Elle ne croit plus réellement en l'amour, l'amour envers un homme. Son coeur a été précédemment brisé par l'homme qu'elle pensait être celui, être l'âme soeur. Dans ses bras, elle se retrouvait comme une gamine, une gamine qui faisait son premier bisou, une gamine qui rencontrait l'amour avec le grand A. C'était une belle histoire, elle n'aurait pas dû avoir une fin, mais elle en a eu une. Ce qui anéantit au plus profond la jeune femme. Cet homme, cet américain dont elle était tombée amoureuse lui avait laissé un petit cadeau, enfin on ne peut pas parler d'un cadeau. C'était un être, un bébé qui allait grandir en elle. Elle avait le choix d'avorter ou non, son père lui avait imposé le fait d'avorter. Il était hors de question d'avoir un enfant d'un étranger, elle se doit d'être mariée avec un italien et rien d'autre. Elle ne l'écoute pas, elle prend sa vie en main et rencontre le nouvel amour de sa vie, neuf mois plus tard. Celui qui soignera ses maux avec un sourire, son âme soeur, le seul est l'unique. C'est sans compte sans l'intervention de son père qui lui présente un homme, un an après. Ce n'est pas le coup de foudre, elle a du mal à oublier son américain, lui qui était son coup de foudre. Elle ne se refuse pas pour autant d'espère au bonheur, elle se laisse charmer par cet homme. Un bel italien, un tantinet macho sur les bords, mais elle pense que c'est la meilleure des solutions pour son fils. Elle vit depuis ce jour, une histoire dite d'amour avec lui, mais elle le considère plutôt comme un meilleur ami. Il joue à merveille le rôle d'un père pour son fils, mais son coeur est meurtri par l'homme qui est parti cinq ans auparavant. Elle s'efforce d'aimer cet homme qui donne de son temps, mais il sait bien, qu'au fond, il y a quelque chose.
" Réunion de famille! Quand madame Marini, vous dit cela, ce n'est pas bon signe. Les six enfants de la famille s'assoient autour de la table de famille, le père en bout de table. La mère d'un côté, le visage tiré par la fatigue et la tristesse. Vincenza, étant la deuxième plus âgée, se tourne vers sa mère haussant les épaules.
" Qu'est ce qu'il se passe ? " Elle détourne le regard, elle n'ose pas regarder sa propre fille dans les yeux. Son père silencieux, comme à son habitude, avec son air sévère. L'italien typique, l'italien qui vit encore dans l'ancien temps. L'homme a le droit de tout, les enfants et la femme doivent se taire et acceptaient les choix.
" Nous devons vous avouer quelque chose avec votre mère!" Le ton sévère.
" Vous n'êtes plus six enfants ..." Les enfants se regardent un à un, sans savoir quoi répondre. Sa mère sanglotant, le père ordonnant de se taire. Il ne supporte pas quand elle pleure comme une gamine.
" J'ai eu un enfant avec une autre femme." Vincenza explose de rire, elle était la seule à bien vouloir se rebeller contre le père.
" Tu te fous de nous là ?" Le père tapant du poing, ordonnant à cette gamine de vingt-trois ans de se taire et de parler autrement.
" Pourquoi je vais me taire ? C'est toi qui es en tord! Comme d'habitude, il faut faire l'autruche, non ? Il faut te laisser faire ce que tu veux et détruire notre mère? On est plus au seizième siècle, les femmes peuvent dire ce qu'elles pensent! " Elle se lève pour déposer ses mains sur les épaules de cette femme qui lui a donné la vie.
" Ah mais, j'ai oublié! C'est de famille, tous les Marini ont trompé leurs femmes et bien sûr, le divorce n'est pas acceptable! Tu me fais pitié! " Elle commence à tourner les talons pour partir, elle ne tolère pas ce comportement.
