Gaïa c'est la gentille, la douce, la mignonne. Avec son visage d'ange et son sourire qui fait battre les coeurs, elle est encore bien innocente. Elle aime sourire et jouer, découvrir le monde, découvrir les gens. Parfois trop naïve, facilement trompée, elle croit encore que tout le monde n'a pas son destin de tracer, et qu'il est possible pour chacun de changer. Têtue, elle sait pourtant prouver qu'elle n'est pas la simple petite enfant fragile que tout le monde pense. Elle a ses idées et les affirme. Propice à l'échange et la découverte , elle aime accueillir les étrangers et leur faire découvrir sa belle cité. Bien trop intelligente pour certains, Gaïa a la chance de mémoriser tout ce qu'elle voit. Sa mémoire visuelle est si développée que pendant des années, elle n'a jamais ressenti le besoin de lire une seule de ses leçons.. Il lui arrive souvent de passer d'une humeur à une autre, sans réellement comprendre pourquoi. Comme un choc dans son coeur, comme un frisson parcourant son corps, elle se plonge dans ses souvenirs et s'enferme dans son silence. Mais rapidement, elle reprend vie, et sourit. Histoire cacher tout ce qu'elle ne souhaite pas montrer.

« Mamia s’il te plait ! » Le regard vide, elle posait son tricot sur la table en bois et reposa son regard azur sur sa petite fille. Gaïa venait de fêter ses cinq ans. Elle avait toujours était proche de sa grand-mère et elle ne demande pas grand-chose. Rare était les fois où elle voulait aller à la boulangerie au coin de la rue pour prendre un bonbon. Ils se comptaient sur les doigts de la main. Mais là c’était différent. Parler de la mort de son fils et de sa belle-fille était encore trop douloureux pour sa grand-mère. Elle serra les épaules frêles de sa petite fille et soupira. « Un jour, tu comprendras que la douleur dans mon cœur est si forte, que lorsque j’essaye de te parler de ça, les larmes emportent mes paroles. Je t’expliquerais ça. A toi et ta sœur. Mais laisse moi du temps, rien qu’un peu de temps.

« Lili viens manger !  » Gaïa rehaussa sa chevelure rousse en un chignon avant de lourdement soupirer. Elle était gentille, Leïla. Souvent, elle venait râler pour un rien, mais Gaïa, elle en riait plus que mamia et pépito. Elle avait toujours su que Leïla aurait l’âme de la meneuse des troupes, la capitaine. Au lycée, elle était toujours entourée d’autres filles, plus bête les une que les autres, mais Leïla, est adorait ça. Gaïa, à sa différence, aimait prendre le temps. Découvrir les gens et apprendre leur véritable nature. Elle n’avait jamais réellement eu beaucoup d’amis. On l’invitait souvent parce qu’elle était la jumelle de Leïla et qu’on se demandait toujours laquelle on avait en face de nous. Il n’était pourtant pas compliqué de les différencier. Lili tentait toujours de se mettre en valeur, alors que Gaïa… Restait fidèle à elle-même. Elle referma la fenêtre de la cuisine familiale, quittant le souffle printanier du vent. Vérone était en fête, car Vérone était vêtu de fleurs et gorgée de soleil. Pépito et Mamia étaient déjà attablés, prêt pour leur repas que Gaïa avait soigneusement préparé. Les os vieillissaient et la fatigue les accablait. Après tant d’années à éduquer les jumelles, le temps avait repris ses droits et les forces les quittaient peu à peu. Mais Gaïa n’arrivait pas à se résoudre à les laisser partir. Ses parents étaient morts, trois mois après sa naissance, dans un accident de voiture. Ils allaient au restaurant et les jumelles étaient chez leurs grands-parents. Seize années s’étaient écoulées depuis, et elles n’avaient jamais quitté la demeure. Gaïa n’avait jamais mal pris la nouvelle. Elle n’avait aucun souvenirs de sa mère et sa chevelure de feu, ni de son père et de son accent chantant. Ses parents, elle les avait toujours trouvés dans les cheveux grisonnants de Pépito et le tricot de Mamia. La porte de la chambre de sa sœur claqua. Elle déboula dans la cuisine, vêtue de… De peu de vêtements et remis ses propres cheveux derrière ses oreilles. « Je sors, à demain ! » La porte claqua et avec elle, la soirée de Gaïa. Elles avaient été proches enfant. Elles s’étaient aimées. Mais quand elles avaient appris la vérité sur la disparition de leurs parents, elle avait tellement changée…


