du monde. Comme s’il s’était attendu à la voir, peut-être, ou comme s’il l’avait déjà vue quelque part, au moins.

Quand enfin la voix de son interlocutrice se fit entendre, Ambrosia ne put être qu’enchantée. Elle aimait le son des belles choses, les beaux sons et cette voix en faisait vraisemblablement parti. Elle ne put s’empêcher de sourire comme une gamine pressée, comme l’enfant à qui l’on a promis une énorme glace s’il a été sage. « Oh, un jazzband ? J’ai hâte d’entendre ça alors ! » Elle prit une autre gorgée de son cocktail, le finissant presque à regrets. Elle leva la main alors et demandé un verre d’eau pétillante, pour continuer la soirée. Oui, si elle devait rester là des heures, elle ne pouvait pas enchainer les boissons alcoolisées. « Ça tombe plutôt bien, personne ne m’attend ce soir, alors si cela ne vous gêne pas, je serai ravie de rester jusqu’à la fin. » Elle trépignait d’impatience, essayant de rester la plus stoïque possible, devant cette dame d’une grande classe.

Elle ne pouvait s’empêcher d’observer la créature devant ses yeux, d’ailleurs, essayant de capter son regard, essayant d’éveiller un quelconque intérêt chez elle, mais rien, rien ne semblait la faire tiquer. Hm. Son sourire paraissait lointain, la main, tendue vers elle, semblait elle aussi légèrement décalée, comme si... Comme si… Le barman attira son attention, alors, et elle porta son regard sur lui. Il n’avait certainement pas essayé d’attirer son regard, et il était très probablement en train d’essayer de faire passer un message à sa patronne, mais celle-ci ne sembla pas lui prêter attention. Rehaussant l’un de ses sourcils en guise d’interrogation, Ambrosia finit tout de même par serrer la main de Calliope. Quel charmant prénom, d’ailleurs, pour une charmante personne… « Calliope… Oui, oui, pardon c’est la première fois dans ce genre de club. Mais pas ma dernière fois, je l’espère ? » Son verre d’eau pétillante arriva devant elle et elle remercia le barman d’un hochement de tête.

Elle continua un instant son croquis, trouvant bien étrange qu’elle ne lui fasse pas de remarque. Elle reposa finalement son stylo et se redressa sur son tabouret, tentant une fois de plus de capter le regard de Calliope. Mais ce devait être peine perdue. « Je n’ai pas amené mon saxophone ce soir, je me disais qu’il fallait peut-être prévenir un peu à l’avance, pour prévenir votre saxophoniste ? » Ça, ça allait quand même la faire tilter, non ? Ambrosia n’aimait pas mentir, ou se cacher, et même si elle ne l’avait pas fait, même si elle ressemblait parfaitement à la photo de profil qu’elle avait laissée sur /LOVE, elle avait l’étrange impression que Calliope ne pouvait pas la reconnaître, alors… Il fallait pousser un peu le Destin, ou au moins les choses, dans ces circonstances. Elle se racla la gorge, alors, soudainement inquiète et anxieuse. « J’espère… J’espère que c’est vous qui allez jouer ce soir ? » Elle avait presque envie de lui hurler que c’était elle qui se cachait derrière le pseudo qu’elle devait connaître, mais elle supposait que ce qu’elle avait déjà dit pouvait suffire à la faire comprendre. Et si, au début de la soirée, elle avait pensé que de venir incognito avait été une bonne idée, il lui semblait maintenant que cela n’aiderait pas, que cela ne ferait pas partir leur « relation » sur de bonnes bases, quelque soit la nature de cette relation, d’ailleurs.


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Calliope Bauer
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Re: [At the MfM] « I see you. » — ft. Calliope. ———— [FINITO]
Ven 3 Fév - 11:19





     


 
Ambrosia & Calliope
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Elle avait l’impression de manquer quelque chose. Elle avait l’habitude, finalement, tellement de choses se passaient autour d’elle sans qu’elle n’y prête attention, mais là, très clairement, il y avait quelque chose qu’elle était censée suivre, et elle passait totalement à côté. Il y avait quelque chose dans la voix d’Ambrosia, quelque chose qui lui laissait penser qu’elle trépignait de quelque chose, d’impatience peut-être. Elle sentit la main de son barman contre la sienne, et elle tourna la tête instinctivement. Si ses yeux étaient cachés, il était clair que son expression était curieuse. Par deux fois maintenant il avait cherché à attirer son attention, sûrement sur quelque chose d’important, mais apparemment, il ne pouvait rien dire en présence de son interlocutrice. Alors, Calliope, comme bien souvent, abandonna l’idée de chercher à comprendre ce qu’il était en train de se passer. Elle lui demanda discrètement de remplir son verre, qui était vide, et reporta son attention sur la jeune femme qui était assise en face d’elle. « Ah, non, je vous en prie, restez. »

Ca lui manquait d’observer les gens. Lorsqu’elle était voyante, c’était une chose qu’elle appréciait énormément faire. Il lui arrivait souvent de s’asseoir sur un banc et de regarder les gens passer. Elle imaginait leur vie, savoir s’ils avaient quelqu’un qui les attendait à la maison, le soir, ou si, au contraire, ils étaient seuls. Cela avait toujours beaucoup amusé son mari. Maintenant, elle écoutait. C’était différent, souvent moins satisfaisant, mais c’était son seul luxe. Elle écoutait des choses qu’elle avait oubliées. C’est en perdant un sens que l’on se rend compte qu’à quel point on a négligé les autres. Elle entendait des choses auxquelles personne ne prêtait attention. Sur la scène, elle pouvait entendre un des cuivres en train de sortir son instrument, et de le lustrer. Elle pouvait entendre le bruit du pied de son interlocutrice, qui frappait faiblement le tabouret sur lequel elle était assise, sans interruption. Nerveuse ? Elle faillit lui demander, mais se contenta de sourire.

Elle sentit enfin sa main dans la sienne, et le contact fut étrangement agréable. La peau d’Ambrosia était douce, il était clair qu’elle devait en prendre soin. Discrètement, relâchant sa main, elle prit le temps de tracer ses doigts, et eut un léger sourire, satisfaite de leur finesse. Les mains étaient ce qu’elle appréciait le plus, chez une personne. « J’espère que vous vous plairez assez pour revenir. Mais je ne me fais pas de soucis. » A nouveau il eut un silence, et Calliope tiqua légèrement. Encore une fois, cette impression de manquer quelque chose. Elle pinça les lèvres, gênée et agacée, et détourna la tête, attrapant son verre d’une main délicate. Les mots finalement prononcés attirèrent son attention instantanément, et elle entendit que Luther avait également arrêté ce qu’il était en train de faire, et qu’il essayait de se rapprocher discrètement d’elles. Elle fronça alors les sourcils, le lien commençant à se faire, mais pas complètement.

Il ne fallut qu’une seconde, après les nouvelles paroles hésitantes de la jeune femme, pour que ça fasse tilt. Et instantanément, Calliope rougit.  « Oh. » Elle entendit Luther facepalm distinctement, et elle se mordit la lèvre. C’était donc pour cela qu’il cherchait à attirer son attention, depuis qu’Ambrosia s’était installée à côté d’elle. « This is awkward. Je suis navrée, Ambrosia, il semblerait que vous ayez un avantage sur moi … Je … » Elle n’avait jamais de mal à annoncer sa cécité, mais Ambrosia l’avait prise au dépourvu, et elle ne savait comment réagir. Elle ne s’attendait pas à avoir « TrashyJoke » en face d’elle sans être prévenue. Pour sa défense, elle pensait probablement Calliope capable de la reconnaître. « Je suis aveugle, comme vous l’avez sûrement compris. » Dit-elle finalement, et elle se mordit la lèvre à nouveau, gênée. « Cela vous pose … problème ? » Elle était hésitante. Peut-être était-ce quelque chose qu’elle devrait rajouter sur son profil. Dans le même temps, elle ne pensait pas juste que la décision de quelqu’un change après avoir connaissance de son handicap.

Elle finit par se relancer sur un sujet qui leur était finalement habituel, la musique. « Mmh, oui, je jouerai bien, ce soir. » C’était un sujet plus naturel, pour elle, mais elle était tout de même terriblement gênée. La surprise n’était toujours pas passée.


     
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Re: [At the MfM] « I see you. » — ft. Calliope. ———— [FINITO]
Sam 4 Fév - 0:18



       
Calliope & Ambrosia
       
On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux. [St-Ex']

       
Plus petite, Ambrosia avait déjà pris le jus sur la clôture d’un champ où d’énormes vaches semblaient couler des jours heureux. Ca lui avait fait un effet monstre, et, au-delà de la légère douleur, ce qui l’avait le plus marquée était sans contexte la surprise que cela avait provoquée chez elle. Elle avait sursauté avant de bien vite retirer sa petite main endolorie. Et là, ce soir, la gamine revivait un peu cet événement, mais le genre était tout autre : oui, elle s’était sentie électrisée, oui, elle la sensation avait été grisante, mais surtout, la surprise était la même à peu de choses près. Elle n’avait pas eu envie de retirer sa main comme si elle lui avait été brûlée, cette foi-ci, mais bien au contraire, elle avait eu envie de prolonger cet instant. Il n’avait duré qu’une fraction de seconde, et Ambrosia avait été fascinée par la danse des doigts de Calliope contre sa dextre… Elle avait été transfigurée par ce spectacle et avait immédiatement regretté la chaleur de cette main contre la sienne. Elle la reposa, donc et se saisit de son verre d’eau pétillante. « Vous avez de belles mains… Ce doit être quelque chose, de les voir danser sur le clavier d’un piano. » Elle souriait alors soupirant doucement, parfaitement relaxée.

