Ida Ranucci
C'est peut-être cela le Purgatoire, une solitude éternelle
Astrid Berges-Frisbey ; Hey, soul sister.nom complet ; Ida, le prénom d'une grand-mère maternelle qui a guidé mon destin. Un prénom auquel je tiens beaucoup trop. Ranucci, ça n'a aucune signification. Des lettres sur une carte d'identité, le nom d'un père voyageur un peu ermite.
âge ; 29 ans.
date & lieu de naissance ; L'année 1986 à Vérone, un 21 novembre. Il faisait agréablement bon ce jour-là d'après ma mère.
nationalité ; Italienne.
activité professionnelle ; Une sœur en attente du pardon, humiliée et rejetée. Alors nous dirons aucune activité.
études ; Aucune également sauf si l'on prend en compte ma postulation et mon noviciat.
situation financière ; Très mince. Même trop.
état civil ; Mariée au Seigneur.
orientation sexuelle ; S'il devait y en avoir une elle serait des plus classiques.
Ida c'est la sobriété. Quand elle déambule dans les rues c'est les yeux rivés sur les pavés de Vérone. Elle a ce don pour se faire oublier, qu'elle dissimule ses cheveux sous le voile de sa communauté ou pas. La foule la rend nerveuse, elle ne sent pas de taille à affronter plus d'un regard. Elle acquiesce, économise ses mots, écoute avec attention et bienveillance. Tout ce que l'on attend d'une nonne. S'oublier pour les autres, pour lui. Elle a peur maintenant, elle doute. En proie à des tourmentes réelles et issues de son imagination. Elle dort beaucoup moins mais beaucoup plus mal. Mais sous la délicatesse de ses traits, au fond de ses pupilles il y a de la détermination. Ça surprend souvent quand on s'y confronte soudainement. La brune elle peut devenir une femme forte et fière. Il suffit que quelque chose lui tienne à cœur. Une personne, une idée, un sentiment. Jamais dans la violence et les cris. Elle préfère des mots bien choisis. La franchise d'un geste ou d'une parole. La foi et ses propres convictions. Ida, cette silhouette qui attend toujours le bon moment. Ce petit corps qui n'a pas peur d'agir. Cette ombre qui erre dans une nouvelle vie et laisse parfois s'échapper un éclat de rire. Un oiseau migrateur loin de sa colonie.
Love at first sight
Quelle petite fille n'a pas rêvé, devant un livre de conte de trouver son prince charmant, son chevalier ? Cet être qui semble en tout point parfait à nos yeux. Elle en a fait partie bien évidemment. Tout comme elle voyait son père rentrer et serrer sa femme si fort dans ses bras, elle grandissait avec l'espoir que ça lui arrive aussi. Elle le voyait alors ca devait exister, n'est-ce pas ? Le seigneur, créateur de ce monde, est amour et miséricorde. Une âme-soeur c'est beau. Magique. Divin. Pourtant les passions d'aujourd'hui sont trop déstabilisantes pour elle. Elle et les préceptes de sa grand-mère profondément ancrés. Ceux de la saint Eglise. Ca l'effraie toutes ses relations. Ces cascades de sentiments qu'on expose à tout va. Incompréhension. Mais elle continue d'y croire. Encore. Avec autant de foi que pour le Père tout puissant. La solution apparait sous ses yeux, doucement, étrangement séduisante. Une révélation digne de mégalomanie. Tellement jolie. Et si Ida, elle était destinée à servir une cause plus noble ? Ca fait échos en elle, comme jamais rien auparavant. Celui qu'elle s'engage à aimer pour le restant de sa vie, ce n'est pas son alter-ego. Elle n'a pas le droit de le désigner ainsi même si parfois l'envie lui prend. Egoïste, voilà ce que cela serait. Elle le partage avec le monde, c'est peut-être ce qui fait la force de cette union. Et toutes les histoires sordides qu'elle a entendues ou devinées sous des propos subtilement déguisés, rien n'a touché à l'essence de ce mot si important. Bien au contraire elle avait plus que jamais besoin d'y croire, pas en son nom mais en celui de l'humanité. Y croire pour toutes les femmes abusées et les hommes perdus sur les sentiers obscurs. Eux, ça leur était vital. Essentiel. Pas à elle. Pas avant en tout cas. Jusqu'à la rupture. Aujourd'hui c'est différent. Il y a quelqu'un et sa petite voix enfantine d'il y a 20 ans résonne dans sa tête délicatement: Bashert.
De ces années d'innocence et de découvertes naïves, que reste-t-il aujourd'hui ? Des souvenirs parfois fumeux qui semblent provenir d'une autre vie tant ils lui reviennent rarement. Tant sa vie est aujourd'hui réduit à néant.
L'uomo, l'innamorata e la nonna.
