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Anonymous

Invité

B.L.U.E.L.I.G.H.T {Ada]
Dim 12 Juin - 12:39



you couldn't tell the difference
Between me and you
And I nearly didn't notice
The gentlest feeling
You are the bluest light


Errance nocturne. Des volutes de goudron qui s'échappent de sa gorge. Ses pas qui martèlent l'asphalte. Spectre qui erre dans les artères de la ville. Le soleil, au loin, perle l'horizon, ourle le ciel de ses reflets irisés encore endormis. Le matin renaît encore une fois après une nuit d'encre. Une nuit d'ombres. Une nuit blanche. Les cernes lui bouffent les orbites, habituelles tombes creusées sous ses yeux. Morphée le renie, le rejette de ses bras. Lui interdit la quiétude d'un sommeil d’aplomb. Lui ferme les portes des rêves. Il s'enfiche, Teobaldo, fils de la nuit. Les rêves, ils ne sont jamais doux, moelleux comme un nuage. Ils sont âpres, hérissés de souvenirs aiguisés. Peut-être le sort des maudits. Ceux aux mains tachées de vermeils. Ceux qui ont ôté la vie. Peut-être que oui. Peut-être que non. La dégaine s'adosse à l'entrée du refuge, la porte encore close. Devant lui, les démunis sont déjà présents, attendent l'ouverture du refuge pour se remplir un peu la panse. Combler les vides de leurs vies avec un peu de bouffe insipide. Colmater comme ils peuvent les brèches, les fêlures. Le Père Feccini débarque, fait grincer la vieille serrure avec sa clé rouillée. Dans le hurlement de la vieille porte fatiguée, la joyeuse troupe entre. Dans les salutations polies, les gens se croisent, se saluent et mettent la main à la pâte, prépare le petit déjeuner. Teobaldo, aussi, les mains dégueulassée à vie dans la préparation de biscottes beurrées. Les mains habiles à ôter la vie, aujourd'hui, là, à étaler le beurre. Chaque jour est nouveau. Chaque jour a son lot. Aujourd'hui, le défi est de ne pas briser toutes les biscottes qui rencontrent ses mains. D'un coin de l'oeil, l'homme observe le flot de personnes entrer. Sera-t-elle là ? Ada. Jeune recrue. Des effluves de riches héritières dans les gestes, dans l'accent pur, dans la voix cristalline. Peinture de grand artiste perdue dans ce ramassis de brouillons et ratures. Ses attentions semblaient sincères. Sa motivation d'acier. Sera-t-elle là ? Interrogation qui trouve sa réponse dans la chevelure brune qui arrive. Oui, elle est là. Le mafioso laisse Père Feccini la réceptionner et l'affecter sur l'étalage de confiture près de Teobaldo. « Bonjour, Ada. Ravi d'te revoir parmi nous » Le sourire est discret, imperceptible, là, scotché sur son visage comme polaroid abandonné sur un mur. La main s'empare d'une tasse de café aussi insipide que peu onéreux et la dépose près d'Ada. « Au cas où tu n'as pas pu prendre de p'tit dèj avant de venir. C'pas l'meilleur café mais ca permet d'bien commencer la journée. N'oublies pas ton tablier et tes gants. » Puis sans un mot, il tourne les talons. Juste le temps de déposer le premier plateau de biscottes prêtes. Juste le temps de quelque minutes. Au moment où son attention se revisse sur la silhouette d'Ada. Celle-ci n'est pas seule. Jo est là, la main enroulée autour du poignet de la nouvelle recrue, lui marquant la peau, déversant injustement sa condition de damné sur elle. Jo, il est connu pour son caractère. Jo, ce mendiant rugueux. Aussi sec qu'un été. Parfois, aussi violent que des orages d'autonome. Extension. Flexion. Teobaldo quitte les starting block. Quelque enjambées saccadées. La carcasse Moreno se plante dans le tableau, sa main empoignant le bras de Jo fermement. « Lâche-la, Jo. Elle est ici pour t'offrir un repas. T'mangeras bientôt » Echange de regard. Un combat silencieux. Qui lâchera en premier ? « Lâche Jo ou … j'te fais lâcher » La menace est silencieuse. Entre les lettres. Sous le ton en feutrine. Jo est bien assez vieux pour connaître le sous monde de Vérone. Pour savoir quel démon se cache derrière la bonté de son interlocuteur. Jo, il lâche, recule d'un pas en marmonnant ses éternelles incantations contre le destin. « Ada ? » La main se dépose sur l'épaule. Bienveillante. Inquiète en sourdine. Les éclats de noirceur dans les iris qui s'éteignent. « Ca va ? Montre-moi ton poignet »
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Re: B.L.U.E.L.I.G.H.T {Ada]
Dim 12 Juin - 21:03



you couldn't tell the difference
Between me and you
And I nearly didn't notice
The gentlest feeling
You are the bluest light