L’instant d’après, elle changeait de page, dans son carnet, pour dessiner les mains de Calliope. Elle le lui donnerait, peut-être, quand elle aura décidé qu’il pouvait être considéré come « fini ».  Elle souriait, lui jetant des coups d’œil en biais, l’observant toujours en silence mais ne discernant pas ce qui pouvait bien la « déranger ». La pianiste semblait lui montrer de l’intérêt, tout en se gardant bien de la regarder ‘pour de vrai’. « Si revenir veut bien dire que je vous écouterai à chaque fois, il vaudrait mieux m’attribuer une table dès maintenant ! » Elle riait discrètement, toujours peu sûre d’elle et effrayée qu’on ne finisse par la chasser. Le silence retrouvait ses marques, autour d’elles et seuls les bruits que faisait le barman et ceux des clients venaient déranger leur confortable quiétude. Mais ses derniers mots eurent tôt fait de creuser un fossé entre la propriétaire et la cliente, un flou statique, et, Ambrosia attendait comme l’accusé attend sa peine : elle retenait presque son souffle et regardait le langage corporel de la jeune femme se figer, et presque se tordre de d'inconfort. Presque instantanément, la Renaldi voulut ravaler ses mots et elle jetait des regards nerveux au barman qui portait distinctement sa main contre son visage Ah, ça, ça lui arracha au moins un sourire follement amusé. Mais, elle ne comprenait toujours pas, finalement, le trouble qui semblait habiter Calliope. Finalement, pourtant, tout sembla trouver son sens : la cécité. C’était donc pour cela que jamais depuis le début, elle n’avait su capter son regard.

Sans trop s’appesantir sur le pourquoi de son geste, Ambrosia referma son calepin, décrétant qu’il n’y aurait aucun « spectateur » de toute évidence et reporta sa main sur celle, près d’elle, de Calliope. La voir rougir était un ravissement étrange, mais non mérité, ou en tout cas, absolument pas recherché. « Je suis désolée. C’était impoli de ma part, vraiment. » Elle soupira et relâcha cette main, chaude et accueillante. « Oh. » C’était à elle d’être sans voix, et affreusement gênée, et il semblait que le barman, curieux, trouvait cela amusant. « Non. Non vous n’êtes pas en désavantage, vous êtes ici chez vous, je ne suis qu’une étrangère. » Elle riait, avec une légère nervosité qu’elle tenta de noyer dans une gorgée de bulles dans sa gorge. Elle faillit s’étouffer d’ailleurs – et Dieu que les bulles dans le nez faisaient un mal de chien ! – en entendant la question de la brune. « Me déranger, pourquoi ? Ça vous dérange vous ? » Elle souriait alors, enfantine. « Et de savoir que vous ne pouvez voir, cela m’intimide, en fait. Vous pouvez jouer du piano sans même voir vos mains, c’est assez impressionnant ! Je ne pourrai pas dessiner, si j’étais à votre place, voyez ? Vous avez clairement un avantage, ici. » Elle posa sa main contre son bras, se sentant soudainement tactile. « Pardon, dites-moi si cela vous dérange ? Je ne suis d’ordinaire pas de ceux qui se permettent de trop toucher les gens, pardon… » Elle soupira alors, se dandinant doucement sur son tabouret. Le manège entre le barman et sa boss lui semblait alors logique et tombait sous le sens, finalement. « J’ai hâte, alors, de vous entendre jouer. Je pourrai me rapprocher de la scène ? J’aime regarder les mains travailler, je trouve ça beau. Les mains, c’est sûrement l’une des deux choses ou trois choses que j’ai le plus en estime, chez les gens. » Les dents, elle y faisait beaucoup attention, mais lui dire que les yeux aussi, étaient quelque chose d’important, elle ne se le permit pas. Elle mourrait d’envie de voir ses yeux, maintenant, ces globes vides d’un trop plein de souffrances et de ressentiments, sûrement, mais elle se tut, bien trop respectueuse.

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Calliope Bauer
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Re: [At the MfM] « I see you. » — ft. Calliope. ———— [FINITO]
Sam 4 Fév - 19:33








Ambrosia & Calliope
Reincarnation of a lovebird

Le compliment sur ses mains lui passa totalement au-dessus de la tête, tellement elle était préoccupée par le reste de la conversation, soit, son handicap. Elle n’avait normalement jamais ressenti aucune gêne à le déclarer. Il lui avait fallu beaucoup de temps, beaucoup de thérapie, mais elle avait enfin réussi à assumer globalement son nouveau statut et son handicap. Devant Ambrosia, pourtant, elle avait l’impression de revenir aux premiers jours après son accident, et d’avoir cette honte dévorante d’être moins que ce qu’elle était. Pendant très longtemps, elle avait eu l’impression d’être la moitié d’elle-même (et la pire moitié), et qu’à cause de cela, les gens ne l’approcheraient plus, ou la quitteraient plus vite. Calliope dégagea une certaine aura, comme toujours, mais maintenant, c’était comme s’il y avait mensonge sur la marchandise — tout du moins, c’était ce qu’elle pensait. Alors, elle était terriblement anxieuse à l’idée que la jeune femme, pour laquelle elle ressentait d’ailleurs une curiosité rare, ne rompe définitivement le contact. Elle avait espéré, depuis ce premier contact, qu’il puisse peut-être naître quelque chose, mais si ce n’était que de l’amitié. Pour tout dire, le contact humain lui manquait.

Soudainement, sa main fut enveloppée par une chaleur caractéristique, et elle sursauta sans le vouloir. Elle eut à peine le temps de grincer des dents, que la jeune femme s’excusait et que la dextre la quittait, laissant en elle un tourbillon d’émotions contradictoires. Certes, c’était déplaisant, de se faire toucher ainsi, surtout lorsqu’elle n’avait aucune possibilité de s’y préparer mentalement. Mais la main était chaude, délicate, et agréable, et elle regrettait presque de ne plus l’avoir sur sa peau. Les mots d’Ambrosia détournèrent rapidement son attention, et elle eut un sourire indulgent, secouant légèrement la tête. « Techniquement, vous êtes ici chez vous. Je ne suis qu’une immigrée. » En effet, contrairement à Ambrosia qui parlait très clairement dans sa langue natale, Calliope avait des mots teintés à jamais d’un accent américain. Quelques instants plus tard, elle entendit la jeune femme s’étouffer avec son breuvage, et instinctivement, elle tendit la main pour la poser sur le genou de la jeune femme, et fut satisfaite de ne pas trop avoir mal calculé la distance. « Careful. Ne vous étouffez pas. »

Elle commençait un peu à se détendre. Clairement, la jeune femme était toujours là. Elle n’avait pas pris ses jambes à son cou, elle ne l’avait pas insultée pour lui avoir caché la vérité, et elle ne semblait même pas être déçue. Il y eut ce commentaire, qui la fit rire jaune, et elle secoua la tête à nouveau, retirant sa main de la jambe de son interlocutrice. « Je n’ai pas vraiment le choix. » Elle rit alors, plus détachée de son habituelle haine d’elle-même, indulgente devant la maladresse de la jeune femme. Elle était attachante, cette Ambrosia, elle avait quelque chose d’innocent qui était tout à fait rafraîchissant. Calliope avait l’habitude qu’on la prenne avec des pincettes, qu’on la traite différemment (et surtout, que l’on s’excuse toutes les trente secondes pour des expressions jugées « préjudiciables »). « Vous êtes très gentille, mais j’avoue tricher un peu. J’ai l’oreille l’absolue, vous voyez, alors je n’ai jamais vraiment eu besoin de … lire des partitions. Il suffit d’apprendre le placement de ses mains. Tout bon pianiste ne regarde pas son clavier. » Elle haussa alors les épaules, d’une manière élégante et détachée. « J’espère que nous n’aurez jamais à connaître ça. » Elle lui sourit alors, retenant le nouveau sursaut de surprise qui la traversa lorsqu’elle sentit la main délicieusement chaude de son interlocutrice contre son bras. « Je … C’est surprenant, voilà tout. »

« Mais ça ne me dérange pas ». Ces mots restèrent dans le fond de sa gorge, car elle-même était surprise de les avoir pensés. Elle détestait qu’on la touche, d’ordinaire, sauf peut-être Luther, à qui de toute façon elle aurait pu donner le bon dieu sans confession. « Oui, bien sûr. Je ne suis pas sûre que vous voyez particulièrement bien, à cause de la façon dont le piano est orienté, mais absolument. Et je vous comprends tout à fait, les mains sont quelque chose de très important, chez quelqu’un. » Elle se garda bien de lui demander de pouvoir les toucher, pour autant. Elle ne voulait pas lui paraître totalement dérangée. Il y eut un contact contre son épaule, et elle sut que ce n’était pas la demoiselle. Quelques mots murmurés à l’oreille, et elle hocha légèrement la tête, alors que l’homme qui l’avait approchée s’écartait. Elle tourna son attention vers Ambrosia. « Je suis navrée, mais il est l’heure de commencer. » Elle hésita quelques instants, avant de reprendre, posant sa main contre le poignet de la jeune femme. « Si vous trouvez le courage de rester jusqu’à la fin, j’adorerai pouvoir vous parler à nouveau. » Et avec ces quelques mots, elle s’éclipsa élégamment, se rapprochant de la scène sans que sa main ne quitte jamais un contact constant avec le bar.

