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Anonymous

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#22. J'ai frappé à ta porte [Matteo]
Sam 11 Juin - 16:48



J'ai frappé à ta porte. J'ai frappé à ton cœur, Pour avoir un bon lit.
Matteo e Ada



Le coeur lourd, le cerveau asphyxié, Ada constate les dégâts de son chagrin d’un regard consterné sur le reflet du miroir, imparfait, abimé, transpirant d’un mal-être qui s’ancre depuis une éternité et contre lequel elle ne parvient pas à lutter, jamais. Absence de volonté. Zéro désir de guérir, d’avancer. L’espoir fuit par les pores de sa peau rougie, abimé par l’eau brûlante qu’elle a laissé couler sur son épiderme, pour l’user. Elle a eu l’idée saugrenue de laver son malheur en essayant de décaper son enveloppe charnelle sans saveur, insipide. Cheveux humide, désespoir qui perle à grosses gouttes sur le parquet mal briqué, Ada erre, déambule, pantin désarticulé qui n’a pas de but, pas de début et pas de fin, condamné à hanter couloirs et souvenirs des gens qu’elle croise, sans les toucher, sans les atteindre. Elle n’a pas été en cours ce matin, sautant allègrement la matière de Jago, d’un saut d’athlète, entraînée pour les Jeux Olympiques des histoires ratées, qu’on range au placard et qu’on enferme à double tours. Tapit chez elle, Ada s’est murée dans son silence maladif, ravalant avec dégout ses échecs trop nombreux, ceux dont on ne parle pas, ceux qui n’intéressent personne, parce qu’ils sont peu important. On ne bâtit pas son avenir sur des choses aussi futiles que des histoires de coeur, elle l’a trop entendu pour ne plus y croire. Si c’était aussi facile. Aussi simple. Abimée, elle s’acharne à remettre de l’ordre, la tempête intérieure qui a balayé la pièce unique qui constitue son petit logement, les livres tombés au sol comme des enclumes, les souvenirs éparpillés, la poubelle à incendier qui déborde salement et son courage qui s’enfuit, avec son palpitant, organe déficient qui bat la démesure. Ada va mal. Ada veut extérioriser. Ada est impuissante. Le souffle court, elle balaie sa tentative vaine d’organiser à nouveau son bazar intérieur, fulmine en tirant son sac de sous son lit, témoin silencieux des retrouvailles de son corps uni au sien. Le coeur se serre, la poitrine brûle, se déchire. Elle défait le tout, efface les traces de son passage éclair, de son empreinte malheureusement indélébile; elle aura beau lutter comme elle peut, elle sait que si’l revient à sa porte elle l’ouvrira. Encore. Toujours. La penderie ouverte elle pioche, extirpe de quoi se vêtir pour la semaine, bien qu’elle sait qu’elle enfilera la même tenue jour après jour, incapable de faire un effort, incapable du moindre mouvement; parce que bouger c’est remuer la peine, agiter toute l’eau qu’il y a à l’intérieur d’elle. Ada n’aime pas pleurer en silence, ni seule. Elle aime faire du bruit, quand ça l’arrange seulement, dans l’intimité d’une étreinte chaleureuse, réconfortante, solide. Les draps roulés en boule, elle les glisse dans un deuxième sac, y fourrant briquet et allumettes. Ce serait un problème si papa n’aidait pas de temps en temps, à remplacer tous les objets, les tissus, qui finissent indéniablement en tas de cendres parce qu’elle a un besoin constant de remise à zéro, de repartir sur des bases propres à défaut de neuves, parce qu’elle sait ce qui l’attend: le même tourbillon, la même chute et ses genoux de nouveau écorchés. Soupir. Ada s’empresse de fermer ses sacs, de troquer la serviette à une tenue plus convenable pour quitter l’appartement qu’elle verrouille une fois, deux fois et une troisième pour être certaine de ne pas laisser la porte entrouverte, qu’il ne croit pas à un signal. Qu’il ne croit rien. La route n’est pas bien longue, mais le pas est traînant, les regrets et la culpabilité qui la figent, parfois, la font hésiter. Et puis la lumière au bout du couloir se rapproche et, soudainement, il n’y a plus que son visage qui apparait, le seul qu’elle veut bien voir, qu’elle veut bien embrasser. Et son poing cogne, cinq petits coups. Cinq, comme le degré d’importance de sa venue sur une échelle de un à dix. Elle minimise l’urgence, mais le sourire sincère transpire du soulagement qu’elle éprouve quand ceux sont ses traits qui se dessinent sous ses yeux brillants. « Mon coeur. Elle lâche les sacs et tend les bras. Ada n’est pas démonstrative avec les gens en général, mais Matteo n’est pas seulement un être humain, c’est la personne. L’unique. Est-ce que je peux rester ? » Elle demande toujours, rassurée qu’il réponde toujours à l’affirmative, impatiente qu’il finisse, un jour, par lui verrouiller l’entrée. Ça ne sera pas forcément triste, ça signifiera seulement qu’il aura suffisamment avancé dans sa vie, pour ne plus pouvoir se permettre de la laisser venir quand le vent tourne. Elle profite seulement de l’avoir encore un peu pour elle.