« Tu t’amuses bien ? » Malgré les bruits et la musique bien trop forte, Gaïa sourit à sa sœur. Fini le lycée, l’université leur ouvrait grand les bras. Gaïa n’avait eu aucun mal à valider son année et à recevoir sa bourse pour rejoindre les études supérieures. Pour sa sœur, ça avait été un peu plus compliquée mais Leïla avait finalement réussie .Ainsi, c’était la soirée de la réussite. Leur soirée. « Vraiment bien, merci de m’avoir invitée !  » Elle lui gratifia un sourire avant que sa jumelle reparte vers ses amis. Bien sûr elle se sentait un peu seule dans le monde de la nuit et des étoiles, mais elle appréciait de s’amuser aussi. Elle découvrait des nouvelles personnes et s’amusait à tournoyer et danser autour d’eux. Jamais elle n’avait pensé que cela aurait pu lui arriver, de s’immiscer ainsi dans le monde de Leïla et d’être si bien accueillie. Elle avait laissé ses grands-parents seul, pour une fois. Jamais elle ne s’était offerte de moment à elle car elle craignait qu’ils ne leur arrivent quelque chose. Mais elle ne pouvait pas passer sa jeunesse à vivre auprès d’eux. Gaïa, elle avait aussi besoin de profiter. De s’amuser comme sa sœur le faisait si souvent.
Lorsque son portable vibra, elle ne s’en occupa pas, préférant retourner danser avec les autres. Elle jouait de ses courbes, elle se collait aux autres corps sans aucune peur, aucune honte de l’autre. Après tout, la plupart la prenait sûrement pour Leïla et ils avaient l’habitude du déhanché de sa jumelle. Elle n’entendit pas les deux vibrations suivantes. Elle avait chaud, elle venait d’embrasser un inconnu et elle ne tenait presque plus sur ses pieds. Lorsqu’elle quitta la piste de danse, Gaïa, ne s’imaginait pas qu’elle ne retournait plus jamais danser. Une quatrième vibration. Un numéro inconnu. Un battement de cœur loupé. Plusieurs battements de cœur loupé.
Une Gaïa effondrée.
C’est Leïla qui la retrouva en plein milieu de la foule. Hurlant de toutes ses forces, c’est sa jumelle qui l’entoura de ses bras protecteurs en lui promettant que tout allait s’arranger. Ne pas avoir la meilleure note de la région c’était pas si grave après tout. Mais Leïla, elle était si loin du problème. Elle croyait encore que ce n’était qu’une futilité pour laquelle sa sœur tiquait alors que personne ne pensait. Quand Gaïa se releva enfin, quand enfin elle expliqua ce qui se passait… Leur monde, se craquela, se fissura, et explosa. Chacune elles pleurent. Chacune, elles se soutenaient. Impossible de tenir, impossible de survire.
Car ce jour là, elles furent seules, contre le reste du monde. Ce jour là, elles ne furent plus que deux Acciari à survivre à Vérone.

Ne jamais oublier, ne jamais tourner la page. Pleurer tous les jours. Souffrir, s’occuper du reste du monde, sourire, boire, et oublier. Revenir sur la tombe. Pleurer encore. Ramener des fleurs. S’inscrire à l’université. Trouver un logement, recevoir l’héritage de Mamia et Pépito. Discuter avec eux. Ne pas avoir de réponses. Poster une annonce pour trouver des colocataires. Louer un logement. Attendre des réponses. Avoir des réponses. Changer les fleurs. Sourire. Etre mieux. Nettoyer la tombe. Perdre sa sœur. Démarrer une nouvelle vie…

Ainsi va la vie. Elle nous porte, elle nous rejoint, elle ne quitte. Gaïa rentra à l’université en première année de lettre sans l’envie, sans cœur. Elle et sa sœur se tiraillaient plus encore. Elles se perdirent de vue au fur et à mesure que Leïla coupa les ponts avec elle. Elle pleura longtemps. Pendant de longues journées, elle refusa de quitter la maison de ses grands-parents. Quand enfin, Gaïa sentit le moment de voler, elle refit surface et fila. Postant des annonces pour des colocataires un peu partout dans la ville, elle trouva un logement et se releva. Se reconstruit porté par l’espoir, que tout ce malheur n’était pas une obligation. Qu’elle pouvait revivre. Qu’enfin, elle allait pouvoir s’occuper d’elle et elle seule. Car après tout, elle était terriblement seule. Elle se rongea les ongles plusieurs jours lorsqu’elle ne reçut pas de réponses et puis enfin, elle les trouva. Chers colocataires qui lui redonnèrent puissance et courage. Et qui, à leur tour, lui permirent de retrouver un nouveau départ malgré les fardeaux du passé.

Type de personnage : inventé

A présent que tu es validée, n'oublie pas d'aller réserver ton avatar et recenser ton métier (ou tes études). Tu peux également t'inscrire au flood d'intégration afin d'apprendre à connaître les autres joueurs. Enfin, pense à faire une demande de logement afin de ne pas te retrouver à la rue ! Nous restons à ta disposition en cas de besoin, n'hésite pas à nous contacter. Bon jeu sur /LOVE