Quelques longues heures plus tard, plus proche du matin que du soir, les musiciens commençaient à quitter la scène, alors que les derniers clients quittaient l’établissement. Se sentant épuisée, Calliope retira ses lunettes et les plaça sur le piano, se frottant les yeux distraitement. Un verre fut posé sur le Steinway, le bruit étouffé par un mouchoir afin de ne pas abîmer l’instrument, et elle remercia Luther d’un sourire fatigué. « She’s still here. », murmura-t-il à son oreille, et elle se surprit à sourire, se redressant légèrement. « Voulez-vous me rejoindre ? » Elle ne savait pas où s’adresser exactement, mais ça n’importait pas. Joignant le geste à la parole, elle tapota l’espace libre sur le petit banc où elle était installée.


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Ambrosia Renaldi
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Lun 6 Fév - 0:59



       
Calliope & Ambrosia
       
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Ambrosia avait un peu perdu le fil de la discussion, enfin, surtout le début : elle se sentait étrange, un peu comme le moteur ronronnant d’un bolide qui ne demandait qu’à lâcher ses chevaux dans une course folle et sans grand but. C’était cette main, celle de Calliope contre sa cuisse, qui avait court-circuité son pauvre cerveau de jeune fille. Le plus étrange n’était pas que l’on puisse lui faire de l’effet en la touchant ainsi, non, c’était tout simplement que jamais encore, jamais ô grand jamais, le corps de la cendrée n’avait eu ce genre de réaction vis-à-vis d’une femme. Hm. Merda. Si Ambrosia avait largement eu le temps de se foutre de la gueule de son frère quand il avait fait son coming-out, elle pensait maintenant qu’elle devrait peut-être avoir une petite discussion avec lui. Pour comprendre.

Sortant finalement de sa rêverie d’adolescente, Ambrosia se racla doucement la gorge et se désaltéra à nouveau. Décidemment, sa nervosité ne comptait pas prendre congé, si l’on en jugeait par son verre, ce verre qui une fois encore s’était vidé à une vitesse notable. Elle le reposa alors, complétement vidé de son contenu, et serra légèrement la mâchoire. D’un côté, elle avait envie de boire, pour se détendre, mais sur un tout autre registre, elle souhaitait garder ses esprits pour ne pas faire de bourdes ou se ridiculiser ou encore maladroitement blesser son hôte. La compagnie de cette femme avait quelque chose de terriblement grisant et la jeune italienne ne voulait pas que cette soirée cesse. Elle se félicitait en silence d’avoir eu le cran de venir, et se demandait bien ce qu’il adviendrait de cette relation naissante. Jusqu’à ce soir, la jeune Renaldi ne s’était jamais demandée si elle pouvait être attirée par une femme, jusqu’à ce soir, cela lui semblait autant être sans importance que complètement improbable. AH ! Cela lui tombait sur le coin de la gueule ! « Hm. Je pourrai jurer que vous n’avez pas autant d’accent que vous le pensez. Et je trouve ça charmant… D’où que vous veniez, je suis ravie que vous ayez trouvé votre chemin jusqu’ici et j’espère que l’Italie saura vous offrir ce que vous recherchez. » La jeune femme voulut mettre /LOVE sur le tapis, mais préféra se taire, pour l’instant. Elle se demandait si elle parlait à d’autres personnes, beaucoup, peut-être ? Si elle en avait déjà rencontrés, par le passé, et si elle recherchait quelque chose, quelqu’un, en particulier, dans sa vie… Mais c’était tout bonnement trop tôt, beaucoup trop tôt pour aborder ce sujet et tout simplement présomptueux de la part de la jeune femme.

Ambrosia n’eut ensuite aucun mal à se remettre sur les rails de leur conversation, et écoutait l’étrangère avec une curiosité et une attention – voire une fascination, d’ailleurs – tout à fait infantiles. Elle n’écoutait plus les sons, ou les gens, autour d’elles et semblait même avoir oublié l’existence du barman qui les « surveillait » discrètement du coin de l’œil. « L’oreille absolue ?! Ah. Et qu’est ce que cela fait, alors ? Il paraît que ça peut rendre fou, d’entendre et de déchiffrer toutes les notes que l’on entend. Je n’imagine pas le calvaire que ce doit être, aussi, d’entendre de fausses notes, quand ça arrive, ou quand on est en face de quelqu’un de pas doué. » Elle riait maintenant et, n’écoutant que son instinct, repris un cocktail, pour la suite. Pourtant, d’autres mots de Calliope la firent tiquer. « Ne jamais avoir à vivre ça… ? Oh. Vous pouviez voir, avant ? J’imagine que cela a du être difficile, si c’est le cas… Mais cela montre aussi votre courage. Enfin, il en faut, pour continuer à vivre après ça, je suppose. C’est beau. » Son verre arrivé, elle sourit au barman, pensant bien à lui demander son prénom, à un moment.

L’autorisation de la toucher « arrivée » par un accord plus ou moins tacite, Ambrosia se sentait presque pousser des ailes. Elle aurait voulu lui prendre la main pour le reste de la soirée, juste pour lui dire qu’elle était encore là, sans avoir besoin de parler. Mais, alors qu’elle se voyait déjà presque en tête-à-tête, elle dut la voir s’échapper pour rejoindre la scène. « Oh, je vous en prie, allez-y… » C’était étrange, de se sentir si seule, après n’avoir partagé qu’un court instant avec elle, finalement. « Oh, je serai encore là demain, 'Courage', c’est mon second prénom ! » Elle sourit un instant, avant de se facepalm quand Calliope s’éloignait et que le barman riait doucement. Ah, même lui se foutait de sa gueule !

Le temps passant et les musiques se succédant, Ambrosia avait envoyé un message à Zizi et noirci un bon nombre de feuilles dans son carnet. Elle avait dessiné Calliope, l’orchestre, le piano, Calliope, encore, et encore Calliope, et, oui, encore Calliope, tantôt à son piano, tantôt sur un tabouret, ou encore, habillée de trois fois rien, dans une pose qu’elle ne lui avait toutefois jamais vue prendre mais qu’Ambrosia n’avait aucun mal à s’imaginer… D’ailleurs, alors qu’elle avait dessiné ce croquis en particulier, le barman s’était rapproché de la table qu’elle avait choisie, pour lui servir un autre verre. La jeune femme avait alors fermé son carnet si vite que le verre failli choir. Mais, cela avait été peine perdue : la grand gaillard lui avait jeté un regard entendu. Arg, pour la discrétion, il faudrait revenir… Enfin – si on peut dire ça comme ça – le concert pris fin et la scène se vida, pour ne laisser qu’une pianiste fatiguée, mais ravissante, qui appelait maintenant son invitée auprès d’elle. La gamine s’empressa de la rejoindre, un sourire béat étirant ses lippes. « Wouah… C’était… Je suis sans voix. » Elle s’assit près de cette femme, se collant un peu trop à elle, et regardait ses mains qu’elle avait follement envie de voir bouger sur le clavier. « Pourriez-vous me jouer quelque chose ? Un dernier morceau, juste pour que je puisse voir vos mains… Oh. Oh, attendez, laissez-moi les regarder ? » Doucement et sans trop savoir pourquoi, elle fit glisser l’une des ses mains contre l’avant-bras de la jeune femme, avant de prendre sa dextre dans la sienne. En prenant son temps, elle voulait lui donner le choix, lui donner le droit de dire non et de retirer sa main, si elle en avait envie. Mais, quand sa chaleur rencontra celle de la pianiste, Ambrosia su qu’elle devrait aller parler à son aîné.

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Re: [At the MfM] « I see you. » — ft. Calliope. ———— [FINITO]
Mer 8 Fév - 0:49








Ambrosia & Calliope
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Elle pouvait entendre Ambrosia se presser pour la rejoindre, et l’idée l’amusa. Distraitement, sa main tâtonnait contre son piano, pour attraper son verre d’alcool, et elle en but une gorgée après quelques secondes. Le liquide lui brûla la gorge, et elle émit un petit son de satisfaction, alors que l’Italienne se glissait à côté d’elle, peut-être un peu plus proche que ce que dictaient les codes sociaux. Leurs cuisses se touchaient, et Calliope déglutit lentement, à moitié perturbée par cette soudaine proximité. Elle n’avait plus l’habitude d’être autant en contact avec des personnes, surtout pas d’une manière aussi désinvolte. Pour autant, l’enthousiasme de son interlocutrice lui arracha un sourire et elle redéposa son verre contre le piano. « Merci … Je … Merci. » Elle rougissait sous les compliments de la jeune femme, et elle hocha légèrement la tête à sa demande, fixant vaguement ses yeux sur sa forme. Dans sa fatigue elle n’avait pas véritablement fait attention, mais le bleu voilé n’était plus camouflé derrière ses lunettes. Maintenant qu’elle y pensait, même si ça ne lui plaisait pas vraiment — c’était quelque chose qu’elle avait toujours du mal à assumer — elle imaginait qu’Ambrosia ne serait pas totalement dégoûtée. Peut-être. Elle savait que le regard vide avait le don de mettre les autres mal à l’aise.