© ACIDBRAIN
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Re: #22. J'ai frappé à ta porte [Matteo]
Sam 11 Juin - 23:54



J'ai frappé à ta porte. J'ai frappé à

ton cœur, Pour avoir un bon lit.
Matteo & Ada
journée tranquille, travail qui manque par moment, pas de macchabée, pas de travail, c'est souvent comme ça, mais le calme ne dure jamais longtemps, les crimes ne s'arrêtent pas, matteo le sait bien pour travailler dans la police scientifique depuis quelques années. ingénieur aujourd'hui et plutôt fier de l'être, il peut parfois se permettre, comme aujourd'hui, de déléguer son travail aux technicien, journée écourtée donc, rentré plus tôt, aux alentours des douze heures passées. après-midi passé à flâner, ranger un peu, aussi, parce qu'il le faut, matteo il aurait bien appelé un de ses frangins, mais il sait que tous bossent aujourd'hui. dommage pour lui. et pour une fois sa pensée s'envole alors qu'il somnole allongé sur le canapé, les yeux a demi-fermé mais l'esprit ailleurs, qui part s'imaginer une vie tout autre, questions qui reviennent souvent, et si ? et s'il n'avait jamais révélé son homosexualité ? et s'il l'avait fait plus tôt ? et s'il était attiré par les femmes ? souvent, questions auxquelles il n'a pas la réponse, parce qu'il ne veut pas de réponses, lèvres qui se pincent souvent quand on aborde le sujet avec lui, sa vie qu'il apprécie telle qu'il est. il n'existe presque plus aux yeux de son père ? grand bien lui face, il n'a pas besoin de l'approbation de cet homme pour vivre. soupire qui franchit les lèvres alors que le sommeil n'est pas loin de le faucher, morphée guète, de la haut, elle attend le bon moment, sans doute viendra-t-il plus tard, cinq coups bref résonnent de la porte d'entrée. matteo qui n'attend pas de visite, questions qui traversent son esprit avant qu'il ne se lève, pour partir ouvrir la porte, tomber sur le visage trop jeune d'ada. ada sa cousine, ada qu'il considère presque comme une petite sœur, après toutes les journées et les soirées passées ensemble à ne rien faire, fin sourire qui se peint sur les lèvres quand la petite tend les bras, étreinte qu'il donne sans rechigner. « mon coeur. est-ce que je peux rester ? » sac qu'il avise du regard, plus jeune qu'il observe un moment, cheveux brun qui lui encadrent joliment le visage. « ada, bien sur que tu peux rester, autant de temps que tu le veux. » cousine qu'il invite a entrer, porte qu'il referme derrière elle, lèvres éclairées d'un léger sourire, bien que matteo sait qu'ada est rarement au meilleur de sa force quand elle arrive à l'improviste, petite moue inquiète sur le visage alors que c'est loin d'être la première fois que la situation est similaire, matteo ne compte plus les soirées passées avec la jeune femme, à ne rien faire, ou regarder des séries à la télévision, sans doute trop, sans doute pas assez. « tu vas bien ? » qu'il demande plus pour la forme qu'autre chose.
© ACIDBRAIN
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Re: #22. J'ai frappé à ta porte [Matteo]
Dim 12 Juin - 21:31



