(andrea giacometti + livio giacometti)

Arrivé(e) le : 30/01/2017

il est posé sur le rebord de son pieu. il vient de rentrer de l'hôpital, il a une clope au bec et le reste d'une barre de céréales qui traîne à côté de sa main. son ventre grogne, et il mate son portable. livio répond plus. livio lui fout des vents. livio il parle pas, depuis qu'il sait. livio, livio il est même carrément vexé dans sa petite tour d'ivoire. n'empêche qu'il aimerait le voir. n'empêche que. qu'il a honte. et qu'il a agit comme le dernier des cons - ou le plus grand des héros, façon grand frère qui dissimule des cadavres pour pas faire pleurer l'autre. pincement de lèvres. inspiration profonde, numéro tapé. attente.
bip.
bip.
bip.
décroche.
silence.
il le brise.
- tu m'fais encore la gueule ?

Arrivé(e) le : 10/04/2017

Livia, il croise les bras lorsqu’il voit l’écran de son téléphone s’éclairer. Ses lèvres de pincent. Ses yeux se plissent, et son cœur semble rater un battement. Il aime pas sentir ce poids dans son estomac, ni cette aigreur dans sa gorge ; mais Andrea l’a bien cherché, putain, il n’a que ce qu’il mérite à le traiter comme un gosse. Lorsque Livio pense à son frère aîné, il pense à un mec qui veut mourir – il voit une pierre tombale arborant une inscription à la con. Et le gamin se voit lui, flanqué d’une idiotie sans nom, ne sachant rien du décès de son frère. Alors, Livio décide de se venger et il ne répond pas aux appels. Tourne délibérément le nez en recevant un texto. Supprime les messages vocaux avant même de les écouter.
Mais il n’tient plus, le gamin, et décroche. Le portable frais est collé contre sa joue et il pourrait tout envoyer en l’air en entrouvrant ses lippes, laissant ne serait-ce qu’un son s’échapper de sa gorge. Il entend son frangin. Il l’écoute, même. Il grince des dents. – ça dépend. T’as encore une fabuleuse nouvelle à m’annoncer ? réplique-t-il, sur la défensive. – je sais pas moi… un autre séjour à l’hôpital ? ou une connerie du genre ? il parle, Livio, et il se déteste d’être aussi froid, dédaigneux. Mais il ne peut pas s’en empêcher, le con. – je-j'espère que tu comprends pourquoi j'ai pas envie d'te parler, Andrea. Comment tu t'sentirais si j'essayais de me tailler les veines, et comment tu réagirais si t'étais le dernier mis au courant ? et c'est ça qui fait mal au fond, c'est ça qu'il ne parvient pas à encaisser. Livio comprend la douleur car elle ne lui est pas inconnue. Il aurait compris si Andrea le lui avait annoncé plus tôt - pas après sa sortie de l'hôpital, alors que le p'tit frère aurait pu être là pour lui.

Arrivé(e) le : 30/01/2017

il s'affale sur son lit, fixe le plafond, attend sa réponse. sourit. sourit un peu, juste assez quand il entend le timbre de sa voix. c'est bon signe, il a toujours pas changé depuis la dernière fois. ça fait trois jours à tout casser qu'il se donne plus le courage. il peut le comprendre. il peut piger. il a pas trop d'arguments, andrea. inspiration profonde, il ferme les yeux, tire sur sa clope et fait sortir la fumée par son nez.
- bah d'jà gummy bear la fontaine sanglante c'est pas super propre...
ah, le mauvais trait d'humour qui pique.
- non, 'fin, c'est pas c'que j'voulais dire. si un peu, quand même. il roule des yeux, s'inflige la claque mentale méritée. blague à part - qui était pas bien venue - vio.
soupir, il tapote nerveusement sur son bâton blanc.
- nan ouais j'te décocherais une ou deux torgnoles, et j'te secouerais comme un prunier. j'te tuerais, j'te ferais revenir à la vie en appelant un sorcier vaudou, puis j'te retuerais et tout le tralala. j'ai pas spécialement d'nouvelles à t'annoncer - juste que j'ai envie d'te voir. puis - 'fait chier.
andrea parle trop. andrea parle beaucoup trop.
- j'peux pas t'supplier de pas m'faire la tronche. pause. en r'vanche j'peux... essayer de t'soudoyer avec une pizza ?
on élude. on laisse tomber. comme si.
ça avait pas existé - ouais, c'est ça.

Arrivé(e) le : 10/04/2017

Livio pose son cul sur une chaise, sa main libre soupesant son menton tandis qu’il écoutait les tribulations exaltantes de son frère aîné. Malgré lui, un petit sourire en coin commence à apparaître au coin de ses lèvres fines. Qu’il est con, qu’il se dit le gamin, tandis qu’il se rend compte qu’il n’est jamais capable de lui faire la gueule bien longtemps. Mais il ne veut pas lui faciliter la tâche. Il ne veut pas prétendre, pas faire semblant – alors qu’il a été touché plus brutalement que d’ordinaire par le manque de réflexion d’Andrea. – ah ouais ? pas de fontaine sanglante ? t’as une meilleure idée, p’t’être ? qu’il demande avec une férocité toute particulière. Il veut une rixe, le gosse, il veut lui faire sentir ce que lui ressent. – tu crois que tu peux m’acheter avec de la bouffe ? non mais, limite, j’accepterais de te voir à condition que tu m’offres une grosse bagnole rouge pour soupeser la pizza. Ni plus, ni moins. qu’il dit sur un ton qui lui ressemble plus. Puis il colle un tantinet plus fermement le combiné contre son oreille, et dit sur une intonation plus légère – c’est pas drôle, Andrea. Rien d’tout ça n’est drôle, et j’ai pas envie de rire anyway. Il se pince l’arête de son nez en un geste de désespoir. – tu imagines pas à quel point ça fait mal d’être pris pour un pauvre con, surtout par son propre frère.