Une main se plaça sur son avant-bras, et elle ferma un instant les yeux, expirant lentement, alors que la dextre descendait petit à petit vers son poignet, et attrapa finalement sa main. Elle ne se dégagea pas, son attention toujours concentrée vers là où elle imaginait le visage d’Ambrosia, et serra même légèrement la main qui était contre la sienne. Partant du principe que l’Italienne ne retirait pas sa main si elle décidait de l’explorer en retour, elle laissa glisser ses doigts contre chacun des siens, se familiarisant avec les veines sur le dos de sa main, les traits de sa paume, et chacune de ses phalanges. Elle pouvait se représenter une certaine image de sa main, des doigts qui étaient longs et élégants, une douceur qu’elle ne soupçonnait pas. Distraite, elle continua son exploration, traçant son poignet avec lenteur, jusqu’à son avant-bras, qu’elle parcourut de la pulpe de ses doigts. Le silence était presque pesant, mais elle ne comptait pas le briser de sitôt. Elle pouvait presque sentir le regard de Luther sur elle, qui devait observer la scène avec des yeux ronds (ou plutôt un petit sourire en coin de satisfaction), mais cela n’importait pas vraiment. Rapidement, ses doigts atteignirent le coude de son interlocutrice. Comme frappée par la foudre, elle se rendit soudainement compte qu’elle avait probablement été trop loin, et elle retira sa main rapidement, se tournant complètement face au piano. Elle avait besoin d’une distraction, et sans attendre, elle se lança dans le morceau Fantaisie Impromptue de Chopin.

Son doigté n’était qu’à peine rouillé, se relançant rapidement avec une agilité qui trahissait l’habitude. Durant son adolescence, elle avait travaillé de nombreuses heures sur de tels arpèges, pour muscler ses doigts, et atteindre finalement une vitesse impressionnante. Lorsqu’elle heurta les dernières notes, elle laissa ses mains flotter quelques secondes au-dessus du piano, l’esprit bien loin de son écart précédent. Elle était un peu mélancolique, peut-être, et elle inclina la tête sur le côté, lâchant un soupir. « Show-off ! » L’exclamation venait du bar, de Luther, et Calliope éclata de rire, son humeur morose balayée en quelques secondes. Délicatement, elle rabattit le capot sur les touches, et laissa finalement reposer ses mains sur le bois verni, et finit par se tourner à nouveau vers Ambrosia, lui adressant un sourire radieux. « Pour répondre à votre question, l’oreille absolue c’est plutôt que d’entendre de la musique, comme vous l’entendez, j’entends chaque note qui est jouée. Cela devient problématique lorsque l’instrument n’est pas accordé, ou que les harmonies sont fausses. » Elle secoua légèrement la tête, souriant toujours. « Et puis ça me permet de jouer au diapason humain. Ca impressionne toujours lors des dîners. » Elle rit à nouveau, et se détourna un instant, juste assez longtemps pour attraper une cigarette de sa cachette, et un briquet. Plaçant le bâton entre ses lèvres, elle tendit le briquet à son interlocutrice, penchant un peu la tête. « Voulez-vous bien me l’allumer ? Si la fumée ne vous dérange pas. »


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Ambrosia Renaldi
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Re: [At the MfM] « I see you. » — ft. Calliope. ———— [FINITO]
Sam 11 Fév - 0:27



       
Calliope & Ambrosia
       
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Le soleil aurait bien pu se lever, farder le Ciel et la Terre de ses rayons, pour s’éteindre de nouveau à la faveur du crépuscule qu’Ambrosia n’aurait certainement pas vu le temps passer. Et, même si son corps aurait du se trouver alourdi par une fatigue lascive et lancinante, la jeune Renaldi ne pouvait, à cet instant précis, souhaiter se trouver ailleurs : là, dans ce bar à présent vide et où l’ambiance encore électrisante du concert flottait dans l’air, elle n’avait d’yeux que pour son hôte. Elle pouvait de nouveau sentir son parfum que le temps n’avait pas atténué, et que les projecteurs, peut-être, avaient rendu plus envoutant encore, d’ailleurs.

C’était très étrange ; cette soirée n’avait de toute façon rien d’ordinaire, car la jeune cendrée avait l’impression de déjà connaître Calliope, tant il lui semblait facile et naturel d’exister autour, et avec elle. Cette main qu’elle avait d’abord explorée et dont elle avait mémorisé tous les traits et tous les angles – ou presque – se muait maintenant d’une vie propre pour contempler sa jumelle, les doigts s’entremêlant et se cherchant, se savourant presque, goûtant chez leurs compères la même fascination, et la même passion pour l’art et la musique. Le tact plus franc de la guitariste et de la dompteuse de cordes embrassait à merveille la pulpe voluptueuse et presque timide de leurs jumeaux, habitués à flirter avec les touches d’un clavier. Ah ! Si Ambrosia pouvait tomber amoureuse d’une main, il n’y avait pas de doute : ce serait celle de Calliope… L’aventure et l’exploration auraient pu durer des heures, peut-être, mais, la jeune italienne relava les yeux, pour admirer le visage enfin découvert de la propriétaire du club. Ce qu’elle vit lui glaça le sang, non pas parce qu’elle avait peur, ou qu’elle était révulsée, non, mais bien parce qu’il lui semblait qu’enfin, elle pouvait voir, déceler, et presque palper le néant… « Calliope. », elle murmurait, comme pour ne pas déranger les murs, comme si elles étaient dans la confidence discrète et presque défendue d’une église. « Je n’ai jamais vu de plus beau néant que celui qui brille dans vos yeux… » Elle rougit à son propre aveux et serra légèrement les doigts de la jeune femme entre les siens, de peur qu’elle ne se sente insultée.

Les secondes, les minutes s’égrainaient, et les mains, finalement, se détachèrent. La dextre de Calliope se glissa vers le coude de l’italienne, avant que cette chaste étreinte ne prenne fin : l’Américaine frappait maintenant les touches d’ivoires qui habillaient son instrument. La mélodie était violente de mélancolie, prenante, et, Ambrosia ne put que fixer ces mains qui bougeaient avec une rapidité peu naturelle. Elle aurait voulu que le morceau dure plus longtemps, peut-être, pour avoir encore plus le loisir de sentir ses tripes se tordre sous l’impitoyable étau de son hypersensibilité. Il n’était pas rare qu’elle pleure, devant une toile, devant un beau paysage ou encore en écoutant une chanson, ou une musique, et ce soir, Calliope lui arracha quelques larmes. La gamine avait vite appris à ne pas avoir honte de cette sensibilité et elle l’aidait, d’ailleurs, à s’exprimer quand ses propres talents artistiques rejoignaient la surface.

Le morceau fini et le silence retombant – juste un instant -, la jeune femme retenait son souffle tant elle avait peur que leur bulle n’éclate. Pourtant, l’exclamation et le rire des deux autres protagonistes la ramenèrent à la réalité, cette réalité, qui, bien plus douce que les plus grandes aspirations que la Renaldi pouvait avoir fantasmées pour la soirée, ne semblait pas encore toucher à sa fin. Du moins, elle l’espérait. Elle se racla la gorge, alors, et accompagna le rire contagieux de l’étrangère du sien, plus timide et encore enroué des larmes qu’elle avait versées. « Hm. Ce doit-ce doit être étrange en effet… » Elle ne savait plus où se mettre et elle éludait maladivement le regard du barman qui les guettait toujours avec une attention étrangement particulière. Elle observait les gestes de la brune, elle aussi, avec attention et fut surprise de la voir sortir une cigarette. Oh ? Sa voix rauque venait-elle de là, alors ? Elle n’eut pas le loisir de lui demander, mais cela n’avait pas d’importance, de toute façon… D’un geste lent, Ambrosia prit le briquet, volant également la cigarette de la jeune femme pour la glisser entre ses lippes. Elle l’alluma et en tira une longue bouffée, pour se forcer à reprendre son souffle, peut-être, puis, toujours avec cette même lenteur, elle lui rendit son bâtonnet de nicotine. « Je serai bien hypocrite d’être dérangée par la fumée, je pense. » Elle riait doucement. Elle tendit de nouveau sa main, pour prendre celle de sa comparse et la porter à sa joue dont le grain était fendu par la trace encore humide du passage d’une perle. « Voyez ce que vous me faites, Calliope. » Elle riait encore, plus détendue cette fois-ci. « Ce n’est pas très gentil de jouer avec ma sensibilité. Votre talent a ébréché mon âme et a su y trouver une place, là où plus jamais il ne pourra être oublié. » Elle gardait cette paume, chaude, contre sa joue, laissant sa propre main caresser cette dextre qu’elle admirait tant. C’était étrange, tellement étrange, de se sentir si bien, si vite, avec quelqu’un. « Oh. Pardonnez-moi, je me permets encore de vous voler votre main. » Elle sourit, contre la dextre de la brune, et y déposa un léger baiser, volatile et presque enfantin, avant de la laisser choir. Le contact lui manqua tout de suite, mais elle ne voulait pas, ne pouvait décemment pas abuser de sa vis-à-vis ainsi. Elle regrettait de ne plus avoir rien à boire et hésitait presque à demander un autre verre au barman. Mais il n’était pas raisonnable – et elle le savait – de se laisser embrasser par les effluves alcoolisées d'un énième verre qui ne tarderait sans doute pas à pousser son audace à d’autres sommets : ses yeux, déjà, brumés eux d’un tout autre voile que celui de Calliope, s’échouaient pour la première fois – mais non la dernière – sur les lèvres encore étirées d’un sourire de la charmante étrangère.