" N'oublies pas, jeune fille... Que je paie tes études et tes conneries de cirque que tu fais"! " Elle soupire en tant que réponse. Si il fallait parler de ses cours, elle n'aime pas ça. Elle a accepté le chantage, si elle voulait continuer le cheval. Tout était toujours question de chantage avec son père. Cela n'a jamais été le grand amour avec son père... Il lui donnait ce dont elle avait besoin, pardonner ses absences en cadeaux. C'est de cette façon qu'elle eut son cheval et les cours avec.
ღღღ
" Hey toi, l'américain. Je suis amoureuse de toi !" Les mots étaient lâchés, elle disait enfin ce qu'elle ressentait pour lui. Il serait bientôt l'heure pour lui de rentrer en Amérique, son visa de travail était arrivé à sa fin. Il ne pouvait pas en demander un autre, il devrait attendre avant.
" Tu n'as cas venir avec moi, tu aurais la belle vie! Tu pourrais faire ce que tu aimes et nous serions ensemble! " Elle sourit, s'approchant de lui, l'embrassant à pleine bouche. La petite âgée de vingt-cinq ans avait terriblement envie de le suivre, elle avait tout prévu.
" Les italiennes font fureur là-bas et nous avons de supers restaurants italiens! " Elle rit, elle était heureuse auprès de lui. Son père était loin de favoriser l'accueil de cet homme dans la vie de sa fille. Il avait le besoin d'avoir le contrôle sur tout et sur la vie de ses enfants. C'est pourquoi elle avait décidé de le suivre, elle veut faire sa vie avec et le reste... On s'en balance.
Trois semaines plus tard, il est l'heure du départ. Ils ont rendez-vous à l'aéroport. Je vous laisse imaginer la scène que lui a fait son père quand elle a décidé de partir, de plus avec un inconnu. Pour le moment, elle était assise sur les toilettes de son appartement. Une boule au ventre, un stress naissant en elle. Elle tient un test de grossesse entre les mains, elle avait un doute sur ce retard de règles, ce changement d'humeur. Cela serait bien trop tôt entre eux, cela ne fait qu'un an qu'ils se connaissent. Bien trop tôt pour être parents !
" Eh merde! " Félicitations, tu es enceinte Vincenza! Il te reste plus cas courir à l'aéroport. Tu as une solution pour le faire rester. C'est ce qu'elle fait, elle court, elle prend tous les chemins possibles. Elle arrive enfin à sa hauteur, essoufflée.
" Et tes bagages? " Elle lève la main, faisant signe qu'il patiente . Elle reprend son souffle.
" J'ai une solution, tu peux rester ici! Tu adores Vérone alors pourquoi partir? " Elle marque une pause, s'approchant de lui.
" Je suis enceinte, je ne le voulais pas... Mais on pourrait en profiter pour que tu restes, on pourrait se marier et plus question de visa. " Elle lui sourit, enfin elle était tout de même tendue. Il pose son sac au sol, l'air désolé.
" Je suis désolée, ma belle... Mais je ne peux pas! " Quoi ? Comment ? Elle tombe de haut, s'assoit sur le siège métallique. Elle se croit dans un mauvais rêve. L'appel pour l'avion se fait entendre.
" Je dois y aller... " Il dépose un baiser sur le front de la jeune femme. Elle n'y prête pas attention, elle ne dit rien. Elle reste plantée là, pendant des heures. Sans un mot, sans un geste. Aucune larme ne coule!
ღღღ
"Encore un peu, une dernière poussée et votre fils est avec nous." Elle pousse de toutes ses forces, accouchée seule n'est pas évident. Cela est très dur pour elle. C'est une sacrée épreuve pour elle. Un petit être se met à pleurer, elle sourit de soulagement. Elle soupire, autant de douleur, mais autant de bonheur. On lui pose le petit être sur elle, lui demandant le prénom.
" Alessandro " Elle dépose un baiser sur le front de ce petit être, un petit être qui peine à ouvrir les yeux. Dès ce moment, elle sait qu'il sera le seul et unique homme de sa vie.