J'ai frappé à ta porte. J'ai frappé à ton cœur, Pour avoir un bon lit.
Matteo e Ada



La porte s’ouvre et c’est comme si l’univers tout entier lui tendait la main, la prenait dans ses bras et lui autorisait à souffler un coup. C’est si libérateur, si délicieux, que l’espace de quelques secondes, Ada se demande s’il existe visage plus beau que le sien. Sans doute pas. La lumière au bout du couloir lui laisse un sentiment de sécurité, de réconfort, qu’elle n’a pas atteint depuis ce qu’il lui semble être des siècles. Elle exagère. Elle dramatise aussi, mais elle le sait. Ada se sait extrême, passionnée et changeante. Les amitiés, avec elle, ont souvent une durée éphémère, son affection qui se mue en ignorance sans qu’elle n’y soit pour rien; c’est comme ça. Les gens passent, les choses se cassent et Ada avance, toujours, tête droite et dos un peu voûté. Il ne reste que ça, que ces instants volés au détour d’un caprice, d’une colère; cette porte ouverte qui lui laisse entrevoir un lieu chaleureux, cocon doux où elle se laisserait mourir volontiers. Un sourire passe, fugace, sincère, alors que ses bras l’enlacent, tendresse muette qui suinte par les pores de sa peau, trouve son origine au fond de son palpitant maladroit, abimé. Matteo est là. Toujours. Oasis au milieu du désert. « Merci. » Le ton se veut doux, chaud, il est pathétique; elle transpire le désespoir et ça la rend malade. Lenteur maladive, pas trainant pour allonger le temps, pour que ce moment dure, encore. Il lui faut toujours de la volonté pour venir, mais du courage pour repartir. Fermement, ses doigts accrochent les anses des sacs et sa silhouette se glisse dans l’entrebâillement, sa démarche assurée. Félin adopté qui reprend ses marques. Les sacs sont posés, toujours, dans un coin du salon, pour ne jamais déranger. Et son corps ne fait plus qu’un avec le sofa, le confort qui lui rappelle, constamment, que cela fait presque six mois qu’elle doit changer le sien. Sans jamais le faire. Désarmée face à son manque de force. « Je ne sais pas. » La réponse est cinglante, franche, sans hésitation. Elle pèse son effet, joue du silence en rattachant ses cheveux puis, lentement, en retirant ses chaussures qu’elle vient ranger près de la porte, petite danseuse silencieuse qui suit son cousin comme son ombre. « Tu dois me détester… A croire que je ne viens chez toi que quand ça ne va pas, alors que c’est par envie aussi.. » Il serait idiot de niais qu’il ne la trouve devant sa porte que quand le soleil brille et que les oiseaux chantent; Ada ne débarque toujours qu’en traînant les nuages gris et un peu de pluie. « J’ai pris ça, en chemin. » L’invité vient toujours les mains pleines, surtout quand il ne s’annonce pas. Sur la pointe des pieds, Ada traverse la pièce, aérienne, pour ouvrir un sac et en sortir des pots de glace. Du meilleur glacier du coin, demanderait surement sa soeur de préciser. Elle sourit, enfin. « Tu n’avais rien de prévu, j’espère. Sinon je peux me faire toute petite. » Mais pas partir. Pas tout de suite. Elle se veut polie, mais elle joue tout de même de la carte familiale. Gentille mais pas trop, bien que chez les Sorabella on connait surement plus vile qu’elle. Ada, c’est surtout la maladresse, celle des mots, celle des gestes. Nez un peu rouge, la culpabilité surement, elle s’aventure vers le congélateur, enfermant les glaces salvatrices dans lesquelles ils se plongeront sans doute, plus tard. Le programme est souvent le même, habitude qui la rassure. Elle ne s'épanchera peut être pas, mais elle sait que la seule présence de Matteo à ses côtés l'aidera à reprendre son souffle, son éclat de vie volé. Il est la bouée et, elle, le naufragée.

© ACIDBRAIN

Re: #22. J'ai frappé à ta porte [Matteo]



#22. J'ai frappé à ta porte [Matteo]
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