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Calliope Bauer
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Re: [At the MfM] « I see you. » — ft. Calliope. ———— [FINITO]
Mar 14 Fév - 1:29








Ambrosia & Calliope
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Le morceau qu’elle venait de jouer lui avait permis d’oublier ce compliment murmuré du bout des lèvres par l’italienne, quelques instants plus tôt. Il l’avait choquée jusqu’au cœur, et elle ne savait pas si elle devait s’offusquer, ou rougir. On l’avait toujours complimentée sur son physique. Calliope était une belle femme, elle en avait toujours été consciente, et c’était la première chose qu’on voyait chez elle, aujourd’hui encore. Avant, il lui suffisait d’un regard pour que certains hommes se battent pour ses attentions. Aujourd’hui, ses yeux à jamais voilés avaient plutôt tendance à les faire rebrousser chemin beaucoup trop vite. Elle s’y était habituée, à ce silence, qui suivait toujours la découverte des orbes brumeux. Elle pouvait parfaitement imaginer leur expression : cette curiosité morbide, qui se transformait bien vite en malaise. Certains étaient dégoûtés, la plupart tout simplement gênés. La vue des yeux de Calliope était une confrontation soudaine à la réalité de son handicap. C’était une chose de l’entendre, autre chose de le voir. Alors, la réaction d’Ambrosia était plus que dérangeante, elle était inédite. Même Luther avait balbutié pathétiquement, la première fois qu’il l’avait regardée sans ses lunettes. Ambrosia, elle, arguait la beauté de ses yeux, de la plus belle des façons, et Calliope ne savait pas que penser. C’était amer, un tel compliment. Elle ne pouvait s’empêcher de penser que la jeune femme aurait probablement préféré voir ses yeux avant.

La cigarette quitta ses lèvres bien soudainement, et elle sortit de ses pensées, un sourire venant lui étirer les lèvres. Elle ne voulait pas se morfondre, elle avait bu juste assez d’alcool pour être vaguement détendue, juste avant le stade de la frustration, et celui, plus lointain, de la colère. Bien vite, la cigarette retrouvait sa place entre ses lèvres, allumée, et Calliope en prit une lente inspiration, appréciant la brûlure relative de la fumée dans ses poumons. Elle attrapa l’objet empoisonné entre son index et son majeur, et appuya son poignet sur le capot de l’instrument, retenant un énième sursaut lorsque son autre main fut saisie par la jeune femme. Rapidement, elle sentit le visage d’Ambrosia contre sa paume, et malgré tous ses instincts, elle ne chercha pas à retirer sa dextre. Sous ses doigts, la peau était humide, et distraitement, elle essuya ses larmes. La preuve de son émotion la troubla, et elle rougit de plus belle aux doux mots prononcés par son interlocutrice. Si elle n’était pas persuadée que personne ne pouvait vouloir de quelqu’un aussi abîmé qu’elle, elle aurait pensé que l’Italienne était en train de flirter. « Vous avez l’âme d’un poète. », dit-elle finalement, la voix rauque de son trouble. Le contact de ses doigts la faisait frissonner, et lorsque la main tomba, elle garda la sienne parfaitement placée sur la joue de la jeune femme.

Elle reprit une nouvelle bouffée de cigarette, désespérée de cacher l’impact que les mots d’Ambrosia avaient eu sur elle sous un nuage de fumée. Elle n’osait pas bouger sa main, et elle pouvait sentir le (les) regard(s) portés sur elle. Luther les observait avec un œil de lynx, et l’Italienne … Mmh. « May I ? » Elle murmurait, comme la jeune femme avant elle, et inconsciemment, se pencha un peu plus vers elle. Ses doigts commencèrent à tracer délicatement les traits de son interlocutrice, alors qu’elle déposa sa cigarette dans son cendrier sur le piano, pour porter sa main maintenant libre à son visage. A travers ses mains, qui traçaient avec autant de tendresse dont elle pouvait faire preuve la peau de l’Italienne, elle imaginait le visage d’Ambrosia. Son nez était fin, son front élégant, et ses pommettes étaient relevées. Elle s’osa à tracer jusqu’à ses lèvres, du coup du pouce, de la manière la plus délicate qu’il soit. L’expression de Calliope était concentrée, alors qu’elle essayait tant bien que mal de se représenter à quoi la jeune femme pouvait ressembler. Il était clair qu’elle avait une peau très agréable, qu’elle était jeune : sa peau n’était pas marquée, elle était claire et lisse. Finalement, après quelques longs instants, Calliope laissa retomber ses mains.

Elle vint attraper son verre de bourbon d’une main, sa cigarette de la deuxième, et but une gorgée puis prit une inspiration, tout pour se distraire du contact précédent, contact qui l’avait laissée frissonnante. Elle aurait apprécié continuer de toucher Ambrosia, mais elle pensait qu’elle l’avait assez mise mal à l’aise pour la soirée. « Merci … », dit-elle finalement, relevant la tête vers l’Italienne, et lui offrant un sourire qui était à la fois doux et gêné. « Vous êtes très belle, n’est-ce pas ? » Elle prit une nouvelle gorgée, la dernière. Son verre était vide, et elle ne comptait pas le re-remplir. Elle était épuisée, malgré l’intérêt flatteur que lui portait son interlocutrice, la fatigue commençait à apparaître sur ses traits.  « Merci, pour ce que vous avez dit, tout à l’heure. Je … Je crois que personne n’a jamais complimenté mes … mes yeux. » Elle était gênée, et elle tourna la tête sur le côté, pour se détourner d’Ambrosia. Si elle avait pu, elle aurait fui son regard. « Souhaitez-vous autre chose à boire, avant que Luther ne ferme le bar ? », lui demanda-t-elle enfin, cherchant tout autant à détourner son attention de sujets qui la mettaient mal à l’aise.



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Re: [At the MfM] « I see you. » — ft. Calliope. ———— [FINITO]
Ven 17 Fév - 20:48



       
Calliope & Ambrosia
       
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La jeune femme s’était attendue à beaucoup de choses, ce soir, mais certainement pas à passer une soirée aussi agréable, et, certainement pas à ce que son hôte ne laisse sa main sur son visage… Pourtant, sa dextre, chaude, accueillante et au contact grisant, était restée campée sur sa joue bien plus longtemps que nécessaire. Et, plus encore, sa jumelle l’avait rejointe pour caresser son visage et en décrypter les traits. Si Ambrosia n’avait pas peur que Calliope la voit rougir, elle avait peur, en revanche, qu’elle ne sente la chaleur lui monter aux joues. Elle était restée la plus immobile possible, profitant de ce moment d’intimité folle entre deux inconnues, profitant de cet instant de communion entre elles. Sans dire un mot, elle avait donné son accord, acquiesçant contre la main de la jeune femme, et, sans le vouloir, elle s’était rapprochée d’elle, oubliant presque que le barman pouvait très bien les observer. Il le faisait, d’ailleurs, et semblait lui aussi retenir son souffle. Était-ce si inhabituel qu’il faille en être choqué ? La gamine se sentait presque fière d’être l’objet des attentions de cette femme, tout autant qu’elle se sentait fière d’être là, seule avec elle. Enfin, seule… Autant que possible, en tout cas.

Elle frissonnait sous la délicatesse du doigté de la jeune femme, fermant les yeux un instant, soupirant l’instant d’après. Elle avait presque honte de l’avouer, mais il lui semblait que jamais encore on ne lui avait fait autant d’effet en faisant si peu. Elle avait rouvert les yeux, s’exhortant de regarder, de voir pour deux, ce soir, et d’admirer les traits qu’elle avait le loisir de contempler, en face d’elle. L’étrangère avait l’air concentré de ceux qui tentent de mémoriser quelque chose de complexe. Pourtant, rien chez Ambrosia, rien n’était complexe. Ou presque… Sous le masque calme et lui aussi concentré de l’italienne grondait un flot ravageur de questions qui ne cessait de faire trembler sa tête. Depuis quand se trouvait-elle attirée par les femmes ? Comment cela pouvait lui « tomber » dessus, comme ça, en sortant de nul part ? Ah, « sortir de nul part », c’était un peu faux, dans le fond… Et puis, être attirée par une femme ne veut rien dire, non ? Parce que bien sûr, Ambrosia savait reconnaitre les belles femmes, mais jamais elle n’avait ressenti une quelconque attirance, un quelconque désir envers elles.