Caprice d’une enfant. Culpabilité du chanceux, né sous une bonne étoile. Poids de la conscience. Il s’agit peut être de sa dernière lubie, d’une dernière volonté dérisoire de remplir le temps et l’espace de tout ce qui lui tombe sous la main, de tout ce qu’elle parvient à attraper dans le courant d’air. On lui prête un altruisme félicité, une compassion généreuse, mais Ada sait, elle sait pertinemment que c’est l’égoïsme, vipère emprisonnée, qui la pousse sur le chemin, l’empêche de tourner les talons et poser fermement sa main sur la poignée; porte qu’elle pousse sans aucune réelle conviction. Les regards glissent sur sa peau, diaphane et elle les ignore du mieux qu’elle peut, l’enfant de palais, l’égérie d’un nom qu’elle porte sur son dos, Atlas moderne. Ses pas tambourinent le pavé, ses empreintes qui laissent une trace; nouveau cri de désespoir pour montrer, aux autres, qu’elle est là. Qu’elle a été là. Ça n’intéresse plus grand monde, les sourires qui font écho au sien avant que l’attention se porte ailleurs. Sur ceux qui en ont besoin, ceux qu’on ignore et qu’on bafoue, ceux qu’elle n’a jamais regardé que du coin de l’oeil, menaçant de tourner de l’oeil au moindre contact. Ada est humaine et c’est la toute sa misère. Ada se sent vide et pour combler tout l’espace qu’il y a au creux de sa poitrine, elle n’a rien trouvé de mieux que de remplir l’estomac des pauvres. Des démunis. Pitié extrême qui afflige ses traits alors qu’elle se glisse, souris discrète, dans le dos d’un homme. Épaules larges, solides, derrière lesquelles elle se cache quelques instants, pour un répit en récompense d’un effort qu’elle n’a pas encore fourni. Peureuse. Enfant privilégiée qui rencontre le peuple oublié, nauséabond. « Bonjour Teo. » Elle souffle, articule peu, mais si elle ne lui renvoie pas le plaisir de le voir, son sourire en témoigne suffisamment. Craintive créature terrifiée à l’idée que les mots grincent, lui rayent le palais, lui écorche la trachée. « C’est vraiment.. » gentil ? Ses doigts fins, minuscules en comparaison de ses mains calleuses, qu’elle admire un peu, Ada respire l’effluve caféine, s’imprègne de la chaleur qui glisse à l’intérieur, qui remplit un peu l’absence de tout. Son réconfort ne passe pas seulement par l’absorption de ce breuvage miteux, un peu amer, mais par la tendresse du geste qui l’accompagne. Les apparences peuvent être trompeuses, finit-elle par se rappeler et, le coeur massé par ce baume, Ada s’habille, enfile sa tenue d’apparat, princesse vêtue de papier. Sa crainte des autres s’efface un peu, rassurée par l’ombre qui plane toujours à ses côtés, jamais trop loin, toujours trop éloignée. Dualité extrême qui la rend nerveuse, un peu. Beaucoup. Une voix gronde à ses oreilles, sensibles et son coeur s’emballe un peu vite, un peu trop, le regard affolé qui passe d’une main serrée sur son poignet, griffe de vautour, au regard un peu illuminé qu’on pose sur elle. Sourcils froncés, Ada agite un peu le bras, retient sa brusquerie naturelle, sauvage, pour courber un peu l’échine. Prisonnière, elle sent l’ogre qui se tord, se débat au fond de sa cage, au creux de ses entrailles. « S’il vous plaît.. » Le reste se perd au fond de sa gorge, le tonnerre qui gronde dans son dos, la menace qui s’intensifie et la colère qui redescend jusque dans ses pieds. Le nez en l’air, Ada dévisage son héros de cet air étrange des princesses modernes qui refusent d’être sauvée. Pourtant elle soupire, soulagement qui se suspend à ses lèvres. « Ce n’est pas de sa faute, je n’allais pas assez vite. » Elle prête des justifications incertaines, indécises et baisse les yeux vers son poignet qui prend une teinte rouge. Peau qui marque, comme son âme. « Je crois que ça va. Je vais juste passer un peu d’eau, ça devrait passer. Elle se tient le bras en souriant, lève les yeux et se fascine un instant pour l’orage qui s’efface dans son regard sévère, ou qui se veut ainsi. Généreux et chevaleresque. Je vais finir par me demander si tu es réellement un Homme du coin. » Du globe tout entier. Le sourire s’efface, bien que l’oeil brille encore et de sa main intacte elle lui tapote le bras, tendre. Démonstrative. Nouveauté qui la rend perplexe.
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Re: B.L.U.E.L.I.G.H.T {Ada]
Mar 14 Juin - 10:38



