dafne lilla
Claque-le
Béatrice Dalle ; here without younom complet ; Dafne Lilla.
âge ; vingt-trois.
date & lieu de naissance ; 15 février à Vérone.
nationalité ; italienne.
activité professionnelle ; vendeuse dans une boutique de souvenirs le week-end.
études ; langues étrangères appliquées, majeure français mineure anglais (en cours).
situation financière ; moyenne.
état civil ; en couple.
orientation sexuelle ; filles + garçons.
Donner ma confiance et mon cœur
Pourquoi ça me fait si peur ?
Est-ce bien normal ?
Non, ce n'est pas normal
(La Femme - Où va le monde)
Dafne s'enfuit. Toujours. Quand ça devient trop concret, trop solide, trop intense Dafne s'enfuit.
La vérité c'est qu'elle a toujours peur. Peur d'y perdre quelque chose (un bout de cœur), de s'y perdre. Peur que ça finisse en drame.
Alors elle peint. Elle se réfugie dans ses paysages à la Paul Klee. Touches de couleurs, juxtaposition, contraste, couleurs complémentaires. Les visages se décomposent, Fernand Léger. Jungles, Douanier Rousseau. Perspective rabattue, métaphore.
Quand elle rate, Dafne balance ses toiles, ses pinceaux, les pots d'eau et s'énerve de devoir nettoyer.
Dafne filme aussi, capture des images en mouvement avec sa vieille caméra argentique chinée en brocante. Elle assemble ses films, ses fragments de vie et les projette sur son mur. Elle voudrait bien les montrer à d'autres murs des fois, mais elle a (encore) peur. Peur de l'avis des autres. Qu'on lui dise que c'est pas du cinéma mais un loisir ce qu'elle fait. Que c'est des gribouillages d'enfant ce qu'elle dessine.
Alors elle montre rien, elle garde tout.
Pareil pour les sentiments.
(Mais des fois elle explose Dafne.)
Elle casse tout, elle crie, puis elle dit plus rien.
Elle s'enfuit.
Love at first sight
Le déterminisme est une notion philosophique selon laquelle chaque événement est déterminé par un principe de causalité.« Oui. Non. Sûrement.
Tout doit être prévu depuis le début. Tu nais et t'as une vie toute tracée, t'y crois toi? Peut être. J'crois que c'est un peu facile surtout. Tu nais et puis tu t'dis "de toute façon ma vie est déjà toute tracée", comme si t'avais plus rien à faire, juste à attendre. C'est trop facile. C'est ça le problème du bashert. Mais p't'être qu'il existe. P't'être même que c'est Lisandro, je sais pas. Lisandro ça s'rait un bashert amical alors, je crois. C'est pour ça que j'ai l'impression d'être dans une zone de sûreté avec lui tu vois? C'est amical, juste du love théâtralisé et j'trouve ça mieux. Plus simple, plus vivable. Plus respirable. Si le bashert c'est la sécurité alors oui, c'est p'têtre mieux comme ça. J'préfère ça plutôt que de me perdre à vie dans les bras de la passion tu vois. J'voudrais bien jouer les dures, les amoureuses, les passionnées, mais c'est trop compliqué. Alors le pseudo bashert amical-amoureux ça m'va, on fait avec, on s'embrasse le matin, on s'prépare un café, on rentre le soir, on fait l'amour (des fois), on dort et on recommence. P't'être aussi qu'on finit toujours par y retourner au bashert, pour les bras réconfortants tu sais, pour oublier l'amour violence de l'autre jour. Pour
l'oublier, on y retourne.
Ouais, j'dirais ça moi. Et au final c'est peut être pas le bashert l'expérience la plus marquante de toute une vie tu vois? C'est peut être juste l'amour le plus sûr, le plus cohérent. Mais l'truc c'est que dit comme ça, ça m'fait pas envie moi tu vois. J'veux pas d'un long fleuve tranquille. Enfin si, mais je le veux
au cas où, pour m'y réfugier en cas de doute. »
Lune.
Je t'ai écrit chaque jour mais je n'ai jamais rien envoyé. J'ai failli une fois. Puis une fois devant la boîte aux lettres, je l'ai remise dans mon sac.
Je ne sais même plus où tu es. Es-tu restée à Bruxelles, seule? Je ne sais plus à quelle adresse écrire. Celle qui fut la nôtre un instant? Tu as déjà dû t'échapper de ce nid de souvenirs.
Les jours pluvieux, avant que Lisandro ne rentre, je projette ton visage sur mes murs froids. Alors ils s'illuminent. De ton sourire, de tes yeux qui brillent. Je souris toujours quand ton visage quitte le cadre pour venir déposer quelques caresses dans mon cou, quand la vidéo bascule. Vue sur le plafond, musique douce : baisers éloignés. Et puis l'image s'éteint.
Parfois la porte s'ouvre un peu plus tôt, et je me dépêche de tout remballer. Je suis sûre qu'il se doute de quelque chose, Lisandro. Je dois avoir l'air ailleurs. Je crois que je l'aime bien, beaucoup même. Sa manière d'être avec moi, de me regarder. Mais l'amour dure trois ans et le notre est expiré (a-t-il existé un jour?).
J'ai eu peur de toi Lune. Parce que je n'étais plus vraiment la même avec toi. Ou plutôt j'étais trop moi. Ça fait peur de se livrer comme ça, tu trouves pas? Alors... J'ai fui.
J'espère que tu ne m'en veux pas Lune. Je voudrais que tu aies refait ta vie loin de moi, pour ton bien.
Mais tu me manques, affreusement.
« J'étais si près de toi que j'ai froid près des autres »
Je voudrais pouvoir être celle qui te fait sourire au quotidien.
Pardonne-moi.
C'est une lettre de plus que je ne t'enverrai pas. Peut être qu'un jour je trouverai le courage de le faire. En attendant, je continuerai à t'observer sur mon mur, à faire comme si l'image me rapprochait de toi.
Passionnément,
Ta Dafne
Elle éteint la lumière et démarre sa projection. L'image parait datée, granuleuse, comme dans ses souvenirs. Lune sourit.
who i am wasn't good enough
Pseudo ; KVANH
âge ; 18
pays ; france
fréquence de connexion/RP ; régulière
bref avis sur le forum ; c'est beau tout clair comme ça
comment l'avez-vous découvert ? bazzart
un dernier mot ;
Type de personnage : scénario de lune fleury