Mais l’heure n’était pas à ça : elle devait se contenter de n’avoir d’yeux que pour Calliope, encore. Et, finalement, quand les mains s’éloignèrent d’elle pour vaquer à leurs occupations précédentes, Ambrosia eut presque envie de hurler. C’était bête, tellement bête, si on y pense… Elle ne savait rien de cette femme mais, par un charme étrange, elle ne pouvait s’empêcher de vouloir rester là, près d’elle, jusqu’aux premières lieurs du jours, jusqu’aux dernières, aussi, pour la revoir jouer du piano, encore et encore. « M-Merci. » Elle avait la voix enrouée, anormalement rauque et cela sonnait presque faux, à ses oreilles. Elle dû se racler la gorge, alors, et cacher son trouble sous un rire gêné. Elle regardait sa cigarette qui dégageait encore de douces volutes de fumée, tandis qu’elle rougissait encore. « Oh, très belle, je ne sais pas, ça dépend des goûts, je suppose… Mais avec mes frères, on a l’habitude de se dire qu’on est tous canon, dans la famille. » Elle riait doucement, s’éloignant légèrement d’elle : en voulant se sentir proche de l’américaine et dans sa transe, elle aurait presque pu lui grimper dessus. « Mais, hm… Merci. » Elle avait terriblement envie de bailler, mais AH ! Elle se l’interdisait… Et, les mots qui suivirent la firent un peu tiquer, de tristesse, peut-être, et de compassion, aussi. « Oh, c’est dommage. Ils sont pourtant tellement beaux… Mais, j’aurai pu commencé par autre chose, peut-être, il y a, chez vous, tellement à complimenter. » Elle souriait naïvement, se félicitant presque de savoir encore sortir de bonnes punch-lines à une heure si tardive. Puis, n’écoutant que la sécheresse qui habitait le fond de sa gorge, elle se retourna vers ce fameux Luther. « Un verre de lait, c’est possible ? » Elle n’avait plus de place pour l’alcool, ce soir, et, bien qu’elle soit fatiguée, elle ne voulait pas encore, pas tout à fait, que cette rencontre touche à sa fin. En attendant son verre, elle ressortit son carnet de croquis et l’ouvrit sur l’une des pages où elle avait fait le portrait de Calliope. Elle soupirait et le posa devant la propriétaire du club, sur le capot du piano. « Je vous ai dessinée, pendant que vous jouiez. » Elle se trouvait un peu bête de vouloir lui montrer, à cette femme qui ne pouvait plus voir. Mais, elle avait peut-être eu l’intelligence d’appuyer plus que de raison sur le papier, avec ses mines, parfois même au point de trouer le papier grainé. « Je… J’ai appuyé sur le papier, assez fort pour que l’on sente les reliefs, sur la feuille. Je pense qu’on arriverait à sentir le dessin, comme ça. Je voulais vous le donner. » Elle riait nerveusement, attendant un geste de la part de sa vis-à-vis.

Quand son verre arriva, apporté par un Luther souriant, elle le prit et laissa la fraicheur du lait embrasser sa gorge. Puis, elle le reposa par terre, près de ses pieds de peur d’abîmer l’instrument. Elle regardait ses mains, maintenant, qui n’avait plus rien à faire, plus rien à tenir ou à chérir, et cela la dérangeait presque. « Hm… Je sais qu’il est tard… Ou très tôt, » - elle ria un instant, brisant le silence qui s’était lentement immiscé entre elles – « mais je… n’ai pas très envie de partir…? » Elle soupirait maintenant, se levant pour faire face à la salle. « C’est un peu bête, et impoli, aussi. Non, c’est complètement stupide. » Elle marchait sur la scène, comme pour se familiariser avec son environnement, comme s’il lui fallait revêtir un costume pour se donner du courage avant son inéluctable tirade. « Ça va sembler bizarre de revenir sur l’application. Enfin, je pense… J’aurai l’impression de faire un pas en arrière, alors que je vous ai vue. C’est un peu discréditer notre rencontre, non ? Je-Je vais vous donner mon numéro de téléphone. C’est un peu plus personnel… » Elle s’était rassise près de Calliope – toujours plus près – et écrivit son numéro sur un coin de la feuille de son carnet de croquis. « Il est sur le dessin. Comme ça… Comme ça vous pouvez tout garder. Ou, si vous le voulez, je peux le mettre dans votre téléphone ? Hm, non… Non, Luther pourra bien le faire, c’est trop tôt, trop tôt pour j’approche de votre téléphone. » Elle riait, visiblement nerveuse. Et, quand elle était nerveuse, elle avait cette fâcheuse tendance à trop parler, pour combler le vide, pour cacher son malaise. « Je parle beaucoup trop, alors si vous le voulez bien, je vais me taire maintenant. » Elle souriait, comme une enfant. « Ou vous pouvez me mettre dehors, aussi. » Dans sa tête, une petite voix priait pour qu’elle n’en fasse rien, et pour pouvoir rester quelques précieux instants de plus en sa compagnie. Dans son calepin, quelques pages plus loin, elle revoyait très clairement le dessin qu’elle avait fait d’une Calliope uniquement vêtue de son habit de naissance, et cette image dansait dans sa tête, présente, pressante et terriblement envoutante.

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Calliope Bauer
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Re: [At the MfM] « I see you. » — ft. Calliope. ———— [FINITO]
Mar 28 Fév - 10:53





     


 
Ambrosia & Calliope
Reincarnation of a lovebird


Elle l’imaginait, sans pouvoir s’en empêcher. Elle cherchait à mettre des images sur ces traits qu’elle avait caressés, cherchait à visualiser la beauté — la jeunesse — de son visage. Elle l’imaginait rougissante, peut-être, elle voyait son sourire (espérait qu’elle lui souriait), et elle fut d’autant plus attristée de ne pas pouvoir voir la jeune femme. Calliope avait un jour été une séductrice hors pair, avec des yeux envoutants, et elle aurait aimé porté un œil intense sur la jeune femme, aimé la voir gênée sous son regard, ou au contraire, captivée. Mais elle ne pouvait qu’entendre le trouble dans sa voix, et c’était presque assez. Elle semblait lui faire un effet certain, qu’elle la gêne ou qu’elle lui plaise, et c’était suffisant pour Calliope. Elle n’avait jamais apprécié qu’on lui reste indifférent, que ce soit en bien ou en mal. L’Américaine était une créature de passions, furent-elles colériques ou amoureuses. Le rire gêné de son interlocutrice lui arracha un sourire, et elle déposa son verre à présent vide contre le piano, et en profita pour attraper son cendrier, et faire claquer son ongle contre sa cigarette, imaginant la cendre tomber dans l’objet en verre. « Vous êtes italiens, après tout, vous êtes tous charmants. Vous l’avez toujours été, à mon souvenir. Aussi charmants que vos villes. » Elle inclina légèrement la tête, et lui offrit un nouveau sourire. Calliope avait parcouru l’Europe, pendant sa lune de miel, presque quinze ans plus tôt, puis y était resté, avec son mari. Fut un temps, l’Italie n’avait eu aucun secret pour elle.

Les compliments de la délicate lui arrachèrent un sourire, et elle baissa légèrement la tête, hochant ses remerciements en réponse. Elle avait eu l’habitude d’être complimentée sur sa beauté, son esprit, mais elle n’y croyait presque plus, ou presque. Toujours incapable de faire confiance, ou tous cas difficilement, les compliments n’étaient plus qu’un subterfuge maintenant qu’elle ne pouvait plus juger elle-même leur véracité. Elle demanda du lait, et Calliope rit, instantanément charmée. « Vous êtes si jeune. », lui fit-elle remarquer distraitement, la voix remplie d’un ton désireux. Elle avait parfois l’impression d’être dix ans plus vieille que ce qu’elle était réellement. Drame après drame lui avaient pris des années, et elle avait peur que ça se voit sur son visage. Cette jeunesse lui semblait hors de portée, et elle était presque jalouse de la naïveté qui venait avec. Elle avait été naïve, elle aussi, naïve en imaginant que la vie pouvait certes vous mettre à genoux, mais ne vous achèverait pas. Mais elle avait touché le fond, quelques mois plus tôt, et depuis, elle était cynique.

La voix de la délicieuse la tira de ses pensées moroses, et elle releva vers elle, une expression curieuse éclairant son visage. Elle écrasa sa cigarette distraitement, recrachant le dernier nuage de fumée sur le côté, et reposa le cendrier sur son piano, le bois verni toujours protégé par un carré de tissu blanc. Elle fut sans voix un instant, mais lui offrit un sourire, tendant finalement une main vers elle, paume ouverte, pour qu’elle place le dessin à l’intérieur, si elle le souhaitait. « C’est très prévenant, merci, Ambrosia. » Le dessin fut glissé contre sa main, et elle s’en saisit délicatement, le ramenant contre ses genoux pour l’y déposer. Perdue dans son monde pendant un instant, elle caressa le dessin du bout des droits, traçant les rainures dans la feuille et visualisant, petit-à-petit, le piano, puis sa silhouette, grande et élancée, assise. Elle traça ses mains, sur le clavier, et un sourire radieux naquit sur ses lèvres, alors qu’elle reposa sa main entièrement contre le dessin, sentant toujours les reliefs sous sa paume.  « C’est … c’est magnifique. Merci. » Son ton était presque solennel, et elle se mordit légèrement la lèvre, les joues colorées d’un délicat rouge.