Arrivé(e) le : 30/01/2017

déballe. déballe.
débite.
il fait mal livio. on dirait pas comme ça, avec son allure chétive, ses cheveux délavés et son sourire de bébé requin. pourtant il sait frapper là où il faut, quand il le faut. ça a toujours été le cas de toute manière - il était même le premier à poser innocemment des questions gênantes, sans trop de tabous, sans piger. il accuse le coup, il prend. il a l'impression d'être dans un match de boxe andrea, et il prend cher, tellement sévère qu'il se donne encore deux ou trois répliques avant de tomber à plat sur le tapis, bras levé par l'arbitre.
- j'sais.
constat sans appel.
il déglutit, la salive a du mal à passer, il a un noeud qui se forme sous sa chair.
- j'voulais pas t'prendre pour un con, ni rien d'tout ça.
inspiration profonde, il laisse tomber la cigarette dans un cendrier trop plein, menaçant de dégueulasser la couette.
cinq secondes passent, tout au plus.
- j'suis désolé. la voix se baisse. il fait moins son malin andrea, maintenant qu'il est le cul entre deux chaises branlantes. j'suis vraiment désolé. un temps. vraiment.
c'est pas son genre, de se mettre à genoux.
c'est pas son genre de demander pardon.
c'est pas n'importe qui à l'autre bout de ce téléphone pété.
- j'sais pas comment faire gummy bear. remonter le temps, à la rigueur, même si là, c'est pas dramatique. j'ai chié dans la colle. c'est pas la première fois. ceeee s'ra sans doute pas la dernière. ricanement amer. je - soupir. il garde les yeux fermés. s'te plaît...

Arrivé(e) le : 10/04/2017

Livio garde le silence suite aux excuses de son frère. Il n’souffle mot le vaurien, parce qu’il ne sait pas trop quoi dire d’autre. Il sait que ce serait dérisoire de continuer à pointer le nez en l’air, hautain et dégagé, tandis qu’Andrea lui demande pardon. N’est-ce pas ce qu’il demande finalement ? Des excuses simples et rapides, sans fioriture d’aucune sorte. Mais plus il y pense, plus Livio s’rend compte qu’il aimerait davantage – que son aîné s’jette à ses pieds, se flagelle pour se punir de lui avoir menti (ou caché la vérité, on en était vraiment plus à un détail près). Bref, des conneries du genre. Des conneries de petit con. Petit con qu’il était vraisemblablement. Et quand il y pense, c’est une grosse claque qu’il se prend, c’est une vague de culpabilité qui lui monte à la gorge.
– alors que voulais-tu faire, si tu avais pas envie de me prendre pour un con ? parce que je t’assure que ça y ressemble beaucoup comme ça. Sa gorge se serre encore, et les mots ont du mal à sortir. Plus que d’habitude. – je..je sais que ce que tu as fait, ça ne me concerne pas vraiment. Tu fais c’que tu veux, t’es libre, et si tu veux crever bah… il se coupe. déglutit. reprend. – bah ça me fait mal ouais, de savoir que t’es assez désespéré pour vouloir en finir, et que je n’en sache finalement rien du tout. Je savais pas moi que ça allait pas, je savais pas que-que t’étais prêt à faire ça. Parce que je pensais qu’on était proche, t’sais, mais..mais je me dis que c’est peut-être pas vraiment le cas. Et ça, ça me monte à la tête.

Arrivé(e) le : 30/01/2017

c'est repartie pour un retour.
c'est pas bon pour son coeur qui se délite à chaque coup de massue qu'il se prend. à force il en restera que des cendres. ça le rend malade. il voulait prendre ça avec légèreté, andrea. il voulait dédramatiser. il voulait donner une autre envergure à l'acte. il voulait. il voulait bêtement faire bien. forcément ça tourne pas à son avantage, et faudrait être profondément idiot pour croire que ç'aurait pu marcher.
- raconte pas d'la merde, si tu réagis comme ça c'est qu't'en a pas rien à foutre de ça. et qu'j'ai voulu... bref. il masse son front du bout des doigts, fronce les sourcils. il peut sentir arriver la migraine. t'es mauvais pour faire genre.
la voix se tasse, se pose. étrangement paisible et pas sujette à des soubresauts trop aigus ou trop graves. il passe le bout de sa langue sur ses lèvres, toujours dans le noir.
- t'aurais pas pu - prévoir l'coup, personne a pu - pas même moi. c'était au nom d'une impulsion. c'était pas prémédité, pas préparé, c'était pas sublime, c'était pas dans les mémoires. c'était de quoi se faire balayer par le vent. c'est arrivé, c'est tout.
c'est tout.
c'est tout.
ça résume assez, et c'est tout.
- j'ai pas pensé aux conséquences. ni au reste. ni à rien du tout. j'ai pas pensé tout court. il commence à paniquer. j'voulais pas qu'tu morfles. j'voulais pas t'embarquer avec moi. j'voulais pas qu'ça fasse un bordel monstre. j'voulais pas savoir que j'tais responsable de quelque chose. silence. sans déconner... vio tu veux pas qu'on s'voit ? j'me sens mal à pas pouvoir faire quelqu'chose de mes bras. j'veux pas... t'sais que ça s'finisse comme avec - romeo. pas besoin d'en dire plus. s'te plaît. j'te le redemande.

» +39 456 905 6667 (andrea giacometti)
» andrea giacometti - absente du 09/02/17 au 13/02/17
» nirvana / livio.
» Romeo Giacometti - absent-e du 20/03/17 au 26/03/17
» +39 392 688 8554 (Cleo Giacometti)