demetra sorabella
have you ever been in love? horrible isn't it?nom complet ; demetra arabella sorabella. c'était un nom bien étranger il y a encore sept ans, qu'elle a eu vite fait d'adopter.
sorabella, ça fait rouler les langues, c'est comme une petite poésie. une fierté jusqu'à il y a quelques mois, avant que ça ne devienne un désespoir, un mensonge douloureux. demetra le porte fièrement mais est convaincue de ne pas le mériter. plus maintenant.
âge ; trente-cinq ans depuis peu - elle regarde le temps passer et se graver sur son visage avec une légère amertume, quand bien même on lui dit et répète qu'elle ne fait pas tout à fait son âge.
date & lieu de naissance ; dix-huit août, à vérone même.
nationalité ; italienne - elle a cependant un peu de sang gallois de son côté maternel.
activité professionnelle ; demetra est restauratrice d’œuvres d'art au musée de castelvecchio de vérone. elle est spécialisée dans les peintures, mais se tente parfois à d'autres formes d’œuvres, pour le plaisir de se dire polyvalente. elle n'a fait que ce métier depuis la fin de ses études, mais était engagée par d'autres musées, moins fréquentés, jusqu'à il y a quelques années.
études ; demetra a eu la chance d'avoir un an d'avance et de pouvoir se lancer plus tôt dans les études. elle a choisi d'étudier à florence, à l'opificio delle pietre dure (l'office de la pierre dure), qui a une formation en restauration d’œuvres d'art.
situation financière ; demetra gagne bien sa vie, quand bien même sa famille n'était pas des plus aisées - elle appartient depuis quelques années à une famille bien plus riche que la sienne, et n'a pas à se plaindre de quoi que ce soit. elle s'efforce cependant à ne dépenser au maximum que ce qu'elle gagne; elle ne veut pas avoir l'impression de devoir quoi que ce soit à qui que ce soit. ce n'est pas pour l'argent qu'elle a épousé jago, qu'elle a gagné le nom des sorabella, et elle refuse de laisser une seule opportunité aux gens de le penser.
état civil ; mariée. un statut qui l'a rendue la plus heureuse pendant sept ans, et qui la ronge à présent. et pourtant, c'est tout ce à quoi elle puisse se raccrocher.
orientation sexuelle ; hétérosexuelle.
Malgré le fait qu'elle ait changé de nom, Demetra est extrêmement attachée à sa famille. Elle a prit l'habitude, depuis qu'elle est partie adolescente faire ses études à Florence, d'appeler sa mère au moins une fois par semaine. Mis à part avec cette dernière, elle ne se confie que peu et reste secrète, préférant bien plus écouter les autres parler, autour d'une tasse de thé au citron et un carnet à dessin à la main. Plus que passionnée, elle est obsédée par l'idée de créer quelconque forme d'art - son sac à main est rempli de stylos, fusains, craies et crayons, et d'un petit carnet. Elle dessine tout ce qu'elle voit dès qu'elle a un instant, des gens aux motifs des nuages, persuadée de mieux connaître une personne en la dessinant qu'en lui adressant quelques mots. Elle reste également fascinée par la littérature, collectionnant tous genres de livres, en italien et en anglais, parfaitement organisés dans la bibliothèque.
Très fière, Demetra marche toujours la tête haute et aime à jouer aux grandes dames, de celles qui sont suffisamment fortes pour tout encaisser. Elle fait claquer ses talons et tourner quelques têtes avec satisfaction, pas mécontente quand on la remarque un peu. Quand bien même elle est mariée, elle reste grandement indépendante et déteste devoir quoi que ce soit à qui que ce soit, même Jago. Depuis quelques mois cependant, son masque se brise – et Demetra se révèle plus sensible qu'elle ne l'a jamais été. Peu l'auront remarqué – elle s'effondre seulement plus facilement, brisant le silence de la maison avec quelques sanglots. Le naufrage de son couple l'a amenée à développer une peur certaine de l'abandon, dont elle ne s'était jamais rendu compte avant ça – la liste de ses faiblesses s'agrandit, et elle se déteste pour ça.
Elle est des plus loyales, prête à tout pour ceux dont elle est proche, et généreuse de manière générale. Cependant, considérant le respect comme une valeur essentielle, elle passe d'ange à démon quand elle pense que quelqu'un dépasse les limites. Elle n'a certainement pas peur d'affirmer ses opinions et de les assumer, à part peut-être quand c'est Jago qui se retrouve face à elle – consciente de ne plus être qu'un poids dans la vie de l'homme, elle a parfois du mal à rester elle-même.
Love at first sight
Oh, son bashert, elle l'a trouvé. Il avait de grands yeux qui lui hurlaient des mots d'amour et elle aimait à se perdre dans ses bras. Elle a toujours cru en l'existence d'une relation aussi forte - Demetra, elle a été bercée par les contes de fées, et quand elle est devenue trop grande pour que sa mère lui en lise, elle les a lus d'elle-même. Elle ne compte plus le nombre de livres au pages noircies d'histoires de princes et de princesses qui trônent chez elle, mais elle en a des dizaines. Et avec émotion, elle aime à voir qu'il y a une similitude même minime entre toutes ces histoires; elle aime à penser que ces idées d'amour fusion, de coup de foudre et autres ne viennent pas de nulle part; elle aime à croire que ces contes s'inspirent de vies passées, d'histoires vraies, plutôt que le contraire. Alors elle y a toujours pensé, à chaque fois qu'elle croisait un regard ou faisait naître un sourire sur les lèvres des garçons. Et encore maintenant, les joues humides de larmes et le coeur en deux, elle s'efforce d'y croire, parce qu'elle l'a vu. Son bashert, elle l'a trouvé, et elle a vécu un parfait idylle avec lui pendant huit ans. Huit ans qui lui laissent un goût amer en bouche, tant tout a changé. Elle l'a trouvé, il y a huit ans, mais l'a perdu il y a quelques mois. Elle l'a perdu derrière les larmes, quand bien même elle se raccroche à ces souvenirs. Elle l'a oublié entre les cris et les prières, et il ne reste plus qu'un fantôme pour la regarder vivre. Un imposteur, une coquille vide qui n'a plus les mots d'amour, qui n'a plus les bras porteurs de réconfort. Elle a trouvé son bashert, mais elle n'était pas le sien. Et un délire nocturne tente de la persuader qu'elle aurait préféré ne jamais le trouver.