you couldn't tell the difference
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Gigantesque tas de chairs en putréfaction. Géant d'ombres face à la douceur incarnée. Innocence revendiquée de droit. Légèreté. Comme ce moment agréable suivant une averse. L'après pluie. Ce moment en latence qui s'étire dans l'espace temps, presque intangible. Et ici, là, dans l'espace présent : Le beau et le laid. La poésie et les versets de mots sanguinolents. Et puis Ada et Teobaldo. Et puis Teobaldo et Ada. Et puis entre eux deux, les ombres qui retournent à leur abimes. Lentement … lentement. Cerbères retournant dans leur enfer. Gardiens du mort et du vivant. Mince frontière entre les deux mais la mort n'est pas à l'ordre du jour. La vie, si. La vie, oui. La vie attenté. La candeur menacée. Ce sacrilège qui a le don de réveiller les démons de l'homme. Impulsivité du bon. Réveil du mal. Ses iris se gravent à son poignet diaphane, la rougeur de la menotte éphémère lui traçant un bracelet de mauvais goût. Sa mâchoire se contracte, se serre. Ca l'exaspère, ça l'énerve. Aussi bon soit l'humain envers un autre, il y aura toujours une part d'horreur. Le mal attire le mal. Le bon l'attire aussi. Malheureusement. Conclusion désespérante mais cela fait longtemps, trop longtemps qu'il le sait, Teobaldo. L'humain est un danger pour lui-même. Il est son propre ennemi, son premier rival. Dieu n'a été que son bouc-émissaire et son leurre. « Ta lenteur n'est pas une raison valable pour se faire traiter de la sorte, Ada. La patience est une vertu qu'il est nécessaire d'apprendre peu importe sa condition de vie » L'hôpital qui se fout de la gueule de la charité. La vérité dégueulée par le menteur. Oh ironie de la vie. Teobaldo, l'impulsivité même. La patience hostile. Au contact de sa main sur son bras. Au contact de ce geste inattendu, sa carcasse se déraidit, se défait un tantinet de son manteau de linceul forgé dans l'acier de la solitude. Surprise qui suinte dans son regard mais soufflée par un fin sourire amusé au coin, figé sur ses lippes comme une photo volée dans l'instant T. Un instant qu'on ne verra plus jamais. Unique. Complicité spontanée. Une sensation douce dont il avait oublié le goût sucré. « Je suis simplement un homme du monde. Imparfaite création de la nature comme nous tous » Ou presque. Certains sont nés avec beaucoup plus d'imperfections que d'autres. Certains sont juste un amas d'aberrations et d'impuretés.  Comme lui … Comme lui. « Si tu me permets, je pense qu'il s'rait plus judicieux de mettre de la glace sur ton poignet. Eviter l'hématome. Il s'rait dommage de laisser une trace de ce moment désagréable » La laver. La purifier de la grossièreté d'absence de lumière. Teobaldo lève son bras, lui indique un chemin, l'invite à le suivre sachant pertinemment que sa présence même est une nécrose à ses côtés. Ombre sur ses pas, il la guide vers la cuisine et la convie à s'asseoir sur un tabouret pendant qu'il s'affaire dans le frigo, qu'il remplit un torchon de glaçons aussi froids que sa douceur lorsqu'il lui tend sa main, banquise tachée de sang. « J'espère que cet incident n'aura pas raison de toi. Nous avons besoin de gens comme toi » Surtout dans le monde. Dans la vie de tous les jours. Puis peut-être bien dans sa vie aussi qu'il se dit, Teobaldo. Un peu de tiédeur dans cet hiver sans fin. Peut-être que oui. Peut-être que non. Peut-être les deux à la fois aussi. Parce qu'il l'apprécie bien, Ada. L'après pluie. La clémence après une averse froide. « Désolé. C'est froid » Excuses murmurées alors que le torchon gelé se pose sur sa peau. Un toucher bien ingrat de sa part en échange de la délicatesse qu'elle lui a offerte tantôt.

Re: B.L.U.E.L.I.G.H.T {Ada]



B.L.U.E.L.I.G.H.T {Ada]
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