Dio, c’est quelqu’un qui ne sait pas ce qu’il veut. Indécis, qu’on lui envoie souvent. Lui, il trouve ça plus sympa de se qualifier de paradoxal. Il aime sa famille par-dessus tout mais ressent le besoin de bouger tout le temps, de découvrir de nouvelles choses et de nouvelles têtes. Dionizio est quelqu’un de cool, de relax, qui déteste se prendre la tête. Des ennemis ? Il n’en a pas. Quand il déplait à quelqu’un, il cesse de lui parler tout simplement. Pour lui, la vie est trop belle pour être gâchée par des conflits. Dio a un petit côté artiste, pas forcément dans le dessin, la photo ou autre mais plutôt dans son style de vie bohème. Il apprécie vive au jour le jour, partir en vadrouille sans savoir ce qu’il lui arrivera. C’est un grand impulsif qui agit sur des coups de tête chaque matin. Romantique, Dionizio ne couche pas que pour le sexe. Il ne juge pas ceux qui le font mais ne le fera pas par principe. Dio  est très sociable, il peut engager la conversation avec absolument n’importe qui et va toujours vers les autres avec le sourire et son éternel air décontracté.

Cependant, il a aussi ses mauvais côtés. Dionizio déteste les responsabilités, il les fuit comme la peste et dès qu’on tente de lui en mettre sur les épaules, il s’éloigne. En parlant de s’éloigner, Dio a besoin de son espace et de pouvoir se sentir libre. Il n’hésitera pas à mettre des barrières très nettes avec les gens qui deviendraient trop envahissant envers lui. Très franc, il faut parfois savoir se dire qu’il dit ce qu’il pense sans chercher à blesser car ses mots peuvent heurter la sensibilité de certains. Absolument pas matérialiste du tout, Dionizio se fiche éperdument des biens matériaux. Conduire une belle voiture, avoir de beaux meubles ou des vêtements de créateur, très peu pour lui. Ça ne veut pas dire qu’il s’habille uniquement en vieilles fripes, Dio vit tout de même avec son temps mais n’accorde pas d’importance à la valeur matérielle et monétaire des objets. Malgré la distance qui le sépare de sa famille, Dionizio ne passera pas un jour sans appeler, faire un skype ou envoyer des snaps à ses proches en Slovénie. Cela peut vite devenir agaçant de le voir accorder autant de temps à des gens qui sont à des kilomètres de là. Cependant, chercher à le séparer de sa famille signifiera forcément le perdre.

La neige avait fondu depuis quelques mois, les fleurs avaient recommencé à pousser. Elles étendaient leurs feuilles et exhibaient fièrement leurs pétales colorés aux yeux de tous. Le lac Blejsko jezero était à eux, encore trop frais à cette période de l’année pour y plonger tête la première, il restait leur terrain de jeu favori. Dionizio et Božič, son grand-frère, partirent ce matin-là en toute hâte. Leur petite sœur Elvija les observa avec une pointe de tristesse dans le regard, jamais elle n’aurait cette complicité avec eux qu’ils avaient entre eux. Ils étaient fusionnels, inséparables. Trois ans les séparaient pourtant mais les frangins étaient les meilleurs amis du monde.

Dionizio se précipita vers leur cabane improvisée. Une vieille bicoque abandonnée qui sentait le bois mouillé et l’herbe aspergée de rosée du matin. Les deux gamins y avaient entreposé leur bateau, une sorte de mini-barque construite maladroitement avec quelques clous, quelques lattes de bois empruntées par-ci par-là au village et un peu de bricolage pour faire tenir le tout.  Dio déblaya le chemin devant la porte de la cabane puis vint aider son frère à tirer leur bateau de fortune jusqu’au lac. Ce ne fut pas une mince affaire, les jeunes garçons soufflèrent lourdement sous le poids de la barque qu’ils traînaient et durent faire plusieurs pauses.

En chemin, ils croisèrent quelques habitants du village qui les observèrent en souriant. Ces deux garçons étaient connus dans le coin pour inventer toutes sortes de plans foireux. En vérité, ils étaient inventifs, débrouillards et plein d’imagination. Personne ne leur reprochait leurs catastrophes car ils parvenaient toujours à se faire pardonner. Ils arrivèrent enfin au lac, à bout de souffle, épuisés et trempés de sueur. Un dernier effort et la barque fut mise à l’eau. Bondissant tels des fauves, ils sautèrent en cercle en poussant des cris de joie puis se jetèrent d’un même mouvement à l’intérieur de leur bateau.

Chacun sortit sa mini-rame et commença à ramer. La barque flottait, ils étaient au sec et ils avançaient sur le lac ! C’était magique. Les deux garçons jubilaient. Tout du moins jusqu’à ce qu’ils sentent de l’eau particulièrement froide toucher leurs chaussures. Tout de suite, ils ramèrent de toutes leurs forces pour retourner jusqu’à la rive mais c’était peine perdue. Dionizio et Božič finirent tout de même par s’enfoncer dans les eaux glacées. Ils nagèrent à toute vitesse, cherchant à atteindre la rive au plus vite sous les rires moqueurs des passants. Dio fut le premier à arriver sur la terre ferme, il se laissa tomber dans la verdure chaude et se roula en boule pour récupérer de la chaleur. Après quelques instants, ils échangèrent un regard et explosèrent de rire. Mieux valait en rire maintenant car à la maison, leur mère allait les tuer !