Une main passa devant son visage, et elle savait que Luther venait de récupérer son verre vide, avant de repartir. Elle entendit un autre verre se poser par terre, et elle glissa ses doigts contre le poignet de la jeune femme, lui souriant. « Vous pouvez le poser ici. » Elle approcha le mouchoir du côté de la jeune femme, avant de le lâcher, et de lui sourire à nouveau. Un silence s’imposa, un silence agréable, et l’Américaine ne perdit pas son sourire. Le silence était si rare aujourd’hui qu’elle l’appréciait toujours, mais si elle pouvait entendre, comme toujours, Luther s’agiter près du bar. Il aurait probablement fini de le fermer, d’ailleurs, ce qui voulait dire qu’ils devraient partir bientôt. La pensée l’attrista soudainement, mais elle n’était visiblement pas la seule. Son interlocutrice semblait soudainement nerveuse, et elle s’enfonça dans un monologue gêné qui s’allongeait de plus en plus, et qui amusait grandement Calliope. Finalement, prenant la jeune femme en pitié, elle tendit la main, délicatement, et vint la placer contre la joue d’Ambrosia, satisfaite intérieurement de ne pas avoir mal calculé la distance, et déposa son pouce contre les lèvres délicates de l’Italienne, pour qu’elle arrête de parler. « Shush, dear. » lui dit-elle alors, taquine. Elle ne retira pas sa main, même si elle savait qu’elle aurait dû le faire. « Je ne veux pas vous quitter non plus, mais … Honnêtement, je suis épuisée. » Ce fut à son tour de rire un peu, et finalement, avec grande réluctance, elle sépara sa main de la peau de son interlocutrice, avec une dernière caresse.

Elle se mordit la lèvre, hésitant soudainement. Il n’y avait plus de bruit près du bar, ce qui voulait dire que Luther avait terminé, et qu’il était temps de partir. Cependant, elle aurait bien aimé passer quelques minutes de plus en présence de la demoiselle. Elle avait son numéro de téléphone à présent, certes, mais elle aurait apprécié quelque chose de plus. Elle se décida soudainement, impulsive. « Vous pouvez me ramener chez moi, si vous le souhaitez ? » Elle s’était surprise elle-même, et elle savait que Luther, s’il les avait entendues, l’aurait été tout autant. Calliope ne faisait pas confiance, et pourtant, elle était prête à tenter sa chance avec la presque inconnue. Ambrosia avait montré une telle ferveur, une telle délicatesse, qu’elle voulait essayer de lui faire confiance, ne serait-ce que pour la guider. Intérieurement, elle était à moitié terrifiée, et à moitié excitée. Elle se releva, serrant dans une main le dessin qu'elle lui avait donné, et dont elle ne se détacherait pas. Elle tendit la main vers l’Italienne, satisfaite lorsque cette dernière l’attrapa, et tira légèrement pour qu’elle se relève à son tour, lui souriant délicatement. « Luther ? », appela-t-elle, tournant la tête vers le bar, sans lâcher la main d’Ambrosia. « Ambrosia is taking me home. I’ll text you later, babe. » Elle serra distraitement les doigts entre les siens, rechaussant l’un de ses talons. « Alright boss. I’ll see you tomorrow. » Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrit, puis se referma, et Calliope reporta son attention sur la jeune femme, lui souriant. « Vous avez besoin de récupérer vos affaires, peut-être ? »



     
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Ambrosia Renaldi
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Re: [At the MfM] « I see you. » — ft. Calliope. ———— [FINITO]
Mar 14 Mar - 22:23



       
Calliope & Ambrosia
       
On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux. [St-Ex']

       
Ambrosia n’en finissait pas de rougir, réagissant timidement aux compliments de sa comparse, riait doucement, comme s’il lui était difficile de la croire, finalement. « Oh ? Et qu’avait-vous visité de notre belle Italie ? » Elle-même n’avait pas beaucoup parcouru son pays, préférant endosser son sac à dos et fouler la Terre, plus loin, là où sa langue n’a plus court, là où parfois, l’Euro n’existe pas, ou pas encore… L’Europe, elle avait eu la joie, la chance de la tracer, de long en large, plusieurs mois durant, parfois seule, ou avec des amis, ou encore Fifi. Elle avait adoré ce voyage aux confins de ce continent, aux confins d’elle-même, aussi… Ce que les bouquins ne vous apprennent pas, les voyages vous le content, paraît-il, et Ambrosia avait laissé la Terre, le monde et ses civilisations lui murmurer des histoires parfois si vieilles qu’elle s’était sentie petite, et insignifiante. Mais ah ! Ça lui avait fait un bien fou, et ça lui avait tellement appris, de se remettre dans sa modeste condition. Et c’était aussi pour ça – en partie – qu’elle s’était enfin décidée à vivre, pour elle, véritablement, et à ne plus trop chercher à absolument étancher sa curiosité dans les livres. Parce que finalement, y’a-t-il meilleur professeur, que la vie, elle-même, et les expériences qu’on y fait ? Elle fut tirée de ses réflexions par la voix de la brune et elle tiqua légèrement, fronçant doucement les sourcils. « Hm… C’est grave si je suis plus jeune que v__ Enfin, si je suis jeune ? » Elle rit, nerveuse, alors qu’elle avait fait u signe de tête à son hôte pour lui dire que ce dessin, ce n’était rien, et que de l’avoir fait spécialement pour qu’elle puisse le sentir, n’avait pas été un problème pour elle. Triste constat, bien sûr, Calliope ne pouvait pas l’avoir vue faire.

Pour la gamine, ‘voir’ sans ses yeux, vivre sans eux lui semblait inimaginable, ou en tout cas, terriblement affolant. Elle se demandait comment la pianiste avait pu perdre la vue, comment diable il était possible de se faire arracher pareille acuité… Mais il était des questions qu’elle devait garder, pour plus tard, ou pour jamais, peut-être. Aussi, quand la brune prit le dessin entre ses mains pour le ‘sentir’ et le discerner au travers de la pulpe de ses doigts, Ambrosia l’avait observée, longuement, en silence, et avait étudié ses traits, les expressions qui les étiraient et qui éclairaient son visage. Elle se demandait quels évènements de sa vie l’avaient conduite ici, et ce qui avait bien pu lui arriver pour qu’au travers de ses sourires, la cendrée puisse voir un voile de mélancolie, ou de résignation, sur ce visage pourtant si beau. Et cela devait être ses yeux, sûrement, ses yeux d’un bleu grisé, cendré et figé qui apportaient toute la mélancolie à ses expressions. Ah, ce qu’elle aurait voulu lui arracher d’autres sourires, lui arracher cette tristesse latente. Elle trouvait une beauté presque tragique à ses yeux et si seulement, si seulement elle avait pu les voir, les voir pour de vrai, et qu’ils la voient, eux aussi... Mais à quoi bon espérer quelque chose d’inatteignable ?

Reprenant finalement son verre posé au sol, elle le vida presque de tout son contenu avant de le reposer sur le mouchoir ornant l’instrument. La main d’Ambrosia tremblait presque, alors qu’elle craignait de faire une bêtise et de ruiner un si beau piano. Alors, bien vite – et surtout discrètement – elle finit son lait, soulagée, de ne plus avoir à angoisser pour son Steinway hors de prix. Et puis, et puis, il y eut cette main, contre sa peau, contre sa joue, et ce doigt, délicatement posé sur ses lèvres, comme la plus volatile des caresses, comme le papillon se pose sur la fleurs avec les plus grands soins, pour ne pas brusquer la fleur qu’il convoite… Ce fut assez pour perdre Ambrosia, pour lui faire perdre pieds, et pour lui faire comprendre que rien n’était pas figé, dans la vie, que tout, absolument tout pouvait se voir balayé, soufflé comme un château de cartes. Et ce fut ce moment précis qui marqua la différence, qui vit la cendrée grandir un peu plus et s’épanouir, un pétale de plus s’ouvrant aux yeux du monde. Et, si jusque là elle avait eu un doute, elle ne pouvait plus se le permettre, maintenant. L’évidence lui sautait aux yeux alors qu’elle soupirait contre ce pouce, qu’elle voulait l’embrasser et sentir cette main caresser son visage, caresser son corps, peut-être, même… Hm. Ambrosia était indéniablement et irrémédiablement attirée par cette femme. Ces mots lui firent presque peur, avant, que finalement, Calliope trouve un moyen de passer encore un peu de temps avec elle. Finalement, la main de la pianiste – si douce, si fluide – quitta sa joue et la Renaldi se sentit presque nue, ou au moins privée de quelque chose de précieux. Elle aurait presque voulu retenir cette dextre, la garder contre la sienne, la serrer, et embrasser toutes ses phalanges pour leur murmurer, du bouts des lèvres, dans un souffle, toute l’admiration qu’elle avait pour elles.