Le mari rentre de ses voyages. Les jupons maternelles qui voltigent dans le salon. Le sourire usé de la sage Nonna qui regarde sa fille rayonnante à nouveau. Le regard émerveillé d'Ida la petite, qui sait que les prochaines semaines, elle jouira de l'attention de ses parents. L'histoire aurait pourtant pu être digne d'un vieux conte sorti de l'imagination des frères Grimm. Une petite maison à étage dans les ruelles piétonne de Vérone la magnifique. Un couple. Un enfant et la grand-mère juste au-dessus. La réalité n'est pas moins belle. Ni moins heureuse. L'homme n'est pas souvent présent, attendus dans des contrées lointaines aux langues intrigantes. L'humanitaire, il disait, c'est un joli mot, une jolie raison d'être absent. La méditerranéenne amoureuse l'attend comme une épouse guette le retour de son marin perdu en plein naufrage. Que donne-t-on ensuite lorsque l'on met toute notre énergie à souffrir d'un départ ? Des miettes éparses qu'une fille collecte sans y faire attention. La chance d'avoir une descendance, cela ne s'assume pas que quelques semaines par an avec son époux. Voilà la raison de ce manque de lien évident. Alors une aile qui a perdu déjà un peu trop de plumes se déploie et lui enseigne. La soutient. Les croyances et les superstitions, comme le pollen, se diffusent grâce au vent de l'ancien temps. Celui où aller à l'église était important. Celui où on avait besoin du Seigneur. Ça s'enracine, ça enivre. Il y a le décalage de l'adolescence, les retraites, les messes, la fierté de sa chère grand-mère. Elle est heureuse Ida. Heureuse.
Dio, le suore, la morte ed io.
La cloche du lycée et de l’insouciance a fini de sonner. Le décès de celle qui l'a véritablement élevé, un an plus tôt. Le désir de suivre sa destinée, de rendre hommage à cette autre Ida. Le couple s'expatrie suite au chemin que la frêle silhouette décide de prendre. Le couvent l'attend. Prochainement religieuse contemplative. L'idée d'une vie pieuse, faite de bienveillance et de spiritualité l'attire irrémédiablement. Sa postulation et son noviciat se succèdent dans la douce vie du couvent italien. Cinq ans d'épanouissement avant l'aboutissement. Le commencement d'une nouvelle vie où enfin elle serait à sa place. Elle professe alors les conseils évangéliques de chasteté, pauvreté et obéissance. Porte la tunique, le scapulaire et finalement l'alliance orne enfin sa main droite. Soeur Ida, elle est devenue. Elle aurait pu le rester si la souffrance et le désespoir ne s'étaient pas infiltrés dans l'obscurité de sa modeste chambre un soir d'avril. Une novice. Croyante égarée et abusée. Jamais la brune ne demandera par qui. Elle l'emmènera à l’hôpital dans la nuit sous un faux prétexte. Les journaux du lendemain titreront déjà l'information révoltante : Une religieuse se fait avorter. On ne dira pas que c'est le fruit d'une abomination mais d'une légèreté quelconque. Ida ça la révolte. Un sentiment d'injustice, subtilement mélangé à de la culpabilité. Un goût amer au fond de la gorge. Des soldats de plombs dans l'estomac et les chimères de cette vie détruite pour cauchemars. Elle se voit à la place de cette jeune femme traitée de catin. Alors elle fera ce qu'elle a à faire. Apprendre, se préparer et aider. Dans la maison abandonnée de son enfance. Parfois des femmes aux destins tragiques parfois des moniales. Trop souvent des moniales. Cureteuse. Découpeuse. Des rumeurs qui s'envolent trop vite. Se propagent comme une épidémie. Elle ôte des vies futures, progéniture de l'horreur humaine, pour donner une chance à une autre déjà existante. Les patientes ou bien victimes, souffrent, hurlent et repartent la bouche débordante de remerciements. Ayant l'impression que cette souillure au fond de leur corps disparaît lorsque sa main mariée au Créateur les touche.
L'umiliazione, la paura, il salvatore e la fede.
Elle n'a pas nié. N'a pas avoué. C'est suffisant. La tunique déchirée. Le scapulaire t'arrache la peau. La bague retirée si violemment qu'elle laisse une entorse. Les insultes, les menaces, les cris d'une foule indignée. La froideur d'un sol sale où on la considère comme le Diable personnifié. La terreur. Les bousculades. La douleur. Ses yeux se ferment, le tourbillon l'emporte. Sa tête tourne. Tourne. Les bruits s'effacent. A quelques secondes du malaise quand tout s'arrête. Un éclat de métal. Statue sombre protectrice. Une main. Deux phrases. Il la prend dans son terrifiant sillage, loin.
Ida elle vit une vie inconnue, sous un toit qui n'est pas le sien.
Ida elle n'a plus rien pas même de regret, lui restent sa foi cette main.
who i am wasn't good enough
Pseudo ; Inner.
âge ; 21 ans.
pays ; France mais plus pour longtemps.
fréquence de connexion/RP ; 5j/7 en moyenne.
bref avis sur le forum ; coup de foudre.
comment l'avez-vous découvert ? Pub RPG Design.
un dernier mot ; vous avez chamboulé mon coeur.
Type de personnage : Pré-lien divin du merveilleux Teobaldo Moreno