La boulangerie venait de fermer, Dio avait rangé son tablier et dit au revoir au chef. C’était l’été, Bled était inondée de touristes et les journées de travail étaient bien remplies. Il avait quinze ans, l’utopie de la jeunesse au fond des yeux et l’amour éphémère adolescente des premiers émois sentimentaux. Elle avait dix-sept ans, elle était blonde, tout droit sortie des terres givrées de Finlande. À ses yeux, le lac de Bled était chaud même en hiver. Elle avait une voix douce, mélodieuse, de grands yeux vert clair et de hautes pommettes qui rougissaient toujours en présence de Dionizio.  Son nom était Clara.

Božič s’amusait beaucoup à la taquiner tous les deux, les poussant à se rapprocher, à franchir ce cap du premier tête-à-tête. Dio avait fini par prendre sa décision, il l’inviterait à sortir avec lui en ville un de ces soirs. Mais quand il arriva à leur point de rendez-vous habituel, pas de Clara. Le lendemain fut similaire. Et les jours suivant furent pareils. Plus de Clara. Clara était retournée en Finlande sans un mot, sans un au revoir. Dionizio en fut tout chamboulé, lui qui croyait que le courant passait plutôt bien entre eux, s’était peut-être trompé.

Son grand-frère fut heureusement là pour le soutenir et lui faire comprendre que des belles petites finlandaises de passage, il en connaîtrait beaucoup d’autres. Malheureusement, sur le coup, Dio n’aurait voulu connaître que celle-là. Sans doute fallait-il, pour être un être humain normalement constituée, qu’il ait une première grosse déception amoureuse. Passage inévitable avant l’âge adulte.


Božič ne disait plus rien. Inia, sa femme, non plus. Ils restaient assis, tous les deux dans le canapé. Elle avec son beau ventre tout rond et lui avec des yeux écarquillés, le souffle coupé. Dionizio agita le verre de vin qu’il avait dans la main pour capter leur attention. Il ne voulait pas de ça, pas d’au revoir déchirant et d’embrassades larmoyantes. La Slovénie, il la quittait temporairement. Parce que le monde le narguait, le monde se foutait de sa gueule de petit slovène n’ayant jamais dépassé les frontières de son pays. Et lui, il voulait tout découvrir. Les gens, les coutumes, les choses bizarres, les choses drôles, les bons petits plats, les douces odeurs, la réalité de la vie aussi.

Dio administra une bonne tape dans le dos de son frère, celui-ci ne réagit pas tout de suite. Il finit par se lever et s’éloigner un peu. Le cadet ne le prit pas mal, il savait que ça serait un choc pour son frangin cette décision de partir comme ça et de quitter le pays. Inia se montrait plus tempérée, normal, elle n’aimerait jamais Dio comme Božič pouvait l’aimer. La séparation était moins brutale.

Après lui avoir laissé le temps d’avaler la nouvelle, Dionizio rejoignit son frère dans la cuisine et lui posa une main sur la nuque. Ils s’enlacèrent longuement, sans un mot. Pas besoin de syllabes pour transmettre tout l’amour qu’ils avaient l’un pour l’autre. Božič allait devenir papa, allait fonder sa petite famille. Et Dionizio, qui n’avait pas encore trouvé la femme de sa vie, allait partir découvrir le monde. Pour la première fois de leur vie, leurs chemins se séparaient réellement. Ils avançaient à des rythmes différents, ne passaient plus par les mêmes étapes. Cette fois, c’était bel et bien la fin. La fin d’une facette de la vie mais le début d’une autre.

La Grèce l’avait accueilli à bras ouverts, le baignant de soleil, d’accent prononcé et de couleurs chaudes. L’Inde lui avait fait découvrir des plats orientaux et épicés, des senteurs dont il n’avait même pas idée et un monde nouveau. La Russie lui avait appris à vivre différemment, à voir la vie sous un nouvel angle. Mais l’Italie. L’Italie, il ne la connaissait pas encore très bien. Dionizio avait choisi de poser ses valises à Verone, la ville de l’amour. C’était l’épicentre de l’utopie, le noyau même du rêve italien. C’était là qu’il voulait être.

Verone était farouche mais intimidée, intimidante. Elle ne se laissait pas connaître aussi facilement. Sans parler du fait que son italien restait approximatif. Dio avait même parfois recourt à l’anglais, en désespoir de cause. Mais l’Italie l’avait déjà adopté, elle l’avait même fait craquer. Vivre dans un tout petit appartement minable pareil à des combles ne le dérangeait même pas. Il se sentait presque trop bien ici, un nouveau chapitre de son périple à écrire.

Type de personnage : inventé

A présent que tu es validé(e), n'oublie pas d'aller réserver ton avatar et recenser ton métier (ou tes études). Tu peux également t'inscrire au flood d'intégration afin d'apprendre à connaître les autres joueurs. Enfin, pense à faire une demande de logement afin de ne pas te retrouver à la rue ! Nous restons à ta disposition en cas de besoin, n'hésite pas à nous contacter. Bon jeu sur /LOVE