Quand l’instant d’après cette même dextre lui fut offerte, Ambrosia ne se fit pas prier, la saisissant vivement, de peur que l’invitation lui soit retirée. Elle regardait Luther et sa boss échanger et le terme ‘babe’ retint son attention. Elle jeta sur le barman un regard interrogateur, mais elle n’osa pas exprimer ses interrogations et paraître, peut-être, un peu trop curieuse… Après tout, cela la regardait-il ? Elle se renfrogna légèrement, gardant toujours dans sa main, celle de la jeune femme, la tenant avec une ferveur presque religieuse, alors qu’elle faisait taire cette douce vague de jalousie qui venait tempêter dans sa caboche. Et, finalement, quand la porte se referma sur elles, la cendrée reporta son regard brillant vers l’anglophone. « Oh, non, non, j’ai tout, merci… » Elle souriait de nouveau, décidément trop fascinée et charmée pour être contrariée plus longtemps. Lentement, elle suivit Calliope qui les dirigeait maintenant vers la sortie avec une facilité qui lui semblait hors du commun. Du coin de l’œil, elle l’observait encore, admirant l’aura qu’elle dégageait : même aveugle, elle aurait pu conquérir bien des mondes, Ambrosia en était persuadée… Happées par la fraicheur du matin approchant, la gamine se colla un peu plus à son aînée, entrelaçant finalement ses doigts à ceux de la brune, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde ou comme si elles l’avaient déjà fait des centaines de fois… Elle souriait, soupirant, parfaitement heureuse d’être là, avec cette femme. « J’adore la nuit… je trouve ça relaxant. Et, j’ai l’impression que les gens sont plus authentiques, la nuit… C’est idiot. » Elle avait murmuré, de peur de déranger la ville encore endormie.

Les rues défilant, il ne fallut pas bien longtemps à cet étrange couple pour arriver à destination. Ambrosia regrettait déjà que le temps soit passé si vite, même si, même si elle crevait d’envie dormir… Dans ses souhaits les plus fous, elle aurait souhaité que Calliope l’invite chez elle, mais ah ! C’était beaucoup trop tôt, et bien trop vite s’avancer, d’ailleurs. « Et bien... Merci beaucoup, merci pour tout... Oh. Et je n'ai pas eu le temps de payer. Je serai bien obligée de revenir dans votre club, finalement... Mais merci pour cette belle soirée. » Ah, elle aurait donné tout, tout pour que cela dure encore et encore... Serait-ce comme dans les films ? Allaient-elles avoir ce moment de flottement où, l’une comme l’autre se demanderaient quoi faire, s’il fallait embrasser l’autre, ou s’il fallait attendre encore ? La Renaldi se sentait véritablement comme une collégienne, excitée comme une puce devant son « crush » et il lui semblait bien que c’était la première fois, qu’elle ressentait ça.

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Re: [At the MfM] « I see you. » — ft. Calliope. ———— [FINITO]
Mer 15 Mar - 11:28





     


 
Ambrosia & Calliope
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La nuit était fraîche, et elle frissonna seulement quelques pas après avoir passé la porte de son établissement. Elle avait refermé le lieu avec attention, comme elle le faisait les rares fois où elle partait avec Luther, avant de s’élancer dans la nuit avec Ambrosia. Leurs doigts étaient entrelacés, et elle trouvait ce contact rassurant. Distraitement, elle ramena son autre main contre l’Italienne, et s’accrocha à son biceps. De loin, l’on aurait pu les confondre avec un couple, mais la réalité était toute autre : Calliope dépendait entièrement sur la jeune femme pour espérer rentrer chez elle sans se blesser. Elle connaissait les directions, bien sûr, comptait les pas, et finalement après une dizaine de minutes, elles se retrouvaient devant la porte de l’immeuble de l’Américaine. Elle appréciait terriblement le contact de la jeune femme, mais elle relâcha son biceps, n’ayant plus d’intérêt à être si proche d’elle au-delà de la simple envie. Elle garda cependant leurs doigts entrelacés, et elle serra délicatement sa main avec la sienne. « Ne vous inquiétez pas pour cela, Ambrosia. Et je vous en prie. » Elle lui offrit un sourire agréable, totalement imperméable à la tension qui semblait naître entre elles.

Elle déglutit en silence, cherchant un moyen de continuer leur soirée, sans en trouver un. Bien sûr, elle pouvait toujours lui proposer de monter chez elle, mais c’était trop, trop vite, et elle doutait de sa capacité à tenir une conversation longtemps sans menacer de s’endormir. Non, il était l’heure de se séparer, malgré sa réluctance, et elle sourit à nouveau, presque timide. « Promettez-moi que vous reviendrez me voir ? » Elle se rapprocha légèrement de la jeune femme, et sépara leurs mains pour venir lui caresser la joue délicatement, de la pulpe de son pouce. Elle se tenait assez proche pour pouvoir l’embrasser, et elle se pencha alors, déposant un baiser au coin des lèvres de la jeune femme. Elle s’écarta avec lenteur, et laissa tomber sa main, se détournant légèrement pour attraper ses clefs dans son sac à main.  « Goodnight, Ambrosia. » Et avec ces mots, elle disparut à l’intérieur de l’immeuble.



     
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Re: [At the MfM] « I see you. » — ft. Calliope. ———— [FINITO]
Mer 15 Mar - 19:19



       
Calliope & Ambrosia
       
On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux. [St-Ex']

       

Compter les pas, mémoriser les virages, reconnaître les rues… Voilà ce que la gamine avait fait de ses dernières minutes de pérégrination auprès de la brune. Elle se sentait toute chose, et peut-être idiote, surtout. Qui faisait cela ? Pourquoi diable se donnait-elle cette peine ? Si elle le disait à son frère, ou à Leilani, nul doute qu’ils la prendraient pour une folle, ou pour une ‘stalkeuse’. Et puis, elle savait déjà où trouver la pianiste, alors il n’était pas nécessaire, finalement, de chercher absolument à savoir où cette créature de la nuit vivait. Hm. Mais il était déjà trop tard et Ambrosia, douée d’un sens d’orientation pointu, savait déjà que si elle le voulait, elle pourrait revenir devant cet immeuble, devant cette porte, sans le moindre mal. Elle lorgna le bâtiment, un instant, lui trouvant un charme architectural indéniable, et fut soudain prise d’une douce mélancolie. Il y avait là, les choses les plus précieuses que Calliope pouvait avoir, les choses qu’elle chérissait, et une intimité qu’elle gardait encore toute opaque, aux yeux de la cendrée. Mais il fallait attendre, se montrer patiente, et peut-être, peut-être, atteindrait-elle cette bulle, l’univers de cette femme aux mystères les plus enviables. « Vous revoir ? Voyons… » La Renaldi rit doucement, serrant une dernière fois cette main qu’elle apprenait à aduler. « Bientôt, très bientôt, je vous le promets… » Elle avait maintenant ses émeraudes fixées sur l’étrangère, déglutissant presque douloureusement alors qu’une main venait survoler sa joue. Ambrosia semblait retenir son souffle, affolée – et terriblement excitée, aussi ? – de savoir ce que son hôte allait faire, ensuite.

Son cœur battait trop vite, son corps vibrait trop fort, et pourtant, le temps semblait s’être figé en cet instant, cet instant où tout semble se jouer, où la vie entière de la gamine peut s’effondrer comme s’envoler, entre les mains même de cette presque-inconnue… Et puis, ce fut le baiser le plus doux, la caresse la plus chaste qui fut posée contre sa peau, là, tout près, si près de ses lèvres entrouvertes… Ce n’était peut-être pas le baiser auquel elle s’était attendu, ce n’était pas cet au-revoir qu’elle avait fantasmé, mais c’était quelque chose, non ? Ah, ça, oui… C’était ‘quelque chose’. Et puis, c’était comme si l’hiver l’avait frappée de plein fouet, comme si on l’avait catapultée loin, loin chez le Père Noël, là où il ne fait jour que 2h par jour, en hiver… Elle avait froid, tellement froid en dedans, quand la main de Calliope prit finalement son envol. C’était la fin. La soirée était finie et Ambrosia n’y pouvait rien. Mais, elles allaient se revoir, et ça n’aurait rien changé, non ? Elle se reverraient et ressentiraient encore cette attirance, cette fascination que la cendrée savait, devinait réciproque, n’est-ce-pas ?

Raclant finalement sa gorge et s’arrachant à ses ravissements, la jeune fille finit par retrouver sa voix, et sa faculté de bouger. « B-Bonne nuit, Calliope. » La porte se refermait finalement sur cette femme, sur cette divine personne et Ambrosia resta là, quelques instant encore. Elle pouvait encore sentir le parfum de Calliope autour d’elle, l’enveloppant d’un linge réconfortant, des espoirs d’une promesse qu’elles s’étaient faite. Soupirant finalement et relevant les yeux au ciel, elle souriait, elle riait toute seule dans cette rue déserte. Il fallait rentrer, maintenant, rentrer et s’endormir avec le plus beau des sourires et avec le cœur plein et léger d’une choses qu’elle ne comprenait pas encore mais qu’elle ne tarderait pas à sentir grandir, et grossir. Ambrosia, 22 printemps, venait tout simplement de foutre les pieds dans la cours des grands, d’accueillir dans sa poche son tout premier crush. Libre à elle, libre à elles de le laisser fleurir.

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To be Continued...

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[At the MfM] « I see you. » — ft. Calliope. ———— [FINITO]
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