I would hold you in my arms. I would take the pain away
Jad & Liz
Quelle idée de commencer un voyage sous une chaleur étouffante. En effet, il s’agit de la journée la plus chaude de la semaine et avec ma condition –je suis malade- je la supportai difficilement. Je passais une main sur mon front moite pour me l’éponger pour la cinquantième fois. On étouffait dans ce train. Après au moins quinze changements, j’étais dans le dernier train pour Vérone. Bien que Jed ne comprenne pas pourquoi je ne voulais pas prendre l’avion, j’étais bien dans le train. Si on omet le fait que je me sente comme dans une cocotte-minute. J’aurai dû m’acheter un éventail. Mon chien lui aussi souffrait de la chaleur. La pauvre bête. Je n’avais ce petit chiot que depuis une semaine et toute ma famille en était déjà gaga. Mon mari –enfin ex-mari- n’a jamais voulu que j’en adopte un. Au contraire, il détestait les animaux, les enfants. Je pense qu’en fait, il détestait surtout le contact avec moi. Pas avec elle. J’aurai dû le voir avant. C’était gros comme ses fesses à celle-là. Il ne me touchait plus depuis des années, ne me regardait plus et ne m’a même pas retenu quand j’ai pris la tangente. Au début, certes, il a essayé de m’appeler. Une, deux, trois fois. Et puis il a laissé tomber. Je pense d’ailleurs qu’il doit avoir reçu les papiers du divorce à l’heure actuelle. Je les avais déjà fait signer et nous devions nous voir avec nos avocats à mon retour pour nous mettre d’accord sur la répartition des biens. Auparavant, je devais annoncer la nouvelle à Jad sur mon divorce. Et mon syndrome. Je sentais que ça allait être éprouvant. Comme ce voyage.
La musique dans les oreilles, je regardai le paysage italien défiler sous mes yeux. Le soleil était assommant et je caressai distraitement le chien en me demandant s’il y en avait encore pour longtemps. Dix minutes avant l’arrivée, je me levai pour prendre mon énorme valise, remettre la laisse au chien et regarder mon reflet dans un miroir. Je faisais peur. J’étais en parfait contraste avec toutes les personnes qui étaient dans ce train. Pale comme un mort. Et avec les cheveux blonds courts. On voyait que je n’étais pas habituée à la chaleur italienne. Blanche comme un cadavre. Je semblai tout droit sortie d’un film de Tim Burton.
Le train finit par ralentir et je sortis sans trop me hâter. Je ne voulais pas me casser la figure comme d’habitude. J’inspirai avant de me dire que la chaleur italienne n’était pas la même qu’en Angleterre. L’air était sec. Trop sec. Je n’aime pas du tout. Les gens parlent forts, se font des câlins. Je prends mon petit chien que je colle dans mon sac à main pour éviter qu’on ne me piétine avant d’avancer. Je regardai mon téléphone portable. Aucun message. J’arrivai dans le hall pour essayer de repérer Jad. J’étais essoufflée. Alors, je m’assis sur un banc pour prendre une grande gorgée d’eau. Moi qui étais venue pour me reposer. J’étais déjà fatiguée.